Roy Neary a écrit :
En l'état c'est plutôt agréable mais j'en attendais peut-être trop.
Je quote deux ans après là-dessus puisque j'allais précisément démarrer en écrivant que je n'en attendais rien, ayant été un peu déçu du traitement désordonné de Vaughn sur le volet précédent, et pas particulièrement attaché à la filmo de Singer. J'étais juste curieux de voir comment les scénaristes allaient se dépatouiller pour faire se croiser dans le même film le casting next generation de la franchise. J'ai donc été très agréablement surpris devant ce qui reste un divertissement sans prétention, comme si c'était désormais miraculeux de voir enfin une histoire correctement racontée dans un blockbuster des années 10.
Déjà, Singer a l'intelligence de reprendre sa recette gagnante du 2e volet, à savoir placer la meilleure scène du film en ouverture. En bon élève de Cameron (avec Peter Dinklage dans le rôle de Sarah Connor), il nous plonge dans une atmosphère crepusculaire où rien n'est encore expliqué, et nous fait assister à une scène d'action aussi étonnante que visuellement bluffante (la brutalité, l'efficacité et l'élégance des Sentinelles font leur petit effet). L'intérêt du spectateur est dés lors capturé, et le réalisateur va ensuite s'autoriser à prendre son temps pour laisser se retrouver et s'apprivoiser ses personnages, avant d'entrer en conflit.
Je reconnais que j'ai assez vite décidé de mettre mon cerveau en veilleuse face aux inévitables questionnements liés aux paradoxes spatio-temporels auxquels fait appel le scénar. Il n'est ici pas du tout question de créer un quelconque sentiment de vertige par rapport aux modifications du passé, c'est plus commode
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- (mais j'ai rien compris à l'épilogue et à l'amnésie brutale de Logan se réveillant à l'époque d'X-men 2 : il se fait sortir de la flotte par Stryker/Mystique, donc ne passera pas par la case Arme X ?).
Du coup, les scénaristes n'hésitent pas à mixer la grande Histoire avec la leur, mettant dans leur marmite l'assassinat de Kennedy, Nixon et le Vietnam, et j'ai trouvé ça assez amusant. Le film est relativement bavard, mais je n'ai jamais trouvé ça pénible ou redondant, sans doute parce que ces scènes sont portées par de très bons interprètes, où McAvoy s'affirme décidément comme la meilleure pioche. Mais si les "jeunes" acteurs s'en sortent bien, leurs homologues "vieux" font peine à voir. Ian McKellen en particulier n'est absolument pas mis en lumière, donnant l'impression qu'il est juste venu pour 2 jours de tournage. Obtenir une performance aussi terne d'un si brillant comédien relève de l'énigme.
Singer s'offre un remake réussi de l'évasion de Magneto, qui était déjà un des moments les plus mémorables de la franchise. On pourra trouver dès lors le film assez chiche en grosses scènes d'action, le réalisateur nous épargnant la surenchère d'effets spéciaux, et s'efforçant toujours de placer des enjeux dramatiques forts (le premier vrai face à face avec Mystique). Il échoue par contre incompréhensiblement à mettre en valeur son climax avec ce stade volant un peu ridicule dont on ne perçoit jamais vraiment l'ampleur.
Et mention spéciale à la musique parfaitement insipide de John Ottman qui fait bien regretter le travail classieux de Powell sur
X-men III (qui reste mon préféré...).