Après La Nuit, Michelangelo Antonioni poursuit son étude en creux du sentiment amoureux. Dans L’Eclipse, qui visuellement doit presque autant au néoréalisme qu’a la modernité introduite par le grand cinéaste italien avec L’Avventura, une forme de sécheresse désabusée s’empare du film. Antonioni suit ses personnages dans un cadre urbain dont la désincarnation progressive renseigne sur l’impossibilité de la rencontre et le vide abyssal qui se crée autour de leur existence. A la fois d’une beauté froide sans pareille et caractérisée par une sorte de recul entomologiste douloureux, la mise en scène impressionne par sa rigueur formelle et la composition de ses cadres qui amènent un profond désenchantement qui n’a d’égal que la sensation d’envoûtement qui peut conquérir le spectateur. Figures au corps usé, à la limite de l’archétype, Vittoria et Piero sont respectivement interprétés par Monica Vitti et Alain Delon au meilleur de leur forme, serait-on tenté de dire, malgré le fait de les voir tristement soumis aux forces contraires produites par le choc entre le monde moderne froid et mécanique et l’espoir avorté de se sentir pleinement exister.

Après son édition Blu-Ray la semaine dernière, L'Eclipse sera  visible également dès demain sur grand écran, le film bénéficiant par Tamasa d'une réédition dans une copie numérique restaurée. Et pour prolonger le film, rendez-vous à la Cinémathèque française pour l'exposition Antonioni !

DANS LES SALLES

l'éclipse
UN FILM DE michelangelo antonioni (1962)

DISTRIBUTEUR : TAMASA
DATE DE SORTIE : 15 AVRIL 2015

La Page du distributeur

La Chronique du film

Juste après avoir rompu avec son compagnon, Vittoria rencontre un agent de change séduisant en allant rejoindre sa mère à la Bourse. Elle tombe amoureuse de ce jeune homme qui paraît bien plus intéressé dans un premier temps par sa profession que par une relation. Jusqu’à ce que, finalement, son attention se porte enfin sur la jeune femme. A son tour, elle hésite à se laisser emporter par ses sentiments... (Lire la suite)