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Test blu-ray
Image de la jaquette

Falbalas

BLU-RAY - Région B
Studiocanal
Parution : 20 octobre 2021

Image

Parallèlement à Cinémode, l'exposition de Jean-Paul Gaultier à la Cinémathèque Française, StudioCanal réédite aujourd'hui Falbalas dans la toute dernière restauration menée par le laboratoire Hiventy. Le résultat est très compétent pour un film sorti il y a plus de 75 ans, mais reste toutefois un petit cran en deçà des habituels travaux issus directement d'un négatif. Les meilleurs éléments conservés de Falbalas sont en effet deux contretypes safety et une copie nitrate, des éléments de tirage conçus d'après le négatif, donc de moindre génération. Ils ont été scannés en 4K par immersion, pour ne garder que les passages les moins endommagés de chacun. La restauration a ensuite été effectuée en 4K, nettoyée et étalonnée en prenant pour comparaison une copie 35mm afin de restituer au plus près la densité et les contrastes souhaités par le chef-opérateur, Etienne Laroche.

Tributaire des éléments-source intermédiaires, la texture apparaît un peu plus granuleuse que prévue, tandis que le piqué et le niveau de détail semblent parfois un peu doux. Par rapport au master créé au début des années 2000, l'amélioration est heureusement notable sur bien d'autres points, à commencer par les sautes répétées à chaque changement de plan qui sont aujourd'hui effacées. L'image est d'une grande stabilité... et ce n'est pas du luxe ! A cause des très nombreux plans truqués, la définition perd aussi régulièrement en qualité - des plans truqués visiblement fabriqués avec des moyens limités (on était en temps de guerre) et qui possèdent une texture bien plus épaisse. Les plans "intacts" bénéficient d'un regain de précision bienvenu, parfois partiellement affaibli par des choix photographiques au tournage, filtres diffuseurs ou faible profondeur de champ occasionnant régulièrement des mises au point fragiles et des flous périphériques. Hormis un étalonnage qui apparaît ponctuellement un peu clair (les visages semblent parfois légèrement trop exposés), les noirs ont été réajustés, désormais un peu plus resserrés, sans que cela affecte la qualité de la gamme de gris ou des contrastes. Le grain est abondant, non gommé et plutôt bien géré par l'encodage (même si on remarque comme une granulosité glissante, à la limite du morphing, due à l'encodage).

DVD StudioCanal (2001) vs. Blu-ray StudioCanal (2010) :
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Son

Malgré quelques limitations dues au matériel disponible, les conditions d'écoute sont incomparablement meilleures que ce que proposait le DVD de 2001. Le souffle en arrière-plan, jadis très présent, n'est désormais plus qu'un souvenir, la piste retrouve enfin un semblant d'équilibre et de propreté. On note la dynamique très appréciable de l'ensemble, notamment une belle présence des basses, et un mixage qui restitue au mieux (malgré les difficultés) l'équilibre entre les voix, la musique et les sons d'ambiance. Des voix qui sont dénuées de sifflantes, assez claires mais encore un peu "rapiécées", avec une pointe d'usure perceptible, conséquence de l'état des contretypes ou peut-être plus simplement d'un défaut technique du son de l'époque.

Le Blu-ray de Falbalas est prévu conjointement pour les marchés anglais et allemand. Le film bénéficie donc d'un doublage allemand et de sous-titres dans ces deux langues.

Suppléments

Falbalas est proposé dans un digipack avec fourreau cartonné, au design créé par Vladimir Thoret (le fils de Jean-Baptiste). Il est accompagné de plusieurs suppléments :

Falbalas, une affaire de famille (29 min - HD)
Jean Becker, fils du cinéaste et réalisateur lui-même, évoque son père Jacques, un homme qu'il "vénère" et dont il parle encore avec une grande admiration. Il en dresse un rapide portrait, parle de son souci du "geste juste" et de son goût du détail pour dépeindre profondément des univers, son sens du rythme et du montage, le résumant à un "véritable artiste complet" qui a trouvé la profession qui lui convenait. Il retrouve dans Falbalas des signes de son père, homme élégant très porté sur le vêtement (il imposait même à ses compagnes leur façon de s'habiller), et pense que la démarche et l'allure de Raymond Rouleau dans le film ne sont pas le fruit du hasard. Falbalas est très certainement un hommage du cinéaste à sa propre mère, patronne d'une maison de mode avant la guerre (on n'en saura pas davantage malheureusement). Pas du tout intéressé par le monde de la mode en général, Jean Becker voit surtout dans Falbalas "la détresse d'un homme qui perd les pédales à cause d'une femme", l'inverse de son père malgré de nombreuses conquêtes. Un entretien inédit et bien trop long pour ce que Jean Becker en a à dire. Pas inintéressant en soi mais un brin décevant quand même venant du propre fils du réalisateur...


La mode et le vêtement (32 min - HD)
Autre entretien inédit, cette fois avec le couturier Jean-Paul Gaultier qui n'a jamais caché son admiration pour Falbalas, à travers lequel il a appris le métier. C'est surtout le point de départ d'une immense carrière puisque c'est ce film a déclenché sa vocation à l'âge de 13 ans, lors d'une projection qui a changé sa vie ("c'est ça que je veux faire !"). Il raconte ses premiers ressentis et ce qui l'a charmé dans le film, notamment le côté spectaculaire du défilé et l'importance de la muse. Il se rappelle avec malice de moments du film revécus au cours de sa carrière, lorsqu'il a connu une "première d'atelier" dévouée comme Jeanne Fusier-Gir, ou son arrivée dans la maison Jean Patou ("Oh, je suis chez Falbalas !"). A l'écouter aujourd'hui, toujours très enthousiaste, on sent le couturier profondément imprégné de Falbalas avec lequel il semble entretenir un rapport toujours très intime. Le film l'a marqué dans sa jeunesse, il semble y revenir sans arrêt dans son métier : il a pensé ses défilés, la lumière, comme dans Falbalas, "parce que c'était un film". Il dit même avoir parfois l'impression de s'entendre dans la bouche de Raymond Rouleau... Jean-Paul Gaultier explique quelques détails du métier de styliste montré dans le film, et en profite pour louer la justesse de Jacques Becker, la véracité de sa vision dans la gestuelle et les détails ("c'était exactement cela"). Il évoque la mode en général, "un éternel renouvellement" qui est aussi révélateur de l'époque (et pas seulement dans les vêtements). Il analyse rapidement le style des années 40, explique comment la guerre a imposé certaines tendances comme le tailleur un peu masculin, un peu militaire même, pour compenser le manque de tissu. Il rappelle surtout une vérité universelle, qui ne se dément pas : les contraintes favorisent la création. Un bon supplément, avec un bon client, il faut bien le dire, mais surtout un grand fan...

Entretien avec Micheline Presle (10 min - SD - 4/3)
Repris du DVD sorti en 2011, un trop bref moment avec l'héroïne de Falbalas qui évoque "des souvenirs légers et agréables" dans une période difficile, l'Occupation évidemment, et le tournage "assez dur", car en partie nocturne pour pouvoir bénéficier de l'électricité rationnée. Elle revient sur sa façon de travailler "instinctive" pour construire son personnage, comment elle laisse infuser le scénario jusqu'au tournage. Elle se souvient de ses rapports "amoureux sans être amants" avec Jacques Becker, ou de la mode "assez extravagante" de l'époque, qui contrebalançait les restrictions de la guerre. Elle revient sur le succès du film sur le tard, passé inaperçu à sa sortie mais réévalué quelques années plus tard par les Cahiers du Cinéma.

Essais des comédiens (11 min - SD - 4/3)
Autre module repris du DVD de 2001.


La restauration (3 min - HD)
Un avant-après nettoyage/stabilisation/étalonnage.

En savoir plus

Taille du Disque : 45 117 197 007 bytes
Taille du Film : 34 189 332 480 bytes
Durée : 1:51:57.958
Total Bitrate: 40,71 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 24,96 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 34962 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: German / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1158 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit / DN -2dB)
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1119 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit / DN -2dB)
* Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1146 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit / DN -1dB)
Subtitle: German / 31,041 kbps
Subtitle: English / 26,779 kbps
Subtitle: French / 37,564 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 9 décembre 2021