A travers le miroir (Ingmar Bergman - 1961)
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A travers le miroir (Ingmar Bergman - 1961)
Après William Lee, Jack Sullivan prend à son tour les rênes du cycle Bergman.
Aujourd'hui, un film sombre, douloureux mais magnifique (comme toujours) du maître suédois.
Miss Sullivan étant privée d'internet pour un certain moment, ne vous étonnez pas de la lenteur de ses réponses (qui viendront de toute manière, tant pis pour vous !).
A travers le miroir
Aujourd'hui, un film sombre, douloureux mais magnifique (comme toujours) du maître suédois.
Miss Sullivan étant privée d'internet pour un certain moment, ne vous étonnez pas de la lenteur de ses réponses (qui viendront de toute manière, tant pis pour vous !).
A travers le miroir
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Re: A travers le miroir - Ingmar Bergman
En allant sur le topic star ac', on évalue bien quelles sont ses priorités actuellement...Roy Neary a écrit :Miss Sullivan étant privée d'internet pour un certain moment, ne vous étonnez pas de la lenteur de ses réponses (qui viendront de toute manière, tant pis pour vous !).
A travers le miroir
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Ca, c'est ce qu'on appelle une chronique qui a de la classe.Des pansements dérisoires sur une jambe de bois spirituelle, un nouveau cercle magique de tracé.
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Les commentaires techniques parlent bien de compression défaillante par moments. Le reste (contrastes, définition, lumnosité) n'a pas été critiqué en mal. Je ne pense pas que les remarques soient si sévères que cela. Les captures de la chronique et tes images, cher commissaire, démontrent que l'image de cette édition Z2 France reste bien séduisante.
Pour ce qui est du film, j'ai toujours pensé qu'A travers le miroir constitue un film charnière entre deux époques bergmanienne. C'est particulièrement ce qui me plaît dans ce film. La photo de Nykvist emprunte encore un peu à celle de Fischer, les personnages ont une humanité "directe" non encore rendue "abstraite" par un hiératisme de la représentation. Pourtant, on sent le changement dans le traitement de la religion, l'apparition de "tunnels non dramatiques" au sens où la dramaturgie classique s'arrête pour faire place à des séquences de méditation propices à des expérimentations narratives et visuelles. Mais les personnages restent très proches des spectateurs et ne sont pas encore totalement le support distant de questionnements métaphysiques.
Bergman détestait A travers le miroir, peut-être aussi justement par cet aspect "batard". Décidément, ce cinéaste est terriblement injuste envers lui-même.
Pour ce qui est du film, j'ai toujours pensé qu'A travers le miroir constitue un film charnière entre deux époques bergmanienne. C'est particulièrement ce qui me plaît dans ce film. La photo de Nykvist emprunte encore un peu à celle de Fischer, les personnages ont une humanité "directe" non encore rendue "abstraite" par un hiératisme de la représentation. Pourtant, on sent le changement dans le traitement de la religion, l'apparition de "tunnels non dramatiques" au sens où la dramaturgie classique s'arrête pour faire place à des séquences de méditation propices à des expérimentations narratives et visuelles. Mais les personnages restent très proches des spectateurs et ne sont pas encore totalement le support distant de questionnements métaphysiques.
Bergman détestait A travers le miroir, peut-être aussi justement par cet aspect "batard". Décidément, ce cinéaste est terriblement injuste envers lui-même.
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Je plussoie abondamment !Roy Neary a écrit :... Mais les personnages restent très proches des spectateurs et ne sont pas encore totalement le support distant de questionnements métaphysiques.
Bergman détestait A travers le miroir, peut-être aussi justement par cet aspect "batard". Décidément, ce cinéaste est terriblement injuste envers lui-même.
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Belle analyse Jack pour un film superbe qui fut incontestablement mon film du mois d'août. Je me demande seulement si tu n'as pas trop poussé trop loin la recherche des symboles christiques et si tu n'es pas un peu dure avec la figure du père.
Je suis d'accord avec toi lorsque tu dis :
Je trouve dommage que tu n'évoques pas plus que tu ne développes la vision de Karin et son éventuelle signification, cette
Et, pour en finir avec mes petits désaccords, je ne suis pas tout à fait en phase avec toi concernant ton dernier paragraphe concernant le dialogue père/fils final. Au risque de m'être trompé ou d'être réducteur : pourquoi voir cette amorce de contact entre le père et le fils comme une imposture?
Cette souffrance de Karin ne peut-elle avoir transformé David et Minus? Ne peut-elle avoir été l'occasion d'une remise en question complète de la part de David. Je n'ai pas une tendance optimiste en général, mais j'ai plutôt vu dans cette scène un message d'espoir pour ces personnages qu'une imposture ou un quelconque repli derrière une pseudo réalité magique...
Sinon, je le répète : belle analyse.
Je suis d'accord avec toi lorsque tu dis :
C'est une assez belle description du père. David m'est plus apparu comme un faible, certes égoïste, manipulant la réalité pour nourrir un art, son don d'écriture auquel il ne crois plus, mais c'est un être en souffrance, plein de remords. Je ne suis pas certain que ses regrets soient artificiels, il est tout juste incapable de se corriger, il en souffre, mais c'est plus fort que lui...Il est fort possible que Bergman se livre à une autocritique avec ce portrait lamentable d’un homme qui n’est capable de regarder en face la réalité que dans la mesure où elle nourrit son art, avec quelque part le doute de n’être qu’un pauvre tricheur.
Je trouve dommage que tu n'évoques pas plus que tu ne développes la vision de Karin et son éventuelle signification, cette
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Et, pour en finir avec mes petits désaccords, je ne suis pas tout à fait en phase avec toi concernant ton dernier paragraphe concernant le dialogue père/fils final. Au risque de m'être trompé ou d'être réducteur : pourquoi voir cette amorce de contact entre le père et le fils comme une imposture?
Cette souffrance de Karin ne peut-elle avoir transformé David et Minus? Ne peut-elle avoir été l'occasion d'une remise en question complète de la part de David. Je n'ai pas une tendance optimiste en général, mais j'ai plutôt vu dans cette scène un message d'espoir pour ces personnages qu'une imposture ou un quelconque repli derrière une pseudo réalité magique...
Sinon, je le répète : belle analyse.
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Merci à toi gnome d'avoir pris la peine de me lire avec autant d'attention (ed, on se retrouvera ). Evidemment cette analyse, cette lecture du film n'est jamais que la mienne, et j'y projette des choses qui n'appartiennent qu'à moi, comme chacun le fait de son côté tant Bergman touche à l'intime, à l'enfoui. Pour moi le père est avant tout un beau parleur, plein de jolie principes verbeux mais pauvre de cœur et de réalisations tangibles.... ce qui ne veut pas dire qu'une autre personne (comme toi) n'y verra pas autre chose, il y a bien de la place pour d'autres ressentis! Je ne pense pas aller si loin que cela dans la recherche de symboles religieux, après tout la place de Dieu dans le monde et ses interactions avec l'homme sont au centre de cette fausse trilogie.
Quant à mon choix de ne pas remettre en perspective la vision de Karin avec le reste de la filmographie, il a deux raisons: 1) je n'avais pas encore vu Les communiants au moment où j'ai rédigé cette chronique oui bon hein ça va et 2) j'ai pris le parti de traiter chaque film pour lui-même, comme si j'en parlais à quelqu'un dont ce serait le premier Bergman et qui ne saurait pas à quoi s'attendre.
Pour ce qui est de l'avis technique, je fais avec ce que je vois sur mon matériel, et ce n'est certainement pas parce que je note de menus défauts (vraiment rares sur cette édition, il faut le dire) que j'en déconseille l'achat. J'aurais fait un comparatif si j'avais eu les trois éditions existantes, mais ce n'est pas le cas (je suis cependant open pour une donation ).
Quant à mon choix de ne pas remettre en perspective la vision de Karin avec le reste de la filmographie, il a deux raisons: 1) je n'avais pas encore vu Les communiants au moment où j'ai rédigé cette chronique oui bon hein ça va et 2) j'ai pris le parti de traiter chaque film pour lui-même, comme si j'en parlais à quelqu'un dont ce serait le premier Bergman et qui ne saurait pas à quoi s'attendre.
Pour ce qui est de l'avis technique, je fais avec ce que je vois sur mon matériel, et ce n'est certainement pas parce que je note de menus défauts (vraiment rares sur cette édition, il faut le dire) que j'en déconseille l'achat. J'aurais fait un comparatif si j'avais eu les trois éditions existantes, mais ce n'est pas le cas (je suis cependant open pour une donation ).
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