La Cité des dangers (Robert Aldrich - 1975)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
La Cité des dangers (Robert Aldrich - 1975)
Sublime découverte : c'est l'un des meilleurs films du génial Robert Aldrich, dans mon trio de tête perso en tout cas.
Le casting est étonnant, il y a Burt Reynolds en flic romantique amoureux d'une call-girl française jouée par Catherine Deneuve. Paul Winfield est son associé black. Il y a aussi Ben Johnson, Ernest Borgnine et même le jeune Robert Englund qui fait une apparition dans le rôle d'un bandit.
Une jeune fille est retrouvée morte sur la plage. Le père de celle-ci est bien déterminé à découvrir la vérité alors que les flics font mollement leur boulot, convaincus qu'il s'agit d'un suicide. Aldrich détourne toutes les conventions du film policier américain et signe un film très mélancolique, s'attardant sur la psychologie de ses personnages plutôt que sur l'intrigue. Un grand film malade d'une noirceur absolue qu'il faut absolument découvrir.
Le casting est étonnant, il y a Burt Reynolds en flic romantique amoureux d'une call-girl française jouée par Catherine Deneuve. Paul Winfield est son associé black. Il y a aussi Ben Johnson, Ernest Borgnine et même le jeune Robert Englund qui fait une apparition dans le rôle d'un bandit.
Une jeune fille est retrouvée morte sur la plage. Le père de celle-ci est bien déterminé à découvrir la vérité alors que les flics font mollement leur boulot, convaincus qu'il s'agit d'un suicide. Aldrich détourne toutes les conventions du film policier américain et signe un film très mélancolique, s'attardant sur la psychologie de ses personnages plutôt que sur l'intrigue. Un grand film malade d'une noirceur absolue qu'il faut absolument découvrir.
- Beule
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Je l'ai vu sur Canal, mais c'est très flou , ça date d'il y a au moins 10 ans. J'avoue que je garde surtout le souvenir d'un récit passablement alambiqué et de pas mal d'ennui à l'arrivée. Sans doute parce qu'à mes yeux la Deneuve, en tout cas à cet âge (Belle de jour est loin), n'est qu'un objet froid dépourvu de toute fascination... et que je suis assez allergique à Burt Reynolds... et que de toute façon je dois être le seul non fan inconditionnel d'Aldrich sur ce forum, particulièrement du Aldrich des années 70
A lire vos avis, il faudrait néanmoins que je puisse le revoir.
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La cité des dangers (Robert Aldrich - 1975)
Notre spécialiste és-Aldrich se penche aujourd'hui sur La cité des dangers, avec Burt Reynolds et Catherine Deneuve, polar étonnant du réalisateur d'En Quatrième Vitesse.
Vos avis sur le film, le DVD et la chronique sur ce topic !
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Cette critique passionnante émet des réserves sur ce film que je n'ai pas vu.
Toutefois, eu égard à l'admiration que j'ai pour Aldrich et à certains éléments qui attirent ma curiosité -la présence de Catherine Deneuve, même si je ne suis pas un inconditionnel de cette dernière-, je vais commander le dvd de ce film ainsi que celui de CHUT CHUT CHERE CHARLOTTE.
Toutefois, eu égard à l'admiration que j'ai pour Aldrich et à certains éléments qui attirent ma curiosité -la présence de Catherine Deneuve, même si je ne suis pas un inconditionnel de cette dernière-, je vais commander le dvd de ce film ainsi que celui de CHUT CHUT CHERE CHARLOTTE.
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blaisdell a écrit :Cette critique passionnante émet des réserves sur ce film que je n'ai pas vu.
Toutefois, eu égard à l'admiration que j'ai pour Aldrich et à certains éléments qui attirent ma curiosité -la présence de Catherine Deneuve, même si je ne suis pas un inconditionnel de cette dernière-, je vais commander le dvd de ce film ainsi que celui de CHUT CHUT CHERE CHARLOTTE.
Chut ! chut ! chère Charlotte est admirable, du Aldrich plein d'excès, baroque, bourré d'humour noir. En comparaison, cette Cité des dangers te paraîtra bien falot, même si le film vaut certainement le coup d'oeil
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
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Chronique bienvenue pour un film que je suis très curieux de découvrir. Deneuve y a l'air particulièrement belle. La liberté à l'oeuvre dans la "fin" de carrière d'Aldrich est passionnante et même si apparemment il faut avoir une indulgence de fan pour apprécier ce film-ci, je suis sûr que j'y trouverai mon compte.
Un cinéaste décidément bien représenté sur dvdclassik et ça fait plaisir (merci à Mr Lee !).
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« Vouloir le bonheur, c'est déjà un peu le bonheur. » (Roland Cassard)
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Dans ce film, c'est surtout Ben Johnson que j'ai trouvé particulièrement bouleversant. Pour moi, c'est l'un de ses meilleurs rôles.
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LA CITE DES DANGERS (HUSTLE) de Robert Aldrich
Constat amer d'une société déséquilibrée, où la balance pèse plus en faveur des corrompus et des criminels que pour les gens simples et droits. C'est un monde où "tout le monde racole", dans lequel un flic désabusé par ces boulversements de la société (développement du business du sexe, petite délinquance, etc...) regrette l'ancien temps (où les avocats ne portaient pas "des montres à 2000$") et rêve de s'évader en Europe, à Rome quittant une civilisation américaine qu'il a du mal à supporter (ce que deviennent ces soldats en est un exemple). A ce titre on croise pas mal d'éléments européens: beaucoup d'allusions à l'Italie, chanson d'Aznavour, extrait d'UN HOMME ET UNE FEMME, présence de Deneuve, etc...
AU milieu de tout ça Aldrich monte une intrigue policière qui n'est, en fait, pas le centre du film. Cela n'évite donc pas un ennui certain qui arrive assez vite.
Choix courageux de Burt Reynolds, film plus profond que la moyenne mais difficilement abordable, en tout cas pour moi.
Constat amer d'une société déséquilibrée, où la balance pèse plus en faveur des corrompus et des criminels que pour les gens simples et droits. C'est un monde où "tout le monde racole", dans lequel un flic désabusé par ces boulversements de la société (développement du business du sexe, petite délinquance, etc...) regrette l'ancien temps (où les avocats ne portaient pas "des montres à 2000$") et rêve de s'évader en Europe, à Rome quittant une civilisation américaine qu'il a du mal à supporter (ce que deviennent ces soldats en est un exemple). A ce titre on croise pas mal d'éléments européens: beaucoup d'allusions à l'Italie, chanson d'Aznavour, extrait d'UN HOMME ET UNE FEMME, présence de Deneuve, etc...
AU milieu de tout ça Aldrich monte une intrigue policière qui n'est, en fait, pas le centre du film. Cela n'évite donc pas un ennui certain qui arrive assez vite.
Choix courageux de Burt Reynolds, film plus profond que la moyenne mais difficilement abordable, en tout cas pour moi.
- Profondo Rosso
- Howard Hughes
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La Cité des Dangers de Robert Aldrich (1975)
Loin d'être le meilleur Aldrich, pa exempt de défauts (un rythme défaillant et une réalisation netttement moins nerveuse qu'à l'accoutumé, et une intrigue secondaire avec les exactions de l'avocat pas exploitée) pour un polar assez atypique. Dans une intrigue désanchantée dénuée d'action et de suspense, Aldrich nous dépeint un LA glauque, malsain, peuplé de pervers dégénéré en tout genre et corrompu où au détour de quelques scènes et dialogues sont dénoncés le désarroi et l'impuissance des petites gens, des anonyme et des sans grades face à l'injustice. Le père joué par Ben Johnson en est l'étendard totalement perdu et sans réponses à ses questions face à la mort de sa fille forcé de mener sa propre enquête maladroite dans les milieux porno (anticipant la trame du Hardcore de Schrader). Burt Reynolds (un de ses meilleurs rôle antihéroïque au possible) en flic désabusé ne croyant plus en la justice et à la vie sentimental chaotique est excellent menant son enquête mollement ce qui s'inscrit bien dans le ton du film. Quelques scories comme les scènes sentimental avec Deneuve (pas très crédible en prostituée de luxe) trop nombreuse et un peu longuette mais un final surprenant où Reynolds décide de rééquilibré à sa manière les atouts de chacuns et une dernière scène touchante rendent le film indispensable pour les amateurs d'Aldrich le tout s'inscrivant dans les thèmes largement parcourus (la lutte des classes, la violence) par ses films précédents.4,5/6
Loin d'être le meilleur Aldrich, pa exempt de défauts (un rythme défaillant et une réalisation netttement moins nerveuse qu'à l'accoutumé, et une intrigue secondaire avec les exactions de l'avocat pas exploitée) pour un polar assez atypique. Dans une intrigue désanchantée dénuée d'action et de suspense, Aldrich nous dépeint un LA glauque, malsain, peuplé de pervers dégénéré en tout genre et corrompu où au détour de quelques scènes et dialogues sont dénoncés le désarroi et l'impuissance des petites gens, des anonyme et des sans grades face à l'injustice. Le père joué par Ben Johnson en est l'étendard totalement perdu et sans réponses à ses questions face à la mort de sa fille forcé de mener sa propre enquête maladroite dans les milieux porno (anticipant la trame du Hardcore de Schrader). Burt Reynolds (un de ses meilleurs rôle antihéroïque au possible) en flic désabusé ne croyant plus en la justice et à la vie sentimental chaotique est excellent menant son enquête mollement ce qui s'inscrit bien dans le ton du film. Quelques scories comme les scènes sentimental avec Deneuve (pas très crédible en prostituée de luxe) trop nombreuse et un peu longuette mais un final surprenant où Reynolds décide de rééquilibré à sa manière les atouts de chacuns et une dernière scène touchante rendent le film indispensable pour les amateurs d'Aldrich le tout s'inscrivant dans les thèmes largement parcourus (la lutte des classes, la violence) par ses films précédents.4,5/6
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- Mogul
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Re: La cité des dangers (Robert Aldrich, 1975)
Je n'en attendais pas grand chose et finallement c'est une bonne surprise.
Ce n'est pas parfait, loin de là, mais le romantisme et l'anti-commercialité du film m'ont assez touché.
A quelques coups de feux et crissement de pneus près, Hustle n'a rien d'un film d'action, d'un thriller et même un film noir ! C'est en fait drame psychologique presque dépressif et désabusé mais qui heureusement ne tombe jamais dans le cynisme.
Les personnages sont en fait des êtres usées par la vie qui s'accrochent comme ils peuvent à un maigre espoir pour se maintenir en vie ( le père de famille traumatisé par la guerre de Corée qui voudrait croire que sa fille est morte assassinée, Burt Reynolds qui voudraient oublier que sa copine est une prostituée de luxe, le collègue de Reynolds qui aimerait croire à un métier intégre et honnête, Catherine Deneuve qui rêve de l'europe etc... ).
Ce coté désillusionné donne un coté très amer au film qui pousse le vice à déjouer les attentes du spectateur.
Non, il n'y a aucun complot politique derrière la mort de la jeune fille, oui les magouilles et les vrais assassinats continueront dans l'impunité, oui la justice continuera d'être à 2 vitesses ( celle pour ceux qui sont "quelqu'uns" et les autres ).
La dernière séquence bien que prévisible va jusqu'au bout de ce constat d'échec d'une certaine amérique : tout espoir est vain et il ne reste plus qu'à vivre avec les fantômes et les regrets ( Reynolds lui-même vit dans le passé en écoutant ses vieux tubes des années 30 et son cinéma désuet - la référence à Moby Dick est lourde de sens ).
La photo elle-même noie et broie régulièrement les protagonistes dans une obscurité et des tons en demi-teinte.
la sensibilité de Aldrich est clairement européene et il fait d'ailleurs une belle et émouvante référence à Un homme et une femme où les chabadabada de Francis Lai continue par dela le film de Lelouch pour accompagner quelques secondes encore Deneuve et Reynolds et leurs rêves de bonheur.
Robert Aldrich livre un beau film d'amour très mélancolique et touchant à la structure déconcertante et aux enjeux dramatiques volontairement destabilisants ( pour ne pas dire decevants ).
Après, ça ne fait pas oublier les lacunes de l'interprêtation qui manque parfois de conviction, d'une réalisation qui fleurte parfois avec le téléfilm de luxe ( surtout les parties "policières" ), d'une musique peu inspirée et d'une vision très réductrice de l'homoséxualité ( qui sont tous des assassins récidivistes ) mais le romantisme désabusé et le casting étonnant de Hustle mérite mieux que son oubli dans la carrière du cinéaste.
Ce n'est pas parfait, loin de là, mais le romantisme et l'anti-commercialité du film m'ont assez touché.
A quelques coups de feux et crissement de pneus près, Hustle n'a rien d'un film d'action, d'un thriller et même un film noir ! C'est en fait drame psychologique presque dépressif et désabusé mais qui heureusement ne tombe jamais dans le cynisme.
Les personnages sont en fait des êtres usées par la vie qui s'accrochent comme ils peuvent à un maigre espoir pour se maintenir en vie ( le père de famille traumatisé par la guerre de Corée qui voudrait croire que sa fille est morte assassinée, Burt Reynolds qui voudraient oublier que sa copine est une prostituée de luxe, le collègue de Reynolds qui aimerait croire à un métier intégre et honnête, Catherine Deneuve qui rêve de l'europe etc... ).
Ce coté désillusionné donne un coté très amer au film qui pousse le vice à déjouer les attentes du spectateur.
Non, il n'y a aucun complot politique derrière la mort de la jeune fille, oui les magouilles et les vrais assassinats continueront dans l'impunité, oui la justice continuera d'être à 2 vitesses ( celle pour ceux qui sont "quelqu'uns" et les autres ).
La dernière séquence bien que prévisible va jusqu'au bout de ce constat d'échec d'une certaine amérique : tout espoir est vain et il ne reste plus qu'à vivre avec les fantômes et les regrets ( Reynolds lui-même vit dans le passé en écoutant ses vieux tubes des années 30 et son cinéma désuet - la référence à Moby Dick est lourde de sens ).
La photo elle-même noie et broie régulièrement les protagonistes dans une obscurité et des tons en demi-teinte.
la sensibilité de Aldrich est clairement européene et il fait d'ailleurs une belle et émouvante référence à Un homme et une femme où les chabadabada de Francis Lai continue par dela le film de Lelouch pour accompagner quelques secondes encore Deneuve et Reynolds et leurs rêves de bonheur.
Robert Aldrich livre un beau film d'amour très mélancolique et touchant à la structure déconcertante et aux enjeux dramatiques volontairement destabilisants ( pour ne pas dire decevants ).
Après, ça ne fait pas oublier les lacunes de l'interprêtation qui manque parfois de conviction, d'une réalisation qui fleurte parfois avec le téléfilm de luxe ( surtout les parties "policières" ), d'une musique peu inspirée et d'une vision très réductrice de l'homoséxualité ( qui sont tous des assassins récidivistes ) mais le romantisme désabusé et le casting étonnant de Hustle mérite mieux que son oubli dans la carrière du cinéaste.
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"