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Test blu-ray
Image de la jaquette

Coffret Mikio Naruse - 5 films

BLU-RAY - Région B
Carlotta
Parution : 21 novembre 2018

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Carlotta nous a fait une belle surprise pour la fin d'année 2018 avec ce coffret inattendu autour de Mikio Naruse, "l'autre grand du cinéma japonais", et des films présentés pour la première fois au monde en Blu-ray (et sans doute pour la première fois en vidéo en France). L'éditeur a eu à sa disposition les meilleurs éléments disponibles, mais scannés avec du matériel aux performances un peu limitées en précision : les images conservent donc une certaine douceur, en piqué comme en niveau de détail, pour un rendu HD qui va du bon au moyen. Les restaurations ont été effectuées à partir d'interpositifs réparés et consolidés, en assez bon état pour la plupart mais parfois soumis à d'importantes traces d'usure. L'éditeur (via David Mackenzie) a appliqué des corrections numériques sur certains titres, ôtant par exemple une multitude de rayures, points blancs, etc. Certaines dégradations sont cependant irréparables en l'état, comme ces quelques flous spectaculaires et tenaces dans Le Grondement de la montagne et Au gré du courant, conséquences d'un défaut de tirage des "marrons" ayant servi à la création des bobines restaurées, et impossibles à corriger. Aucun souci d'encodage n'est à signaler.

Le Grondement de la montagne
Le film le plus ancien est, sans surprise, le plus marqué par le temps. S'il persiste toujours quelques petites tâches ou rayures ("peigne") plus compliquées à supprimer, le film souffre surtout d'une instabilité assez marquée du cadre et des contrastes, avec des pulsations peu discrètes et parfois désagréables du niveau de noir (comme à la 22e minute) qui gâchent épisodiquement la beauté du noir & blanc. La définition est très correcte, la granulation est satisfaisante.

Au gré du courant
Tourné deux ans plus tard, ce film a été mieux conservé et le visionnage s'en ressent : le cadre et l'étalonnage sont stables, avec un très beau noir & blanc. La passe de nettoyage, efficace pour la propreté et sans doute aussi pour le rééquilibrage des cadres, a peut-être légèrement dégradé la précision de l'image, au rendu un tout petit peu plus doux.

Quand une femme monte l'escalier
Premier film du coffret au format Cinemascope. Les images sont stables, très propres mais avec une définition décevante : là aussi le piqué est doux, le détail très limité. L'étalonnage est heureusement bien restitué, avec un beau noir & blanc.

Une femme dans la tourmente
Comme pour le film précédent, les images en scope sont immaculées, stables mais bien douces. Carlotta a retouché le niveau de noir qui était insuffisant (cf. images de la bande-annonce) : si les contrastes sont maintenant mieux équilibrés, cela a peut-être augmenté le niveau des hautes lumières sur certains plans, aux blancs éclatants.

Nuages épars
Le film le plus récent (et dernier de Naruse) est, logiquement, celui qui possède le meilleur rendu et la plus belle patine argentique. La copie est immaculée, la définition et le détail sont encore un peu doux mais bien plus précis, les couleurs sont naturelles. Seul le contraste paraît un peu lâche, mais il est sans doute conforme aux caractéristiques de la vision en salle.

Un beau coffret, à la technique encore imparfaite mais toujours estimable, qui annonce une belle année japonaise à venir, chez Carlotta...

Son

Le rendu sonore du coffret, malgré l'ancienneté des films et les conditions de restauration pas toujours optimales, reste assez convaincant.

Le Grondement de la montagne
La dynamique est un peu limitée, époque de production oblige, et la musique est parfois proche de la saturation, mais l'ensemble est assez propre, avec des voix claires. On ne remarque pas de souffle (sauf sur les voix, de manière infime) mais des "plop" et légers craquements réguliers, façon vinyle...

Au gré du courant
Le spectre est un peu plus couvert : si cela limite éventuellement les problèmes d'usure et de souffle (encore un peu perceptibles sur les voix), la présence des sons d'ambiance est très fortement atténuée, réduite au minimum.

Quand une femme monte l'escalier
La bande son a été corrigée par l'éditeur : l'ensemble est désormais très propre, avec des voix claires (mais encore un peu grésillantes) et un souffle discret. Comme pour les films Toho de la collection Kurosawa, chez Wild Side, les restaurations sonores se sont limitées à un simple mono, au lieu du Perspecta stéréophonic sound d'origine...

Une femme dans la tourmente
L'ensemble est très propre, avec un bon rendu des ambiances, des voix claires (et légèrement sifflantes) et un souffle imperceptible. On notera toutefois un très faible bourdonnement sur certaines scènes.

Nuages épars
L'ensemble est d'une grande clarté, proposant un bel équilibre voix/ambiance et une dynamique efficace. Le souffle est presque absent, parfois accompagné de quelques craquements.

Suppléments

Si l'on souhaite évidemment un beau succès à ce coffret, c'est peut-être la fragilité économique du projet qui a contraint l'éditeur à ne proposer que quelques rares suppléments.


Chaque film est accompagné d'une brève préface de Pascal-Alex Vincent, cinéaste et enseignant universitaire à Paris, d'une durée de 6 à 8 min (en 1080p). Le co-auteur des coffrets "L'âge d'or du cinéma japonais" (GM édition) replace d'abord les oeuvres dans le contexte historique et géopolitique du Japon des années 50 et 60, dans ce qu'elles peuvent montrer de la "mutation spectaculaire" du pays : le retour à la prosperité (Une femme dans la tourmente), les rapports assouplis avec l'ancien ennemi américain (Nuages épars) ou l'"exemple parfait pour comprendre la vie nocturne des grandes villes japonaises" (Quand une femme monte l'escalier). Pascal-Alex Vincent analyse également les films par rapport aux productions de l'époque, raconte les efforts des studios pour contrer la télévision avec le Cinemascope et le son stéréo, avant leur chant du cygne à la fin des années 60. Il resitue les oeuvres dans la filmographie de Mikio Naruse, relevant certains de ses motifs récurrents (le couple en crise, la difficulté d'aimer, les travellings dialogués). Il passe un long moment sur les castings "absolument incroyables", les innombrables vedettes et leurs parcours : Setsuko Hara, l'égérie d'Ozu, Yûzô Kayama idole yéyé, roi de la surf music, gendre idéal et fils de l'acteur Ken Uehara (Le Grondement de la montagne), Kinuyo Tanaka, actrice fétiche de Mizoguchi, la belle Hideko Takamine, "actrice la plus essentielle de l'histoire des grands studios japonais"Isuzu Yamada et sa "rivale de toujours" Haruko Sugimura qui partagent l'affiche d'Au gré du courant. S'il est toujours plus prudent de découvrir ces préfaces après le film, on signalera que Pascal-Alex Vincent joue le jeu et ne dévoile que très succintement les intrigues.


Chaque film est accompagné d'une bande-annonce, produite en 2017 par le distributeur Les Acacias pour les ressorties en salles.

En plus des préfaces et des bandes-annonces, on ne trouve qu'un seul autre supplément, sur le disque d'Une femme dans la tourmente :

Hideko Takamine, une vie d'actrice (11 min - 1080p)
Pascal-Alex Vincent retrace le parcours d'"une des plus célèbres vedettes de l'âge d'or du cinéma japonais" dont la carrière débuta alors qu'elle n'était qu'une enfant, et qui traversa le siècle sans perdre sa popularité. Elle travailla régulièrement avec de grands réalisateurs comme Yasujiro Ozu ou Keisuke Kinoshita ("le cinéaste de sa vie") et fût "l'une des héroïnes tragiques du cinéaste de la tristesse", Mikio Naruse, avec des personnages de "femmes trahies par la vie". Un très bon complément (malheureusement bien court) qui ravira les néophytes du cinéma japonais puisqu'on y parle de films rares totalement inconnus en occident. Cerise sur le gâteau, le récit est illustré de nombreux extraits et de photographies, de quoi donner encore plus envie de les découvrir. Espérons que ces titres auront un jour la chance d'être édités en France...



En savoir plus

Le grondement de la montagne

Taille du Disque : 20 444 264 649 bytes
Taille du Film : 19 408 379 904 bytes
Durée : 1:34:27.411
Total Bitrate: 27,40 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 24,92 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 24920 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Japanese / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1074 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 20,760 kbps

Au gré du courant

Taille du Disque : 29 713 543 289 bytes
Taille du Film : 28 510 467 648 bytes
Durée : 1:56:30.024
Total Bitrate: 32,63 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,96 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29960 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Japanese / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1042 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 25,362 kbps

Quand une femme monte l'escalier

Taille du Disque : 32 868 178 977 bytes
Taille du Film : 31 605 279 360 bytes
Durée : 1:51:02.238
Total Bitrate: 37,95 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 35,02 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 35022 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Japanese / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1067 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 33,597 kbps

Une femme dans la tourmente

Taille du Disque : 26 671 473 263 bytes
Taille du Film : 24 075 114 048 bytes
Durée : 1:38:10.551
Total Bitrate: 32,70 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,98 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29987 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Japanese / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1092 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 28,409 kbps

Nuages épars

Taille du Disque : 27 925 451 886 bytes
Taille du Film : 26 442 885 312 bytes
Durée : 1:47:59.473
Total Bitrate: 32,65 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,93 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29934 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Japanese / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1082 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 16,400 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 14 janvier 2019