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Test blu-ray
Image de la jaquette

Cybèle ou Les Dimanches de Ville d'Avray

BLU-RAY - Région B
Wild Side
Parution : 22 octobre 2014

Image

Tourné en CinémaScope et en noir et blanc, Cybele ou les Dimanches de Ville d'Avray bénéficie d'une très belle photographie de Henri Decaë. Le Blu-ray propose un transfert 2K solide, avec de beaux contrastes et des nuances de gris assez variées. Le transfert étant assez récent, il n'y a pas de sur-contours cherchant à accentuer artificiellement la définition. Mais si l'on compare l'image de l'édition Wilde Side avec l'édition Criterion qui reprend le même master, on constate sur la première un dégrainage plus ou moins important selon les plans, ce qui a un impact relativement important sur le piqué de l'image, comme nous pouvons le constater sur les deux captures ci dessous. Nous ignorons si ce dégrainage, probablement assumé par l'éditeur, a un discutable but cosmétique, ou bien si c'est un dégrainage de convenance pour faciliter la compression. A noter, que si nous n'avions pas eu une autre édition en référence, ce dégrainage serait probablement passé inaperçu.

Criterion / Wilde Side

Son

Un peu de souffle dans un ensemble très correct. Belle musique de Maurice Jarre, malgré quelques saturations dans les basses.

Suppléments

Le Sourire (23 min - couleur - HD)
A sa sortie de l'IDHEC, Bourguignon réalise des documentaires et quelques courts métrages dont la diffusion reste très confidentielle. En 1959, il tourne en Birmanie ce Sourire qui sera récompensé au Festival de Cannes par la Palme d'or du court métrage l'année suivante. C'est pendant ses premières années en tant que réalisateur que Bourguignon rencontre l'Asie et en tombe amoureux, découvrant par la même occasion le bouddhisme qui va marquer sa vision du monde. Le Sourire qu'il tourne en Birmanie en 1959 témoigne de cette passion pour la culture asiatique et de sa fascination pour cette religion. Le film raconte l'histoire d'un enfant, Aung, qui fait son noviciat dans un monastère de Rangoon, et d'un vieux moine, U Narada. Bourguignon filme Aung qui suit en courant son aîné, s'arrêtant régulièrement pour contempler un buffle, un papillon, une feuille ou encore des activités humaines comme des lutteurs ou des marionnettistes. Sans paroles - la bande-son est composée d'une partition de Georges Delerue, d'éléments musicaux enregistrés en Birmanie et de poèmes bouddhistes lus par Michel Bouquet - le cinéaste nous raconte une histoire de transmission, un passage de relais entre deux générations. A travers Aung et U Narada, Bourguignon explique en images cette notion de cycle qui le fascine dans cette religion et qui s'incarne dès le début du film par un plan d'ondes sur l'eau, figure que l'on retrouvera dans Les Dimanches de Ville d'Avray et dont on comprend ainsi la source. A travers le regard émerveillé que pose Aung sur le monde animal et végétal, Bourguignon fait aussi passer cette attention à la nature qu'il partage avec le bouddhisme, comme en témoigne les nombreux plans bucoliques et enchanteurs qui parsèment Ville d'Avray. Utilisant de nombreuses vues documentaires, Bourguignon nous offre un récit apaisé et poétique porté par des images chatoyantes de toute beauté. A noter que ce magnifique court métrage a été restauré à l'initiative de Wilde Side. On regrettera juste l'absence de 24p et une compression un peu limite sur le Blu-ray.


Entretien avec Serge Bourguignon (39 min - HD)
Dans ce long et très riche entretien, réalisé en 2014 dans son salon rempli de livres et d'objets d'art, Serge Bourguignon se raconte. Il évoque ses études aux Beaux-arts, sa passion pour la sculpture et la peinture, puis sa découverte du cinéma à la Cinémathèque Française où Frédéric Rossif déchire les tickets - et fait entrer sous le manteau les cinéphiles les plus assidus et fauchés - et Langlois hante les couloirs. Il parle de Citizen Kane, de L'Homme d'Aran et des Chemins de la vie comme des trois films qui l'ont poussé vers la mise en scène. Entre son entrée à l'IDHEC et son exploration du Sikkim, un pays "interdit" situé entre le Bhoutan et le Népal, c'est un moment clef de sa vie où il apprend le cinéma et se découvre une passion pour l'Asie et les voyages qui ne le quittera plus. Une passion qui le conduit à tourner deux émissions pour Pierre Sabbagh, ce qui lui met les pieds à l'étrier pour passer à la réalisation de ses premières fictions. Bourguignon évoque ainsi le tournage entre Hong Kong et la Birmanie du Sourire pour en venir finalement aux Dimanches de Ville d'Avray. racontant en détail sa genèse, son tournage et sa réception critique et public. Bourguignon se révèle si loquace qu'on sent que le monteur a dû beaucoup trancher pour réduire ses histoires au format court de cet entretien. Il multiplie les anecdotes qu'il narre d'un ton joyeux, prenant un plaisir communicatif à raconter son parcours, ses rencontres et mille autres histoires. Sa voix très jeune et son débit alerte nous font découvrir un homme éminemment sympathique qui semble habité par une jeunesse éternelle.



 

Galerie photos (HD)
64 photos de tournage et de plateau retracent la vie du film. On y voit l'évidente complicité de Bourguignon et de Patricia Gozzi, le tournage en Indochine, les premières, les Oscars... de très belles photos malheureusement proposées dans une qualité très médiocre. Les images sont si compressées que leurs contours en escalier et leur pixellisation nous interdisent de savourer pleinement ce bonus.


Par Jean-Marc Oudry (Olivier Bitoun pour les bonus) - le 23 octobre 2014