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Test blu-ray
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La Longue nuit de l'exorcisme

BLU-RAY - Région B
Le Chat qui Fume
Parution : 15 juin 2017

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Pour sa sortie française de La Longue nuit de l'exorcisme, Le Chat qui fume a repris le master HD sorti en Allemagne fin 2015, chez Elea-Media. Le film a été restauré en 2K chez LVR (Rome) à partir du négatif 2-perf 35mm Techniscope (avec générique en anglais et intertitres italiens pour l'entracte), puis étalonné chez TLFE, en Allemagne. Le rendu est typique du procédé Techniscope, avec une image un peu douce, un niveau de détail correct mais un peu en retrait, un grain parfois épais, mais surtout une colorimétrie très saturée qui accentue l'aspect pellicule (on est loin des étalonnages "vidéo" ternes d'il y a 10-15 ans). La copie est très propre (il reste quelques rares points blancs et d'infimes rayures ponctuelles) et l'on ne distingue aucun souci d'encodage. L'impression générale reste très positive, avec un rendu sans doute très fidèle à la vision en salle.

Son

La version originale italienne est de bonne facture, conforme aux mixages post-synchronisés de l'époque, avec des dialogues clairs mais non dénués de sifflantes ou de quelques saturations, une bonne restitution des ambiances et un léger souffle assez discret. C'est moins le cas dans la version française, au souffle parfois envahissant (avec bourdonnement et craquements ponctuels), mais le charme du doublage et ses voix immédiatement reconnaissables font facilement passer la pilule.

Suppléments

La présente édition reprend le même design que celle du Venin de la peur, soit un très beau packaging cartonné qui se déplie en trois volets. On retrouve également un riche panel de suppléments, tous proposés en Blu-ray ou en SD sur un DVD annexe. Des entretiens inédits co-produits avec Freak-O-Rama.

Ces jours avec Lucio (28 min 18)
Florinda Bolkan, la sorcière du film, revient sur sa première collaboration avec Lucio Fulci pour Le Venin de la peur, présentant le cinéaste comme un diable se cachant sous une apparente douceur. Elle souligne combien Fulci avait le film en tête et savait mener ses acteurs et ses collaborateurs exactement là où il souhaitait les amener, gentiment la plupart du temps mais parfois dans de grands accès de colère. Elle raconte une scène coupée au montage dans laquelle elle se retrouvait attaquée par des chauves-souris, cette fois par des vraies, comme si Fulci voulait refaire la scène du Venin dont les trucages s'avéraient assez approximatifs. Comme s'il lui fallait absolument donner corps à cette vision. L'entretien se termine sur une séquence amusante et touchante au cours de laquelle Florinda Bolkan revoit pour la première fois depuis la sortie du film la séquence où son personnage se fait massacrer.

Qui a tué Donald ? (18 min 29)
C'est cette fois Barbara Bouchet (la Patrizia du film) qui revient sur son expérience avec Fulci. Elle raconte qu'à l'époque elle tournait six à huit films par an, la plupart des comédies érotiques dans lesquelles elle jouait toujours à peu près le même personnage. Un rythme stakhanoviste qui faisait qu'elle ne savait même plus trop quel film elle tournait en se rendant sur le plateau. Venant de l'étranger, elle ne connaissait pas les réalisateurs, ne se fiant qu'au scénario et à son agent. Ne pas s'attendre donc à de grandes analyses dans ce module qui reste au niveau du people. On apprend ainsi qu'Irène Papas était venue avec un bel éphèbe qu'elle quitte pour Thomas Milian, provoquant des scènes avec l'épouse de ce dernier tandis que Barbara Bouchet récupère l'apollon des piscines. Passionnant, n'est-il pas ? Une autre anecdote un brin plus pertinente tout de même : l'actrice s'est retrouvée convoquée par le Parquet à cause de la scène où elle est nue devant l'enfant et il lui a fallu expliquer que le seul plan où ils semblent être ensemble à l'écran a été tourné avec un nain comme doublure du garçon.

Entre noirceur et lumière (48 min 15)
Un long entretien avec Sergio d'Offizi, directeur de la photographie qui avait déjà travaillé avec Fulci sur Obsédé malgré lui en 1972. Il dépeint un cinéaste aux idées très claires et qui connaissait parfaitement tous les métiers du cinéma. Un véritable professionnel qui selon d'Offizi devait son manque de reconnaissance dans le milieu à son caractère particulier. Il poursuit en expliquant sa conception de la photographie, la façon dont on dramatise une scène en diffusant la lumière et en jouant sur les contrastes. Il note au passage l'importance du cameraman qu'il présente comme le premier collaborateur du cinéaste. Il passe ensuite en revue les différents acteurs du film, tous disciplinés et professionnels sur le tournage. Plus technique - et intéressant - d'Offizi détaille le matériel utilisé, le système d'anamorphose de la pellicule pour obtenir du scope (le film est tourné en Techniscope), l'utilisation contestée du zoom, les différences entre les focales...

Le Maître du montage (26 min 41)
Bruno Micheli, fils du caméraman de Roberto Rossellini, se présente comme un enfant de la balle. A dix-huit ans, il est employé chez Technicolor mais s'ennuie et passe son temps libre à regarder travailler sa grande soeur monteuse. Il devient son assistant et rencontre Fulci par son intermédiaire. Micheli raconte que le cinéaste laissait une grande latitude à son monteur, ne s'impliquant dans cette phase qu'une fois le premier montage terminé, venant alors seulement apporter ses modifications et améliorations. Micheli explique en détail le travail de l'assistant monteur, la façon notamment dont il doit enrichir la bande sonore pour constituer une première version du film montrable au producteur. Il raconte par exemple son idée de rajouter la chanson de Patty Pravo, Un poi'di piu, sur la scène de lynchage de la sorcière, contrepoint lyrique aux bruits de chaînes et de coups. L'entretien se clôt sur une touche amère, Fulci déclarant sans plus d'explications à l'issue du tournage de Selle d'argent qu'il ne veut plus travailler avec les Micheli...

Entretien avec Lucio Fulci (25 min 14)
En 1998, le critique italien Gaetano Mistretta envoie à Fulci une série de questions sur sa vie et ses films. Le cinéaste lui communique ses réponses sur cassette audio, enregistrement qu'il nous est proposé de découvrir ici. Il raconte son entrée au Centre expérimental cinématographique - c'est Luchino Visconti qui lui fait passer l'examen - où il se lie d'amitié avec Nanni Loy et Francesco Maselli. Il évoque rapidement ses quinze années avec Steno qui a eu le tort de lui "apprendre l'honnêteté envers les producteurs et le public". Sans renier son travail avec les acteurs comiques, il convient que c'est dans le genre fantastique qu'il s'est véritablement épanoui. Mais un fantastique au sens large, dans lequel il intègre Proust tout autant que Lovecraft ou Poe. Il parle de Perversion Story comme du deuxième giallo tourné en Italie après L'Adorable corps de Deborah de Romolo Guerrieri (1968), écartant sciemment de nombreux titres, certainement par esprit de revanche tant il a été accusé de n'être qu'un simple suiveur par nombre de ses confrères et par les critiques de l'époque. Fulci salue tout de même au passage Dario Argento, du moins le succès public de ses films. Même si Perversion Story et Le Venin de la peur ont été de grands succès, ils ne rivalisaient pas avec ceux de L'Oiseau au plumage de cristal ou du Chat à neuf queues. Pour Fulci, la faute en incombe à ses scénarios trop mécaniques, trop cérébraux, mais qu'il prend un énorme plaisir à concevoir. Le cinéaste passe ensuite en revue ses films fantastiques, essayant de réévaluer Le Miel du diable (1986), évoquant au passage La Malédiction du Pharaon (1982), 2072 : Les Mercenaires du futur (1984), Conquest (1983), Murderock (1984), Aenigma (1987), essayant de tirer ce qu'il y a de réussi dans ces petits films tout en admettant leurs limites. L'enregistrement s'achève sur l'abandon du tournage de Zombie 3 et les téléfilms qu'il vient de réaliser, dont Soupçons de mort (1988) dont il se dit très fier.

Entretien avec Lucio Fulci (16 min 29)
Dans cette seconde partie de l'entretien, Fulci parle des enfants - des freaks, des aliens qui ont leur monde propre ,- glisse de là sur Shining, un film raté selon lui, Kubrick étant trop génial pour faire du cinéma fantastique. Il évoque ensuite Argento, se plaignant du mépris que le cinéaste a à son égard, parlant de lui comme d'un artisan se prenant pour un artiste, l'inverse de Hitchock qui est selon lui un artiste se prenant pour un artisan. Quant à la question sur les cinéastes fantastiques d'aujourd'hui, il cite Cronenberg et détaille son apport au genre. Fulci évoque ensuite en vrac son rapport à la religion - se présentant comme quelqu'un cherchant continuellement Dieu mais ne cessant de douter -, les critiques, le peu d'égard pour le cinéma fantastique en Italie... concluant sur sa fierté d'être reconnu comme cinéaste à l'article de la mort, pas comme son maître Mario Bava qui a dû attendre de disparaître pour être célébré.

Le Temps de l'innocence (19 min 27)
On retrouve dans ce module produit par Le Chat qui fume Lionel Grenier, le spécialiste de Fulci déjà intervenant principal des bonus de l'édition du Venin de la peur. Il retrace rapidement la carrière de Fulci puis s'intéresse à La Longue nuit de l'exorcisme, donnant de nombreuses informations sur le tournage et de très intéressantes analyses thématiques et visuelles.

Film-annonce (3 min 46)

En savoir plus

Taille du Disque : 49 293 946 056 bytes
Taille du Film : 25 058 445 312 bytes
Durée : 1:48:06.479
Total Bitrate: 30,91 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 25,61 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 25617 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Italian / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1751 kbps / 16-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 16-bit)
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1691 kbps / 16-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 16-bit)
Subtitle: French / 23,176 kbps
Subtitle: French / 0,254 kbps

Par Stéphane beauchet (technique) et Olivier Bitoun (bonus) - le 16 février 2018