Post le plus attendu de 2021.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
"Je voulais depuis le début faire les deux parties en même temps. Pour diverses raisons, ça n'a pas eu lieu, et j'ai accepté le défi de ne faire qu'une première partie et de voir si le film suscite suffisamment d'enthousiasme pour pouvoir faire la suite. Lorsque j'ai fait la première partie, j'y ai mis toute ma passion, au cas où ça serait la seule. Mais je suis optimiste."
Aie, on dirait une copie d'une scène du Valerian de Besson
Moi j’appelle ça pompeux, voire prétentieux surtout.
Eh bien je préfère de très loin Valerian, même si les films n’ont formellement rien à voir. Sur le fond en revanche, on retrouve la même thématique des autochtones opprimés et la même allégorie de l’impérialisme capitaliste. D’ailleurs Dune et Valerian sont initialement des oeuvres de la même période du milieu des années 60.
Finalement, c'est pas très "Balmain".
Ouch !G.T.O a écrit : ↑15 sept. 21, 15:10Horrible croûte, une de plus à l’actif de Denis Villeneuve qui, après le déjà médiocre Blade Runner 2049 suite-fan-service obsolète, décidément orfèvre dans l’enlaidissement volontaire, plonge littéralement une fascinante histoire de guerre et de messianisme dans un entonnoir tout moche monochrome. Le film, vaste hangar, où tentent de s'élaborer une vague intensité, sur la base rapiécée de scènes atones, banales, ne faisant jamais corps, et une emphase systématique, particulièrement préjudiciable quand elle touche à l’aspect spirituel (clips au ralenti sur fond de world music) ou son coeur (cliché romantique du cheveu au vent, forcement filmé au ralenti) ne se concrétise jamais à l'endroit voulu, vers le récit, mais toujours à côté, vers le style Villeneuve. Le prologue est, de ce point de vue, une véritable catastrophe et augure du pire : entre la voix off ridicule et le visuel livide de ce petit film, filmé au ralenti, qui figure le départ Harkonen de Arrakis, rien ne va. Et pourtant on sent Villeneuve très fier de ce grand moment, de ce début en solo, de son visuel affirmé, confondant majesté et emphase. Son style tout en rétention, amorti, fait d’ultra basse tonitruante et d’aplats gris, d’où émerge quelques figures humaine ou machiniques sur fond de crescendo-decrescendo sonore, comme arrachés aux ténèbres et à la ligne de basse continue, vaste écran de fumée et de son, est autant une facilité pour affirmer une grandeur qu’une absence de regard proprement indifférent au matériau.
Œuvre personnelle s’il en est, sorte de somme de ses obsessions, mais surtout labeur et quête de majesté. Les tableaux grandioses mais si inertes s’enchaînent ainsi pendant 2h30, sans que l’on ne se sente ni concerné ni impliqué. Le rythme monotone, ajouté au casting fumeux, Isaac, balai dans le...aïe, Momoa, meilleurs ami déconneur de Paul, Ferguson en Jessica, sans intérêt, rabban Chalamet en tête, sans charisme, pitoyable de fadeur, n’arrangeant rien à l’affaire. Le théâtralité du roman, si bien saisi par Lynch, est incomprise par Villeneuve visiblement trop occupé à monter le son à fond. Pire, cette esthétique si fière d’elle même, trahit aussi et hélas, un sentiment de déjà vu. Une banalité qui, de ces designs, aux costumes, en passant par les décors low-fi, pourrait se mesurer à une esthétique apple, voire de galet zen.
Et si le film, contre toute attente, engendre une telle grossièreté, un tel manque de finesse en dépit de sa pseudo sobriété, elle est à comprendre et à chercher du côté de ce qu'il désespère d’atteindre : à savoir, la sidération du spectateur. Quitte à mettre a fond tous les potards, ce qui est un peu paradoxal, vu l’apparent stoïcisme recherché, à commencer par Hans Zimmer et son horrible partition électro-orientale, bien là pendant 2h30 pour nous labourer les oreilles. L'une des pires musiques écoutée récemment.
Lynch se perdait peut être dans les détails, notamment surréalistes, survolait parfois. Chez Villeneuve, ça ne décolle jamais, son film reste finalement très, trop terre à terre. A l’image de son baron travesti en colonel Kurtz, ou de ses navigateurs de la guilde habillés en Daft Punk, ou bien encore de la passe d’arme entre Paul Atreides et de son maître d’arme Gurney (pauvre Broslin, perdu) réduit à une petite humiliation intergenerationnelle avec maniement de tonfa, ou bien encore épreuve de la boîte, partagé entre le manque sidérant d’invention et cette fameuse gravitas qui, plus que le roman de Herbert d'ailleurs, est le véritable sujet du film, et objet de mise en scène. Performante, une fois ramenée à l'échelle Villeneuve, tristement faiblarde quant au reste.