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Test blu-ray
Image de la jaquette

Le Passage du canyon

BLU-RAY - Région B
Sidonis / Calysta
Parution : 22 novembre 2021

Image

Nouvelle réédition en Blu-ray pour la collection western de Sidonis, avec cette fois Le passage du canyon. Le film avait été lui aussi repris en HD en Angleterre (en 2016) et aux Etats-Unis (en 2020) à partir de cette même restauration, très honorable, menée avec des moyens corrects mais limités. Pas de scan individuel des trois négatifs (rouge, vert, bleu) du Technicolor mais une copie photochimique restaurée à partir des négatifs qui sert de base au transfert, un élément tiré mécaniquement avec le risque d'une mauvaise superposition des trois matrices. Fort heureusement, cette copie est plutôt bien faite car on ne repère finalement que peu de plans vraiment "décalés" ou avec apparition parasite de contours colorés. La précision de la copie permet une image souvent fine, au piqué probant. Le niveau de détail reste encore un peu en retrait mais peut se montrer présent, notamment sur les gros plans, plus efficaces. Le grain a été préservé, surtout palpable dans les hautes fréquences. L'image est stable et grandement nettoyée. Les contrastes sont bien tenus, avec des noirs serrés mais toujours détaillés, et une luminosité qui a été réajustée, désormais plus cohérente par rapport à l'ancien DVD qui avait tendance à booster tous les aspects. La colorimétrie du Blu-ray montre elle aussi quelques modifications importantes, le rendu n'est plus aussi vif qu'en DVD et on notera une palette de couleurs toujours aussi séduisante, plus mesurée mais aussi plus fidèle, sans doute, à ce qui était inscrit sur la pellicule, notamment par la proximité de ses relents verts, caractéristique typique de la photochimie, généralement gommée d'ailleurs de l'autre côté de l'Atlantique.

DVD Sidonis (2007) vs. Blu-ray Sidonis (2021) : 1 2 3 4 5 6 7 8

Son

La version originale est de bonne qualité. L'amplitude est modeste mais l'ensemble reste propre, sans traces d'usure trop marquées et avec un souffle mesuré. Le mixage équilibré conserve assez de détails. Les voix sont claires, parfois un peu réverbérées durant les plans post-synchronisés, mais sans sifflantes. Sidonis a retrouvé une version française d'époque, absente du précédent DVD, et d'assez bonne qualité. On sent une petite compression qui accentue les mediums, les ambiances sont très en retrait et les sifflantes sont plus prononcées. Mais la piste est propre, avec un souffle encore un peu palpable mais peu envahissant.

Suppléments

Sidonis propose cette année une très belle réédition du Passage du canyon, avec un niveau technique satisfaisant et de vrais efforts sur le complément éditorial.

Présentation de Bertrand Tavernier (22 min - SD)
Filmé en 2007 dans un coin de (sa?) DVDthèque, le regretté cinéaste cinéphile revient sur Le passage du canyon, "une date essentielle" dans l'histoire du western car le premier film "moderne" du genre qui s'éloigne des codes traditionnels, notamment par son scénario "en zig-zag" qui transmet au spectateur "un danger latent". Tavernier, qui a jadis rencontré Tourneur, explique les particularités de ce "cinéaste exilé" et des thématiques récurrentes de sa filmographie que l'on retrouve dans Le passage du canyon : les déracinés qui ont du mal à s'intégrer ou les personnages principaux effacés au profit de la communauté - le monolithique Dana Andrews est ainsi un "acteur idéal pour Tourneur". Tavernier explique certaines méthodes de travail du cinéaste : trouver le ton juste en faisant parler les acteurs à un niveau plus bas, utiliser les conditions climatiques comme élément moteur de la dramaturgie, ou composer les scènes et les cadrages en fonction des sources de lumière. Très intéressant.

Présentation de Jean-François Giré (14 min - HD)
Une présentation inédite et enthousiaste de l'ancien monteur et spécialiste du western, qui revient sur Le passage du canyon, "un émerveillement" qui sort des sentiers battus et la "vraie découverte" d'un film oublié. Il parle de "la stylistique de Tourneur", son regard européen sur les pionniers américains, sa sensibilité et son attachement au détails, sa manière de filmer par des mouvements de caméra "comme des caresses sur des décors", lesquels ne sont pas seulement montrés comme des tapisseries mais participent à l'action, ou la façon dont est écrit le musicien-témoin qui transmet au spectateur beaucoup de l'humanité des autres personnages, et qui l'a "beaucoup marqué". Jean-François Giré parle de l'adaptation du roman d'Ernest Haycox, que Tavernier n'avait pas encore lu en 2007 (mais qu'il avait depuis réédité en France, chez Actes Sud) : il note une grande proximité entre le "merveilleux livre" et le "merveilleux film", louant l'intelligence de Tourneur et de son scénariste d'avoir parfois su s'effacer au profit du roman, dont il conseille vivement la lecture.


Jacques Tourneur, le médium (filmer l'invisible) (60 min - HD)
Belle surprise de trouver dans les suppléments ce documentaire, réalisé par Alain Mazars en 2015, qui dresse un portrait du réalisateur Jacques Tourneur au gré de commentaires sur sa filmographie, de ses premiers court-métrages jusqu'à des épisodes de série TV. La structure non chronologique et "film par film" pourra paraître un peu redondante à la longue, mais le choix est finalement compréhensible afin que les connaisseurs du cinéaste puissent éventuellement glaner des informations sur certains titres rares tandis que les débutants dans le cinéma de Tourneur auront sous les yeux un large éventail de son travail et de son style, et sans doute aussi l'eau à la bouche... Alain Mazars s'est entouré de nombreuses personnalités, psychanalyste, historiens, réalisateurs, certaines méconnues et d'autres plus identifiées comme les critiques Philippe Rouyer et N.T. Bihn, l'homme de l'ombre Pierre Rissient ou l'inévitable Bertrand Tavernier. Jacques Tourneur, qui cachait sans doute "une angoisse plus profonde" derrière sa bonhomie, était un réalisateur qui aimait jouer sur "l'ambigüité des apparences", et notamment sur l'indicible. Créateur de véritables "sensations poétiques", il restera célébré pour le "voyage intérieur au pays de la peur", les jeux de mystère et de suggestion dans ses films pour la RKO, au surnaturel parfois charnel, à l'horreur traitée de manière intimiste, loin du spectaculaire. Mais ce documentaire rééquilibre la donne en mettant en lumière une filmographie ouverte à de nombreux autres genres, et ponctuée de chefs d'oeuvre novateurs.


Bande-annonce originale (1 min 33 s - HD) proposée dans une copie en n&b et sans sous-titres.

En savoir plus

Taille du Disque : 38 267 164 512 bytes
Taille du Film : 24 404 047 872 bytes
Durée : 1:31:45.958
Total Bitrate: 35,46 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 30,06 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 30062 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1644 kbps / 16-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 16-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1678 kbps / 16-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 16-bit)
Subtitle: French / 0,436 kbps
Subtitle: French / 43,170 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 11 novembre 2021