André de Toth (1913-2002)
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Re: André de Toth (1912-2002)
Enfants de salauds (Play Dirty) - 1969
La guerre c'est moche ; les gens qui la font, officiers ou soldats, ne sont pas des enfants de chœur. Rien de bien nouveau à cette vision rude et cynique de la guerre, en tout cas vu d'aujourd'hui ; depuis, on a eu l'occasion d'en voir une tripotée de films sur ce modèle. Peut-être qu'à l'époque le film a pu paraitre moderne et culotté mais je reste très surpris quant à l'engouement suscité encore de nos jours par ce film de guerre que j'ai trouvé aussi médiocre sur le fond que sur la forme.
Il faut quand même dire d'emblée que les films de "commandos" même parmi les plus célèbres ont tendance à profondément m'ennuyer que ce soit dans le western (Les 7 mercenaires) que dans le film de guerre (Les douze salopards). C'est encore le cas ici. Scénario et caractérisation des personnages aussi fins qu'un régiment de Panzers (le pompon aux deux arabes homosexuels qui passent leur temps à se faire des mamours et à se prendre la main même lors des combats les plus violents), scènes inintéressantes étirées jusqu'à plus soif (le désembourbent des voitures, la "montée" des voitures par une poulie au sommet d'une passe difficile), mise en scène qui se veut aussi sale que la guerre montrée mais qui se révèle souvent moche, empathie zéro envers les principaux personnages, interprétation d'ensemble assez minable concernant les seconds rôles...
Bref, excepté quelques séquences efficaces grâce à d'excellents effets pyrotechniques, le film m'a semblé duré des heures pour ne pas me dire ni ne me faire ressentir grand chose. Immense déception.
La guerre c'est moche ; les gens qui la font, officiers ou soldats, ne sont pas des enfants de chœur. Rien de bien nouveau à cette vision rude et cynique de la guerre, en tout cas vu d'aujourd'hui ; depuis, on a eu l'occasion d'en voir une tripotée de films sur ce modèle. Peut-être qu'à l'époque le film a pu paraitre moderne et culotté mais je reste très surpris quant à l'engouement suscité encore de nos jours par ce film de guerre que j'ai trouvé aussi médiocre sur le fond que sur la forme.
Il faut quand même dire d'emblée que les films de "commandos" même parmi les plus célèbres ont tendance à profondément m'ennuyer que ce soit dans le western (Les 7 mercenaires) que dans le film de guerre (Les douze salopards). C'est encore le cas ici. Scénario et caractérisation des personnages aussi fins qu'un régiment de Panzers (le pompon aux deux arabes homosexuels qui passent leur temps à se faire des mamours et à se prendre la main même lors des combats les plus violents), scènes inintéressantes étirées jusqu'à plus soif (le désembourbent des voitures, la "montée" des voitures par une poulie au sommet d'une passe difficile), mise en scène qui se veut aussi sale que la guerre montrée mais qui se révèle souvent moche, empathie zéro envers les principaux personnages, interprétation d'ensemble assez minable concernant les seconds rôles...
Bref, excepté quelques séquences efficaces grâce à d'excellents effets pyrotechniques, le film m'a semblé duré des heures pour ne pas me dire ni ne me faire ressentir grand chose. Immense déception.
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Re: André de Toth (1912-2002)
Je crois que je viens de faire une mini crise cardiaque là.
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Re: André de Toth (1912-2002)
Il va falloir ouvrir un service entier de ré-animation !
Accessoirement cette semaine, j'ai vu Tanganyka et comment dire...
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Re: André de Toth (1912-2002)
ça avait été mon film du mois, ce Play Dirty.
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Re: André de Toth (1912-2002)
Je suis sous perfusion..
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
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Re: André de Toth (1912-2002)
je pense qu'en fait, Jeremy a filé son mot de passe à Demi-Lune, voila tout...
The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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Re: André de Toth (1912-2002)
Enfin vu None shall escape (1944) qui est un très bon film étonnant de clairvoyance. Le film a je crois été tourné en 1943 et pourtant pratiquement tout y est (sauf peut-être les camps de la mort et encore la scène finale évoque clairement un départ pour des camps). André de Toth a une étonnante maîtrise du sujet pour l'époque.
Un film à rapprocher de La tempête qui tue, tourné 3-4 ans avant par Borzage et qui n'allait pas tout à fait aussi loin. Au delà de cette étonnante clairvoyance, je ne serai pas aussi enthousiaste que d'autres commentaires qui y voient un chef-d’œuvre et je préfère tout de même de loin le film de Borzage plus émouvant et moins didactique peut-être. Pourtant Alexander Knox joue avec mesure un nazi pur et dur, un compagnon des tout débuts de Hitler (scène étonnante évoquant la prison luxueuse d'Hitler après son putsch manqué en 1923).
Quant à le qualifier de "courageux", sans vouloir dénigrer le film en quoi que ce soit, cela me semble exagéré aussi (mais je peux me tromper) compte tenu de son année de production (1943-1944). Courageux en revanche pour le fait de mettre un noir parmi les jurés du procès contre le criminel nazi, ce qui posait problème pour l'exploitation du film dans les états du sud des États-Unis, comme le racontait de Toth.
Un film à rapprocher de La tempête qui tue, tourné 3-4 ans avant par Borzage et qui n'allait pas tout à fait aussi loin. Au delà de cette étonnante clairvoyance, je ne serai pas aussi enthousiaste que d'autres commentaires qui y voient un chef-d’œuvre et je préfère tout de même de loin le film de Borzage plus émouvant et moins didactique peut-être. Pourtant Alexander Knox joue avec mesure un nazi pur et dur, un compagnon des tout débuts de Hitler (scène étonnante évoquant la prison luxueuse d'Hitler après son putsch manqué en 1923).
Quant à le qualifier de "courageux", sans vouloir dénigrer le film en quoi que ce soit, cela me semble exagéré aussi (mais je peux me tromper) compte tenu de son année de production (1943-1944). Courageux en revanche pour le fait de mettre un noir parmi les jurés du procès contre le criminel nazi, ce qui posait problème pour l'exploitation du film dans les états du sud des États-Unis, comme le racontait de Toth.
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Re: André de Toth (1912-2002)
Notre western du WE est la dernère collaboration De Toth/Randolph Scott : Terreur à l'Ouest. Philippe Paul a déniché le DVDen Espagne.
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Re: André de Toth (1912-2002)
Avec quelques mois de retard, moi aussi...Rick Blaine a écrit :
Je crois que je viens de faire une mini crise cardiaque là.
C'est l'un des plus grands films de guerre que j'ai jamais vu. Pour quantités de raisons.
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Re: André de Toth (1912-2002)
Reprise en salles grâce à Splendor Films de La Chevauchée des bannis.
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Re: André de Toth (1913-2002)
Je te trouve terriblement sévère avec ce film. Je trouve qu'il fonctionne très bien pour ma part. C'est efficace, il y a de très beaux décors... Je n'ai pas vu le temps passé, j'ai même trouvé ça fort plaisant. Tu fais un juste rapprochement avec Sahara dont le De Toth semble s'inspirer, je trouve les résultats qualitativement comparable. pour moi c'est une vraie bonne surprise.
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Re: André de Toth (1913-2002)
Très amateur des westerns du cinéaste, je partais pourtant très confiant. Je réessayerais dans quelques années car là je me sens fortement minoritaire et je suis peut-être passé à côté
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Re: André de Toth (1913-2002)
Les Conquérants de Carson City (1952)
À la fin du XIXe siècle, Jeff Kincaid doit superviser les travaux de la voie ferrée reliant la petite ville de Carson City à Virginia City, mais il se heurte à Jack Davis, un citoyen respecté et chef d'une bande de pillards de diligences.
Carson City est le troisième western que réalise André de Toth et sa seconde collaboration avec Randolph Scott. Si le réalisateur a déjà (Femme de feu (1947)) et fera (La Chevauchée des bannis (1959)) bien mieux dans le genre, Carson City constitue un solide et efficace divertissement. Le film met en scène l'une des figures classiques des trames de western avec le récit de la construction d'une voie ferrée entre Carson City et Virginia City, les enjeux reposant sur la résistance au changement et les tentations générées par cette innovation. Ce sont les écueils auquel se confrontent l'ingénieur Jeff Kincaid (Randolph Scott) chargé de mener le chantier. Le postulat trouve son intérêt par les petites trouvailles du script de Sloan Nibley, notamment dans la caractérisation élégante et roublarde du méchant incarné par Raymond Massey. Le charme et la prestance dissimule sa nature impitoyable et donne quelques séquences atypique comme cette ouverture où des voleurs de diligence parallèlement à leur méfait régale les passagers d'un somptueux repas arrosé de champagne. Le chemin de fer éliminera la source de revenu facile des attaques de diligence pour ce propriétaire de mine ruiné qui fera tout pour stopper l'entreprise. Si son acolyte Squires (James Millican mine patibulaire) ne dépasse pas la brute épaisse, Massey est donc plus glaçant par ce mélange de port aristocratique et de violence détachée comme lorsqu'il abattra dans le dos un malheureux qui l'a percé.
Cela déteint sur un Randolph Scott moins taciturne et torturé que d'habitude. L'acteur perd en profondeur ce qu'il gagne en agréable attitude goguenarde et séductrice qui lui sied très bien. Son introduction en pleine bagarre alcoolisée de saloon donne le ton, cette légèreté se conjuguant à une vraie abnégation et professionnalisme dans son métier d'ingénieur. La dimension héroïque englobe ainsi une nature d'expert qui donne une grande variété dans les péripéties. Même si certains films ont montrés avec plus de détail le processus de construction de chemin de fer (Pacific Express de Cecil DeMille (1939)), le récit suit les étapes en s'opposant aux éléments, sabotages et conflits sentimentaux. Ce dernier point pèche faute de personnages secondaires forts (Richard Webb très tiède en frère envieux, Lucille Norman jolie mais sans relief) mais dès que le film repose sur l'action et le spectaculaire l'ensemble fonctionne. L'impressionnante scène d'éboulement fait son effet, tout comme une longue scène de bagarre et surtout l'attaque de train finale et la poursuite dans les rocheuses. Jusque-là illustrateur servile et efficace, André de Toth retrouve sa violence sèche dans un beau mano à mano final. Un bon moment donc même si de Toth a bien sûr déjà fait mieux dans le genre. 4,5/6
À la fin du XIXe siècle, Jeff Kincaid doit superviser les travaux de la voie ferrée reliant la petite ville de Carson City à Virginia City, mais il se heurte à Jack Davis, un citoyen respecté et chef d'une bande de pillards de diligences.
Carson City est le troisième western que réalise André de Toth et sa seconde collaboration avec Randolph Scott. Si le réalisateur a déjà (Femme de feu (1947)) et fera (La Chevauchée des bannis (1959)) bien mieux dans le genre, Carson City constitue un solide et efficace divertissement. Le film met en scène l'une des figures classiques des trames de western avec le récit de la construction d'une voie ferrée entre Carson City et Virginia City, les enjeux reposant sur la résistance au changement et les tentations générées par cette innovation. Ce sont les écueils auquel se confrontent l'ingénieur Jeff Kincaid (Randolph Scott) chargé de mener le chantier. Le postulat trouve son intérêt par les petites trouvailles du script de Sloan Nibley, notamment dans la caractérisation élégante et roublarde du méchant incarné par Raymond Massey. Le charme et la prestance dissimule sa nature impitoyable et donne quelques séquences atypique comme cette ouverture où des voleurs de diligence parallèlement à leur méfait régale les passagers d'un somptueux repas arrosé de champagne. Le chemin de fer éliminera la source de revenu facile des attaques de diligence pour ce propriétaire de mine ruiné qui fera tout pour stopper l'entreprise. Si son acolyte Squires (James Millican mine patibulaire) ne dépasse pas la brute épaisse, Massey est donc plus glaçant par ce mélange de port aristocratique et de violence détachée comme lorsqu'il abattra dans le dos un malheureux qui l'a percé.
Cela déteint sur un Randolph Scott moins taciturne et torturé que d'habitude. L'acteur perd en profondeur ce qu'il gagne en agréable attitude goguenarde et séductrice qui lui sied très bien. Son introduction en pleine bagarre alcoolisée de saloon donne le ton, cette légèreté se conjuguant à une vraie abnégation et professionnalisme dans son métier d'ingénieur. La dimension héroïque englobe ainsi une nature d'expert qui donne une grande variété dans les péripéties. Même si certains films ont montrés avec plus de détail le processus de construction de chemin de fer (Pacific Express de Cecil DeMille (1939)), le récit suit les étapes en s'opposant aux éléments, sabotages et conflits sentimentaux. Ce dernier point pèche faute de personnages secondaires forts (Richard Webb très tiède en frère envieux, Lucille Norman jolie mais sans relief) mais dès que le film repose sur l'action et le spectaculaire l'ensemble fonctionne. L'impressionnante scène d'éboulement fait son effet, tout comme une longue scène de bagarre et surtout l'attaque de train finale et la poursuite dans les rocheuses. Jusque-là illustrateur servile et efficace, André de Toth retrouve sa violence sèche dans un beau mano à mano final. Un bon moment donc même si de Toth a bien sûr déjà fait mieux dans le genre. 4,5/6