Belle analyse Jack pour un film superbe qui fut incontestablement mon film du mois d'août. Je me demande seulement si tu n'as pas trop poussé trop loin la recherche des symboles christiques et si tu n'es pas un peu dure avec la figure du père.
Je suis d'accord avec toi lorsque tu dis :
Il est fort possible que Bergman se livre à une autocritique avec ce portrait lamentable d’un homme qui n’est capable de regarder en face la réalité que dans la mesure où elle nourrit son art, avec quelque part le doute de n’être qu’un pauvre tricheur.
C'est une assez belle description du père. David m'est plus apparu comme un faible, certes égoïste, manipulant la réalité pour nourrir un art, son don d'écriture auquel il ne crois plus, mais c'est un être en souffrance, plein de remords. Je ne suis pas certain que ses regrets soient artificiels, il est tout juste incapable de se corriger, il en souffre, mais c'est plus fort que lui...
Je trouve dommage que tu n'évoques pas plus que tu ne développes la vision de Karin et son éventuelle signification, cette
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- araignée dont on reparle dans "Les communiants" et que l'on retrouve dans le générique de "Persona" par exemple( on n'est certes pas là pour écrire une thèse, mais c'était une occasion de développer un symbole récurrent chez Bergman).
Et, pour en finir avec mes petits désaccords, je ne suis pas tout à fait en phase avec toi concernant ton dernier paragraphe concernant le dialogue père/fils final. Au risque de m'être trompé ou d'être réducteur : pourquoi voir cette amorce de contact entre le père et le fils comme une imposture?
Cette souffrance de Karin ne peut-elle avoir transformé David et Minus? Ne peut-elle avoir été l'occasion d'une remise en question complète de la part de David. Je n'ai pas une tendance optimiste en général, mais j'ai plutôt vu dans cette scène un message d'espoir pour ces personnages qu'une imposture ou un quelconque repli derrière une pseudo réalité magique...
Sinon, je le répète : belle analyse.
