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Test blu-ray
Image de la jaquette

Et au milieu coule une rivière

BLU-RAY - Région A, B, C
Pathé
Parution : 24 mai 2017

Image

Sony avait sorti en 2009 un Blu-ray à l'époque considéré comme tout à fait remarquable, Pathé dégaine aujourd'hui le sien, obtenu suite à une nouvelle restauration menée à partir d'un scan 4K d'un négatif original, et supervisé par le chef-opérateur (français) Philippe Rousselot. Le résultat est assez édifiant, et surpasse assez largement l'édition Sony.

Br Sony (2009) vs. BR Pathé (2017) :   1      2        3        4        5

Evidemment d'une grande stabilité et d'une grande propreté, l'image offre un rendu plus fin, avec un niveau de détails tout à fait remarquable. Mais si, en terme de définition, les deux disques se tiennent, c'est sur ses subtilités que le Blu-ray Pathé emporte le morceau : outre un très léger gain sur les bords, l'image séduit par son rendu colorimétrique, plus nuancé et plus réaliste. Avec des verts et des bleus joliment affirmés (et des magentas qui, en comparaison, apparaissent bien excessifs sur l'image Sony, notamment pour les cieux ou les carnations : Tom Skerritt paraît bien rougeaud sur l'image #3), les paysages du Montana semblent retrouver leur splendeur naturelle.

On perçoit également une bien meilleure dynamique dans les hautes lumières, avec une belle qualité de détails dans les blancs, dans l'ensemble moins surexposés - peut-être que cette gestion plus réaliste du contraste atténue, en contrepartie, la perception du détail dans les zones plus sombres.

Enfin, le grain a été assez finement préservé, ce qui est là encore à souligner.

Son

La version originale possède un certain dynamisme, et le rendu est, là encore, naturel et plaisant. La séquence du feu d'artifice, par exemple, déploie une belle énergie. L'équilibre entre les dialogues, les ambiances sonores et la partition musicale de Mark Isham se fait remarquablement, sans que l'un ou l'autre des aspects ne soit lésé. La version française, un peu moins dynamique, offre un rendu un peu plus étouffé, avec des dialogues un peu plus haut perchés. Notons également quelques maladresses dans les sous-titres.

Suppléments

Sur le disque figurent trois entretiens originaux, réalisés pour l'occasion par Pathé :

Le premier entretien, avec le chef-opérateur Philippe Rousselot (22 minutes - HD), le voit raconter ses premiers pas au coeur des studios américains, par le biais de John Boorman, jusqu'à sa prise de contact avec Robert Redford, dont il avait apprécié les premiers films. Rousselot évoque son obligation esthétique, mais aussi son obligation morale, vis-à-vis des paysages du Montana, si présents dans le roman de Norman Maclean, tout en admettant qu'il s'agissait d'une "toile de fond" pour l'essentiel du film, qui est avant tout selon lui une histoire de transmission entre un père et ses deux fils. Evoquant les spécificités de son propre travail, il évoque notamment les séquences de pêche, et la difficile gestion des horaires (compte tenu des exigences des paysages et du chemin du soleil), ou la séquence au coucher de soleil entre Emily Lloyd et Craig Sheffer. Avec quelques précautions oratoires, il suggère que "son expérience a pesé sur le tournage", sous-entendant diplomatiquement (en opposition à d'autres cinéastes comme John Boorman ou Neil Jordan) que Robert Redford n'était pas du genre à avoir un découpage technique très précis. Il parle enfin de son apport lors de la restauration menée par Pathé, selon lui limité à quelques séquences où il a demandé (fidèle à sa réputation) à ce qu'on assombrisse l'image.


 

Dans le deuxième entretien (23 minutes - HD), un Tom Skerritt un peu fatigué parle de sa relation avec Robert Redford et de leur perception commune du cinéma ou, plus spécifiquement, du personnage du père. Entrecoupé d'extraits un peu plus longs, le module offre à nos yeux moins de contenu ou d'intérêt que le précédent.

Le dernier entretien (19 minutes - HD) voit Brenda Blethyn raconter comment elle a été contactée pour rejoindre le film, elle qui n'avait alors qu'une expérience limitée du cinéma. De façon amusante, elle relate son angoisse à l'idée de ne pas trouver l'accent juste du Midwest, elle qui était partie avec l'idée que le personnage avait, à cause de son nom, des origines écossaises. Elle mentionne également la séquence où elle s'interpose entre ses deux fils, expliquant que le métier d'acteur consiste aussi à "savoir tomber"... Elle évoque également l'élégance et le talent de Tom Skerritt, qui joue donc son époux dans le film.

Par Antoine Royer - le 6 juillet 2017