La Harpe de Birmanie

Carlotta propose en ce début d'année un bel upgrade de son édition de La Harpe de Birmanie, sortie en DVD en 2009... comme le temps passe vite. Côté Haute-Définition, le film a été disponible en Blu-ray en 2012, grâce aux anglais d'Eureka Entertainment, mais à partir d'un master différent puisqu'il s'agit ici de la toute première fois que nous pouvons apprécier en Blu-ray la dernière restauration en date de La Harpe de Birmanie, effectuée en 4K en 2022. Les travaux ont été menés pour la Nikkatsu par le laboratoire japonais Imagica, à partir de deux masters positifs 35mm : éléments de deuxième génération, issus du négatif, et qui plus est très peu détériorés. Le résultat est sans commune mesure avec le vieux DVD Carlotta puisque tous les voyants sont au vert : tous les paramètres de l'image ont été améliorés. La définition est plutôt bonne, même si la précision et le détail semblent encore un tout petit peu doux. Une impression rattrapée par les gros plans, remarquables de détails. La patine argentique est respectée, avec un grain plus ou moins palpable mais toujours présent, et bien géré par l'encodage. L'étalonnage est relativement efficace et très réussi, offrant enfin une gamme de gris très nuancée et surtout une belle gestion des écarts entre hautes et basses lumières, magnifiant encore davantage la beauté visuelle du film. Qui plus est, le contraste peu dense mais très équilibré est dénué de pulsations. Enfin, ultime mais cruciale amélioration par rapport au DVD de 2009, on notera que la copie est désormais très stable et très bien nettoyée. Des conditions de (re)découverte relativement optimales.

comparatif DVD Carlotta (2009) vs. Blu-ray Carlotta (2025) :
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La piste audio est de bonne tenue, mais typique de son époque de production. La dynamique est modeste, les graves sont peu sollicitées, contrairement aux mediums, les voix sont assez claires, avec des sifflantes modérées mais palpables. Les prises de son en direct permettent de conserver un certain niveau de précision, faisant bien vivre les ambiances en arrière-plan. On ne relève pas de saturations désagréables. Le souffle souvent très discret, a été plutôt bien géré. La piste est entièrement nettoyée. 

Carlotta reprend les suppléments de son DVD de 2009 (en HD avec upscale - 4/3) :

Préface de Diane Arnaud (12 min)
L'universitaire et critique (qui devrait bientôt publier un essai sur le double au cinéma, chez Rouge Profond) évoque La Harpe de Birmanie, "fable pacifiste et humaniste" qui met la morale humaine à l'épreuve. Elle rappelle le contexte de production, quelques années après la fin de l'occupation américaine au Japon, souligne le rôle de la musique dans l'apaisement, ou les limites encore fragiles entre chants de paix et chants de guerre. Diane Arnaud revient sur la complexité de l'histoire symbolisée par le trajet mystique de Mizushima, l'ironie de sa conversion spirituelle opportuniste, puis de sa révélation qui se fera sur un temps long et plus lyrique. Elle revient sur des figures du cinéma de Kon Ichikawa et son travail qui mêle ici le merveilleux et l'horreur, montrant la "double voie" vers la paix, à la fois collective (pour la reconstruction) et personnelle (pour le travail de deuil). Une préface intéressante, qui analyse assez franchement le film et qu'il est donc conseillé de regarder après le film.

L'Histoire d'un soldat (24 min)
Écrit par Claire Akiko-Brisset, Maître de conférence et spécialiste de la culture visuelle japonaise, ce module très instructif contextualise d’abord la campagne de Birmanie, menée par un Japon ambitieux et conquérant, avant de s’intéresser au destin singulier du personnage qui inspira Mizushima : un "soldat malgré lui" qui deviendra moine et éducateur, et aura aussi été un héros littéraire, notamment à travers le récit de La Harpe de Birmanie. Claire Akiko-Brisset raconte l'adaptation au cinéma, à une époque où se côtoient films antimilitaristes et récits de guerre nostalgiques. Elle analyse le film à travers la vision de Kon Ichikawa, qui montrait la guerre comme une "tragédie collective", le questionnement fondamental sur la liberté du personnage du bonze, à travers le conflit moral et son issue spirituelle, ou la musique utilisée comme expression d’une "identité collective", un "pont lancé au-dessus des frontières", avec quelques éclaircissements bienvenus sur la signification des chants.

Bande-annonce originale (3min 39s - HD - VOSTF) où l'on peut furtivement apercevoir l'équipe de tournage en train de filmer.

Taille du Disque : 37 298 597 268 bytes
Taille du Film : 33 107 285 376 bytes
Durée : 1:56:46.874
Total Bitrate: 37,80 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 34,89 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 34896 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Japanese / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1056 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 16,874 kbps