
La Fièvre de l'or noir
BLU-RAY - Région
Elephant Films
Parution : 29 août 2023
Image
Autrefois (en 2005) édité en DVD chez Universal Pictures dans la Collection Marlene Dietrich, puis entre temps sorti en HD aux Etats-Unis (chez Kino Lorber en 2019) et au Royaume-Uni (au BFI en 2021), La Fièvre de l'or noir (alias Pittsburgh) est donc ici édité par Elephant Films dans une salve de sorties consacrées à Marlene Dietrich, dont plusieurs ont déjà été évoquées en ces pages.
Le master utilisé n'est pas parfait (il demeure des saletés, notamment des lignes verticales assez présentes, et le rendu n'est pas totalement homogène, avec des plans larges moins bien définis), mais le résultat demeure solide, avec une finesse tout à fait remarquable dans les gros plans. On apprécie également le rendu des contrastes ou la texture des noirs, d'autant plus importants qu'une grande partie du film se déroulant dans des environnements sombres. A noter d'ailleurs que, si les deux masters présentent de grandes similitudes, le rendu est un peu plus lumineux sur l'édition Elephant que sur le Bluray du BFI.
Son
Seule la version originale en DTS-HD Master Audio est proposée, et elle est de bonne qualité. Peu de souffle, des dialogues audibles, un bon équilibre avec les atmosphères sonores, par exemple dans la mine.
Suppléments
Le principal supplément du disque est une analyse du film par Camille Labey (auteur aux éditions Capricci de Marlene Dietrich : Celle qui avait la voix) (25'30'' - HD). Clairement compétent mais à l'occasion un peu balbutiant, celui-ci commence par rappeler le contexte de guerre consécutif à l'attaque de Pearl Harbour, mais aussi celui de la ville même de Pittsburgh, alors surnommée l' "arsenal de la démocratie" pour ses industries militaires. Il décrit ensuite ce "film de propagande par excellence", qui "valorise la camaraderie, l'abnégation et le sacrifice de soi", pour se concentrer ensuite essentiellement sur Marlene Dietrich. Il décrit ainsi, en entremêlant des éléments biographiques et filmographiques (notamment, bien entendu, son apprentissage auprès de Josef von Sternberg), les grandes lignes de sa persona de l'époque ; pour résumer, celle d'une aventurière apatride devenue profondément américaine. Il s'interroge sur la "palette de jeu" de la comédienne, qu'il ne juge "pas extrêmement large", mais explique à quel point elle "irradiait" lorsqu'elle apparaissait à l'écran, en particulier dans les rôles où en plus elle chantait (ce qui n'est pas le cas de Pittsburgh) et il identifie chez elle "pas tant une figure de femme fatale que de femme maudite". Il évoque la deuxième partie de sa carrière, un peu limitée dans la nature des rôles proposés, où elle va développer, à partir de 1953, une carrière de chanteuse de music-hall. Ses rapports conflictuels avec son pays natal (elle qui se sentait "berlinoise mais pas allemande") sont également évoqués, de façon peut-être un peu décousue, en tout cas on s'est éloigné de Pittsburgh. On y revient, dans les cinq dernières minutes, pour parler de la réception du film et du reste du casting, notamment avec John Wayne à contre-emploi, mais également de l'adaptation radio du film qui sera faite en 1944, avec les trois comédiens principaux reprenant leurs rôles, ce qui aura permis à Dietrich "de pénétrer les foyers américains par un autre médium" et ainsi de "gagner sa guerre de popularité contre Greta Garbo".
Par ailleurs, on retrouve sur le disque, le Portrait de Marlene Dietrich (12'30" - HD) entrepris par Xavier Leherpeur, déjà présent sur plusieurs autres titres mettant en scène la comédienne et sortis par l'éditeur. Après avoir présenté cette "enfant du siècle", à la fois "symbole sexué" et "porteuse de toute une histoire", Xavier Leherpeur définit les contours du "mythe Dietrich" à partir de la manière dont les grands cinéastes qu'elle a croisés (Hitchcock, Wilder, ou évidemment Josef von Sternberg) vont filmer son corps, sa silhouette, "dans son intégralité et dans sa force", mais aussi en particulier son regard "jamais dupe de rien". A travers son parcours (son éducation rigoriste à laquelle elle s'oppose pour développer son goût de la provocation ; l'émulation libérale du Berlin des années 20...), Xavier Leherpeur fait ressortir la volonté, chez la comédienne, "de ne jamais baisser les yeux, de ne jamais s'excuser de rien", ce qui contribuera à sa postérité, auprès notamment des mouvements féministes. Une partie est spécifiquement consacrée à la période américaine de Dietrich, motivée par la volonté des studios de trouver une concurrente à Greta Garbo, mais durant laquelle elle parviendra à faire ressortir sa singularité, à travers sa voix, les thèmes audacieux de ses chansons ou sa manière très particulière de capter la lumière. Enfin, il établit la postérité de Marlene Dietrich en identifiant un certain nombre de personnalités ou de domaines dans lesquels son influence reste présente.
Plusieurs bandes-annonces (pour certaines dans leur jus) de sorties d'Elephant Films mettant en scène Marlene Diterich ou John Wayne (Pittsburgh évidemment, mais aussi Le Cantique des cantiques, Seven Sinners, Les Anneaux d'or ou L'Ange et le mauvais garçon).
En savoir plus
Taille du Disque : 33 703 852 032 bytes
Taille du Film : 23 122 120 704 bytes
Durée : 1:31:20
Total Bitrate: 33,75 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video 1080p / 23.976 fps / 16:9 / Main Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Sous-titres: Français, Anglais