Jericho a écrit :Je connaissais pas Jacques Brel en tant que comédien, et en effet dans L'Emmerdeur je l'ai trouvé excellent en Pignon.
Veber a semble-t-il voulu "corriger" ça en faisant son remake avec Richard Berry remplaçant Lino et... Patrick Timsit dans le rôle de Pignon.
Dans ses mémoires, il racontait qu'après la déconvenue critique et publique qu'il s'est mangée à la sortie de ce remake, il avait dit: "Aujourd’hui, je réalise qu’il y a certains cultes auxquels on ne peut pas toucher. Mais sur le coup, j’ai vraiment eu l’impression atroce d’avoir fait de la profanation de sépulture."
J'ai découvert hier Le dos au mur, son premier long metrage, c'est très réussi à ça confirme le talent de Molinaro pour le cinéma policier. La mécanique scénaristique est bien huilée, très dynamique, et trouve quelques respirations humoristique bienvenues (C'est une adaptation d'un Frederic Dard, qui a collaboré au scénario et aux dialogues). Le tout est bien mis en valeur par la mise en scène de Molinaro, qui s'offre quelques grands moments, notamment la scène qui ouvre le film et qui voit Gerard Oury s'infiltrer dans un appartement pour en extraire un cadavre, scène qui annonce un peu celle de l'assassinat de Verdier par Ancelin dans Un témoin dans la Ville. Gerard Oury est absolument remarquable dans le rôle principal. Une très bonne pioche
odelay a écrit :Heu... Mr Fox il n'y aurait pas une confusion (assez courante d'ailleurs)? sinon on peut se demander ce que vient faire ce.lien dans ce topic....
Père Jules a écrit :Beaucoup d'enthousiasme en revanche pour La chasse à l'homme. Avec son casting quatre étoiles (Claude Rich, Jean-Claude Brialy, Jean-Paul Belmondo, Bernard Blier, Michel Serrault, Catherine Deneuve, Françoise Dorléac, Mireille Darc, Micheline Presles, Francis Blanche, Marie Dubois, Marie Laforêt... rien que ça), ses dialogues et son scénario excessivement savoureux signés Audiard, le film emporte largement le morceau. C'est caustique, drôle, élégant, jamais ennuyeux (malgré une petite baisse de régime une fois en Grèce). On est à mille lieues du truc tout moisi cité en page précédente. Très agréable découverte.
Même avis que mon Père ; la première partie est souvent réjouissante, car ça rappelle aussi les films à sketches qui sortaient à l'époque. J'adore le court passage avec Belmondo et sa voiture à capote .
C'est vrai aussi que la deuxième partie, en Grèce, est plus faible, du fait que c'est une seule histoire, mais ça reste très sympa. Et puis quel casting !
Une femme la quarantaine hésite entre le personnage de journaliste-écrivain-aventurier à la Hemingway que s'est créé Marielle au téléphone et ce dernier en chair et en os, simple petit journaliste radiophonique, sans évidemment savoir qu'il s'agit de la même personne. Des petits quiproquos s'ensuivent qui auraient pu effectivement donner lieu à une très bonne comédie ; le résultat se révèle néanmoins très peu excitant.
Une comédie romantique douce-amère finalement assez décevante malgré le couple Annie Giradot/Jean-Pierre Marielle pour lesquels en revanche il n'y a pas grand chose à redire. Sans eux, d'insignifiant, le film aurait surement été assez mauvais. Un Francis Veber en petite forme et un Molinaro qui a un peu perdu le sens du timing, ne se souvenant plus que les plaisanteries les plus courtes étaient souvent les meilleures : certaines séquences comme celle avec Michel Blanc en policier en sont un bon exemple. Mais des seconds rôles sympathiques (Jacques françois ou alors le voisin noir ponctuant presque toutes ses phrases par 'donc', 'néanmoins' ou 'par conséquent') dans un ensemble pas trop désagréable même si languissant et en fin de compte pas très drôle.
Tout comme Rick Blaine, je n'ai pas revu le film depuis pas mal de temps mais mon ressenti fut à l'inverse très enthousiaste. C'est justement ce faux rythme et ce ton léger qui m'a plu et qui distingue le film des autres comédies (cavalantes) écrites ou mises en scène par Veber (Le Jouet mis à part). On sent qu'après le tournage difficile de La Cage aux folles, Molinaro avait besoin de cette parenthèse, d'un film où seuls comptent les émotions et l'alchimie entre les comédiens (un peu comme plus tard L'Amour en douce).
C'est drôle de constater à quel point le film s'éloigne (contrairement à ce que son titre imbécile sous-entend) à la fois des comédies navrantes de l'époque mais aussi des "nouvelles" comédies type Les Bronzés (qui cartonnaient à l'époque) où le maitre mot est le rythme.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
Kevin95 a écrit :Tout comme Rick Blaine, je n'ai pas revu le film depuis pas mal de temps mais mon ressenti fut à l'inverse très enthousiaste. C'est justement ce faux rythme et ce ton léger qui m'a plu et qui distingue le film des autres comédies (cavalantes) écrites ou mises en scène par Veber (Le Jouet mis à part). On sent qu'après le tournage difficile de La Cage aux folles, Molinaro avait besoin de cette parenthèse, d'un film où seuls comptent les émotions et l'alchimie entre les comédiens (un peu comme plus tard L'Amour en douce).
C'est drôle de constater à quel point le film s'éloigne (contrairement à ce que son titre imbécile sous-entend) à la fois des comédies navrantes de l'époque mais aussi des "nouvelles" comédies type Les Bronzés (qui cartonnaient à l'époque) où le maitre mot est le rythme.
Tout ceci n'est pas faux mais n'empêche que le résultat n'a rien de vraiment enthousiasmant à la revoyure. Le film n'est guère plus émouvant que drôle : il a le cul entre deux chaises sans savoir se décider.
C'est moins les gags que les personnages qui me restent en tête (par exemple l’irrésistible voisin de Marielle). C'est une question de point de vue mais au contraire j'ai trouvé le film suffisamment émouvant pour être triste de quitter ce petit monde au bout d'une heure et demi.
Bon, ce n'est pas du Claude Sautet mais Édouard Molinaro sait rendre terriblement attachant ses personnages même quand à priori ils ont tous les attributs du casse-pieds. J'ai récemment découvert Le Téléphone rose et c'est aussi le cas, on est presque frustré que le film ne dure pas plus longtemps ou que le réalisateur ne fasse pas comme Yves Robert un diptyque tant on (je ?) aimerait en savoir plus ou tout simplement rester encore un bout de temps avec eux (et pourtant Pierre Mondy dans ledit film est un véritable boulet).
Ceci dit, c'est peut être mon attachement coupable au paysage français des 70's qui m'aveugle.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
Kevin95 a écrit :Molinaro avait besoin de cette parenthèse, d'un film où seuls comptent les émotions et l'alchimie entre les comédiens (un peu comme plus tard L'Amour en douce).
Je trouve que cela fonctionne beaucoup mieux dans l'Amour en Douce, qui est un très beau film. C'est un film qui me semble plus équilibré et donc plus touchant.
Kevin95 a écrit :Molinaro avait besoin de cette parenthèse, d'un film où seuls comptent les émotions et l'alchimie entre les comédiens (un peu comme plus tard L'Amour en douce).
Je trouve que cela fonctionne beaucoup mieux dans l'Amour en Douce, qui est un très beau film. C'est un film qui me semble plus équilibré et donc plus touchant.
Ah oui, le dosage est bien plus réussi je trouve aussi.
Kevin95 a écrit :C'est moins les gags que les personnages qui me restent en tête (par exemple l’irrésistible voisin de Marielle). C'est une question de point de vue mais au contraire j'ai trouvé le film suffisamment émouvant pour être triste de quitter ce petit monde au bout d'une heure et demi.
Bon, ce n'est pas du Claude Sautet mais Édouard Molinaro sait rendre terriblement attachant ses personnages même quand à priori ils ont tous les attributs du casse-pieds. J'ai récemment découvert Le Téléphone rose et c'est aussi le cas, on est presque frustré que le film ne dure pas plus longtemps ou que le réalisateur ne fasse pas comme Yves Robert un diptyque tant on (je ?) aimerait en savoir plus ou tout simplement rester encore un bout de temps avec eux (et pourtant Pierre Mondy dans ledit film est un véritable boulet).
Ceci dit, c'est peut être mon attachement coupable au paysage français des 70's qui m'aveugle.
Je souscris à tout ça et j'ajoute que j'ai adoré l'amour en douce, découvert l'année dernière.