Le Seigneur de la Guerre (Franklin J. Schaffner - 1965)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Pendragon
Electro
Messages : 889
Inscription : 7 nov. 04, 18:13
Localisation : Canada

Message par Pendragon »

Andrino, tu parles sans doute du DVD (Goodtimes) zone 1 rarissime?.. En effet, l'image au début est plutôt crade à cause de la copie usée. Un beau film en tous cas, qui mériterait une ressortie avec un master de meilleur tenue.
Peut-être le zone 2? :?
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 102499
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Message par Jeremy Fox »

Non, andrino n'achète que du zone 2. Le film est sorti chez le très bon éditeur SGGC (Ex Sidonis)
Avatar de l’utilisateur
Commissaire Juve
Charles Foster Kane
Messages : 24923
Inscription : 13 avr. 03, 13:27
Localisation : Aux trousses de Fantômas !
Contact :

Re: Le seigneur de la guerre (Franklin J. Schaffner)

Message par Commissaire Juve »

andrino a écrit :... Quant au dvd, une grande frayeur les premières minutes, un piqué approximatif, des couleurs brumeuses faisant craindre le pire ...
C'est bien le zone 2... Au début du film, il y a une scène de combat de 2 minutes qui présente une image pas géniale.
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
Pendragon
Electro
Messages : 889
Inscription : 7 nov. 04, 18:13
Localisation : Canada

Message par Pendragon »

Merci de vos réponses, Commissaire Juve et Jeremy Fox.
Je croyais que le zone 2 ne sortait que le 6 novembre!
Donc, il semble que la copie du zone 2 ait le même problème que le zone 1...
Avatar de l’utilisateur
Mister Zob
Jake Blu
Messages : 6448
Inscription : 12 avr. 03, 23:34
Last.fm
Contact :

Message par Mister Zob »

Cool, je vais pouvoir jeter le DVD-R que m'avait gentiment préparé une Glanche. :mrgreen:
andrino
Doublure lumière
Messages : 554
Inscription : 21 août 06, 14:06
Localisation : La Rochelle

Message par andrino »

Pendragon a écrit :Andrino, tu parles sans doute du DVD (Goodtimes) zone 1 rarissime?.. En effet, l'image au début est plutôt crade à cause de la copie usée. Un beau film en tous cas, qui mériterait une ressortie avec un master de meilleur tenue.
Peut-être le zone 2? :?

Non, non, c'est bien le z2 dont je parle, mais je répète, au bout de 2 ou 3 mn, c'est tout bon!!
F d F ( Fan de Ford)
frédéric
1st Degree
Messages : 13781
Inscription : 28 août 04, 18:49
Localisation : Une galaxie lointaine, très lointaine
Contact :

Re: Le seigneur de la guerre (Franklin J. Schaffner)

Message par frédéric »

Enorme redécouverte et énorme coup de coeur pour ce film médiéval hors norme comme le dit Patrick Brion. C'est un peu l'histoire d'Hélène de Troie revisitée si on y réfléchit bien. Bref, c'est magnifique et le dvd est superbe, sauf pour la vf où ça crache tout le temps côté son, j'ai dû le voir en VO.
Blogs Perso, Cinéma de Minuit : http://cineminuit.fr.over-blog.com/

Cinéma Actuel : http://sallesobscures2.over-blog.fr/

"And Now Mr Serling"
Avatar de l’utilisateur
AtCloseRange
Mémé Lenchon
Messages : 25709
Inscription : 21 nov. 05, 00:41

Re: Le seigneur de la guerre (Franklin J. Schaffner)

Message par AtCloseRange »

frédéric a écrit :Bref, c'est magnifique et le dvd est superbe, sauf pour la vf où ça crache tout le temps côté son, j'ai dû le voir en VO.
Dur :D
Max Schreck
David O. Selznick
Messages : 14811
Inscription : 13 août 03, 12:52
Localisation : Hong Kong, California
Contact :

Re: Le seigneur de la guerre (Franklin J. Schaffner)

Message par Max Schreck »

Une production d'une modernité assez sidérante dans sa vision d'une époque qui ne doit pas grand chose à l'idéalisme hollywoodien. Le film s'achève par une haletante bataille, véritable festival de cascades impressionnantes réglées avec un soin fou par Joe Canutt. Mais contrairement à ce que pourrait laisser suggérer le titre, The war lord ne traite pas de stratégie militaire. Schaffner impose un rythme tranquille et suit son personnage de seigneur nouvellement nommé pour régir une terre misérable, boueuse, où le christianisme s'accomode de certaines survivances païennes. Heston s'offre un rôle franchement osé, loin d'une figure de héros, se montrant à l'occasion bien lâche et égoïste, complétement torturé, voyant ses bonnes intentions affichées au début complétement annihilées par un amour qui n'a rien de courtois.

Les acteurs sont tous excellentissimes, caractérisés avec une finesse vraiment appréciable. Les dialogues sont d'une belle intelligence, proposant toute une série de réflexions sur la morale d'un souverain, le sens des lois, et démontrant de façon assez radicale le pouvoir politique du sexe. C'est presque un film de chambre, situé dans le décor fabuleux de cette tour dont on finit par connaître tous les recoins.

Un film à part.
« Vouloir le bonheur, c'est déjà un peu le bonheur. » (Roland Cassard)
Mes films du mois...
Mes extrospections...
Mon Top 100...
Droudrou
Doublure lumière
Messages : 411
Inscription : 19 févr. 08, 16:57
Localisation : Rouvray

Re: Le seigneur de la guerre (Franklin J. Schaffner)

Message par Droudrou »

L'as-tu regardé en version française ou en version originale ?

En version originale, rien que le son des paroles est extraordinaire de résonnances !
John Wayne : "la plus grande histoire jamais contée" - It was true ! This man was really the son of God !...
Avatar de l’utilisateur
cinephage
C'est du harfang
Messages : 24392
Inscription : 13 oct. 05, 17:50

Re: Notez les films naphtalinés d'octobre 2008

Message par cinephage »

Le seigneur de la guerre (Franklin J. Schaffner, 1965)

Grand film médiéval, ce film ne joue pourtant pas totalement la carte du grand spectacle : il s'agit avant tout de l'adaptation d'une pièce de théâtre, et on s'attachera autant aux états d'âme de Charlton Heston, fabuleux, qu'aux scènes de bataille, pourtant remarquables et très prenantes (et surtout, jouant la carte d'un réalisme ou d'un spectaculaire sobre qui amplifie le suspense et les effets de l'action).

Le film surprend avant tout par sa finesse : il joue sur de très nombreux tableaux, opposant les pratiques païennes aux rites catholiques, la brutalité guerrière à la vie paysanne, les drames familiaux et les conflits de territoire... Tout cela sous la pression d'un Duc, figure d'autorité distante et pourtant au coeur des enjeux du film. Visuellement, on a souvent de très beaux plans alternant les tenues aux couleurs flamboyantes (Heston est en rouge impérial), la beauté de paysages et de ciels magnifiques, tout comme celle des plans de nuit. Si la mise en scène est toujours signifiante, l'utilisation de la musique est remarquable de finesse, elle amplifie les moments forts (très hiératiques) comme ceux d'intimité, sans jamais détonner ou appuyer faussement. Le découpage est très poussé (un montage très serré de plans fixes reste la figure de style dominante du film pendant les nombreux moments de tension), mais on n'est pas pour autant dans un film expérimental.

Au final, un remarquable récit, des personnages pris au piège d'un drame écrit d'avance, des batailles de grande envergure et une magnifique retranscription du Moyen-age. Schaffner, de Patton à Papillon, bénéficiait à mes yeux d'un certain prestige d'homme de talent. Ce film vient épaissir ce dossier de manière conséquente.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
Nestor Almendros
Déçu
Messages : 25288
Inscription : 12 oct. 04, 00:42
Localisation : dans les archives de Classik

Message par Nestor Almendros »

AlexRow (le 9 janvier 2006) a écrit :The War Lord (Franklin J. Schaffner, 1965). Dans la France du XIIe siècle, Chrysagone de la Crux, ruiné par la rançon versée aux Frisons, se voit confier la défense d'un fief marécageux par le duc de Normandie. Dès son arrivée, il constate que sa nouvelle terre est le domaine de vieilles croyances...
Le premier film de Schaffner aborde un sujet particulièrement difficile : la guerre au Moyen Âge. Disons-le tout de suite : jamais un film n'a traité si bien le sujet. Je ne parle pas des erreurs historiques qu'on ne peut manquer d'y trouver ça et là, mais du ton, rude, âpre, pugnace. Le film colle littéralement à son sujet. Charlton Heston est habité par son personnage : grand, complexe, noble, torturé. Il est un seigneur du XIIe siècle. Il traverse toutes les questions de son temps : guerre perpétuelle, terres en marge des royaumes constitués, insécurité constante, survivances païennes, relations conflictuelles entre les communautés villageoises et leurs seigneurs, pillages, rançons, liens de fidélité... Aucune mièvrerie, aucune didactique pesante. Tout y est vécu dans la tension inhérente à une histoire digne des meilleures tragédies.
Les quelques blue screen assez moches du début pouvaient faire craindre le pire ; il n'en est rien. Ce film est immense.

Mon film du mois, sans l'ombre d'un doute :shock:
Je viens de découvrir ce film, diffusé il y a quelques jours sur RTL9 en vf: pas de confort ni visuel ni sonore malheureusement, contrairement à ceux qui l'ont vu en dvd. Je n'ai pas spécialement accroché au film, probablement en partie à cause de cela. Je pense qu'il y a aussi un rejet personnel avec les films traitant du Moyen-Âge: je crois n'avoir aucun bon souvenir d'un film se passant à cette époque qui ne me touche pas, ne me parle pas. Le problème pourrait bien venir également de la source théatrale, finalement assez perceptible (surtout dans les dialogues en vf). J'ai souvent du mal de ce côté-là, bien qu'ici l'impression soit plus nuancée.
Cinéphage aime beaucoup le score. Si le thème me plait aussi, j'ai trouvé la musique trop présente, trop envahissante.

Mais malgré toutes ces impressions négatives, je reconnais beaucoup de qualités au film, notamment une reconstitution historique intéressante. Je ne suis pas historien mais l'ambiance, les décors, l'opposition des différentes "couches sociales", les codes d'autorité, la présence insistante des croyances et superstitions (les statues-idoles dans la forêt avec le son des petites clochettes, ou la fête paillarde), tout cela rend quand même assez bien ici. Je reconnais aussi que ce projet américain est bigrement original et très loin des machines Hollywoodiennes classiques. On reconnait, a posteriori, la patte particulière de Schaffner dont le parcours sera jalonné de projets aussi inhabituels, dont certains deviendront des classiques (PATTON, par exemple, bien que je n'en ai pas de bons souvenirs, là aussi...).
L'un des gros atouts du film est bien sûr Charlton Heston dans un rôle particulièrement riche, tourmenté, presque condamné.

On ne sait jamais, je retenterai le film un jour dans de meilleures conditions. Et qui sait...
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
Avatar de l’utilisateur
Demi-Lune
Bronco Boulet
Messages : 15296
Inscription : 20 août 09, 16:50
Localisation : Retraité de DvdClassik.

Re: Le Seigneur de la Guerre (Franklin J. Schaffner - 1965)

Message par Demi-Lune »

ImageImageImage
SPOILERS. Effectivement, la reconstitution médiévale force le respect, d'autant que l'époque choisie n'est que rarement évoquée. La thématique principale du droit de cuissage du seigneur enfonce encore le clou. Pour ces deux aspects, Le seigneur de la guerre mérite assurément qu'on s'y attarde. Pour autant, je reste réservé sur plusieurs points. L'interprétation théâtrale, la musique envahissante et les transparences font du tort à cette œuvre qui veut s'affranchir des canons hollywoodiens habituels. Affranchissement qui, pour moi, se solde (toute considération de fidélité historique mise à part) par un échec car le scénario, courageux dans le fait de société qu'il évoque, retombe rapidement dans des travers discutables. On n'est pas loin du débat sur Les Chiens de paille. :mrgreen: En effet, la paysanne, Bronwyn, passe toute la première heure du film à se refuser à Chrysagon de la Cruex, avec une véhémence qui exclue toute ambiguïté. Ce dernier use continuellement de la supériorité de son rang pour placer la jeune femme dans des situations de soumission (dans la rivière ou dans la lande). Dans cette première partie, je ne trouve rien à redire : le propos est courageux, et Heston campe un chevalier aussi preux au combat qu'il est antipathique dans l'exercice de sa souveraineté. Mais à partir du moment où Chrysagon fait valoir le droit païen de cuissage sur la fraîche mariée, Bronwyn tombe FORCEMENT amoureuse de lui, en contradiction flagrante avec toutes les logiques psychologiques établies durant la première heure. Je trouve cette conception souterrainement machiste, car finalement comme chez Peckinpah, elle suggère que la prise de force de la femme, contre sa volonté, n'est finalement pas si terrible que ça, qu'elle en tirera au final du plaisir - Bronwyn succombant à un syndrome de Stockholm fort commode qui grippe de fait la dénonciation que font les scénaristes du droit de cuissage. Là encore, on passe donc bien d'une situation de viol à une situation sentimentale dans laquelle la vierge victime est rabaissée au rôle de faible esprit, consentante "découvrant les joies de l'amooouuuur". Par là, le scénario me paraît par conséquent retomber dans des travers très hollywoodiens qui injectent un romantisme déplacé vis-à-vis des enjeux. Et comme Heston est la big star, intouchable, son personnage ne peut payer de sa vie le crime qu'il a commis : pire, c'est le jeune marié, à qui il a brutalement ravi sa promise, qui périt et dont la mort (puisqu'il cherchait à assassiner la big star) doit être source de soulagement chez le spectateur. Là encore, je trouve le procédé limite détestable. La volonté de pénitence exprimée par Chrysagon à l'issue de toute cette mésaventure cache mal, pour moi, la confusion d'un propos qui prétend vigoureusement édifier et qui, sans doute sans s'en rendre compte, se montre finalement complaisant avec le crime et le criminel (d'ailleurs, le frérot Draco de la Cruex commençait à être pénible, à le critiquer tout le temps : Heston le zigouille).
Reste tout de même des intentions louables - je le répète, c'est un film très précieux dans le sérieux de sa reconstitution - et une efficace mise en scène, relevée par une très belle photo de Russell Metty.
ImageImageImage
O'Malley
Monteur
Messages : 4696
Inscription : 20 mai 03, 16:41

Re: Le Seigneur de la Guerre (Franklin J. Schaffner - 1965)

Message par O'Malley »

Sauf que Brownyn tombe amoureuse de Chrysagon non pour sa force, sa supériorité de male alpha (à l'instar d'un film de Peckinpah) ou son statut de seigneur mais au contraire par sa faiblesse, son besoin de repos non seulement du guerrier mais plus généralement de la vie guerrière... Elle tombe sous son charme justement car Chrysagon l'émeut. Et pour moi, le personnage de Chrysagon de la Crux est un être émotionnemment fragile sous ses dehors de brave, qui utilise la force et son rang pour faire valoir le droit de cuissage pour une femme qu'il désire mais dont il tombe lui aussi amoureux aussitôt car Brownyn symbolise son aspiration à "autre chose".
On est donc loin d'un propos machiste; c'est juste une position amorale. Et c'est comme ça que le film de Schaffner doit être appréhender, en laissant sa morale propre, son humanisme et aborder le sujet par le biais de la complexité d el'être humain et non en par le biais du jugement.
Un peu comme les Chiens de paille c'est vrai, en ce qui concerne l'approche du spectateur.
Le seigneur de la guerre est avant tout un grand film romantique et je le rapprocherai plus de La chair et le sang de Paul Verhoeven (dont la relation entre Martin et Agnès évolue semblablement, à se demander si les auteurs du film de Verhoeven se sont pas inspirés du film de Schaffner) et surtout Attache moi de Pedro Almodovar où d'une relation à priori impure,contestable naît le grand Amour; où comment le laid peut parfois engendrer le beau...
Avatar de l’utilisateur
Dave Bowman
Doublure lumière
Messages : 351
Inscription : 25 mars 11, 10:17
Localisation : TCM Cinéma et au-delà de l'infini

Re: Le Seigneur de la Guerre (Franklin J. Schaffner - 1965)

Message par Dave Bowman »

Nestor Almendros a écrit :On ne sait jamais, je retenterai le film un jour dans de meilleures conditions. Et qui sait...
Peut-être ce soir, vu que TCM le diffuse en VM - à cette occasion, notre rédacteur s'est fendu d'une analyse de ce film brutal et vraiment hors-normes.
Répondre