Contraint par le déclin du néoréalisme et les pressions politiques de s’éloigner de sa veine sociale plus âpre, Vittorio de Sica avait dû se réinventer après Umberto D. Il renoue tout d’abord avec sa popularité de comédien dans des œuvres comiques à succès du néoréalisme rose dans la série des Pain, amour et fantaisie ou les film d’Alessandro Blasetti où il encadre le duo star émergeant Marcello Mastroianni / Sophia Loren - qu’il réunira dans ses grandes comédies des années 60. Les Acacias en distribuant cette semaine La Ciociara viennent contredire cette idée reçue selon laquelle de Sica aurait du coup abandonné le combat pour un confort plus commercial. C’est désormais en scrutant un passé douloureux que de Sica dépeindrait les maux de son pays, ici avec la survie et l’errance de la population rurale italienne durant la Seconde Guerre mondiale. Porté par une Sophia Loren incandescente (et récompensée de l’Oscar de la meilleur actrice pour ce qui reste l'un de ses plus grands rôles), La Ciociara est un mélodrame humaniste, poignant et douloureux qui marque durablement.

DANS LES SALLES

En 1943, une jeune femme, veuve, décide de fuir Rome avec sa fille adolescente pour retrouver le calme de son village. Les deux femmes sont prises dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale, alors que l'Italie est envahie à la fois par les Allemands et les Alliés... (lire la suite)