Lenny (Bob Fosse - 1974)

[Frank Bannister]

J'aurais bien aimé avoir vos avis sur ce film qui, si je ne me trompe pas, à plutot bonne réputation.

[Rockatansky]

Pour ma part j'ai trouvé que c'était un excellent film, un super Dustin Hoffman, un personnage haut en couleurs, un biopic très réussie allant de moment de comédie en moment de drame. A voir très certainement.

[Federico]

Très très grand film et peut-être la plus formidable interprétation de Dustin Hoffman. Valerie Perrine qui joue sa compagne est également très émouvante, loin de la simple image de bimbo décérébrée qu'on garde d'elle à cause des Superman.
Impossible de ne pas repenser à ce modèle en voyant l'excellent Man on the moon de Forman...
J'oubliai : photo aux petits oignons d'un autre grand Bruce : Surtees.

Did you bla the bla ?

[Lord Henry]

Et puis voilà un prix d'interprétation féminine du festival de Cannes qui change des habitudes:

[Jeremy Fox]

Je ne connaissais pas le personnage (sorte de Coluche américain en beaucoup plus incisif et provocateur) et j'avoue que j'avais un peu peur d'un film ennuyeux sur un type faisant des sketchs pas drôles... Quelle erreur que je me félicite d'avoir réparée ce soir.

Un biopic intense comme on aimerait en voir plus souvent ; un film à la construction brillante, à la mise en scène virtuose mais jamais m'as-tu-vu, doté d'une interprétation phénoménale de Dustin Hoffman qui trouve sans doute là son plus beau rôle (à noter que je n'ai jamais été particulièrement fan de l'acteur), sans oublier une bouleversante Valerie Perrine dans le rôle de sa compagne.

C'est d'une vitalité formidable mais c'est surtout et avant tout un brûlot salutaire contre toutes les hypocrisies, une œuvre d'une remarquable portée sociale, d'autant plus indispensable en ces périodes de montées des extrêmes. Je voudrais encore dire un mot du splendide noir et blanc de Bruce Surtees, de ce montage fabuleux ou encore de ces idées de mises en scène tout simplement géniales comme ce long plan fixe assez éloigné sur la dernière intervention sur scène de ce génie de la provocation complètement imbibé d'alcool et de drogue. Mais n'oublions surtout pas ce qui constitue l'ossature du film, la drôlerie et le culot des sketchs de ce brillant comique. Un homme qui méritait qu'on lui consacre un tel film. Magnifique !

Ne me reste plus qu'à trouver Star 80 pour parfaire ma connaissance de l’œuvre de Bob Fosse en tant que réalisateur.

[Kevin95]

Ne me reste plus qu'à trouver Star 80 pour parfaire ma connaissance de l’œuvre de Bob Fosse en tant que réalisateur.

Dire que je l'ai bêtement raté lors de sa diffusion à la Cinémathèque.

[Alexandre Angel]

Retour à Bob Fosse, encore et toujours.
Si je mets de côté Sweet Charity, film pas abouti, ce qu'il y a de daté dans les 4 beaux films suivants, c'est notamment le rapport au sexe, obsessionnel et un peu épate-bourgeois. Fosse, lui-même, n'était pas dupe des clichés dont il faisait feu. N'entend-t-on pas dans All That Jazz, la fille du chorégraphe dire insolemment à son père: "Tes scènes de lesbiennes, je les trouve chiantes comme la fumée" (je cite de mémoire) ?
De fait, je trouve la séquence de saphisme, sous l'œil torve de son initiateur, assez chiante dans Lenny.
Je crois que le défaut de Bob Fosse, cinéaste dont il faut claironner l'importance, résidait dans cette façon de vouloir coûte que coûte faire moderne.
Star 80, c'est encore autre chose car le sexe y fait figure de contexte principal, de toile de fond.
Je voudrais le revoir dans une bonne édition.

[O'Malley]

Mode Gala

Il était lui-même peut-être un peu obsédé sexuel ou du moins coureur de jupons Bob Fosse, dans la vie non?

[Alexandre Angel]

Il était lui-même peut-être un peu obsédé sexuel ou du moins coureur de jupons Bob Fosse, dans la vie non?

Bien évidemment: il devait même être sacrément frénétique dans ce domaine et le sexe est omniprésent "on stage" comme en coulisse dans Cabaret, Lenny, All That Jazz et Star 80. Mais c'est remarquable comme il auto-psychanalyse tout cela dans All That Jazz, tout en passant cette auto-psychanalyse au crible de l'autodérision (genre "ma vision du sexe, tout de même, que de clichetons!!") : ce qui est très habile et suprêmement narcissique.

[Jeremy Fox]

Test du Bluray par Jean-Marc Oudry.

[odelay]

Un film que j'aime beaucoup. Content de voir que le travail est de qualité.

[Alexandre Angel]

Dans le compte-rendu technique de Jean-Marc Oudry, je me suis amusé du badin "'quelques sympathiques clichés de Valerie Perrine en tenue légère détournent l'attention". Je le crois sur parole !! Sinon techniquement parlant toujours, Lenny faisait partie de ce contingent de dvd MGM préhistoriques (genre Elmer Gantry ou The Manchurian Candidate) qui étaient non-anamorphiques. Rien que pour cela, la sortie de ce coffret fait événement. Un effort éditorial est requis pour Sweet Charity (scope actuellement zoomé pour occuper du 16:9 chez Universal) et le pauvre Cabaret surtout, qui n'officie pas encore sur un support qui lui soit digne. Et Star 80 ?

[Rockatansky]

J'hésitais sur le rachat de ce film que j'adore, le test m'a fait passer le cap

[Nestor Almendros]

et le pauvre Cabaret surtout, qui n'officie pas encore sur un support qui lui soit digne.

dispo en Blu-ray américain Warner, zone free et stf testé ici

[Alexandre Angel]

Ah oui, effectivement..