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Test blu-ray
Image de la jaquette

L'Amant

BLU-RAY - Région B
Pathé
Parution : 4 février 2015

Image

Après une première édition HD minimaliste et à bas prix, sortie discrètement dans les supermarchés, Pathé continue de rééditer son catalogue, ici de belle manière, en proposant désormais L'Amant dans une édition de qualité. Minutieusement restaurée en 4K par les laboratoires Eclair, l'image est de très grande qualité, propre et bien définie. On soulignera l'excellent niveau de détail dans les extérieurs et les gros plans, mais une précision logiquement plus fragile dans les intérieurs tamisés (occasionnée par un tournage en basse lumière qui provoque également un grain plus épais). Oubliez la colorimétrie froide des anciens DVD, le nouvel étalonnage est beaucoup plus saturé et évolue dans des nuances plus cohérentes avec le cadre exotique du film. On regrettera encore une fois (chez Eclair) une gestion parfois aléatoire des contrastes, avec un niveau de noir qui se montre insuffisant dans certains plans de pénombre - et même fluctuant d'une image à l'autre dans une même scène. Aucun souci à signaler de ce côté-là dans les scènes de jour, magnifiques rappelons-le.

Son

La bande-son a également subi une restauration (par L.E. Diapason) et le moins qu'on puisse dire est que le rendu est assez efficace. Ambiances subtiles et enveloppantes, belle amplitude de la musique, dialogues clairs (en VO ou en VF). Du beau travail.

Suppléments

Mis à part la bande-annonce originale (1 min 35 - HD) et un teaser international (1 min - SD), le seul supplément inédit de cette édition est le commentaire audio de Jean-Jacques Annaud. Client idéal pour ce genre d'exercice, Annaud raconte ses souvenirs pendant deux heures, abordant des anecdotes de tournage à Saïgon, le travail de Jane March ou des petites indiscrétions sur l'équipe. Avec le recul des années, il n'hésite pas à parler de ses rapports compliqués avec Marguerite Duras (un "combat homérique") ou à évoquer l'enthousiasme de Jeanne Moreau qui accepta sans hésiter de participer au film "pour la faire chier". Jean-Jacques Annaud a tellement à dire qu'on sent régulièrement qu'il a du mal à aller au bout de ses idées, obligé de suivre le film et de passer brutalement à d'autres anecdotes...


Le reste des suppléments était déjà disponible dans l'édition DVD sortie fin 2001. Il y a d'abord un excellent making of Jean-Jacques Annaud tourne L'Amant (52 min - SD - 4/3), co-réalisé par Pierre-André Boutang, qui relate de manière très pédagogique cette énorme production. Nous suivons presque étape par étape le déroulement du projet jusqu'à la fin des prises de vues au Vietnam. Nous ne saurons rien du tournage parisien (les scènes érotiques), l'équipe restant discrète sur le sujet. Pour le reste, c'est un survol rapide du travail qui a été entrepris, mais l'essentiel est là : le compte-rendu rend bien la mesure de l'effort. Séance d'écriture avec le co-scénariste Gérard Brach, repérages dans un pays démuni, casting international (on reconnaît furtivement certaines postulantes comme Milla Jovovich ou Fairuza Balk), répétitions, préparations, réunions, construction des décors et élaboration des costumes, etc. : un projet titanesque à la logistique complexe, comme les aime Jean-Jacques Annaud, un réalisateur à la passion communicative.


On trouve également un entretien avec Jean-Jacques Annaud et Marguerite Duras (13 min - SD - 4/3) filmé en janvier 1990, quelques semaines avant le début du tournage. C'est une discussion sur le film en devenir, Duras exprimant son avis sur le projet (comment elle voit le film, ce qu'il faudrait faire). Elle apporte également quelques éléments d'analyse à son récit, éclaire certains choix d'écriture. A ce moment-là, Duras et Annaud étaient encore en bons termes, cela se gâtera plus tard. On voit néanmoins le réalisateur au travail, toujours passionné mais aussi diplomate (car il sait qu'il doit toujours la convaincre). C'est un grand perfectionniste, féru de détails, comme on peut le constater quand il montre à Duras les photos de repérages, les recherches historiques.


Un module de rushes inédits (9 min - 4/3) illustrés par la musique de Gabriel Yared (mais sans le son des prises de vues) est proposé. Ce sont des vues alternatives de certaines scènes. Un supplément de remplissage, un peu inutile car il ne remplace pas l'absence de scènes coupées. Marguerite Duras et Jane March (1 min - SD) est une série de clichés promotionnels où l'on voit l'actrice lire des éditions internationales du roman. Toujours pour les complétistes, on trouve également une galerie de photos d'exploitation sous le titre Visuels (6 min - SD). On s'intéressera davantage aux photos de repérages (7 min - SD), légendées par le réalisateur dont on retrouve l'enthousiasme et un véritable sens du détail. Dommage que les photos défilent parfois si vite, nous n'avons pas toujours le temps de lire l'intégralité des textes.



 

Par Stéphane Beauchet - le 24 février 2015