La Petite Sirène (1989)

L’idée d’adapter ce conte d’Andersen avait déjà été lancée à la fin des années 30 par Disney puis, à l’instar de La belle et la bête, laissé en plan et rangé aux archives. Le relatif échec artistique et publique de La belle au bois dormant a dissuadé un temps les studios de poursuivre dans l’adaptation de contes. Ce n’est qu’en 1985 que Ron Clements, réalisateur, avec d’autres, de Basil détective privé, décide à nouveau de se pencher sur le projet. Il convainc son partenaire, John Musker de le rejoindre. Clements et Musker ont tous les deux travaillé sur Taram et le chaudron magique avant de quitter le projet en cours de route et de réaliser dans leur coin, Basil Détective privé.
Au même moment les studios Disney subissent une restructuration. En 1984, Michael Eisner devient PDG de Walt Disney Company et nomme Jeffrey Katzenberg, directeur du département animation. Ce dernier donnera son accord pour la réalisation de la petite sirène, conforté par les succès relatifs de Basil et Oliver et compagnie. Pari réussi puisque le film est un des plus gros succès du studio, remportant près de 84 millions de $.
L’idée de génie des réalisateurs aura été de faire appel au duo Howard Ashman et Alan Menken, l’un écrivant les chansons l’autre composant la musique comme les frères Shermann dans les années 60. Ashman et Menken, ressortant du succès de la Petite boutiques des horreurs à Broadway appliqueront une recette issu de leur expérience et de leur connaissance de la comédie musicale sur La petite sirène et qui sera repris dans la plupart des grands dessins animés issues du studio dans les années 90. Du même coup Disney, en commençant un nouvel âge d’or, remet au goût du jour la comédie musicale, genre devenu moribond au cinéma. Le public répond présent, aussi bien les adultes, élevés au dessins animés grâce à la télévision, que les enfants. Le conte d’Andersen et la fin sont remaniés pour aboutir à un Happy end.
L’histoire, contrairement aux Disney précédents, se structure autour des chansons d’Ashmann et non l’inverse. Les moments clés, ainsi que la caractérisation des personnages sont ainsi traité le temps d’une chanson, celle-ci faisant passer en un minimum de temps le maximum d’informations. Ouverture théâtrale, héros ou héroïne révélant ses secrets et ses aspirations à la fin du premier tiers du film (Ashmann faisant référence au perso de Cid Charysse dans Brigadoon), morceaux entraînants interprétés par des second rôles censés remonté le moral du personnage principal etc…Sur ce schéma, Ashmann et Menken insufflent une touche de modernité bienvenu et original, de la musique traditionnel de marin (l’ouverture du film) au reggae (Under the sea) en passant par a parodie (Les poissons) ou encore des chansons plus traditionnel (Part of your world). Le score de Menken est soutenu par une riche orchestration, les mélodies sont efficaces et faciles à retenir.
Aujourd’hui le film reste encore très regardable et, même si on ressent parfois quelques faiblesses dans l’animation, il y a plusieurs morceaux de bravoure remarquables. L’efficacité du récit et l’attachement qu’on peut éprouver pour les persos principaux et secondaires participent au confort dans lequel nous installe le divertissement. Le crabe Sebastien, auquel Ashmann aura donné l’idée d’en faire un rasta est un des personnages les plus réussis, sa petite aventure dans les cuisines du chef français étant un moment hilarant. La sirène, Ariel, colle à l’esprit de son époque, les scénaristes décidant d’en faire une adolescente rebelle, curieuse « gentiment sexy » et donc résolument moderne ! Qui dit Disney réussi dit méchant réussi, ce qui est le cas ici avec Ursula, mi-pieuvre, mi femme tout en rondeur et décolleté imposant.
A noter que ce sera le dernier dessins animé Disney où le gouachage aura été fait à la main. La numérisation des calques et l’emploi de l’ordinateur supprimera cette opération dès le film suivant, rendant la réalisation des dessins animés beaucoup plus rapide.
Bernard et Bianca au Pays des Kangourous (1990)

Ce petit film de transition n’obtiendra pas un gros succès au Box office, dissuadant ainsi les producteurs de sortir des suites sur grand écran. Comme dit plus haut, c’est le premier dessin animé Disney à avoir été entièrement digitalisé. Les opérations de gouachages et de superpositions des calques (augmentant la richesse de détails dans la profondeur de champs) s’effectuent grâce à l’outil informatique. Pour cette suite, pas de surprises, les deux membres de SOS Société, l’hongroise Miss Bianca et l’américain Bernard ont pour mission d’aller en Australie sauver un petit garçon retenu par un méchant braconnier. Braconnier qui en a après un aigle géant et à sa progéniture. Petite histoire écolo racontée simplement et efficacement, les scénaristes se confortent sur la sympathie des personnages existants (avec résolution d’une histoire d’amour à la clé) et l’exotisme des paysages australiens.
Le film est entraînant, rythmé et l’animation atteint parfois une qualité exceptionnelle. L’aigle Marahute, animé par Glen Keane (responsable de la Bête dans « La belle et la bête », d’Ariel ou encore de Ratigan dans Basil détective privé) est, de ce point de vu, saisissant de réalisme. La séquence de vol vertigineuse au début du film (qui sera pompé par Cuaron dans son Harry potter) est un petit bijou d’animation. Pour ne rien gâcher, la musique de Bruce Broughton est une très grande réussite et enrobe idéalement le film d’un parfum d’aventure. Film mineur mais sympathique.
La Belle et la Bête (1991)

Après le succès de La petite sirène, les dirigeants, conscient que le succès du film avait été en grande partie dû au duo Ashmann/ Menken, réinvestissent sur ce duo gagnant. Comme sur la Petite sirène, les chansons et la musique auront une place prédominante et dynamiseront le récit. Les studios ont aussi l’envie de redonner ses lettres de noblesse aux films d’animation Disney et tentent de retrouver l’esprit des anciens classiques, comme Blanche neige et les sept nains. Avec la nouvelle génération d’animateur, le charme de ces anciens films n’est pas totalement retrouvé mais l’effort est là et le film est remarquable sur plus d’un point.
Walt Disney avait auparavant songé plusieurs fois à adapter le conte et plusieurs fois échouer à rendre intéressante une histoire faisant du sur-place dans sa deuxième partie (celle ou les deux personnages tombent amoureux). C’est encore grâce à Ashmann et à la place importante faite aux personnages secondaires que les scénaristes trouvent une voie satisfaisante à la manière de mener le récit. Les cinq premières minutes du film sont un modèle d’efficacité scénaristique, tout étant dit sur les personnages principaux et leur rapport entre eux grâce à la chanson « Belle ». Le film se révèle ensuite aussi habile dans la conduite de son histoire ; le rythme et l’intérêt ne faiblissent jamais. Le méchant « Gaston » est un personnage un peu plus complexe que d’habitude, au début playboy arrogant et dragueur se transformant vers la fin en meurtrier. Belle est également un personnage annonciateur du nouveau traitement des héroines disney, se révélant à la fois indépendante et intelligente. Les nombreux personnages secondaires, humains changés en objet suite à la malédiction, participent également à la réussite du film. Lumière et son air de Maurice Chevalier sur la chanson « Be our Guest » séquence hommage au numéro de danse à la Busby Berkeley, la théière doublé par Angela Lansbury qui pousse la chansonnette sur la célèbre chanson « Beauty and the beast » etc…
Le film sera projeté en copie de travail (certains passages n’étant ni colorié, ni nettoyé) au prestigieux festival du film de New-york. Il reçu à la suite de la projection un très bon accueil critique. Plus tard le film eut un énorme succès au box-office et sera nommé dans la catégorie du meilleur film au Oscars (une première pour un film d’animation Disney). Ashman et Menken reçurent une récompense pour la chanson « Beauty and the Beast ». Le film rapporta énormément (145 millions de dollars).
Le film sera dédié à Ashmann, qui meurt du sida avant la sortie du film. Menken poursuivra néanmoins encore quelques années chez Disney
Aladdin (1992)

Ron Clements et John Muskers reviennent à la réalisation. Hashman, qui décédera durant la réalisation et sera remplacé par Tim Rice, aura eu le temps de composer 6 chansons pour le film mais seules 3 seront retenus (Nuit d’arabie, Prince Ali et Friend like Me). Inventives et délirantes, deux d’entre elles seront interprétés par Robin Williams. Ce dernier se révèlera être le moteur du film, les animateurs s’inspirant de ces diverses improvisations lors des phases d’enregistrements pour donner vie au personnage du génie. A côté, les autres personnages paraissent en retrait, voir fades. Williams vole vraiment la vedette au couple Aladdin/ Jasmine. L’animateur Eric Goldberg, remarqué pour son travail à la télé, apportera sa touche personnelle au Génie, en en faisant un personnage à l’écart de la tradition disneyenne, plus proche d’un esprit à la Tex Avery. La musique de Menken évoque parfois quand à elle, certains DA Warner.
LA qualité d’animation monte encore d’un cran par rapport au film précédent et gagne en fluidité. L’emploi de la 3D est aussi plus importante mais reste bizarrement ce qui vieillit le plus mal (la séquence de montagne russe dans la caverne aux merveilles). A noter l’excellent travail de Dave Burgess pour l’animation du tapis.
A plus de 217 millions de dollars de recettes, le film bat tous les records même si son style est à l’opposé de celui de La Belle et la bête.
Le Roi Lion (1994)

Menken se retire le temps d’un film. C’est principalement Tim Rice, Elton John et Hans Zimmer qui s’occuperont de la musique. Le roi lion est le retour pour Disney à une histoire mettant en scène des animaux dans leur milieu naturel, ce qui n’était pas arrivé depuis Bambi.
C’est encore à l’heure actuelle le plus gros succès des studios d’animation de Disney (si on ne compte pas Finding Nemo) et au vu du film on comprend pourquoi. Thèmes universels et fédérateurs, scénario, animation et réalisation tutoyant la perfection, histoire aux inspirations shakespeariennes racontée efficacement, personnages drôles et/ou attachants, parfaitement exploités bien qu’assez nombreux mais tout est fait pour qu’on ne s’y perde jamais. Les studios atteignent avec ce film une sorte d’apogée de leur savoir faire. Leur recette fonctionne à plein rendement.
A la revoyure le film manque d’un certain charme qui le catapulterait parmi les chefs-d’œuvre. Juste très efficace.
Pocahontas, une Légende Indienne (1995)

Retour de Menken. Vu une seule fois à la sortie, je n’ai presque plus de souvenirs du film. Un sujet osé mais un traitement qui ne l’est pas. La rencontre entre John Smith et Pocahontas se transformant dans mon souvenir en une romance new age assez inintéressante et insipide.
Bonne musique de Menken (colors of the wind). Le film fait un score honorable mais décevant par rapport au sommet atteint par les trois films précédents. Disney entame une phase descendante…
Le Bossu de Notre-Dame (1996)

Hmm…Quand on revoit le film, on sent que tout le monde met le paquet, que ce soit Menken et son nouveau partenaire Schwartz issu de Broadway, ou les animateurs. C’est de loin le film le plus « adulte » de Disney de cette période. En témoigne le seul personnage du juge Frollo, bigot mais aussi attiré sexuellement par Esmelrada (voix de Demi Moore), une héroïne aux charmes les plus convaincant vu dans un Disney

Hercule (1997)

Clements et Musker reprennent du service et tentent une fois de plus de surfer sur ce qu’avait fait le succès d’Aladdin. Il me semble que beaucoup n’aiment pas le film…Il a pourtant quelques atouts. Un rythme trépidant, une approche originale des légendes grecques (fortement remaniés évidemment) notamment avec l’introduction d’un récit raconté en Gospel (très bonne musique de Menken encore une fois), un certain humour noir qui s’inspire de l’univers Burtonien et le personnage d’Hades qui, à l’instar du perso du Génie dans Aladdin, profite des improvisations de James Wood. C’est également le film où l’on peut voir Danny de Vito poussé la chansonnette en interprétant Philoctète, le satyre. L’héroïne, Mégane est sexy à souhait et Hercules est montré comme un parfait crétin. Les réalisateurs égratignent aussi quelque peu le mercantilisme selon disney. Résultat : l’histoire est assez inintéressante ! Personnellement le film me fait marrer. Mais, là encore, Disney ne sait pas très bien à qui s’adresser, loupe toutes ses cibles et se plante auprès du public.
Mulan (1998)

Les studios respirent un coup avec l’adaptation de cette vieille légende chinoise. Le résultat au Box office est honnête, l’histoire s’adressant idéalement à tout le monde. Film à revoir. Bonne musique de goldsmith.
Tarzan (1999)

A revoir. Phil Collins fait son entrée et les résultats au BO s’envolent. Pari réussi.
Fantasia 2000 (2000)
Roy Disney tente de marcher sur les traces de son oncle Walt. Le résultat est soigné mais malheureusement assez éloigné de la réussite et du charme de son prédécesseur.
Kuzco, l'Empereur Mégalo (2000)

Mark Dindal, ancien animateur Disney, débarque avec ce film plus proche là aussi des cartoons Warner que de l’esprit Disney. Film d’une débilité assumé, drôle et rythmé qui ne marchera pas des masses auprès du public. Dommage.
Atlantide : L'Empire Perdu (2001)

Quasiment auun souvenir. Mais ils ne sont pas très bons.
Lilo & Stitch (2002)

La dernière réussite des studios. Attachant, intelligent et drôle.
Chouette topic et belle défense de Max ici (et les images ont été remplacés par n'importe quoi

http://www.dvdclassik.com/~dvdclass/php ... light=lilo
La Planète au Trésor (2002)

Très très vague et mauvais souvenir.
Chouette topic de Nutella ici
http://www.dvdclassik.com/~dvdclass/php ... ure+planet
Frère des Ours (2003)

Pas vu
La Ferme se Rebelle (2004)

Retour d’un Menken en petite forme. Cadre nouveau pour un disney (celui du western) mais personnages et histoire sans surprises. L’animation 2D ferme tristement ses portes au sein du studio.
Sinon avec l'essor du marché vidéo, Disney a réalisé pas mal de suite (de peter pan 2 à pocahontas, le nouveau monde
