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1)
WALKABOUT
Véritable conte de fée moderne, initiatique, symbolique, beau à crever, opératique, réflexion amère sur la civilisation et irréconciliables différences culturelles entre l'Australie et l'Angleterre, WALKABOUT est un film solaire qui n'en finit plus de hanter nos mémoires. Et accessoirement, un chef d'oeuvre. 6/6
2)
EUREKA
Le citizen Kane de Roeg. Une oeuvre colossale, riche, polymorphe ( drame ésotérique, film quasi fantastique, drame sur l'ambition, mélo) au casting stellaire( Gene Hackman, Theresa Russell, Rudger Hauer), aux multiples entrées. Une oeuvre d'alchimiste. 6/6
3)
DON'T LOOK NOW
Le giallo revu et corrigé par le Alain Resnais anglais. On retrouve la même structure polyphonique propre à Roeg mais mise au service d'un drame sur le deuil. Le film parle de prédestination, de quête funeste de savoir, montre Venise comme on ne l'avait jamais vu : glauque, sordide, oppressant, morbide. Venise vu comme un tombeau.
C'est douloureux, beau, habité. 5/6
4)
L'HOMME QUI VENAIT D'AILLEURS
Rencontre au sommet de Bowie et de Roeg. Un film de science-fiction étonnant, décrivant la métamorphose d'un E.T à l'économie de marché. Walkabout évoquait la nostalgie des débuts. L'homme qui venait d'ailleurs pleure quant à lui les transformations d'une société en une société sans histoire et de l'homme moderne qui a oublié son passé et ne le regrette plus. 5/6
5)
BAD TIMING
Déconstruction d'une passion addictive entre un psychanalyste ( Art Garfunkel) et une femme border-line ( T.Russell) sur fond d'enquête policière menée par Harvey Keitel, Bad Timing est une recherche sur la passion amoureuse et le besoin de possession. Comme tous les Roeg, le film se présente comme un vaste de réseau de signes, où chaque image-signe renvoie à une autre, portant une bivalence, et où la temporalité est reconstruite sous l'effet de la mémoire. Avec en prime, une magnifique BO composée du canon de Pachelbel, Tom Waits, Keith Jarrett. 5/6
6)
PERFORMANCE
Premier film du tandem Roeg-Cammell et déjà ce gout de Roeg pour les constructions polyphoniques, les choix de casting surprenant et la constante envie d'aller au-delà des images. Archétype du film anglais et en même temps le film est un appel à un ailleurs. De l'exotisme en somme, au pays des maisons en murs de briques rouges. 4/6
7 )
LES SORCIÈRES
Adaptation réjouissante de Road Dahl, à première vue, les Sorcières s'apparente dans l'oeuvre cérébrale de Nic Roeg à une récréation. Et pourtant, la détente ne rime pas avec médiocrité. Passé plutôt inaperçu au moment de sa sortie, c'est un film familial assez réussi, inventif, baroque, n'ayant rien à envier aux meilleurs Burton, avec une Angelica Huston impressionnante. 4/6
INSIGNIFIANCE
Au cours d'une nuit, où le temps se disjoint, Marylin Monroe fait la connaissance d'Albert Einstein. Bien que le postulat paraisse WTF, le film réussit l'exploit d'être touchant, onirique, et astucieux sur la réflexion qu'il mène sur le temps. Un joli film. 4/6
TÉLÉFILM :
Au coeur des ténèbres : adaptation fidèle de Conrad au joli casting, pas dénué d'intérêt, envoutant qui a le mérite d'apporter sa contribution au problème du colonialisme.
PAS VU :
Track 29,
Cold Heaven,
Two Deaths.
Nicolas Roeg est le secret le mieux gardé d'Angleterre, rencontre improbable entre Alain Resnais et le sensualisme, capable d'enfanter un cinéma différent, aux multiples niveaux de lecture, toujours étonnant, chargé d'érotisme et créateur d'ambiance unique. Pas étonnant à ce que David Lynch revendique son influence sur son propre cinéma. Un grand réalisateur.