Test blu-ray
Image de la jaquette

Comme un boomerang

BLU-RAY - Région B
Studiocanal
Parution : 15 juin 2022

Image

Comme un boomerang a été restauré en 4K par le laboratoire VDM. Rien à redire sur la belle précision des images, fines et détaillées, ni sur la patine argentique respectée par un grain fin, léger et non filtré. On notera une grande stabilité de la copie, dénuée de pulsations et totalement nettoyée des traces d'usure de pellicule. Les contrastes sont plutôt appuyés, sans boucher les détails dans les noirs. L’étalonnage est caractérisé par une colorimétrie très saturée qui accentue un choix de palette très moderne, préféré à des tonalités originellement plus vintage. L’impression varie selon les scènes mais on a globalement tenté de conserver l’ambiance froide de la photographie en sacrifiant des blancs désormais trop neutralisés, ce qui provoque mécaniquement une carnation très rosée. La saturation affirmée couplée à la grande sensibilité du scan pour les rouges peut accentuer certaines tonalités proches comme les marrons des décors ou certains ombrages sur les visages. Surtout on relèvera que ces retouches franches font (trop) souvent dériver les rouges vers des tons magenta ou bordeaux, ce qui fait perdre un certain naturel. La saturation a peut-être été renforcée pour compenser la pâleur des visages, or c’est une caractéristique que l’on retrouve dans d'autres films de cette période (Flic Story par exemple) : un détail qui est donc inhérent à la photographie d'origine et non une conséquence de cette restauration.

Son

La piste son mono est très efficace. Le spectre est large, avec des basses fréquences palpables (sur la musique). Le rendu général est très naturel et assez précis : la prise de son direct est bien détaillée, on note une belle présence des voix et des ambiances palpables, équilibrées. On ne relève aucune trace d'usure.

Suppléments

Alain Delon, l'oeil du maître (27 min - HD)
Dominique Maillet a rencontré Louis Julien, interprète d'Eddy Batkin, qui évoque les essais réussis de Comme un boomerang parce qu'il ressemblait beaucoup à son personnage. Il se souvient de sa première rencontre avec la "référence" Alain Delon et de la "conjonction émotionnelle" avec une star qui "jouait toujours lui-même, avec ses tripes", et lui donnant parfois quelques conseils. Il parle de Delon comme du "patron" sur le tournage, entre calme et maîtrise, heureux "d'être tout à la fois" et pas un simple un rouage du projet. Il raconte le tournage dans la propriété de la star ou au casino Ruhl dont l'acteur possédait des parts, ses nombreuses parties de carte avec les gardes du corps entre les prises, son face à face avec le "monolithe" Charles Vanel dont le jeu "tellement vrai" lui permit de mieux s'imprégner de son rôle. Louis Julien revient sur cette jeunesse d'acteur qu'il a rapidement abandonnée, parlant de son manque de trac, "comme un monstre à froid", et de son côté solitaire, lui qui n'était pas "un homme à équipe". Il regrette aujourd'hui de ne pas avoir davantage approché José Giovanni, qui ne l'impressionnait pas et dont il ignorait le passé...

Entretien avec José Giovanni (17 min - SD)
Produit pour l'édition DVD sortie en 2004, le réalisateur de Comme un boomerang évoque les circonstances de la production du film, précipitée suite à l'arrêt d'un projet avec Carlo Ponti. Il se souvient d'un tournage "dans les meilleures conditions" et sans "aucun problème avec personne", racontant sa collaboration avec Alain Delon "sur la lancée de deux succès ensemble". Il avoue son erreur d'avoir fait de son héros un homme aisé, ce qui selon lui éloigne les spectateurs davantage attirés par un Delon à la vie plus modeste, hypothèse confirmée par l'échec du film au box-office. Il est questionné sur ses rapports avec la prison, vers laquelle il revient régulièrement de manière plus ou moins directe. Il se souvient être retourné dans le bureau du directeur de la Santé pendant le tournage du Gitan, exactement vingt ans après une entrevue dans le même bureau, alors qu'il était prisonnier. Il parle enfin de son dernier film Mon père (2001), "pas mal comme fin de carrière", et de sa vie qui n'a été "qu'émotionnelle". Toujours intéressant d'écouter parler Giovanni, un caractère à la vie incroyable... 

En savoir plus

Taille du Disque : 30 984 156 416 bytes
Taille du Film : 25 561 147 392 bytes
Durée : 1:41:34.916
Total Bitrate: 33,55 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,99 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29997 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1827 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 27,601 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 20 juillet 2023