Yojimbo & Sanjuro (Akira Kurosawa - 1961 ; 1962)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
- Jeremy Fox
- Shérif adjoint
- Messages : 99641
- Inscription : 12 avr. 03, 22:22
- Localisation : Contrebandier à Moonfleet
-
- Régisseur
- Messages : 3127
- Inscription : 29 sept. 04, 22:18
- Localisation : West of Zanzibar
Re: Yojimbo & Sanjuro (Akira Kurosawa - 1961 ; 1962)
Yojimbo n'ai pas pour moi un sommet de l'oeuvre de Kurosawa.
A sa revoyure hier soir, j'y retrouve le sentiment mitigé lors de sa découverte il y a bien 25 ans...
Bien sur, on s'ecrit "Kurosawa invente le western spaghetti": heros errant sans nom et sans passé, voire sans scrupule, galerie de trognes et personnages caricaturaux, monde cynique gangrené par l'appat du gain, mise en scene au cordeau avec scope magnifique, musique en rajoutant dans le coté dérisoire de l'ensemble, plans chocs (le chien et la main),...
Le probleme vient je pense d'un scenario trop repetitif, sans reel suspense, ...
On sait comment tout cela vas se terminer.
La maitrise de Kurosawa est bien sur dans chaque plan. Il construit son film autour d'un nombre tres limité de decors réduits a des concepts : la rue d'abord, vide et morte, symbole du néant où le bourg c'est enlisé, taverne ensuite, lieu ou on voit tout au travers des panneaux coulissants, véritable salle de control du film.
Les séquences d'intérieur sont les plus impressionnantes par l'utilisation du scope
Les scènes de nuits sont aussi très réussies : que ce soit la poursuite des deux tueurs, la viree a la maison du mari déchu ou la scène au cimetière.
D'ailleurs on retrouve par moment, le gout de kurosawa pour l'expressionnisme ( qui transparait dans l'idiot ou dans Dodes kaden. Le plan du "heros" spectral debout dans le tonneau/cercueil semble aussi un décalque d'un estampe du Hokusai.
Coté interprétation, ca cabotine un peu tout de meme.
Le personnage du jeune frere a l'allure de sanglier, avec son visage rond de brute et sa levre retrousee est un des plus savoureux.
Donc plein de bonnes choses, un film a voir, mais pas un éblouissement, dumoins pour moi. Je lui prefere Sanjuro, non pas que l'histoire soit mieux contruite mais le film releve moins d'un dispositif et est il me semble plus beau plastiquement.
Le commentaire de C.Tesson met en évidence la parabole du film // a la fin de l'ère edo (tres intéressant) et situe les deux films dans la continuité de la critique de la société japonaise menée par Kurosawa au debut 1960. Par contre, le montage dd l'interview n'est pas fameux. Beaucoup de répétition. C'est un peu brouillon.... j'ai pas tenu jusqu'au bout.
A sa revoyure hier soir, j'y retrouve le sentiment mitigé lors de sa découverte il y a bien 25 ans...
Bien sur, on s'ecrit "Kurosawa invente le western spaghetti": heros errant sans nom et sans passé, voire sans scrupule, galerie de trognes et personnages caricaturaux, monde cynique gangrené par l'appat du gain, mise en scene au cordeau avec scope magnifique, musique en rajoutant dans le coté dérisoire de l'ensemble, plans chocs (le chien et la main),...
Le probleme vient je pense d'un scenario trop repetitif, sans reel suspense, ...
On sait comment tout cela vas se terminer.
La maitrise de Kurosawa est bien sur dans chaque plan. Il construit son film autour d'un nombre tres limité de decors réduits a des concepts : la rue d'abord, vide et morte, symbole du néant où le bourg c'est enlisé, taverne ensuite, lieu ou on voit tout au travers des panneaux coulissants, véritable salle de control du film.
Les séquences d'intérieur sont les plus impressionnantes par l'utilisation du scope
Les scènes de nuits sont aussi très réussies : que ce soit la poursuite des deux tueurs, la viree a la maison du mari déchu ou la scène au cimetière.
D'ailleurs on retrouve par moment, le gout de kurosawa pour l'expressionnisme ( qui transparait dans l'idiot ou dans Dodes kaden. Le plan du "heros" spectral debout dans le tonneau/cercueil semble aussi un décalque d'un estampe du Hokusai.
Coté interprétation, ca cabotine un peu tout de meme.
Le personnage du jeune frere a l'allure de sanglier, avec son visage rond de brute et sa levre retrousee est un des plus savoureux.
Donc plein de bonnes choses, un film a voir, mais pas un éblouissement, dumoins pour moi. Je lui prefere Sanjuro, non pas que l'histoire soit mieux contruite mais le film releve moins d'un dispositif et est il me semble plus beau plastiquement.
Le commentaire de C.Tesson met en évidence la parabole du film // a la fin de l'ère edo (tres intéressant) et situe les deux films dans la continuité de la critique de la société japonaise menée par Kurosawa au debut 1960. Par contre, le montage dd l'interview n'est pas fameux. Beaucoup de répétition. C'est un peu brouillon.... j'ai pas tenu jusqu'au bout.