Re: Youssef Chahine (1926-2008)
Publié : 1 nov. 11, 22:53
SALADIN LE MAGNIFIQUE (Al-Nâsir Salah Eddine) de Youssef CHAHINE – 1963
Avec Ahmed MAHZAR et Nadia LOTFI
Au 12ème siècle, Richard cœur de lion et Philippe Auguste partent en croisade pour tenter de reprendre de Jérusalem, tombée aux mains des musulmans. C’est sans compter la bravoure et l’intelligence de Saladin le magnifique.
Voici une superbe fresque historique qui se hisse sans mal parmi les meilleures productions du cinéma égyptien de l’époque. Youssef Chahine était vraiment alors le cinéaste le plus de son pays : quelle belle leçon de cinéma que ces superbes scènes de bataille (je pense notamment à la prise de la cité de St Jean d’Acre), avec une belle profondeur de champ et d’habiles mouvements de caméras. Tout le film est parcouru par un souffle épique. Evidemment, il s’agit d’une ode à la gloire de Saladin, le plus pur héros de l’Islam, premier sultan d’Egypte et de Syrie, qui unifia les arabes et chassa les croisés. Valeureux, fin stratège, chevaleresque, il est dépeint comme un homme intègre, soucieux du sort de chaque soldat, œuvrant pour la paix et la liberté de chacun, face aux européens comme l’ignoble Philippe Auguste, cupide et manipulateur, qui n’a cure des innombrables pertes humaines, pourvu qu’il puisse asseoir son pouvoir. Dans sa mansuétude, Saladin ira jusqu’à soigner personnellement Richard cœur de lion, et finira par gagner son respect.
Un glorieux hommage qui n’a rien d’innocent à l’époque où le président Nasser essayait aussi de réunifier les pays arabes. En tous les cas, le film a l’intérêt d’offrir une version différente des péplums italiens et des récits français ! Mon manque de connaissance sur le sujet m’empêche de déterminer si les faits s’appuient tous sur des évènements historiques ou ont été réinventés. On est rapidement captivé par le récit, les stupéfiantes reconstructions de bataille (avec d’innombrables figurants), et les péripéties de la belle chrétienne Louise (Nadia Lotfi, belle et farouche), amoureuse d’un fils de Saladin qui échappera de peu au bucher. Chahine qui a déclaré avoir toujours lutté contre « la maladie du pouvoir », nous livre aussi au final un appel à la paix, avec son beau final, des chrétiens et musulmans réunis devant Jérusalem (ce qui ne sera pas du gout du tous, car le film aura de gros soucis de censure).
Un beau film qui mériterait largement une sortie en DVD !
Avec Ahmed MAHZAR et Nadia LOTFI
Au 12ème siècle, Richard cœur de lion et Philippe Auguste partent en croisade pour tenter de reprendre de Jérusalem, tombée aux mains des musulmans. C’est sans compter la bravoure et l’intelligence de Saladin le magnifique.
Voici une superbe fresque historique qui se hisse sans mal parmi les meilleures productions du cinéma égyptien de l’époque. Youssef Chahine était vraiment alors le cinéaste le plus de son pays : quelle belle leçon de cinéma que ces superbes scènes de bataille (je pense notamment à la prise de la cité de St Jean d’Acre), avec une belle profondeur de champ et d’habiles mouvements de caméras. Tout le film est parcouru par un souffle épique. Evidemment, il s’agit d’une ode à la gloire de Saladin, le plus pur héros de l’Islam, premier sultan d’Egypte et de Syrie, qui unifia les arabes et chassa les croisés. Valeureux, fin stratège, chevaleresque, il est dépeint comme un homme intègre, soucieux du sort de chaque soldat, œuvrant pour la paix et la liberté de chacun, face aux européens comme l’ignoble Philippe Auguste, cupide et manipulateur, qui n’a cure des innombrables pertes humaines, pourvu qu’il puisse asseoir son pouvoir. Dans sa mansuétude, Saladin ira jusqu’à soigner personnellement Richard cœur de lion, et finira par gagner son respect.
Un glorieux hommage qui n’a rien d’innocent à l’époque où le président Nasser essayait aussi de réunifier les pays arabes. En tous les cas, le film a l’intérêt d’offrir une version différente des péplums italiens et des récits français ! Mon manque de connaissance sur le sujet m’empêche de déterminer si les faits s’appuient tous sur des évènements historiques ou ont été réinventés. On est rapidement captivé par le récit, les stupéfiantes reconstructions de bataille (avec d’innombrables figurants), et les péripéties de la belle chrétienne Louise (Nadia Lotfi, belle et farouche), amoureuse d’un fils de Saladin qui échappera de peu au bucher. Chahine qui a déclaré avoir toujours lutté contre « la maladie du pouvoir », nous livre aussi au final un appel à la paix, avec son beau final, des chrétiens et musulmans réunis devant Jérusalem (ce qui ne sera pas du gout du tous, car le film aura de gros soucis de censure).
Un beau film qui mériterait largement une sortie en DVD !