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Test blu-ray
Image de la jaquette

La Dixième victime

BLU-RAY - Région B
Carlotta
Parution : 12 juillet 2017

Image

Comme nous l'apprend l'éditeur, La Dixième victime a bénéficié en 2012 d'une restauration 2K à partir des éléments négatifs originaux réalisée par le fameux laboratoire italien L'Immagine Ritrovata. Il est également précisé que l'étalonnage de ce master restauré a été effectué en prenant comme référence une copie positive originale conservée par la Cinémathèque de Bologne. Tout est alors idéalement calibré pour que ce Blu-ray présente une image de référence. Et effectivement, on ne prendra pas trop de risques en affirmant que nous nous ne sommes pas loin de la perfection et que ce disque s'inscrit dans le haut de gamme que propose régulièrement Carlotta. Si l'on est plutôt très enthousiaste à la vision de ce master, c'est que l'aspect argentique du film est parfaitement respecté avec un très beau grain naturel (même si parfois abondant sur certains plans), un critère essentiel à nos yeux. De plus, l'image bénéficie d'un piqué plutôt impressionnant (les très nombreux gros plans en attestent) qui avantage le rendu des peaux et des textures ; évidement cela ne s'applique pas aux images d'archives. De son côté, la gestion des contrastes s'avère exemplaire avec des noirs bien profonds et non bouchés ; les détails en général sont très bien rendus, même en haute lumière - d'autant que la copie s'avère très lumineuse, comme c'est souvent le cas avec ce type de productions italiennes des années 60/70 qui frôlent la surexposition. La photographie quasi-bichrome (noir et blanc pour les costumes et les décors) avec de nombreuses touches de couleurs vives et éparses, si particulière à ce film d'Elio Petri, est également parfaitement restituée. Cela dit, on se doit de noter la présence d'une légère dominante jaune sur l'ensemble du master (on ne parle pas bien sûr ici de la scène sous la tente). Est-ce la nature d'origine de la photographie, l'influence de la copie positive ayant servi à l'étalonnage, un choix du laboratoire ? On ne le saura pas mais cela ne gâche en rien le plaisir de visionnage, d'autant que le challenge était difficile avec le style de réalisation pop adopté par Petri (caméra portée, zooms, renversements du cadre, panoramiques rapides). Si l'on ajoute à tout cela une propreté très rarement prise en défaut (quelques poils parfois au bas du cadre, pas grand-chose), on obtient un excellent Blu-ray, un parfait écrin pour cette œuvre atypique, malicieuse et coup-de-poing d'un maître du cinéma italien.

Son

Probablement nettoyées elles aussi, les deux pistes mono proposées (en DTS-HD MA 1.0 et en PCM 1.0) apparaissent très claires, surtout au niveau des dialogues qui ne sont jamais étouffés. On ne relève aucun souffle ni de trous sonores, et la dynamique reste appréciable tout du long, de même que le mixage avec un bon équilibre entre les ambiances (les bruitages en particulier sont bien rendus) et la piste musicale (avec ses effets sonores) même si les voix sont bien portées vers l'avant. Tout au juste pourra-t-on parfois être gênés par une trop grande montée dans les aigus. Il faut aussi préciser que la postsynchronisation est totale avec des comédiens parlant des langues différentes. Avec un matériel sonore plus évolué, on note que la piste PCM est un peu plus étroite, mais les différences restent minimes.

Suppléments

Bande-annonce (2 min 31 - 1.66 / 16/9 - DTS-HD MA 1.0 - HD)
D'excellente qualité à tous points de vue car restaurée elle aussi.


Au chapitre des suppléments, on regrettera la seule présence d'un film-annonce compte tenu de l'importance de cette œuvre (même si plutôt méconnue) d'Elie Petri. Concernant sa pertinence, sa clairvoyance, son originalité, son aspect précurseur, son humour, son casting, son ambition formelle, il y aurait tellement eu à dire sur La Dixième victime.

Par Ronny Chester - le 20 novembre 2017