Carol Reed (1906-1976)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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tchi-tcha
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Re: Carol Reed (1906-1976)

Message par tchi-tcha »

Puisqu'il était rediffusé sur Arte ce dimanche (et en VOST, ouf), révision du plus grand chef d'œuvre du cinéma britannique, j'ai nommé :

Le Troisième Homme (The Third Man, 1950)

Je dois en être à ma quatrième ou cinquième vision du film, et je commence enfin à vraiment l'apprécier pour ce qu'il est, à savoir certainement pas un chef d'œuvre mais un excellent film malgré tout.
Quand je l'avais découvert, j'en connaissais déjà le thème musical entêtant et la réputation... et j'étais resté sur ma faim. La révision n'avait rien arrangé, une fois le twist éventé ça fonctionnait encore moins bien. Mais aujourd'hui, maintenant que j'ai fait le tour de ses défauts et des trucs qui m'y gènent, je crois que je peux enfin me concentrer sur ses qualités.

Les défauts restent les mêmes : une intrigue qui avance trop vite (Cotten qui flaire tout de suite que la mort de son ami n'était pas accidentelle), une galerie de personnages louches qui ne dépassent jamais le simple cliché (un mec avec un nom roumain est forcément un type douteux), des effets baroques de mise en scène sous influence de Welles (ces cadrages tordus et bizarres m'agacent, le film fonctionne beaucoup mieux le reste du temps sans eux), la présence elle aussi déséquilibrante de Welles avec ses coquetteries (sa vanne sur la Suisse à la fête foraine, ça fonctionne une fois mais pas deux), ses gros plans sur les visages un peu lourds à la fin à force d'insister (le passage sous influence - lui aussi - avec le gamin qui crie à l'assassin), ses cadrages tordus (oui je l'ai déjà dit, mais ça ne passe vraiment pas)...

Sauf qu'à côté, il y a Vienne en ruines magnifiquement photographiée dans un noir et blanc tout aussi magnifiquement travaillé. Si Carol Reed m'agace avec ses cadrages tordus, il est en même temps capable d'avoir des intuitions géniales. Par exemple :
- la découverte d'Anton Karas à qui il confie la musique,
- la première apparition du visage de Welles (la façon dont elle est amenée est exemplaire),
- le final dans les égouts,
- le refus du happy end (ce Holly Martins est décidément un écrivain médiocre s'il a un instant vraiment cru qu'Alida Valli allait se retourner).

Attribuer tout ça à Welles serait trop facile. Et à ma connaissance ce n'est pas Welles qui a fait Bank Holiday ou Huit heures de sursis, donc Carol Reed est bien capable de réaliser des bons films tout seul. Et même si la galerie de visages louches me fait tiquer, son carré d'as de comédiens est quand même admirable (Cotton, Welles, Valli, Howard), ce qui est à ajouter dans la colonne des points positifs.

Donc une fois admis que Le Troisième Homme n'est pas un chef-d'œuvre et que ce n'est pas grave parce qu'il reste blindé de qualités, c'est un film que je commence enfin à aimer. Ça aura juste pris du temps.
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Jeremy Fox
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Re: Carol Reed (1906-1976)

Message par Jeremy Fox »

Le film anglais du vendredi de Justin : Sentimentalement votre, le film d'où est tiré l'un des thèmes les plus magnifiques de John Barry, Follow.
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Jeremy Fox
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Re: Carol Reed (1906-1976)

Message par Jeremy Fox »

Le Banni des iles, notre british du vendredi. Et Justin vous donne rendez-vous après notre semi-pause estivale aoutienne, soit le 1er septembre.
Chilly
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Re: Carol Reed (1906-1976)

Message par Chilly »

Sentimentalement vôtre (Follow Me!, 1972)
Ce film m'a décontenancé.
Je l'ai à la fois adoré et détesté.
Mia Farrow déambulant dans Londres sur fond de musique de John Barry m'a fait littéralement fondre.
Je vais de ce pas mettre la BO dans mes favoris. C'est une musique magique et Mia Farrow est divine.
Mais malheureusement le film débute avec une séquence où Topol joue l'imbécile de service, il renverse ses feuilles partout dans le bureau, sort de son sac des victuailles à n'en plus finir, et passe tout le film à bouffer des saloperies. Ca m'a énervé t je l'ai pris en grippe pour le reste du film.
J'ai peut etre eu tort, il faudra que je le revois dans quelque temps, parce que tout le reste est un bijou de douceur et de mélancolie
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