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Test blu-ray
Image de la jaquette

Belladonna

BLU-RAY - Région B
Eurozoom
Parution : 30 novembre 2016

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Après plusieurs éditions étrangères, Belladonna sort enfin en DVD / Blu-Ray en France dans sa dernière restauration 4K. Cette restauration a effectué un nettoyage en profondeur mais a laissé les problèmes techniques liés à la conception du film. Ainsi on pourra relever plusieurs poussières et taches présentes, non sur la pellicule mais sur les calques ou les plaques de verre (cf. capture 17 qui reste le passage le plus abîmé, le reste étant très discret). Hormis cet aspect fort peu gênant, le résultat est une merveille qui rend admirablement hommage à la beauté de ce film culte. Les nombreux partis pris esthétiques sont ici sublimés avec une définition remarquable, une stabilité à toute épreuve et des couleurs resplendissantes. On peut ainsi observer le moindre coup de crayon, chaque fluctuation des animations en aquarelle ou les reliefs de plusieurs effets de peinture. Dans l'ensemble, la compression est invisible et impeccable à part quelques rares aplats noirs où l'on voit quelques problèmes d'encodage (vers 1h 20 min 30 ou 1h 03 min 50). On pourra aussi noter un problème d'aliasing avec un effet de scintillement lors du plan final qui effectue un zoom sur le fameux tableau La Liberté guidant le peuple.

Son

Le film n'ayant jamais été doublé pour l'étranger, seule la version japonaise est présentée en DTS 2.0. Elle a été restaurée et nettoyée pour une écoute parfaite, mais qui manque un peu de puissance osera-t-on avancer. Avec sa bande originale follement psychédélique, une version PCM non compressée (ou un remixage spatialisé) n'aurait pas été de refus.

Suppléments

Pour cette oeuvre longtemps invisible et méconnue, l'éditeur Eurozoom ne fait pas les choses à moitié avec un coffret combo DVD / Blu-ray qui offre plusieurs suppléments non négligeables.

On trouve d'abord trois entretiens vidéo récents : avec le réalisateur Eiichi Yamamoto (22 minutes), le directeur artistique Kuni Kanai (16 minutes) et le compositeur Masahiro Satoh (26 minutes). Pour ainsi dire, il ne manque à l'appel que le grand comédien Tatsuya Nakadai qui s'amusait d'avoir eu à interpréter pour l'unique fois de sa carrière un pénis ! Trois entretiens intéressants et instructifs, à la réalisation simple mais élégante, avec quelques anecdotes précises où les trois hommes reviennent sur leur parcours, leur arrivée sur le projet et leurs sensibilités artistiques avant d'évoquer leurs activités actuelles (à l'exception du cinéaste Yamamoto). On aurait tout de même préféré que les trois hommes se réunissent pour échanger leur souvenirs car l'arrivée (imprévue semble-t-il) de Kanai durant l'interview de Yamamoto débouche sur un échange passionnant autour de dessins d'époque. Le ton est chaleureux et un peu moins formel, et l'on apprend, entre autre chose, que le monteur supprima, de son chef, une scène avec le diable signifiant sa rapide destruction. De la même manière, il est très agréable de voir Masahiro Satoh se mettre au piano quelques minutes pour jouer le thème du film. Précisons enfin que les sous-titres ne sont pas toujours exempts de quelques coquilles.

En plus de différentes bandes-annonces de Belladonna (la version française, la version de la ressortie américaine et celle japonaise d'origine avec les images restaurées), on trouve des scènes coupées. Un intitulé un peu abusif puisqu'il s'agit d'une unique scène et de surcroît alternative : il s'agit de la séquence du bûcher (d'une durée de 4 min 12) qui propose seulement un mixage différent dans le choix de musique. S'il y a des variations de montage, cela ne nous a pas sauté aux yeux en tout cas.

Le coffret propose ensuite quelques supplément papiers : une affichette, une sélection de dix reproductions - au format carte postale - d'images tirées du film (montrant bien la variété des styles graphiques) ainsi qu'un livret de 32 pages. Y sont évoqués la genèse du film, ses thématiques, sa musique et sa résurrection. On retrouve aussi nos trois comparses Yamamoto, Satoh et Fukai pour une série d'entretiens vraisemblablement issus des mêmes sessions que celles des bonus vidéo puisqu'en moyenne 30 à 50% du contenu est absolument identique. Un peu frustrant mais les passages "inédits" permettent de rentrer plus en détail dans la production du film.

Le morceau de choix de cette édition collector demeure sans conteste la bande-originale composée de neuf titres. Un supplément inespéré car généralement absent des autres éditions sorties jusque là. Il fallait auparavant se tourner vers l'import pour obtenir des pressages onéreux et rares (car limités) afin de profiter de cette OST incontournable.

Par Anthony Plu - le 5 décembre 2016