En 1967, Jerzy Skolimowski réalise son quatrième long métrage, Haut les mains, film jugé trop ouvertement anti-staliniste et censuré par le gouvernement polonais. Il quitte alors la Pologne et, après un court passage par la Belgique où il réalise Le Départ avec Jean-Pierre Léaud, s'installe en Angleterre où il signera ses films les plus célèbres. Après Deep End (1970) et avant Travail au noir (1982) et Le Succès à tout prix (1984), c'est là qu'il tourne en 1978 Le Cri du sorcier, film fantastique halluciné qui nous plonge, quelques années avant un David Lynch, dans les méandres d'un esprit torturé. Une oeuvre folle et envoûtante que Mission distribution nous propose de redécouvrir sur grand écran ce mercredi.

DANS LES SALLES

Robert Graves (Tim Curry), médecin psychiatre, est associé à un mystérieux patient, Crossley (Alan Bates), pour comptabiliser les points d’un match de cricket organisé pour occuper l’après-midi des pensionnaires d’un hôpital psychiatrique anglais. Laissant le soin à Graves d’officier, Crossley se lance dans l’évocation de son passé. De retour d’un séjour de 18 ans chez les Aborigènes australiens - où il découvrit la sorcellerie et tua ses deux enfants - il investit la maison, et la vie des Fielding, un couple anglais sans histoires (John Hurt et Susannah York). Menaçant ceux-ci d’user de son "Cri du Sorcier", censé tuer quiconque l’entend à la ronde, il prend possession de la demeure du couple, à la fois fasciné et répugné par cet homme au charisme et aux pouvoirs captivants... (lire la suite)