Max Schreck a écrit :
Celà dit, et c'est pas pour me rattraper mais le coup des dimensions d'écrans ou de la distance du projecteur pas aux normes est un vrai problème. Parfois au début du film, le projectionniste recentre un peu l'image et on a le temps d'apercevoir ce qu'on perd comme image sur les côtés.
Les caches choisis sont en général les plus proches du rapport d'aspect voulu à l'origine. C'est sûr que c'est assez frustrant de se dire qu'il manque un bout de l'image. Pour pallier ce genre de déconvenues due à une absence de cache, certains projectionnistes débrouillards collent du scotch noir contre la vitre de la cabine de projection quand le format devient vraiment baroque (très vieux films). Rogner de petits bouts de films de part et d'autre sur grand écran, c'est tout de même moins radical que les immondes Pan & Scan que l'on peut avoir sur une télé.
Enfin... Le plus gênant pendant une projection me semble être davantage le problème du point et des couleurs qui ont viré.
Cukor réalisant un western, entre réalisme et comédie, l'idée de départ était déjà bancale et le résultat l'est aussi. Dès que le cinéaste se déplace dans les grands espaces, il n'est pas à l'aise et nous gratifie de plans assez laids. Le scénario et la mise en scène sont languissants dans l'ensemble mais malgré tout le film demeure très plaisant. Grâce à la direction d'acteurs toujours juste du réalisateur, Anthony Quinn et Sophia Loren sont d'une grande sobriété (ce qui n'était pas gagné d'avance vu le sujet du film) et Steve Forrest compose un tueur très sympathique. On suit sans s'ennuyer les péripéties de cette troupe de comédiens à laquelle sa vedette principale n'amène que des ennuis. Joli rôle féminin que celui de Sophia Loren et belle idée que d'avoir choisie une troupe théâtrale comme pôle d'attraction principal de ce western atypique.
David Locke a écrit :
Ou bien l'anamorphose n'a-t-elle pas bien été effectuée avant que les caches soient appliqués?....
Il est fort possible que le 1.85 n'ait pas été fait correctement sur cette édition dvd, d'ailleur il manque de l'image à droite par rapport à la version 1.33 ce qui n'est absolument pas normal, et il manque un cheval à gauche sur la version 1.33.C'est pour cette raison que j'attend avec impatience la réédition de ce film avec un master tout neuf.
J'avoue que je suis choqué: plus question de regarder le film en dvd, pour sûr, l'édition actuelle n'est pas très claire dans ses options 1.33/ 1.85.
Il pourrait être intéressant de comparer peut-être avec la copie proposée lors de la dernière diffusion à la Dernière séance, qui proposait le bon format d'après ce qu'on racontait alors.
Jeremy Fox a écrit :La diablesse en collants roses de Georges Cukor
Cukor réalisant un western, entre réalisme et comédie, l'idée de départ était déjà bancale et le résultat l'est aussi. Dès que le cinéaste se déplace dans les grands espaces, il n'est pas à l'aise et nous gratifie de plans assez laids. Le scénario et la mise en scène sont languissants dans l'ensemble mais malgré tout le film demeure très plaisant.
j'ai fait deux tentatives et pour ma part je n'arrive pas à tenir jusqu'au bout tellement le film est conventionnel. C'est dommage car je partage ton avis pour ce qui est de la troupe théâtrale qui pouvait donner lieu à plus d'originalité.
"Quand la légende est plus belle que l'Histoire, on écrit la légende" John Ford
VISCONTIEN a écrit :Celui-ci, je l'adore.
En plus, le transfert est impeccable (widescreen, 2:35.1, son 5.1).
C'est un zone 1, import fnac (29 € quand même !).
Le titre, euh, français : LES PROFESSIONNELS
Le réal, c'est Brooks, et ce casting !
Le Zone 2 Fr sort le 24 août prochain. Encore un film pour lequel va falloir que je parte à la pêche aux informations
L' Homme des vallées perdues (titre original Shane) un film de George Stevens (1953) avec Alan Ladd, Jean Arthur, Van Heflin, Brandon de Wilde.
Vous connaissez je pense ce sentiment étrange que l’on a parfois pour certain films…je parle de ces films que nous connaissons par cœur et que pourtant nous revoyons à chaque fois un peu comme on revoit un vieil ami, c’est à dire avec un mélange de plaisir et d’émotion. Vous savez je parle de ces films qui ne sont pas nécessairement nos films préférés mais pour lesquels nous avons une tendresse particulière. Peut être parce qu’ils évoquent un souvenir auquel nous sommes attachés ? Peut être aussi parce que au fond ils nous accompagnent un peu dans notre vie ? Peut être encore parce que nous avons appris à les aimer. Pour moi Shane est un de ces films au charme indéfinissable et dont la magie opère à chaque fois sur moi. Il me semble qu’il mérite mieux que certains commentaires que j’ai pu entendre parfois. Ces quelques lignes sont donc là pour lui rendre justice.
Par la qualité de sa mise en scène et par la profondeur de son sujet Shane est un des plus beaux chefs d’œuvre du western. Quant à l’interprétation elle est tout simplement inoubliable : Alan Ladd campe un personnage solitaire dont on devine la profonde mélancolie, Jack Palance nous livre une remarquable composition de tueur sadique en une seule scène devenue légendaire au cinéma (la mort du fermier) et Van Heflin est parfait dans le rôle du fermier prêt à livrer un combat qui le dépasse. Pourtant la critique ne fut pas tendre avec George Stevens : son film fut jugé pesant par les uns et trop académique par les autres. Il me semble que considérer ce film comme une banale histoire d’un justicier qui débarrasse la vallée d’une bande de tueur c’est n’avoir rien compris au film. Car Shane ce n’est pas un justicier qui vient délivrer les gens du mal, (dés le début du film il range ses armes) en fait s’il réagit à la colère des fermiers c’est parce qu’il veut vivre avec eux. Pour moi Shane est plutôt un paria constamment rejeté par la communauté car sa rapidité au tir (on songe ici à un autre chef d’œuvre : « La cible Humaine » de Henry King) fait de lui un être qui fait peur aux autres.
Encore une fois Shane ne cherche pas à rétablir la paix au contraire il la recherche désespérément pour lui-même. Quant à l’apparente douceur du film elle est justement là pour contraster avec l’horreur de la situation que Shane est condamné à vivre. Car c’est du thème de la damnation dont il s’agit ici. Shane a beau être habillé de blanc (superbe illusion dont se sert George Stevens en s’appuyant sur les vieux clichés) il n’est pas un ange (ainsi que l’histoire nous le laisse comprendre lorsqu’il évoque le nom de Jack Palance dans un dialogue lourd de sous-entendus). Et la vallée n’est pas le Paradis, il faut tout au contraire s’y battre comme Shane ou travailler dur comme Van Heflin pour y vivre. Pour moi Shane est plutôt en enfer, condamné sans cesse à revivre tel un damné le même supplice. Jimmy Ringo (le personnage de Gregory Peck dans la cible humaine) finira par trouver dans la mort la paix qu’il recherchait en vain depuis des années. Mais pour Shane il lui faut reprendre la route car il est en quête d’une rédemption qui peut être ne viendra jamais.
L’homme des vallées perdues n’est donc pas un film à l’intrigue simpliste et à l’imagerie désuète, tout au contraire psychologiquement prodigieux le film (dont la photo est extraordinaire) est aussi d’un réalisme (costumes, mœurs des fermiers…) rarement atteint au cinéma.
Je me suis longtemps demandé pourquoi le petit garçon criait si fort à la fin le nom de Shane…peut être tout simplement parce que nous avons mal jugé Shane, parce que si pressé que nous étions de voir de l’action nous avons raté l’essentiel et c‘est seulement à la fin (tel le petit garçon) que nous comprenons ce film.
Que justice soit donc rendue à Shane : Note 10/10
Et reviens nous vite Shane ShaneShaneShane….
"Quand la légende est plus belle que l'Histoire, on écrit la légende" John Ford
Jeremy Fox a écrit :Bel enthousiasme Jim, très beau texte
Touchant, belle plume très agréable à lire...
Je ne peux que me réjouir, comme Jeremy, d'avoir eu la chance de passer lire ton ode à Shane. Ton bonheur est communicatif et me donne vraiment envie de revoir ce film que j'avoue n'avoir jamais réussi à apprécier à sa juste valeur.
Bravo jim douglas !
"Quand les types de cent trente kilos disent certaines choses, les types de soixante kilos les écoutent."
Moi je ne l'ai pas vu donc ça m'a bien donné envie de le voir.
Clear Eyes, Full Hearts Can't Lose !
« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
Erwin Panofsky