Freaks, film le plus connu de Tod Browning, est célèbre à plus d’un titre. Son sujet en fait une œuvre unique : le cinéma s’est en effet rarement consacré à ceux que l’on appelle des « phénomènes de foire », qui plus est pour leur confier les rôles principaux. Les héros de Freaks sont en effet d’authentiques nains, siamois et autres hommes-tronc - leur présence dans le studio et à la cantine ira jusqu’à déclencher un mouvement de protestation des acteurs et techniciens. Mais Freaks est également connu pour avoir été interdit de projection un peu partout - jusqu’à 30 ans en Angleterre -, et surtout pour être une œuvre mutilée. Dans la version que nous connaissons aujourd’hui, Freaks reste une très grande œuvre, un splendide poème noir et surréaliste, qui continue d’influencer de très nombreux cinéastes. Une œuvre essentielle que Théâtre du temple nous invite à redécouvrir aujourd'hui en salle dans une copie numérique restaurée.

DANS LES SALLES

Le cirque de Madame Tetrallini accueille en son sein une troupe de freaks - sœurs siamoises, homme-tronc, femme à barbe, microcéphales, nains, hermaphrodite... - que la compagnie exhibe de ville en ville au cours de ses spectacles. Eux dont le monde « normal » ne veut pas ont trouvé dans ce cirque un refuge et ils forment une famille unie et solidaire. Ils subissent cependant les moqueries de certains membres de la troupe et même la veulerie de certains. Ainsi le nain Hans qui se retrouve manipulé par Cléopâtre. La gracieuse trapéziste se joue en effet de lui en faisant semblant d'être tombée sous son charme. Amante du colosse Hercule, elle est en fait bien décidée à mettre la main sur la fortune de ce riche héritier venu d'Allemagne. Mais les freaks veillent... (Lire la suite)