Ken Russell (1927-2011)
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Re:
Je viens de le découvrir et j'ai bien aimé, visuellement c'est superbe (à ce titre, dommage pour l'absence de Blu RaySergius Karamzin a écrit :Il confirme avec "Music lovers", qui offre son plus beau rôle à Rochard Chamberlain dans le rôle de Tchaikovski. Ken Russell y allie sa passion de la biographie des grands compositeurs à un choix encore plus poussé de montrer l'inmontrable à l'image, la perversion, le désir, l'homosexualité, les déviances, etc. Passionnant, foisonnant et baroque à souhait.


Je suis curieux du coup de voir ses autres biopics..
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Re: Ken Russell (1927-2011)
Un tel film mérite le blu-ray voyons! Sorti au R.U et E.U chez Vestron.hellrick a écrit :Le dvd se trouve souvent pour un euro dans les Cash mais c'est déjà cher payé...je sais je l'ai achetéKevin95 a écrit : Perso, je suis tombé sur la BA de The Lair of the White Worm... j'ai perdu un œil.

Il a les honneurs de Nanarland quand même !
http://www.nanarland.com/Chroniques/chr ... blanc.html
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Re: Ken Russell (1927-2011)
Pas de blu ray ou dvd de l'affaire Dreyfus avec Richard...Dreyfuss
et Oliver Reed, vue par Ken Russell en 1991?:



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Re: Ken Russell (1927-2011)
J'avais eu beaucoup de mal à arriver au bout de ce film-là.Jeremy Fox a écrit :Valentino chroniqué par Justin Kwedi



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Re: Ken Russell (1927-2011)
Vu le film il y a peu ; j'ai beaucoup apprécié la reconstitution historique des costumes, armes, vêtements; il y a un vrai souci de reconstitution historique.
Pour le reste... film hystérique et outrancier mais qui se regarde avec grand plaisir, notamment pour certains numéros de cabotinage (les deux médecins par exemple).
Quelques captures écrans.
Louis XIII

Loudun et ses murailles; la source du problème.

L'abbé Grandier, l'ennemi de Richelieu.


Ah oui, un joli choix d'acteurs

Un vrai travail a été fait aussi sur l'architecture et l'esthétique

Les soeurs hystériques





Pour le reste... film hystérique et outrancier mais qui se regarde avec grand plaisir, notamment pour certains numéros de cabotinage (les deux médecins par exemple).
Quelques captures écrans.
Louis XIII

Loudun et ses murailles; la source du problème.

L'abbé Grandier, l'ennemi de Richelieu.


Ah oui, un joli choix d'acteurs

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Re: Ken Russell (1927-2011)
Bonne pioche que ce Mahler, qui entérine le principe d'un bon film sur deux avec Russell.
Ici, le provocateur anglais utilise ingénieusement les flashbacks enchâssés, associés à une imagerie symboliste, dans le cadre d'une exploration de la psyché du compositeur autrichien. Il s'agit donc de favoriser une approche psychanalytique au détriment de tout réalisme. Mais ça tombe plutôt bien car le style Russell et la musique de Mahler sont en symbiose, comme prédestinés à se rencontrer. Toutefois, le film a le bon goût de ne pas se vautrer dans l'hystérie et fait même régulièrement montre de pas mal de retenue. Bon point donc.
Et puis Russell prouve qu'il est à l'aise dans les belles déclarations d'amour biaisées et heurtées (celle d'Au-delà du réel restant ma préférée) : ici, le compositeur donne la clé de compréhension qui manquait à sa femme, à savoir que sa musique est sa déclaration, et que sans elle point de musique. Un juste retour des choses après les traitements injustes qu'il lui inflige pendant une grande partie du film. En outre, Russell place la scène dans le couloir vitré d'un wagon de train et le défilement des arbres en arrière-plan se fait alternativement plus lent et plus rapide, au rythme de l'œuvre du compositeur qui habille les images. L'effet est subtil et magnifique.
Ici, le provocateur anglais utilise ingénieusement les flashbacks enchâssés, associés à une imagerie symboliste, dans le cadre d'une exploration de la psyché du compositeur autrichien. Il s'agit donc de favoriser une approche psychanalytique au détriment de tout réalisme. Mais ça tombe plutôt bien car le style Russell et la musique de Mahler sont en symbiose, comme prédestinés à se rencontrer. Toutefois, le film a le bon goût de ne pas se vautrer dans l'hystérie et fait même régulièrement montre de pas mal de retenue. Bon point donc.
Et puis Russell prouve qu'il est à l'aise dans les belles déclarations d'amour biaisées et heurtées (celle d'Au-delà du réel restant ma préférée) : ici, le compositeur donne la clé de compréhension qui manquait à sa femme, à savoir que sa musique est sa déclaration, et que sans elle point de musique. Un juste retour des choses après les traitements injustes qu'il lui inflige pendant une grande partie du film. En outre, Russell place la scène dans le couloir vitré d'un wagon de train et le défilement des arbres en arrière-plan se fait alternativement plus lent et plus rapide, au rythme de l'œuvre du compositeur qui habille les images. L'effet est subtil et magnifique.
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Re: Ken Russell (1927-2011)
Le vendredi avec Justin, c'est cinéma anglais ; aujourd'hui Le Messie sauvage
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Re: Ken Russell (1927-2011)
Oh à peine.l’interprétation défaillante d’un Julian Sands

Je crois l'avoir dit maintes et maintes par ici, mais je crois que la prestation de Sands dans ce film est l'une des pires que j'ai pu voir de ma vie. Tous acteurs et tous films confondus.
Ça n'empêche que ça m'a donné envie de me refaire ce Gothic, cette chronique.
RIP.
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Re: Ken Russell (1927-2011)
Pour cette nouvelle saison classikienne, Justin poursuit tous les vendredis la chronique de film anglais : aujourd'hui Lisztomania
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Re: Ken Russell (1927-2011)

Love
1920, dans une petite ville minière britannique. Très amis, un bohème et un chef d’industrie s’éprennent de deux sœurs fort différentes. Itinéraires parallèles, brouilles et réconciliations, passions contrariées et sentiments exacerbés, surgissement final de la tragédie. Reproduisant la clarté de l’univers de D.H. Lawrence, le cinéaste donne à suivre une étrange prosopopée où s’éprouvent, sans aucun faux-semblant, les grandes batailles intérieures des êtres confrontées aux conflits sans fin de la sexualité, de l’affectivité et de la morale. Il privilégie une sérénité formelle dont il ne cessera ensuite de s’éloigner, évoque avec sensibilité les rapports ambigus d’un quatuor incapable de s’ajuster à une société qui, réprimant les instincts de l’homme, sanctifie une notion du couple pour l’écrivain entièrement mythique. 4/6
Les diables
En évoquant l’affaire des possédées de Loudun, Russell s’évade du champ clos de l’histoire pour donner libre cours aux flamboyants accents de sa démonologie personnelle. Dévotions, macérations, obsessions, sabbat des ursulines aux crânes nus, chattes sous un toit brûlant qui se flagellent, se griffent, se tortillent, carnaval de luxure, cérémonials d’exorcisme, séances de tortures atroces, visage noirci par les flammes... Cette frénésie baroque, cet expressionnisme cauchemardesque, ces outrances hallucinatoires se justifient par le sujet même, la crise loudinoise ayant cristallisé les passions refoulées d’un monde peu enclin à passer de la certitude dogmatique au doute cartésien. L’hystérie n’est pas une maladie de la langueur, le fanatisme ne massacre pas l’esprit de la liberté et de la tolérance avec délicatesse. 5/6
Tommy
On pourrait dire qu’il y a dans cette foire popisante et boursouflée, ce tonitruant opéra-rock, des choses justes qui ne sont hélas pas nouvelles et des choses nouvelles qui ne sont hélas pas justes. Certes Russell essaie de prendre ses distances, de critiquer la machine décervelante du show-business. Se dénonçant par le tapage d’un Moi survitaminé, il ingère, phagocyte, régurgite sans digérer tout ce qui passe à sa portée, de Zardoz à La Montagne Sacrée, sans parvenir à rythmer son récit (matraqué par un montage cut), à organiser ses décors (l’abus de courtes focales ne suffit pas à personnaliser un espace), à diriger des comédiens (post-synchronisés sur une gestuelle tétanisée). Et le spectateur de parcourir ahuri l’itinéraire inverse du héros pour se retrouver finalement sourd, muet, aveugle et fort peu rédimé. 3/6
Au-delà du réel
En abordant le fantastique, Russell affirme des intentions pour le moins ambitieuses et questionne à travers le genre une poignée de sujets costauds (le mémoire génétique, l’origine de la vie). L’odyssée de l’espèce à laquelle est soumis le protagoniste provoque chez lui une altération physique et mentale irréversible, l’enferme dans un univers parallèle, lui fait remonter les stades de l’évolution humaine, jusqu’à l’ultime mutation cellulaire. Si sa personnalité appelait un déluge d’horreur, le cinéaste s’oriente pourtant vers la chronique d’un couple en crise : au-delà des scènes psychédéliques, des exubérances colorées, surimprimées, accélérées, macroscopées, de tout un amalgame esthétique digéré avec une certaine réussite, c’est à cette dimension intime que le film doit en premier lieu l’adhésion qu’il suscite. 4/6
Mon top :
1. Les diables (1971)
2. Love (1969)
3. Au-delà du réel (1980)
4. Tommy (1975)
À contre-courant du Free Cinema britannique, qui le précède d’une petite décennie, et à la notable exception de Love qui le fit connaître, Ken Russell pratique un cinéma résolument excentrique, carnavalesque, débridé, volontiers grotesque et hystérique, porté sur la prédominance d’un style visuel tonitruant qui annonce autant le formalisme d’un Alan Parker que le règne de l’esprit MTV. À ce titre, et en attendant la découverte plus approfondie de cette filmographie qui me reste pour l’instant largement méconnue, son influence n’est pas à mésestimer.
1920, dans une petite ville minière britannique. Très amis, un bohème et un chef d’industrie s’éprennent de deux sœurs fort différentes. Itinéraires parallèles, brouilles et réconciliations, passions contrariées et sentiments exacerbés, surgissement final de la tragédie. Reproduisant la clarté de l’univers de D.H. Lawrence, le cinéaste donne à suivre une étrange prosopopée où s’éprouvent, sans aucun faux-semblant, les grandes batailles intérieures des êtres confrontées aux conflits sans fin de la sexualité, de l’affectivité et de la morale. Il privilégie une sérénité formelle dont il ne cessera ensuite de s’éloigner, évoque avec sensibilité les rapports ambigus d’un quatuor incapable de s’ajuster à une société qui, réprimant les instincts de l’homme, sanctifie une notion du couple pour l’écrivain entièrement mythique. 4/6
Les diables
En évoquant l’affaire des possédées de Loudun, Russell s’évade du champ clos de l’histoire pour donner libre cours aux flamboyants accents de sa démonologie personnelle. Dévotions, macérations, obsessions, sabbat des ursulines aux crânes nus, chattes sous un toit brûlant qui se flagellent, se griffent, se tortillent, carnaval de luxure, cérémonials d’exorcisme, séances de tortures atroces, visage noirci par les flammes... Cette frénésie baroque, cet expressionnisme cauchemardesque, ces outrances hallucinatoires se justifient par le sujet même, la crise loudinoise ayant cristallisé les passions refoulées d’un monde peu enclin à passer de la certitude dogmatique au doute cartésien. L’hystérie n’est pas une maladie de la langueur, le fanatisme ne massacre pas l’esprit de la liberté et de la tolérance avec délicatesse. 5/6
Tommy
On pourrait dire qu’il y a dans cette foire popisante et boursouflée, ce tonitruant opéra-rock, des choses justes qui ne sont hélas pas nouvelles et des choses nouvelles qui ne sont hélas pas justes. Certes Russell essaie de prendre ses distances, de critiquer la machine décervelante du show-business. Se dénonçant par le tapage d’un Moi survitaminé, il ingère, phagocyte, régurgite sans digérer tout ce qui passe à sa portée, de Zardoz à La Montagne Sacrée, sans parvenir à rythmer son récit (matraqué par un montage cut), à organiser ses décors (l’abus de courtes focales ne suffit pas à personnaliser un espace), à diriger des comédiens (post-synchronisés sur une gestuelle tétanisée). Et le spectateur de parcourir ahuri l’itinéraire inverse du héros pour se retrouver finalement sourd, muet, aveugle et fort peu rédimé. 3/6
Au-delà du réel
En abordant le fantastique, Russell affirme des intentions pour le moins ambitieuses et questionne à travers le genre une poignée de sujets costauds (le mémoire génétique, l’origine de la vie). L’odyssée de l’espèce à laquelle est soumis le protagoniste provoque chez lui une altération physique et mentale irréversible, l’enferme dans un univers parallèle, lui fait remonter les stades de l’évolution humaine, jusqu’à l’ultime mutation cellulaire. Si sa personnalité appelait un déluge d’horreur, le cinéaste s’oriente pourtant vers la chronique d’un couple en crise : au-delà des scènes psychédéliques, des exubérances colorées, surimprimées, accélérées, macroscopées, de tout un amalgame esthétique digéré avec une certaine réussite, c’est à cette dimension intime que le film doit en premier lieu l’adhésion qu’il suscite. 4/6
Mon top :
1. Les diables (1971)
2. Love (1969)
3. Au-delà du réel (1980)
4. Tommy (1975)
À contre-courant du Free Cinema britannique, qui le précède d’une petite décennie, et à la notable exception de Love qui le fit connaître, Ken Russell pratique un cinéma résolument excentrique, carnavalesque, débridé, volontiers grotesque et hystérique, porté sur la prédominance d’un style visuel tonitruant qui annonce autant le formalisme d’un Alan Parker que le règne de l’esprit MTV. À ce titre, et en attendant la découverte plus approfondie de cette filmographie qui me reste pour l’instant largement méconnue, son influence n’est pas à mésestimer.
- shubby
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Re: Ken Russell (1927-2011)
Joli 


Dernière modification par shubby le 1 sept. 23, 22:20, modifié 2 fois.
- nunu
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Re: Ken Russell (1927-2011)
Le film est à l'image de l'album de toute façon

« Quand des hommes, même s’ils s’ignorent, doivent se retrouver un jour, tout peut arriver à chacun d’entre eux, et ils peuvent suivre des chemins divergents, au jour dit, inexorablement, ils seront réunis dans le cercle rouge. »