Jerry Schatzberg
Moderators: cinephage, Karras, Rockatansky
-
- Mémé Lenchon
- Posts: 24947
- Joined: 21 Nov 05, 00:41
Re: Jerry Schatzberg
Il faut rendre à Geoffrey ce qui est à Geoffrey. Je n'ai fait que relayé l'info dans le topic adéquat.
En tout cas, c'est effectivement surprenant de voir arriver en Bluray un film aussi négligé en DVD.
En tout cas, c'est effectivement surprenant de voir arriver en Bluray un film aussi négligé en DVD.
Meilleur topic de l'univers
https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
-
- Réalisateur
- Posts: 6629
- Joined: 8 Feb 04, 12:25
- Location: Hérault qui a rejoint sa gironde
Re: Jerry Schatzberg
Puzzle of a downfall child (Portrait d'une enfant déchue) (Jerry Schatzber, 1970)

http://alligatographe.blogspot.fr/2014/ ... naway.html
Tout est dans le titre. On assiste en effet à l'ascension puis à la chute d'un top model, d'une femme marquée par une existence compliquée, dont l'esprit est malmené par un passé difficile et une dépression violente.
Le film repose en très grande partie sur la prestation de Faye Dunaway. Jerry Schatzberg mise essentiellement sur une mise en scène que l'on pourrait qualifier de "datée", tant il s'évertue à filmer ses personnages comme Hollywood aimait à le faire dans les années 70 : beaucoup de gros plans scrutateurs sur les personnages, sur les objets, une photo très granuleuse aussi. Le style du film essaie de suivre les époques mais reste marqué par la fin des années 60, le début des années 70. On voit bien l'évolution notamment dans les costumes, les coiffures, les décors entre les années 50 et les années 70. Il y a également l'opposition d'images entre la sophistication du milieu de la mode et le côté débraillé de la période hippy quand Lou (Faye Dunaway) vit recluse dans sa baraque de bord de mer. Ce n'est bien sûr pas le plus important, mais cela suit les personnages et imprègne tout le film.
Non, l'axe du film est bel et bien cette dépression dans laquelle Lou s'enferme et sort avec difficulté. Les aléas, la façon qu'elle a de se perdre elle même dans ses sentiments, ses expériences ratées, ses difficultés, tout cela est extrêmement complexe, mais le scénario parvient à le transcrire plutôt bien.
Surtout la comédienne arrive à l'incarner, à la traduire sans abuser des grimaces ou minauderies qu'on a pu la voir utiliser sur d'autres films (je pense notamment à Network). Elle a eu tendance à en faire des tonnes. Là, elle parvient à se retenir et donc à maintenir son personnage dans une sorte de pénombre de vraisemblance qui personnellement m'a touché. Au terme du film cela a fini par atteindre son but, alors que j'étais plutôt perplexe, un peu désintéressé par cette femme durant une grande partie du film. Mon sentiment s'en trouve là alors perturbé.
J'étais curieux de voir où l'on allait, appréhendant que le récit ne se contente uniquement de dépeindre le monde de la mode avec ce portrait d'un top sur le déclin, ou bien de découvrir un énième portrait un peu hystérique et ordinaire d'une poupée cassée. Dans une certaine mesure, c'est un peu de quoi nous sommes les témoins, mais finalement Faye Dunaway l'emporte. Dans l'émotion, elle finit par atteindre quelque chose. Je ne garderais pas un souvenir grandiose du film, mais j'éviterais également l'impression de pénibilité que j'ai craint un temps.

http://alligatographe.blogspot.fr/2014/ ... naway.html
Tout est dans le titre. On assiste en effet à l'ascension puis à la chute d'un top model, d'une femme marquée par une existence compliquée, dont l'esprit est malmené par un passé difficile et une dépression violente.
Le film repose en très grande partie sur la prestation de Faye Dunaway. Jerry Schatzberg mise essentiellement sur une mise en scène que l'on pourrait qualifier de "datée", tant il s'évertue à filmer ses personnages comme Hollywood aimait à le faire dans les années 70 : beaucoup de gros plans scrutateurs sur les personnages, sur les objets, une photo très granuleuse aussi. Le style du film essaie de suivre les époques mais reste marqué par la fin des années 60, le début des années 70. On voit bien l'évolution notamment dans les costumes, les coiffures, les décors entre les années 50 et les années 70. Il y a également l'opposition d'images entre la sophistication du milieu de la mode et le côté débraillé de la période hippy quand Lou (Faye Dunaway) vit recluse dans sa baraque de bord de mer. Ce n'est bien sûr pas le plus important, mais cela suit les personnages et imprègne tout le film.
Non, l'axe du film est bel et bien cette dépression dans laquelle Lou s'enferme et sort avec difficulté. Les aléas, la façon qu'elle a de se perdre elle même dans ses sentiments, ses expériences ratées, ses difficultés, tout cela est extrêmement complexe, mais le scénario parvient à le transcrire plutôt bien.
Surtout la comédienne arrive à l'incarner, à la traduire sans abuser des grimaces ou minauderies qu'on a pu la voir utiliser sur d'autres films (je pense notamment à Network). Elle a eu tendance à en faire des tonnes. Là, elle parvient à se retenir et donc à maintenir son personnage dans une sorte de pénombre de vraisemblance qui personnellement m'a touché. Au terme du film cela a fini par atteindre son but, alors que j'étais plutôt perplexe, un peu désintéressé par cette femme durant une grande partie du film. Mon sentiment s'en trouve là alors perturbé.
J'étais curieux de voir où l'on allait, appréhendant que le récit ne se contente uniquement de dépeindre le monde de la mode avec ce portrait d'un top sur le déclin, ou bien de découvrir un énième portrait un peu hystérique et ordinaire d'une poupée cassée. Dans une certaine mesure, c'est un peu de quoi nous sommes les témoins, mais finalement Faye Dunaway l'emporte. Dans l'émotion, elle finit par atteindre quelque chose. Je ne garderais pas un souvenir grandiose du film, mais j'éviterais également l'impression de pénibilité que j'ai craint un temps.
-
- Laspalès
- Posts: 17076
- Joined: 13 Apr 03, 11:05
- Location: Haute Normandie et Ile de France!
Re: Jerry Schatzberg
Betrand Tavernier est enthousiaste au sujet du film:AtCloseRange wrote:ça mérite bien d'être annoncé ici:Geoffrey Firmin wrote:L'ami retrouvé de Jerry Schatzberg le 1 mai
http://www.amazon.fr/Ami-retrouve-blu-r ... 2&sr=1-171
Nous avons pu enfin revoir L’AMI RETROUVÉ (REUNION) de Jerry Schatzberg qui a été restauré par TF1. Le film tient incroyablement bien le coup et on est frappé par la discrétion, la subtilité, l’élégance avec lesquelles Schatzberg et Pinter décrivent l’évolution de la situation historique, la montée progressive du danger, de la menace. Toutes les premières apparitions des SA, leurs premiers actes de violence sont le plus souvent filmés en fond de plan : une altercation dans une brasserie en plein air est cadrée de loin, en plan large. Le scénario dense mais jamais dictatorial de Pinter permet à Schatzberg de jouer avec la durée (des plans, des actions), avec l’espace : les promenades des deux jeunes gens le long des rues, les arrêts devant la grille du « château » du comte de Lohenburg (les séparations devant cette grille donnent lieu à toute une série de variations émouvantes ou tendres) sans oublier ces interminables escaliers, une des motifs dramatiques du film. Quand on revisite tous ces décors des années après, l’effet est souvent poignant. Ainsi la demeure où habite l’ex-petite fille qui tenait des propos pro-nazis et qui maintenant, à demi-abandonné, laisse entrevoir dans les pièces des meubles recouverts de housses (belle idée d’Alexandre Trauner). C’est là que la vieille dame à qui il demande des renseignements laissera échapper que c’était le bon temps que ces années 32/33. C’est un triomphe d’élégance, de dignité, une œuvre fière, dépourvue de tout apitoiement sentimental, de toute manipulation dramatique. Magnifique musique de Philippe Sarde lointainement inspirée par Ry Cooder.
-
- Egal à lui-même
- Posts: 4771
- Joined: 1 Feb 07, 13:11
Re: Jerry Schatzberg
ça donne envie de revoir ce superbe film !
J'aime la façon dont Tavernier parle des films, à mi-chemin entre l'analyse technique et les considérations de fond, avec toujours le souci de la mise en scène, il est passionnant à écouter.

J'aime la façon dont Tavernier parle des films, à mi-chemin entre l'analyse technique et les considérations de fond, avec toujours le souci de la mise en scène, il est passionnant à écouter.
-
- Mémé Lenchon
- Posts: 24947
- Joined: 21 Nov 05, 00:41
Re: Jerry Schatzberg
Meilleur topic de l'univers
https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
-
- Une couille cache l'autre
- Posts: 12996
- Joined: 18 Mar 14, 08:41
Re: Jerry Schatzberg
90 ans, quand même! (84 ans sur la photo qu'on voit mais il les porte bien!).
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
-
- Ewok on the wild side
- Posts: 5798
- Joined: 16 Feb 07, 22:49
- Location: 1612 Havenhurst
Re: Jerry Schatzberg

Portrait d’une enfant déchue
Consumé par l’exigence du paraître, littéralement écorché de toute part : tel est le destin de Lou Andreas Sand, cover-girl victime d’une dépression nerveuse. Superstar en devenir, elle finira comme elle a commencé, coupée au montage, et rejoindra dans sa chute les héroïnes tragiques balayées par le temps qui passe et la tempête des époques. À rebours de tout signe extérieur de richesse, imposant sans effet de manche sa nouveauté, son raffinement et sa sensibilité, Schatzberg organise une esthétique de l’éclatement, tranche l’image à vif, éclaire les détails, reproduit les zones d’ombre et saisit le reflet d’une silhouette fragile dans le puzzle d’un miroir brisé. Quant à Faye Dunaway, elle s’approprie la complexité d’un personnage psychiquement et affectivement vulnérable avec un abandon stupéfiant. 5/6
Panique à Needle Park
Pour cette nouvelle plongée dans la détresse humaine, le réalisateur autopsie la descente aux enfers d’un couple de toxicomanes dans la mégalopole new-yorkaise. Milieu hostile peuplé de dealers, de drogués, d’indics, de prostituées, de petits truands, horizon d’extranéité qui explique et conforte le repli maladif d’êtres condamnés par la misère bétonnée du West Side de Manhattan. Le réalisme cru du tableau (avec quelques plans de piqûres bien insoutenables) est aussi empreint de chaleur et de compassion : l’autarcie de la mise en scène nous oblige ainsi à revoir constamment nos repères, et le monde, sa facticité, le désarroi des personnages, le travail des acteurs s’en trouvent éclairés, saisis par une lumière qui met en valeur leurs évolutions. Un film glauque, dur, mais intègre et généreux à sa manière. 4/6
L’épouvantail
La route : un endroit désert où un véhicule prend ou abandonne les voyageurs. C’est au bord d’une d’entre elles que se rencontrent deux clochards antinomiques traversant l’Amérique à la poursuite de leur rêve. D’épreuve en épreuve, de fiasco en fiasco, ils finissent par se convaincre que le vivable n’existe que dans leur amitié. Avec ce film tour à tour lyrique, truculent, picaresque, Schatzberg brosse les genres et les registres d’émotion en témoignant d’une simplicité apparente qui est le fruit d’une grande maîtrise. Sa peinture de la marginalité fait disputer l’acuité documentaire à l’intensité des situations, par la grâce d’une mise en scène apte à magnifier les temps forts aussi bien qu’à exprimer l’accord ou le désaccord des héros avec le monde. Quant à Hackman et Pacino, ils sont dignes de leur légende. 5/6
La vie privée d’un sénateur
À Washington, le sénateur Joe Tynan grenouille avec ses pairs ; à New York, il joue au père de famille remarquable et à l’époux modèle. Ses tribulations ne constituent somme toute que les écarts traditionnels d’un bourgeois écartelé entre les émois de la chair et les diktats de la raison. Ainsi ce qui aurait pu être une charge féroce contre les turpitudes et compromissions de la vie politique américaine relève plutôt de la comédie de mœurs sans conséquence. Dans ses meilleurs moments, Schatzberg donne corps au sujet qui le parcourt : la réalisation d’un fantasme de pouvoir comme désintégration des rapports privés et éclatement de la structure familiale. Mais son inspiration est quelque peu bridée par sa dépendance au scénario, et son écriture errante s’accommode mal d’un carcan dramatique trop préconçu. 4/6
Mon top :
1. Portrait d’une enfant déchue (1970)
2. L’épouvantail (1973)
3. Panique à Needle Park (1971)
4. La vie privée d’un sénateur (1979)
Figure importante du cinéma indépendant américain à une époque où celui-ci connaissait sa plus fructueuse période de prospérité, Schatzberg a persisté à jouer une petite musique faite de sentiments sans sentimentalisme, et propre à capter une certaine beauté du monde sans que les images de cet ancien photographe ne versent dans la joliesse. Ces quelques films comptent parmi les belles réussites du début des années 70.
Consumé par l’exigence du paraître, littéralement écorché de toute part : tel est le destin de Lou Andreas Sand, cover-girl victime d’une dépression nerveuse. Superstar en devenir, elle finira comme elle a commencé, coupée au montage, et rejoindra dans sa chute les héroïnes tragiques balayées par le temps qui passe et la tempête des époques. À rebours de tout signe extérieur de richesse, imposant sans effet de manche sa nouveauté, son raffinement et sa sensibilité, Schatzberg organise une esthétique de l’éclatement, tranche l’image à vif, éclaire les détails, reproduit les zones d’ombre et saisit le reflet d’une silhouette fragile dans le puzzle d’un miroir brisé. Quant à Faye Dunaway, elle s’approprie la complexité d’un personnage psychiquement et affectivement vulnérable avec un abandon stupéfiant. 5/6
Panique à Needle Park
Pour cette nouvelle plongée dans la détresse humaine, le réalisateur autopsie la descente aux enfers d’un couple de toxicomanes dans la mégalopole new-yorkaise. Milieu hostile peuplé de dealers, de drogués, d’indics, de prostituées, de petits truands, horizon d’extranéité qui explique et conforte le repli maladif d’êtres condamnés par la misère bétonnée du West Side de Manhattan. Le réalisme cru du tableau (avec quelques plans de piqûres bien insoutenables) est aussi empreint de chaleur et de compassion : l’autarcie de la mise en scène nous oblige ainsi à revoir constamment nos repères, et le monde, sa facticité, le désarroi des personnages, le travail des acteurs s’en trouvent éclairés, saisis par une lumière qui met en valeur leurs évolutions. Un film glauque, dur, mais intègre et généreux à sa manière. 4/6
L’épouvantail
La route : un endroit désert où un véhicule prend ou abandonne les voyageurs. C’est au bord d’une d’entre elles que se rencontrent deux clochards antinomiques traversant l’Amérique à la poursuite de leur rêve. D’épreuve en épreuve, de fiasco en fiasco, ils finissent par se convaincre que le vivable n’existe que dans leur amitié. Avec ce film tour à tour lyrique, truculent, picaresque, Schatzberg brosse les genres et les registres d’émotion en témoignant d’une simplicité apparente qui est le fruit d’une grande maîtrise. Sa peinture de la marginalité fait disputer l’acuité documentaire à l’intensité des situations, par la grâce d’une mise en scène apte à magnifier les temps forts aussi bien qu’à exprimer l’accord ou le désaccord des héros avec le monde. Quant à Hackman et Pacino, ils sont dignes de leur légende. 5/6
La vie privée d’un sénateur
À Washington, le sénateur Joe Tynan grenouille avec ses pairs ; à New York, il joue au père de famille remarquable et à l’époux modèle. Ses tribulations ne constituent somme toute que les écarts traditionnels d’un bourgeois écartelé entre les émois de la chair et les diktats de la raison. Ainsi ce qui aurait pu être une charge féroce contre les turpitudes et compromissions de la vie politique américaine relève plutôt de la comédie de mœurs sans conséquence. Dans ses meilleurs moments, Schatzberg donne corps au sujet qui le parcourt : la réalisation d’un fantasme de pouvoir comme désintégration des rapports privés et éclatement de la structure familiale. Mais son inspiration est quelque peu bridée par sa dépendance au scénario, et son écriture errante s’accommode mal d’un carcan dramatique trop préconçu. 4/6
Mon top :
1. Portrait d’une enfant déchue (1970)
2. L’épouvantail (1973)
3. Panique à Needle Park (1971)
4. La vie privée d’un sénateur (1979)
Figure importante du cinéma indépendant américain à une époque où celui-ci connaissait sa plus fructueuse période de prospérité, Schatzberg a persisté à jouer une petite musique faite de sentiments sans sentimentalisme, et propre à capter une certaine beauté du monde sans que les images de cet ancien photographe ne versent dans la joliesse. Ces quelques films comptent parmi les belles réussites du début des années 70.
Last edited by Thaddeus on 9 Jul 18, 16:38, edited 1 time in total.
-
- Régisseur
- Posts: 3078
- Joined: 1 Feb 04, 11:25
Re: Jerry Schatzberg
Pour moi L'Epouvantail, c'est 6/6. C'est un de mes films préférés.
-
- Une couille cache l'autre
- Posts: 12996
- Joined: 18 Mar 14, 08:41
Re: Jerry Schatzberg
Carrément pour moi aussiGrimmy wrote:Pour moi L'Epouvantail, c'est 6/6. C'est un de mes films préférés.

C'est un film que j'adore et que je trouve très fort.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
-
- David O. Selznick
- Posts: 14811
- Joined: 13 Aug 03, 12:52
- Location: Hong Kong, California
Re: Jerry Schatzberg
Reunion (L'Ami retrouvé), 1989
Un film magnifique sur l'amitié, la mémoire et l'Histoire, d'une admirable pudeur. Une histoire simple reposant sur la relation entre deux jeunes garçons dans un pays qui semble progressivement gagné par l'inhumanité. L'un est juif, l'autre est fils de Comte. Ça se passe à Stuttgart en 1933. Tout le récit est raconté au passé, à l'occasion du retour en Allemagne du garçon juif 50 ans après son émigration aux Etats-Unis. Dans ce rôle, Jason Robards parvient à créer des moments bouleversants, alors que la caméra de Schatzberg ne vient jamais forcer l'émotion. Le parti nazi n'a pas encore dévoilé tout son horrible jeu.
Harold Pinter adapte le roman de Fred Ulmann en toute subtilité, procédant par petites touches qui, isolées, pourraient presque apparaître anodines. Le travail sur les couleurs est superbe, presque monochrome. Ce que j'en dis là ne rend vraiment pas justice aux qualités de ce film, qui évite vraiment les écueils d'un sujet qui aurait pu se complaire dans l'émotion facile. A (re)découvrir absolument.
J'avais également vu son tout dernier film, The Day the Ponies come back, tourné à New York avec Guillaume Canet. Mais souvenir trop lointain pour en parler.
Un film magnifique sur l'amitié, la mémoire et l'Histoire, d'une admirable pudeur. Une histoire simple reposant sur la relation entre deux jeunes garçons dans un pays qui semble progressivement gagné par l'inhumanité. L'un est juif, l'autre est fils de Comte. Ça se passe à Stuttgart en 1933. Tout le récit est raconté au passé, à l'occasion du retour en Allemagne du garçon juif 50 ans après son émigration aux Etats-Unis. Dans ce rôle, Jason Robards parvient à créer des moments bouleversants, alors que la caméra de Schatzberg ne vient jamais forcer l'émotion. Le parti nazi n'a pas encore dévoilé tout son horrible jeu.
Harold Pinter adapte le roman de Fred Ulmann en toute subtilité, procédant par petites touches qui, isolées, pourraient presque apparaître anodines. Le travail sur les couleurs est superbe, presque monochrome. Ce que j'en dis là ne rend vraiment pas justice aux qualités de ce film, qui évite vraiment les écueils d'un sujet qui aurait pu se complaire dans l'émotion facile. A (re)découvrir absolument.
J'avais également vu son tout dernier film, The Day the Ponies come back, tourné à New York avec Guillaume Canet. Mais souvenir trop lointain pour en parler.
« Vouloir le bonheur, c'est déjà un peu le bonheur. » (Roland Cassard)
Mes films du mois...
Mes extrospections...
Mon Top 100...
Mes films du mois...
Mes extrospections...
Mon Top 100...
-
- Shérif adjoint
- Posts: 97345
- Joined: 12 Apr 03, 22:22
- Location: Contrebandier à Moonfleet
Re:
Pour l'avoir vu deux fois de suite ce weekend et avant une prochaine future chronique, je ne peux moi aussi que fortement conseiller ce très beau film méconnu qui préfigure la sublime série The West Wing. Alan Alda est formidable aussi bien en tant que comédien qu'en tant que scénariste, Barbara Harris m'a fait venir les larmes aux yeux dans le final et Meryl Streep aura rarement été aussi belle. Quant à Bill Conti, il a probablement composé son plus beau thème, à la fois sobre, pudique et guilleret.Roy Neary wrote: Je conseille La vie privée d'un sénateur (1979) et sa vision juste et acerbe du système politique américain et des rapports entre vie publique et vie privée.
-
- Egal à lui-même
- Posts: 4771
- Joined: 1 Feb 07, 13:11
Re: Jerry Schatzberg
Plutôt amateur de Schatzberg, un avis qui donne envie.
Un film méconnu, moyennement défendu par Tavernier-Coursodon dans 50 ans de cinéma américain.

-
- Shérif adjoint
- Posts: 97345
- Joined: 12 Apr 03, 22:22
- Location: Contrebandier à Moonfleet
Re: Jerry Schatzberg
La Vie privée d'un sénateur vient de sortir en Bluray chez Elephant Films.
-
- Une couille cache l'autre
- Posts: 12996
- Joined: 18 Mar 14, 08:41
Re: Re:
Superbe lapsus Jeremy, quand tu cites, dans ton texte, le titre français de The West Wing.Jeremy Fox wrote:Pour l'avoir vu deux fois de suite ce weekend et avant une prochaine future chronique, je ne peux moi aussi que fortement conseiller ce très beau film méconnu qui préfigure la sublime série The West Wing. Alan Alda est formidable aussi bien en tant que comédien qu'en tant que scénariste, Barbara Harris m'a fait venir les larmes aux yeux dans le final et Meryl Streep aura rarement été aussi belle. Quant à Bill Conti, il a probablement composé son plus beau thème, à la fois sobre, pudique et guilleret.Roy Neary wrote: Je conseille La vie privée d'un sénateur (1979) et sa vision juste et acerbe du système politique américain et des rapports entre vie publique et vie privée.
Je pense que tu devrais te marrer

Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
-
- Shérif adjoint
- Posts: 97345
- Joined: 12 Apr 03, 22:22
- Location: Contrebandier à Moonfleet
Re: Re:
Alexandre Angel wrote:Superbe lapsus Jeremy, quand tu cites, dans ton texte, le titre français de The West Wing.Jeremy Fox wrote: Pour l'avoir vu deux fois de suite ce weekend et avant une prochaine future chronique, je ne peux moi aussi que fortement conseiller ce très beau film méconnu qui préfigure la sublime série The West Wing. Alan Alda est formidable aussi bien en tant que comédien qu'en tant que scénariste, Barbara Harris m'a fait venir les larmes aux yeux dans le final et Meryl Streep aura rarement été aussi belle. Quant à Bill Conti, il a probablement composé son plus beau thème, à la fois sobre, pudique et guilleret.
Je pense que tu devrais te marrer

