L'évangile selon saint Matthieu (Pier Paolo Pasolini - 1964)

[vic]

Hello Roy
Quels films sauvent des vies ?

Salut AlexRow.

C'est un sujet complexe qui mérite de longs commentaires. Et je ne suis malheureusement pas dans les meilleures dispositions psychologiques pour en parler, et c'est un euphémisme. Mais c'est un thème intéressant que pas mal de gens ont du mal à appréhender, j'en ai fait l'expérience. Un autre jour, on en parlera.

PS : que ce sujet apparaisse sur ce topic en particulier (le film et la religion, la religion à travers le cinéma) a une certaine pertinence.

Ca serait un sujet très intéressant en effet.

Personnellement je ne crois pas qu'un film m'aie sauvé la vie (c'est plus la musique qui a rempli ce role) mais certains m'ont clairement aidé à surmonté des crises morales ou psychologiques.

[Truffaut Chocolat]

J.C. Lui-Même avait chroniqué ce chef-d'oeuvre: http://www.dvdclassik.com/Critiques/dvd_evangile.htm

Allez Louya.

[Max Schreck]

Il Vangelo secondo Matteo (L'Evangile selon St-Matthieu), Pépé Pasolini
Des visages, des figures. Pasolini refuse toute fabrication dramaturgique, il donne corps au texte, rien qu'au texte et on a ainsi l'impression comme jamais auparavant que la parole du Christ nous est donnée dans toute sa force. Les ellipses sont impitoyables, au risque parfois de faire décrocher le spectateur devant l'avalanche des paraboles. Mais comme cette vision est inédite, on reste fasciné et, malgré tout, sa voix et ses idées nous pénètrent.
L'inscription des personnages dans la Nature et la lumière est souvent fascinante. Le noir et blanc violemment contrasté de Tonino Delli Colli est magnifique, et même si on peut trouver que Pasolini en abuse un peu à force de répétitions, les musiques choisies (Bach, Mozart, gospel) créent de beaux moments, l'émotion parvenant même à naître lorsque le Christ arrive au bout de son chemin et entre dans la douleur.

[Barry Egan]

Enfin vu, et je n'ai pas pu m'empêcher de penser au "Procès de Jeanne d'Arc" de Bresson. C'est la même approche : costumes d'époque, décors nature, musique classique, reprise exacte des dialogues selon les minutes ou le texte originel, acteurs charismatiques. Heureusement, l'italien en soi est plus musical que le français, et la diction sans emphase a plus de charme chez Pasolini.

Après trois jours de visionnage "Jésus" avec "Marie Madeleine", "La dernière tentation du Christ" et "celui-là, qu'est-ce qui fonctionne le mieux cinématographiquement ? Le tourment de Scorsese avec ses montagnes russes émotionnelles, le naturalisme artificiel à la Malick de "Marie Madeleine" (où les reliefs sont niés) ou le naturalisme artificiel à la Pasolini (où les reliefs sont aplatis) ? Ma foi, les trois. Ce ne sont que des histoires.

PS : déçu de voir que le générique cite Anton Webern comme source de musique et au final, Pasolini n'utilise qu'un arrangement qu'il a fait de Bach. J'aurais aimé entendre la symphonie opus 21 sur la scène de la Cruci-fiction