Le Salaire de la violence

Ne nous y trompons pas, il s'agit ici pour Sidonis Calysta d'offrir un petit bain de jouvence à un de ses titres qui n'avait pas été trop mal loti en DVD, lors de sa sortie en 2010.

Le classique comparatif sur captures permet donc d'évaluer qu'il s'agit strictement du même master, un peu daté, celui-là même (issu de Sony Pictures) qui a également donné l'unique édition haute-définition à ce jour (allemande, chez Explosive Media, zone all, sans sous-titres français) - les différences classiques entre SD et HD sont ici manifestes, principalement en termes de compression et - donc - de définition, même si sur ces deux points, la marge de progression demeure encore consistante.

comparatif DVD Sidonis (2010) vs. Blu-ray Sidonis (2022) : 1 2 3 4 

Le rendu est plutôt propre et stable, mais pas toujours parfaitement net, et manque ainsi de finesse ou de piqué, en particulier en faible luminosité. Quelques plans (notamment le premier post-générique) de qualité moindre, probablement dû à une source différente.

Petit upgrade donc : pour une vraie édition haute-définition de ce nom, il faudra attendre un nouveau scan... si cela arrive un jour...

Le rendu de la version originale est satisfaisant, avec une bonne clarté des dialogues, un bon équilibre entre les différents sons d'ambiance, et sans être d'un dynamisme remarquable permet une bonne immersion. A noter que sur un de nos lecteurs, deux pistes de sous-titres "français" étaient proposées, la première étant vide, il nous a fallu choisir la deuxième. 

La version française possède un léger souffle, manque de relief, et les doublages sont un peu datés - ce qui contribue peut-être au charme de ces vf d'antan...

Notre coeur n'a fait qu'un tour lors que, sur un disque sortant à l'été 2022, on a vu la présence d'un supplément assuré par Bertrand Tavernier. S'agissait-il de l'un de ses derniers ? Que nenni, il s'agit simplement de la reprise de la présentation par Bertrand Tavernier (25' - SD) qui figurait sur le DVD de 2010. Avec sa faconde légendaire, Bertrand Tavernier défend ce film méconnu, insistant sur ses thèmes, la caractérisation des personnages ou le choix de comédiens, notamment Tab Hunter. L'analyse est éclairante et souvent pertinente.

Autre supplément repris du DVD de 2010, la plus brève présentation du film par Patrick Brion, autre éminent spécialiste du western. Plus brève (6' - SD), un peu moins approfondie ou précise que la présentation de Tavernier,  cette présentation donne toutefois l'occasion de parler de la filmographie de Phil Karlson. Attention, dans les deux cas, ces "présentations" ne doivent pas être entendues comme des "introductions", dans la mesure où des éléments décisifs de l'intrigue (dont la fin, chez Brion) sont révélés.

Seul supplément inédit, une nouvelle présentation par Jean-François Giré (20' - HD). Parfois redondante avec les deux précédents - ceci étant, les trois s'accordent à mettre en avant le film - à tel point qu'on recommanderait presque à un spectateur qui voudrait se contenter de l'essentiel de n'opter que pour une seule des trois (Tavernier ou Giré par exemple). Il est ici évidemment question de l'intrigue du film, mais Jean-François Giré porte un peu plus explicitement son attention sur le comédien Van Heflin ou la musique de George Duning.

Si on peut se permettre une remarque personnelle parfaitement insignifiante, l'adjonction de ces suppléments nous a fait remarquer qu'en une douzaine d'années, chez cet éditeur (et d'autres, au passage), la forme de ces présentations a considérablement changé, entre les présentations en gros plan sur fond sombre d'intervenants ayant mis une veste (voire une cravate) et celles, plus modernes probablement, en plan plus large, avec l'appartement (ici les plantes vertes, chez d'autres la bibliothèque) à l'arrière-plan, et avec une chemise assez bariolée...