Henry Hathaway (1898-1985)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

Message par Jeremy Fox »

Âmes à la mer par Justin Kwedi. Ca sort en DVD chez Elephant.
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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

Message par Jeremy Fox »

Les Gars du large par Philippe Paul
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La Scoumoune
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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

Message par La Scoumoune »

Jeremy Fox a écrit : 31 oct. 22, 07:39 Les Gars du large par Philippe Paul
Merci pour cette belle critique.
Petite faute de frappe sur la fin : vAut le détour :wink:
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Jeremy Fox
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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

Message par Jeremy Fox »

La Scoumoune a écrit : 31 oct. 22, 08:01
Jeremy Fox a écrit : 31 oct. 22, 07:39 Les Gars du large par Philippe Paul
Merci pour cette belle critique.
Petite faute de frappe sur la fin : vAut le détour :wink:
merci de ta vigilance ; c'est corrigé :wink:
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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

Message par Barry Egan »

Jeremy Fox a écrit : 31 oct. 22, 08:02
La Scoumoune a écrit : 31 oct. 22, 08:01

Merci pour cette belle critique.
Petite faute de frappe sur la fin : vAut le détour :wink:
meci de ta vigilance ; c'est corrigé :wink:
Petite faute de frappe dans le post de remerciement : "merci" plutôt que "meci" :wink:
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Jeremy Fox
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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

Message par Jeremy Fox »

:mrgreen:
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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

Message par Jeremy Fox »

La Fille du bois maudit par Philippe Paul
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Thaddeus
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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

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Les trois lanciers du Bengale
Le premier (Gary Cooper), aux yeux clairs et à la fine moustache, est l’aîné juvénile qui materne la bleusaille. Le deuxième (Franchot Tone), est un dandy capable de réciter un poème victorien avant de justifier le sacrifice ultime qui l’attend. Le troisième (Richard Cromwell) incarne le novice en butte aux gentilles moqueries des autres, qui devra faire ses preuves et conquérir son amour-propre. Dans le désert exotique du Raj, ces sous-officiers s’ébrouent au fil d’une série d’aventures menée sans surprise ni génie, sorte de matrice des films sur la colonisation britannique à travers la vie d’unités militaires en caserne (Gunga Din de George Stevens viendra peu après). Hathaway parvient parfois à concrétiser l’idée selon laquelle la stylisation doit étayer le réalisme pour que prose et poésie fassent bon ménage. 4/6

Peter Ibbetson
Objet d’adoration de la part des surréalistes, ce conte d’amour fou se rattache à un courant éperdument romantique duquel relèvent aussi L’Heure Suprême et Pandora. Il se fonde sur l’idée que l’esprit (ou plutôt l’âme) a autorité sur la matière, et envisage la télépathie, le voyage dans le temps ou le téléscopage de l’espace comme de véritables actes de foi. Par la poésie féérique de ses images, le lyrisme et la pureté de son récit, il impose d’évidence la croyance absolue en la toute puissance de la pensée, qui permet d’élever sur le même plan le réel et l’imaginaire, et exalte la victoire du rêve sur les vicissitudes de la vie sociale et de la fatalité. Il donne ainsi à percevoir le surnaturel comme une donnée tangible, compréhensible par tous ceux capables de vibrer devant la magie du cinéma classique hollywoodien. 5/6

L’impasse tragique
Protagoniste aliéné, angoisse existentielle, obsession du passé, monde envahi par l’obscurité… Hathaway imprime ici à la série B un ton, une qualité d’écriture dans l’efficacité qui en ont peut-être fait un support essentiel à certains films noirs de Fleischer, Siodmak ou Fuller. Représentation typique de cet art structuré, aux dialogues rapides et coupants, au montage sec, aux cadrages étudiés, aux éclairages signifiants, aux brèves scènes de violence, ayant donné une impulsion brutale, réaliste et stylistique au genre policier. Des acteurs de second plan y sont installés en première ligne et soutiennent le choc d’un climat de huis-clos emboîtés, d’un suspense sombre et net, lardé d’humour, dont les formes iconographiques et les inventions de détail accentuent parfois crûment la valeur propre de l’image. 4/6

Le carrefour de la mort
Motif classique du genre criminel, le chemin du repentir et de la réinsertion sociale amène régulièrement le malfrat à trahir ses anciens amis. Victime à la fois de la corruption et du chantage exercé par la justice, il se voit souvent broyé dans un engrenage infernal. Telle est la trajectoire que suit le héros de ce polar de facture traditionnelle, mais dont le contraste entre l’effet documentaire et le contenu est atténué par le souci d’exactitude topographique et la volonté du cinéaste à tourner sur place, en intérieurs et en extérieurs. Sans atteindre les sommets du film noir, le film creuse ainsi une veine réaliste apte à renverser les préceptes de la moralité traditionnelle. Et impossible de ne pas se laisser fasciner par Richard Widmark en tueur sardonique, glacial et névrosé, aussi dangereux qu’un serpent à sonnettes. 4/6

Appelez nord 777
Une fois de plus, Hathaway ouvre son film par une annonce avertissant que l’histoire est authentique a été filmée autant que possible dans les lieux mêmes où elle s’est déroulée. Spécialiste de ce quasi sous-genre qu’est le polar semi-documentaire, il promène d’un site "réel" à un autre (le pénitencier Statesville, le journal et ses activités, divers extérieurs de Chicago, des postes de police, des bars louches, des quartiers polonais misérables, tous saisis par une photographie brute et réaliste) et fait évoluer le registre dramaturgique habituel du thriller criminel vers un suspense d’investigation qui annonce certains grands jalons à venir. Car c’est bien le rôle de la presse qui est ici mis en évidence, ses vertus de probité, de justice et d’engagement, tout comme les réticences de la police à admettre ses erreurs. 4/6

Niagara
Bien que tourné en décors extérieurs (et lesquels !), le film est loin du style documentaire cultivé par le cinéaste dans les années quarante. Il se développe sur une intrigue banale du cinéma noir, vaguement détournée du Facteur sonne toujours deux fois, mais en revivifie les clichés à la faveur de plusieurs éléments. D’abord le Technicolor, présence éclatante, continuelle, éclaboussant un arc-en-ciel comme la robe écarlate de la star. Ensuite la mise en scène, qui ose un baroquisme inhabituel dans la carrière très classique de l’auteur – compositions biscornues, plongées et contre-plongées, effets d’éclairage. Enfin Marilyn Monroe, au faîte de sa séduction, dont la chute de reins rivalise avec celles du Niagara pour exprimer, en contournant les interdits de la censure, la crudité moite et torrentielle du désir. 4/6

Le jardin du diable
Il suffit parfois d’une réplique, d’un geste, d’un jeu de scène pour que l’itinéraire d’un personnage apparaisse sous un jour nouveau. Telle est la principale qualité de ce western dont le traitement psychologique rompt avec la tradition du genre, ce qui ne signifie pas qu’il échappe à la convention. L’aventure décape peu à peu les apparences initiales : les motivations de l’épouse modèle se révèlent fort ambigües tandis que le joueur professionnel que l’on croyait cynique (Widmark dans un rôle étonnamment positif) se sacrifie pour ses compagnons, allant jusqu’à tricher afin d’obtenir ce privilège. Chacun s’interroge sur ses sentiments et ceux des autres, se livre à des considérations sur le rapport au pouvoir et l’appât du gain, mais tout cela ne va pas sans d’abondants dialogues et quelques scènes bien statiques. 4/6

Le plus grand cirque du monde
Le film n’efface pas les autres moutures de cet éternel mélo que tirent à intervalles réguliers les gens de cinéma de l’univers secret et exubérant du cirque. Fidèle à une ligne tout à fait conventionnelle, il propose le directeur bourru-au-grand-cœur, la trapéziste déchue et l’orpheline radieuse, le vieux régisseur sentencieux et la cohorte des clowns tristes, dompteurs angoissés et écuyères impitoyables. Le cinéaste se contente d’apporter ses soins à l’exécution des scènes spectaculaires (naufrage, numéros périlleux, incendie avec acrobates suspendus entre des lambeaux de toiles enflammées), Rita Hayworth donne une présence émouvante à son personnage, mais l’ensemble à tout des guirlandes un peu fanées de l’arbre de Noël : il si facile d’en fabriquer d’autres qu’on les range assez vite dans la boîte. 3/6

Nevada Smith
Décidé à retrouver et abattre les bandits qui ont tué ses parents, Steve McQueen se lance dans une chasse à l’homme de plusieurs années et exécutera férocement les coupables, tel Horace venant à bout des Curiaces de l’Ouest. Cette histoire de vengeur détruit par sa vengeance revêt un intéressant aspect Monte-Cristo par le goût du pseudonyme qu’affiche le héros et la juxtaposition d’épisodes tout à fait indépendants (dans leurs décors et comparses) qui fait se succéder, comme un roman picaresque, les paysages californiens, les camps indiens et les bayous de Louisiane, Winchester 73 et Je suis un évadé. Mise en scène de manière fonctionnelle, sans surplus de vie, de spontanéité ou de sincérité, elle a pour elle quelques situations fortes et un discours qu’on ne saurait taxer d’irresponsabilité morale. 4/6


Mon top :

1. Peter Ibbetson (1935)
2. Niagara (1953)
3. Le carrefour de la mort (1947)
4. L’impasse tragique (1946)
5. Nevada Smith (1966)

Ses plus ardents défenseurs disent d’Hathaway qu’il est une personnalité multiple dont le statut de simple artisan ne rend guère compte. Ma méconnaissance à son égard ne peut infirmer ou confirmer cette appréciation ; je me contenterai donc pour le moment de constater qu’il a réalisé l’un des plus beaux poèmes romantiques du cinéma hollywoodien des années trente et porté une voix estimable à l’âge d’or du film noir.
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Alexandre Angel
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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

Message par Alexandre Angel »

Il faut absolument que tu découvres ces chefs d'œuvre (ou quasi) que sont Les Trois Lanciers du Bengale, Ames à la mer, Les Gars du large, L'Attaque de la malle-poste, La Fille du bois maudit, 14 Heures, La Fureur des hommes ou Les Marins de l'Orgueilleux pour prendre la mesure du génie trop méconnu d'Hathaway.
Dans les réussites tardives, j'estime que son True Grit n'a rien à envier au remake des frères Coen et je pense que Le Jardin du Diable est un de ses grands films.
La méconnaissance d'Hathaway comme grand cinéaste est un des scandales les plus étonnants et persistants de l'histoire de la cinéphilie.
Positif a consacré un très beau dossier à Hathaway il y a quelques années.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Thaddeus
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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

Message par Thaddeus »

Je prends bonne note de ces conseils, Alexandre : toujours agréable d'avoir des pistes lorsqu'on se trouve face à une filmographie aussi profuse que celle d'Hathaway.
Si je peux permettre (et bien que je n'ai pas vu ces quelques titres que tu cites), je trouve l'emploi du terme "chef-d'oeuvre" totalement galvaudé. Notre homme aurait donc réalisé pas mois de huit chefs-d'oeuvre, au bas mot ? Serait-ce le plus grand cinéaste de l'histoire ? Même les plus illustres réalisateurs ne peuvent se targuer d'en avoir réalisé plus qu'une petite poignée (4 ? 5 ?). Le chef-d'oeuvre ne se fabrique pas au kilomètre : c'est quelque chose d'absolument exceptionnel*. Il ne s'agit que d'un point de langage bien sûr, mais ce que signifie et englobe ce mot, en matière d'achèvement artistique, me semble tellement rare, tellement immense, que je suis toujours étonné de le voir utilisé pour qualifier ce qui, souvent, ne sont "que" d'excellents films. Encore une fois, peut-être que je me trompe et que ces quelques opus sont effectivement des chefs-d'oeuvre, mais tu places en tout cas la barre sacrément haut. :mrgreen:

*D'ailleurs, ce topic-fleuve nous a fait arriver à la conclusion qu'il n'y en a pas eu un seul au cours du 21ème siècle. :mrgreen:
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Alexandre Angel
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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

Message par Alexandre Angel »

Thaddeus a écrit : 4 janv. 23, 23:02 Le chef-d'oeuvre ne se fabrique pas au kilomètre : c'est quelque chose d'absolument exceptionnel*. Il ne s'agit que d'un point de langage bien sûr, mais ce que signifie et englobe ce mot, en matière d'achèvement artistique, me semble tellement rare, tellement immense, que je suis toujours étonné de le voir utilisé pour qualifier ce qui, souvent, ne sont "que" d'excellents films. Encore une fois, peut-être que je me trompe et que ces quelques opus sont effectivement des chefs-d'oeuvre, mais tu places en tout cas la barre sacrément haut. :mrgreen:
Peut-être que l'enthousiasme me fait exagérer le "statut" des films cités, c'est un autre et spécifique sujet mais sinon, je ne suis pas trop d'accord. Chez certains cinéastes, il peut y avoir du chef d'œuvre au kilomètre et ce statut n'a rien d'exceptionnel quand un cinéaste a du génie à revendre. Il ne s'agit pas de citer toute la filmographie d'Hathaway, loin s'en faut, mais bien un certain corpus de films au sein de l'œuvre qui constitue le nectar d'une filmographie beaucoup plus riche qu'on a bien voulu le croire.
Pour ne nous en tenir qu'au cinéma américain, rien qu' Anthony Mann, qui a commencé plus tard qu'Hathaway et finit même plus tôt, a aligné 4 ou 5 authentiques chefs d'œuvre. Je n'ai pas dit "chefs d'œuvre absolus" ou "immenses chefs d'œuvre" mais simplement..."chefs d'œuvre" comme je le dirais facilement de bon nombre de très beaux films. Cela n'a rien d'exceptionnel en même temps que ce n'est pas un terme que je dégaine facilement même si je l'emploie volontiers sans trop me soucier de critères objectifs.

Pour me résumer, je dirais qu'en effet, il ne faut pas abuser du terme mais aussi que son emploi comme marque d'enthousiasme extensible est monnaie courante en terrain cinéphile (exemple : ce film est le chef d'œuvre du genre).
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

Message par la_vie_en_blueray »

Le fait est que le terme "chef d'oeuvre" implique un absolu. Le Larousse parle de "la meilleure œuvre d'un auteur", étymologiquement, c'était l'oeuvre de formation des compagnons pour avoir sa maitrise (son master, on dirait maintenant), c'est quelque chose d'unique.

Après, dans notre société, ou tout est galvaudé et mis en exergue, on peut enfiler les chefs d'oeuvre, en effet.
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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

Message par John Holden »

Ouais enfin, y'a rien de galvaudé à l'idée de dire qu'Hitchcock a pondu davantage qu'une poignée de chefs d'oeuvre, ni Chaplin, ni John Ford, ni Fritz Lang, ni Otto Preminger, ni Anthony Mann, ni De Sica, ni Rossellini, ni Ozu, ni Mizoguchi, ni Michael Powell, etc...
C'est vraiment de la sémantique poussée jusqu'à l'absurde. :roll:
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Rick Blaine
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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

Message par Rick Blaine »

Pour en revenir à Hathaway, je suis en phase avec les avis d'Alexandre, je dirais même que True Grit est très largement au dessus de son remake).
Je crois qu'il faut sortir de la grille de lecture de l'auteur avec ses grandes thématiques filées, ce n'est absolument pas ce qui peut caractériser le cinéma d'Hathaway.
Par contre, il faut admirer sa grande maitrise technique, ce qui en fait selon moi une sorte de précurseur de Fleischer de ce point de vue. La rigueur des cadrages, la précision de sa mise en scène, sa capacité à relever des challenge technique. D'ailleurs, et j'en parlais dans l'une des chroniques du site je crois, c'est comme cela qu'Hathaway se définissait lui même. Si on reprend Amis Américains, il ordonne sa filmographie en fonction des challenges techniques que chaque œuvre représentait. C'est ce talent technique, et la singularité formelle qui en résulte, qui fait la patte d'auteur d'Hathaway, et qui impose le ton de ses films. Après on peut creuser et trouver des fils conducteurs, avec une certaine remise en cause du rêve américain qui sous-tend beaucoup de ses films, mais c'est d'abord sa capacité à tout filmer, à surmonter toutes les difficultés - qui a fait de lui pendant des années l'homme clé de la Fox, où on savait que l'on pouvait lui confier n'importe quel projet avec la confiance de la tenue des budget, des délais et de la qualité - qui fait sa caractéristiques. Le terme d'Artisan lui convient parfaitement, mais il est l'un des plus grands dans le registre.
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Alexandre Angel
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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

Message par Alexandre Angel »

Rick Blaine a écrit : 5 janv. 23, 08:46 Par contre, il faut admirer sa grande maitrise technique, ce qui en fait selon moi une sorte de précurseur de Fleischer de ce point de vue.
Tout à fait. Pour le même genre de célébration tardive (et encore, je trouve que ça traine encore pour Hathaway).
Rick Blaine a écrit : 5 janv. 23, 08:46 Si on reprend Amis Américains, il ordonne sa filmographie en fonction des challenges techniques que chaque œuvre représentait. C'est ce talent technique, et la singularité formelle qui en résulte, qui fait la patte d'auteur d'Hathaway, et qui impose le ton de ses films
Et aussi une forme de lucidité, de sécheresse analytique, un traitement impassible de la violence, qui le rapproche aussi de Fleischer (autre point commun, ils ont tous les deux excellé à la Fox).
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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