Les Egarés
Gli Sbandati, premier film du jeune réalisateur Francesco Maselli (alors âgé de seulement 24 ans), n’avait jamais été diffusé en France en salles. En 1955, avec ce film, le jeune Maselli est immédiatement porté au pinacle par la critique, enthousiaste devant ce portrait très convaincant de la situation complexe que vivait l’Italie en 1943. Il obtient d'ailleurs le prix du réalisateur le plus prometteur à la Mostra de Venise. Jamais manichéen ni emphatique, politiquement très pertinent, d’une belle sensibilité dans les portraits de ses différents protagonistes, voici un très beau premier film à la fois vigoureux, sensible et pudique qui se clôt sur un dernier plan mémorable. A travers cette attention quasi documentaire portée aux détails, aux visages et aux lieux, le film de Maselli se situe dans la mouvance du néoréalisme, mais aussi, par le frémissement et la pudeur de sa mise en scène, la justesse de ton et l’atmosphère dégagée par la photo veloutée et le lyrisme de la musique romantique de Giovanni Fusco, annonce en même temps les superbes premiers films du trop méconnu Valerio Zurlini. Allons spontanément applaudir ce beau film récemment restauré, comme il le fut lors de sa projection à Venise.
DANS LES SALLES
LES EGARES
UN FILM DE Francesco Maselli (1955)
DISTRIBUTEUR : TAMASA
DATE DE SORTIE : 04 MAI 2016
Septembre 1943. Depuis le début de la guerre, la comtesse Luisa (Isa Miranda), femme d’affaires ayant pris la succession de son époux après le décès de ce dernier, a quitté Milan pour venir se réfugier en Lombardie dans son imposante villa à la campagne, loin des combats. Là, dans la douce plaine du Pô, elle coule des jours paisibles auprès de son fils Andrea (Jean-Pierre Mocky), de son neveu Carlo (Anthony Steffen), le fils d’un dignitaire fasciste, et de Ferrucio (Leonardo Botta), un vieil ami de la famille. Ces trois jeunes hommes, à peine la vingtaine, passent leurs journées à se prélasser au bord du fleuve en écoutant du jazz avec les filles du coin. (Lire la suite)