Du coup, comme
The Uninvited n'est considéré que comme un film "sympathique" par certains d'entre vous, j'ai décidé de le revoir hier soir pour me refaire une idée.
Résultat, je le trouve déjà bien plus effrayant et intéressant (autant dans son fond que dans sa forme) que
The Changeling. La photo est superbe, quelques plans touchent au sublime et les effets spéciaux spectraux (qui renvoient, 40 ans avant, à ceux du 1er
Indiana Jones et du 1er
Poltergeist) sont tout bonnement magistraux pour l'époque. Dès l'intro, le métrage nous plonge dans un sentiment de tristesse et de mort qui s'accentue de plus en plus pour dévoiler fêlure et désordre mental. Bref, c'est une déchirante histoire de fantôme, mais pas que.
7.5/10
Count Dooku a écrit : ↑17 mars 22, 14:48
"The Uninvited" je le trouve assez boiteux, de part son ton léger à la limite de la comédie par moments, qui désamorce toute tension horrifique
En fait, en 1943 (l'année où a été réalisé le film pour une sortie en salles l'année suivante), Paramount ne produisait visiblement que des comédies. Ray Milland était d'ailleurs à cette époque un acteur quasiment cantonné qu'aux comédies avant de se tourner vers des rôles plus sombres. C'est suite aux succès commerciaux des films horrifiques de RKO que Paramount a souhaité elle aussi une part du gâteau et a décidé d'adapter le roman
The Uninvited de Dorothy Macardle avec un ton effectivement plus léger afin de ne pas trop dérouter son public. Pour ma part, je ne trouve pas que cette démarche désamorce tant que ça la tension horrifique car le personnage incarné par Milland est un type blagueur qui fait le pitre dès qu'il en a l'occasion. Je trouve qu'il y a d'ailleurs un beau portrait d'homme qui a été composé pour ce personnage et sa légèreté s'amoindrit peu à peu au fil du métrage pour mieux assumer ses responsabilités.
Quant à
The Changeling...
AtCloseRange a écrit : ↑17 mars 22, 18:37
Ce n'est pas un film d'épouvante, c'est davantage un film d'ambiance
Je ne suis pas vraiment d'accord. Tout d'abord, c'est un film qui a été conçu pour marcher sur les traces mercantiles de
The Exorcist et
The Omen avec la volonté première de s'adresser aux adeptes de films d'horreur et d'épouvante. À mes yeux, un film d'ambiance reste une représentation impressionniste, comme par exemple
The Innocents. Ce que n'est absolument pas
The Changeling avec ses flashbacks en 1906, sa scène de spiritisme ou celle de la médaille dans le puits et tout le final qui se veut spectaculaire à coup de chaise roulante qui se déplace toute seule et d'escaliers en feu. À mon avis, je crois qu'on a franchement fait beaucoup plus subtil en terme de "film d'ambiance", non ?
Courleciel a écrit : ↑17 mars 22, 22:16
The Changeling reste un des sommets du genre.
Si le sommet en question se mesure sur un format A9, oui, pourquoi pas… Par contre en ce qui concerne un pôle en matière de cinéma, je pense très sincèrement qu'il y a déjà beaucoup trop de prétendants pour que
The Changeling puisse s'y hisser ne serait-ce que de quelques millimètres
Fin du HS (sorry)
Ce soir, sous les conseils de l'agent Cooper, je vais partir à la découverte de
L'Homme Qui Venait D'Ailleurs de Nicolas Roeg.