Mission: Impossible - Dead et Final Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2025)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Répondre
Avatar de l’utilisateur
Demi-Lune
Bronco Boulet
Messages : 15308
Inscription : 20 août 09, 16:50
Localisation : Retraité de DvdClassik.

Mission: Impossible - Dead et Final Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2025)

Message par Demi-Lune »

Image

Allez je me dévoue, car il y a quelque chose d'attristant à voir tout se diluer dans des topics inadéquats.

En quelques mots : Cruise exploite à fond la signature élégante mais impersonnelle de son pantin McQuarrie, lequel aura donc bientôt signé la moitié de la saga à lui tout seul alors qu'elle se voulait originellement versatile, en renouvellement permanent. Prenons juste un moment pour songer qu'en plus de ceux qui ont effectivement réalisé un épisode, furent dans le passé attachés en phase de pré-production des cinéastes comme Sydney Pollack, Oliver Stone, David Fincher ou encore Joe Carnahan... et je ne parle même pas de fantasmes persos de voir un Mission: impossible de McTiernan, Michael Mann (il l'aura fait, quelque part, avec Blackhat) ou Johnnie To. Franchement, il y avait tellement mieux à faire que de cadenasser ainsi cette franchise, le basculement à partir de Rogue Nation est un renoncement dont j'aimerais bien connaître un jour tous les dessous de table (Cruise a des dossiers sur McQuarrie pour l'inféoder à ce point ? Le mec est Scientologue lui aussi ?). Enfin bref, fin de la parenthèse.

Grâce à son boy, l'acteur a donc les coudées larges pour continuer d'écrire sa légende au travers d'épisodes chaque fois un peu plus fonctionnels que ceux qui les précèdent, et qui paraissent écrits à la va-vite sur un coin de table pour combler les interstices des cascades high-concept de la star, autour desquelles tout le marketing va broder. Difficile de ne pas trouver, sur ce Dead Reckoning plus que jamais, un goût d'usine à ce qu'est devenue la franchise Mission: impossible : la sérialisation des épisodes de McQuarrie, façon Bond de Craig, empèsent en effet le processus créatif en cherchant à développer une espèce de mythologie et de solennité dont l'intérêt n'aura pas toujours été démontré après trois films (je peine à être convaincu par les rouages de la relation Hunt/Faust pour humaniser ce premier, et ce n'est pas avec ce nouvel épisode et le sort réservé à certains personnages que le constat sera invalidé). Ceux que la mythologie à la Dan Brown de Fallout avaient laissé perplexes seront vraisemblablement aux anges face à cette ambiance millénariste où le MacGuffin est littéralement une croix chrétienne que seul l’Élu pourra assembler et utiliser pour vaincre le Mal, une IA abstraite en forme de trou noir (et qui fait chaque fois le même petit grésillement sonore se voulant inquiétant). De quoi donner du biscuit aux tenants de la lecture scientologue des Mission: impossible...

Si les enjeux du film peinent à convaincre, Cruise n'a en revanche pas son pareil pour se démener et s'imposer consciemment ou inconsciemment comme l'ultime rempart contre la déréalisation numérique du cinéma hollywoodien. Et de ce point de vue, force est de constater qu'il reste le meilleur, malgré quelques inserts en CGI encore une fois superflus (la leçon du saut en parachute au-dessus de Paris dans Fallout, prouesse gâchée par des incrustations de nuages qui font douter de la concrétude de la cascade, n'aura donc pas été retenue). On sent que le mec est littéralement porté et nourri par une conception du cinéma d'antan (le film évoquant ça et là des films comme L'or se barre ou Bons baisers de Russie, mais chaque fois avec de réjouissantes trouvailles à l'intérieur des séquences d'action qui permettent de se détacher des modèles), et que derrière son obsession égotique et parasite de faire de Hunt un personnage omniscient et invulnérable, se noue aussi un rapport profondément nostalgique et schizophrène à une certaine manière cinématographique, où le public en avait pour son argent avec des set-pieces mémorables où tout était filmé en dur, où l'on tremblait pour les personnages pris dans ces séquences. Et c'est schizophrène parce que Cruise semble constamment rechercher cet héritage tout en éliminant dans le même temps toutes les possibilités d'implication du spectateur pour le personnage qu'il joue, présenté comme infatigable, presque robotique. Heureusement, face à un Cruise plus empêtré que jamais dans son dilemme, Dead Reckoning trouve en la petite nouvelle Hayley Atwell (<3) un vent de fraîcheur qui apporte beaucoup de piquant. Sans elle c'est simple, la mécanique, qui menace déjà de tourner à vide, apparaîtrait rabâchée. Mais son duo avec Cruise fonctionne, grâce à leur alchimie on vibre dans l'enceinte d'un aéroport, dans l'habitacle d'une Coccinelle ou dans les compartiments de l'Orient-Express. Et l'on en vient à espérer une nouvelle dynamique pérenne pour la saga. A suivre.
Dernière modification par Demi-Lune le 21 mai 25, 15:20, modifié 2 fois.
Avatar de l’utilisateur
tchi-tcha
Producteur Exécutif
Messages : 7043
Inscription : 19 oct. 21, 01:46
Localisation : plus ou moins présent

Re: Mission: Impossible - Dead Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2024)

Message par tchi-tcha »

[gif de la fille qui passe le balai]

Résumé (grosso modo) :
Tom Cruise lutte contre l'intelligence artificielle et le tout CGI pour sauver Hollywood à lui seul.
ImageMission : Impossible - Dead Reckoning Part One (C. McQuarrie, 2023)
Dunn a écrit : 9 juil. 23, 20:12 Mission: impossible dead reckoning partie 1:8,5/10
C'est quoi mission : impossible ?
C'est l'assurance d'avoir un film d'espionnage avec un scénario plutôt intelligent, des scènes d'action dantesques quasiment tourné en réel sans parler des cascades, des acteurs et actrices bien dirigés, de l'humour fin et au service de la situation, et un rythme suffisament soutenu pour que l'on ne s'ennuit pas. Mission accompli ?
Vivement la deuxième partie.
Coxwell a écrit : 11 juil. 23, 09:58 Mission Impossible - Dead reckoning Partie 1 - 6/10
tchi-tcha a écrit : 12 juil. 23, 03:41 Deux conceptions différentes du blockbuster d'aujourd'hui par deux artisans (Mangold et McQuarrie) travaillant sous les contraintes de leurs commanditaires. Mettez respectivement Harrison Ford et Tom Cruise face à leur Némésis sur un train en marche, vous obtiendrez deux résultats radicalement différents à l'arrivée :

Indiana Jones et le Cadran de la Destinée (James Mangold) 4,5/10
(bla bla bla)

Mission : Impossible - Dead Reckoning Partie 1 (Christopher McQuarrie) 6/10
Nouvel autoportrait de Tom Cruise, à la fois du comédien (qui résiste au numérique en effectuant ses folles cascades "en dur" de la même façon que son agent secret affronte une intelligence artificielle) et du scientologue parvenu au niveau suprême, ici plus messianique que jamais. Les enjeux sont graves : rien moins que sauver l'industrie du cinéma. S'il est effectivement le représentant ultime d'une certaine idée de la star hollywoodienne aux exigences entièrement tournées vers le service et le respect de son public, il y a un dommage collatéral : cette gravité écrase la mise en scène de McQuarrie. Toute au service de son producteur-star, celle-ci ne respire plus librement que dans le mouvement ou dans des espaces clos (l'aéroport, le train fou, une chouette baston à Venise). Le poids de la mission fixée par Tom Cruise fait qu'on a (définitivement ?) perdu l'aspect ludique de la série. Aussi tonitruante soit-elle, la musique ne parvient pas à cacher qu'on a déjà vu tout ça auparavant, qu'on a déjà vu toutes ces poursuites et ces sauts en parachute ailleurs. Même la fameuse cascade la plus dangereuse de toute la carrière de la star (dixit la promo) est en demi-teinte, à la fois filmée sans génie et maladroitement greffée à l'histoire. Donc pas d'effet "waouh" sur moi pour cet épisode qui manque un poil d'air à mon goût.
Mais tout plombé par sa gravité qu'il soit (les 2h43, on les sent passer), on ne pourra pas nier que seul Tom Cruise a l'ambition, la liberté et les moyens de nous offrir un tel spectacle à l'heure actuelle. Lorsqu'il veut bien oublier deux secondes qu'il est le messie, lorsqu'il se met à courir pour le plaisir de courir, c'est généreux, ça fonctionne, et ça retrouve au passage son humour. Un autre point positif : même si l'aventure est annoncée en deux parties, il ne s'agit pas pour autant d'un demi-film. La première partie de la mission est complétée, le grand méchant s'échappe comme dans nombre de James Bond avant lui mais sans nous laisser sur notre faim. Casting féminin au top, par contre qu'est-ce qu'il a pris un coup de vieux Simon Pegg, j'ai presque cru à un caméo de Clint Eastwood :shock:
Boubakar a écrit : 12 juil. 23, 19:53 Mission : Impossible - Dead Reckoning Partie 1 : 7,5/10
nobody smith a écrit : 12 juil. 23, 22:00 Mission Impossible : Dead Reckoning Partie 1 7.5/10
Mosin-Nagant a écrit : 14 juil. 23, 00:16 Mission: Impossible - Dead Reckoning (Part One) : 7/10

Image
Sigur-Cinéma a écrit : 14 juil. 23, 18:34 Mission Impossible : Dead reckoning Part 1 (McQuarrie) : 4/10
Wile E. a écrit : 15 juil. 23, 01:42 Mission : Impossible - Dead Reckoning Part 1 / Christopher McQuarrie _ 6
Spongebob a écrit : 15 juil. 23, 10:38 Mission Impossible : Dead reckoning Part 1 : 5,5/10

Très étonné par la réception critique de cet épisode bien trop bavard, qui n'apporte rien de neuf à la franchise et qui se contente de refaire des scènes déjà vues en moins bien.
Demi-Lune a écrit : 15 juil. 23, 14:48 MISSION: IMPOSSIBLE, DEAD RECKONING PART 1 (Christopher McQuarrie) : 6/10
Lohmann a écrit : 15 juil. 23, 21:03 Mission: Impossible – Dead Reckoning Partie 1 2/10
nunu a écrit : 16 juil. 23, 13:38 Mission impossible dead reckoning partie 1: 7.5/10

Desservi par sa durée surtout au vu du scénario. Toute la partie dans le train est beaucoup trop longue. Mais pour le reste c'est du lourd.
Spoiler (cliquez pour afficher)
. La bonne idée :donner un passé a Ethan Hunt, après se débarrasser du personnage de Rebecca Ferguson on verra pour la suite si c'est une bonne idée
TheGentlemanBat a écrit : 16 juil. 23, 13:53
Mission Impossible Dead Reckoning Part.1 : 7/10

Déroulant sans réelle surprise un menu riche en cascades qui déménagent, évidemment réalisées sans artifices (ou presque), le film s’inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs, l’effet "wow !" en moins car à force de séquences bigger and bigger (Rogue Nation avait poussé les curseurs assez loin dans ce domaine), on commence justement à un peu moins écarquiller les yeux devant ce spectacle néanmoins de haute volée, à mille lieues des blockbusters tartinés de numérique produits par l’industrie hollywoodienne. C’est d’ailleurs cette volonté d’ancrer l’action dans la réalité en dur, ce souci constant de relative crédibilité (on n’est pas dans Fast & Furious) qui constitue un des atouts majeurs de la franchise, avec son casting bien entendu. Déjà bien pourvue dans Fallout avec Rebecca Ferguson et Vanessa Kirby (qui reprennent ici leurs rôles respectifs), la distribution féminine s’enrichit encore avec l’arrivée d’Hayley Atwell, débordante de charme en voleuse de classe internationale (je crois que je suis amoureux... :oops:), et de Pom Klementieff qui, dans un registre nettement plus agressif, n’est pas en reste malgré un temps de présence à l’écran moins conséquent. Ces nouvelles recrues de choc m’ont du reste permis de passer outre la petite réserve que j’ai concernant ce 7ème épisode, à savoir l’intrigue à base d’intelligence artificielle omnipotente menaçant l’humanité toute entière, qui m’a donné l’impression de vouloir complexifier inutilement les choses et ne m’a donc pas pleinement convaincu. Du moins pour l’instant (mon opinion évoluera peut-être une fois que j’aurais vu la 2nde partie, programmée pour l’été prochain). Au finish, un Mission Impossible mené tambour battant qui, s’il n’explose pas les compteurs et sent par moments un poil le réchauffé, se déguste avec un plaisir non feint.
Rockatansky a écrit : 16 juil. 23, 16:05 Mission Impossible Dead Reckoning Part 1 - Christopher MacQuarrie - 7,5/10

Je précise que j'ai vu Indy et le Cadran de la Destinée et Dead Reckoning Part Ouane à deux jours d'intervalle. En découvrant Tom Cruise sur un train fou, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Harrison Ford bondissant d'un wagon à l'autre avec des jambes bizarres au milieu d'un faux brouillard dans l'ouverture du dernier Indiana Jones. Je ne tomberai pas dans le travers qui consisterait à surnoter l'un au regard de l'autre, que le M:I soit plus réussi que le Mangold n'en fait pas automatiquement un grand film pour autant, mais n'empêche : à part Tom Cruise, plus grand monde ne propose ce genre de blockbuster à Hollywood aujourd'hui (si ça peut répondre partiellement à l'étonnement de Spongebob).


...et une explication de texte parce que "Dead Reckoning" n'est pas clair pour tout le monde :
halford66 a écrit : 15 juil. 23, 20:53 Même avec Google translate "dead reckoning" je ne trouve pas la signification c'est peut-être pour cela que le titre n'est pas traduit :D
bocina a écrit : 15 juil. 23, 20:56
Christopher McQuarrie l'explique en partie dans le dernier numéro d'Empire : "'Dead Reckoning' est un terme de navigation [qui se traduit par 'navigation à l'estime', ndlr]", précise-t-il.
Fallait pourtant pas chercher très loin (Allocine...)
tchi-tcha a écrit : 15 juil. 23, 21:24 On entend le terme "dead reckoning" prononcé par un personnage dès le début du film (c'est même dit dès la première ou la deuxième phrase).
Dans son contexte, il s'agit en effet de navigation à l'estime/à l'aveugle. Dans l'esprit du film, il s'agit de ne plus faire confiance aux informations transmises par nos objets connectés, puisque le grand méchant du jour est une intelligence artificielle (ce qu'envoient nos SMS, ce que montrent nos lunettes à réalité augmentée, TOUT peut être falsifié). Après un "ghost" protocol et une "rogue" nation, on reste dans le ton de la série.

Sauf que pour le spectateur qui découvrira le film en version française (ou qui lira les sous-titres de la VOST sans écouter trop attentivement), bah ça n'a pas grand sens, ça n'a pas d'explication, on ne sait pas trop ce que le titre veut dire. C'est comme Quantum of Solace, ça sonne bien en anglais mais il ne faut pas chercher plus loin. Dans cette première partie en tout cas, le terme "dead reckoning" n'est pas "rosebud" et ne donne aucune clé de compréhension.

Si tu veux vraiment un titre en français, je te propose : Mission : Ça Va Pas Être Possible - À l'aveuglette. C'est une traduction perso, elle vaut bien le "Bilan Mortel Première Partie" tricoté autour du mot "Dead" au Québec.
tenia a écrit : 15 juil. 23, 21:48 Mission Impossible : Navigation à l'estime.
Shin Cyberlapinou a écrit : 16 juil. 23, 00:37 Je propose Mission Impossible: Au doigt mouillé.
hansolo a écrit : 16 juil. 23, 04:30 Et le Québec pour nous faire éclater de rire :lol:
Spoiler (cliquez pour afficher)
Image
Spoiler (cliquez pour afficher)
Image
Spoiler (cliquez pour afficher)
Image

Saga ou série ? (ou juste un doigt d'abord ?)

À mes yeux, à partir de Rogue Nation, on ne peut plus parler d'une série de missions indépendantes mais bien d'un corpus où les aventures d'Ethan Hunt deviennent un portrait de sa star Tom Cruise, avec McQuarrie en portraitiste de sa vedette. Réalisateur unique aux manettes, trajectoire messianique du héros qui sauve le monde en recrutant au passage de nouveaux disciples, l'ensemble formé est plus intéressant à considérer dans sa globalité qu'en traitant chaque épisode dans son coin :idea:

Flol n'est pas convaincu :
Flol a écrit : 16 juil. 23, 15:18 N'importe quoi.
Perso je vois 3 films différents...
Nunu non plus :
nunu a écrit : 16 juil. 23, 16:27 Le 5 et 6 Ok on peut les traiter ensemble, c'est la suite on retrouve le personnage de Solomon Lane. Mais la non ce 7 il a aucun rapport avec les autres. On peut voir celui la sans avoir vu les autres. Après ce n'est pas parce que une série de film est réalisé par le même réalisateur que ca en fait une saga .

Je trouve ça très léger pour en faire une saga. les James Bond sont fait par des réalisateurs diffétents mais l'époque Daniel Craigg est bien plus une saga que ces Mission Impossible qui sont quand même très indépendants.
Mais je persiste :
tchi-tcha a écrit : 16 juil. 23, 17:16 La suite de la romance impossible Ethan Hunt/Ilsa Faust peut-être ? Tom Cruise qui recrute de nouveax disciples (Adam Baldwin à la fin de Rogue Nation, Rebecca Fergusson dans Rogue Nation/Fallout, Hayley Atwell dans Dead Reckoning), peut-être ?

Au passage, une des qualités de McQuarrie, c'est de parvenir à faire enfin exister une véritable équipe autour de son agent. À part le fidèle Ving Rhames et Simon Pegg qui a su se rendre indispensable à partir du troisième, ces missions impossibles sont surtout des missions d'intérim pour les autres membres.

Quant à l'autonomie de chaque épisode, elle est toute relative depuis le début. De Palma fixe des figures autour desquelles la série ne cessera de revenir, de tourner autour, pour tenter de les dépasser ou pour revivre une scène traumatique inlassablement, encore et encore. Oui bien sûr, on peut voir chaque film séparément, commencer par n'importe lequel sans être paumé (ça s'appelle Hollywood, c'est leur boulot de s'assurer que le public ait envie de revenir), ça n'empêche pas de former un tout. Et ce tout prend une forme de plus en plus cohérente à partir de la stabilisation autour de Christopher McQuarrie, là où les précédents réalisateurs livraient des variations sur les figures du De Palma.

...et pour finir ce message sur un cliffhanger :
Barry Egan a écrit : 16 juil. 23, 17:24 Elle est où la note de G.T.O. ? :mrgreen:

Image
Top 100 DVDClassik | Edition 2025

Viendez joué au Grand Quiz de l'Été :D

" On n'a pas vu le même film... "
Avatar de l’utilisateur
tchi-tcha
Producteur Exécutif
Messages : 7043
Inscription : 19 oct. 21, 01:46
Localisation : plus ou moins présent

Re: Mission: Impossible - Dead Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2024)

Message par tchi-tcha »

Demi-Lune a écrit : 16 juil. 23, 20:47 ...le basculement à partir de Rogue Nation est un renoncement dont j'aimerais bien connaître un jour tous les dessous de table (Cruise a des dossiers sur McQuarrie pour l'inféoder à ce point ? Le mec est Scientologue lui aussi ?).
Tu apportes toi-même la réponse à ta question :
Demi-Lune a écrit : 16 juil. 23, 20:47 Cruise exploite à fond la signature élégante mais impersonnelle de son pantin McQuarrie...
(...) Grâce à son boy, l'acteur a donc les coudées larges pour continuer d'écrire sa légende...
Le cadenassage n'est pas un renoncement, pas plus que de filer tout son pognon à la Scientologie. On renonce librement, de son plein gré, à quelque chose dont on n'a plus l'utilité, et qu'on peut même à présent considérer comme un frein qui nous empêche d'avancer, de nous accomplir pleinement.
Tom Cruise est arrivé à un stade où il n'a plus besoin d'un De Palma qui va faire son propre film en douce en bon maverick qu'il est. Il n'a plus besoin de se prendre la tête avec un John Woo qui veut faire un remake des Enchainés et tirer l'épisode vers le mélo (alors qu'on l'a embauché pour ses gunfights chorégraphiés). Il n'a plus besoin d'un J.J. Abrams pour faire des M:I une vraie série avec des personnages récurrents (ce qu'elle est devenue), pas davantage que d'un Brad Bird qui fait du Pixar en live.

S'il s'intéresse à la réalisation (et je crois qu'il s'y intéresse de très près depuis ses débuts), Tom Cruise n'est pas Clint Eastwood et n'a pas franchi le Rubicon pour devenir réalisateur. Il a trouvé en la personne de McQuarrie un collaborateur avec qui le courant passe, solide derrière la caméra pour faire ce qu'il attend de lui, solide au scénario pour coller dans une intrigue les scènes d'action qu'on tourne avant même de savoir ce qu'on va raconter (dans Dead Reckoning, Tom Cruise saute à moto parce que c'est spectaculaire, on trouvera bien une raison plus tard, et si on n'en trouve pas on dira juste qu'il a raté son train), et avec qui il a peu de risques de s'embrouiller. Imaginer David Fincher ou Michael Mann aussi conciliants, c'est improbable.
Donc oui, on renonce à une série de films portés par des "grands" réalisateurs singuliers à chaque épisode, Tom Cruise est passé à autre chose.

Et après tout pourquoi pas, il aurait pu trouver un plus mauvais yes man. Quand on voit ce que Christopher Nolan fait d'un vrai avion qui se crashe pour de vrai dans un décor en dur avec Tenet (son James Bond à lui), quand on voit Harrison Ford chasser du nazi sur un train en ouverture du Cadran de James Mangold (je soupçonne beaucoup de fonds verts et peu de tournage en extérieurs), McQuarrie ne se débrouille pas trop mal :




Déception perso sur cette scène vendue comme la cascade la plus spectaculaire depuis l'invention du cinéma par Cruise et son marketing :



Le plan où on voit la moto prendre son élan est assez pauvre, ça ressemble plus à un making of qu'à autre chose. Est-ce parce qu'il a fallu gommer la rampe en post-production, je n'en sais rien. Tout ce que je sais, c'est que ces quelques secondes manquent étonnamment d'une sensation de vitesse. Je crois simplement que Tom Cruise ne réussira jamais à refaire quelque chose d'aussi impressionnant que sa main qui se pose sur les vitres de la Burj Khalifa (avec le reflet des voitures :shock: ).

...et pour Mosin-Nagant qui aime les Fiat :

Top 100 DVDClassik | Edition 2025

Viendez joué au Grand Quiz de l'Été :D

" On n'a pas vu le même film... "
Avatar de l’utilisateur
shubby
Régisseur
Messages : 3085
Inscription : 27 avr. 08, 20:55

Re: Mission: Impossible - Dead Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2024)

Message par shubby »

Ce qui n'est pas "raide deconning", c'est de regarder qui a commencé à pondre des suites sur une franchise où chaque film se suffisait jusqu'alors. Je dirais en effet James Bond avec Quantum of Solace en 2008. Puis F&F4 en 2009. Les Marvel ça attaque fin des années 2000. Rogue Nation c'est 2015 seulement. Pas facile ce mot, Rogue. Entre ça, Rogue One et le Rogue cut des X/Men, ss parler du film de crocos Rogue tout court, faut suivre, hein. En pirogue, donc.

La relation Cruise / McQ a un précédent intéressant à mettre en parallèle : Donnie Yen et Wilson Yip. Tous on franchisé au max pour lutter (survivre) sur une période sacrément compliquée.
Avatar de l’utilisateur
Rockatansky
Le x20, c'est dangereux
Messages : 46932
Inscription : 13 avr. 03, 11:30
Last.fm
Liste DVD

Re: Mission: Impossible - Dead Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2024)

Message par Rockatansky »

Pas grand fan de la saga, mais il faut reconnaitre que Tom Cruise ne se ménage pas pour en donner au public pour son argent. On flirte souvent avec la mission improbable plus qu'impossible, mais c'est rondement mené et efficace donnant sans doute pour moi le film le plus agréable de la série.
Clear Eyes, Full Hearts Can't Lose !
« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
Erwin Panofsky
Avatar de l’utilisateur
Watkinssien
Etanche
Messages : 18317
Inscription : 6 mai 06, 12:53
Localisation : Xanadu

Re: Mission: Impossible - Dead Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2024)

Message par Watkinssien »

Le De Palma et (surtout) le Brad Bird sont toujours indépassables dans la saga pour ma part, mais il faut reconnaître que ce dernier opus est un sacré bon divertissement. Quand il commence à prendre son rythme, c'est impeccablement rythmé jusqu'à la fin malgré des choix scénaristiques encore une fois discutables, certains éléments de caractérisation inégaux (j'ai apprécié ce qu'ils font du personnage de Grace, beaucoup moins de celui d'Ilsa). Les morceaux de bravoure demeurent globalement impressionnants, mais depuis Fallout, j'y sens quand même une certaine paresse dans l'écriture générale, et curieusement je sens moins le danger que parcourt le personnage d'Ethan Hunt (Tom Cruise, toujours aussi impliqué), malgré la promotion légèrement exacerbée sur les cascades dingues de notre star.

Dans Mission: Impossible - Ghost Protocol, je sens le frisson du vertige sur la tour de Dubaï, non seulement grâce à la folie de l'ensemble des péripéties, mais aussi grâce à une mise en scène totalement dynamique, utilisant intelligemment l'espace, le découpage et les angles de prises de vue pour nous donner cette sensation de folie dangereuse mélangée à un enthousiasme quasiment "cartoonesque". Cela ne m'arrive quasiment plus de ressentir ces émotions, alors que c'est pourtant généreux sur le papier à ce niveau là.

Ce paradoxe que je ressens personnellement n'empêche aucunement de prendre du plaisir à la vision de ce septième opus et demi.
Image

Mother, I miss you :(
Avatar de l’utilisateur
tenia
Le Choix de Sophisme
Messages : 33056
Inscription : 1 juin 08, 14:29
Contact :

Re: Mission: Impossible - Dead Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2024)

Message par tenia »

tchi-tcha a écrit : 16 juil. 23, 22:50Quand on voit ce que Christopher Nolan fait d'un vrai avion qui se crashe pour de vrai dans un décor en dur avec Tenet
Càd : pas grand chose à l'écran, en fait.
Avatar de l’utilisateur
Coxwell
Le Révolté de l'An 2000
Messages : 4423
Inscription : 24 févr. 05, 10:58

Re: Mission: Impossible - Dead Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2024)

Message par Coxwell »

En revanche, la scène d'intro de DKR : l'avion ne s'écrase pas, mais l’interaction générale avec les éléments est vraiment excellente.
Avatar de l’utilisateur
Alexandre Angel
Une couille cache l'autre
Messages : 15534
Inscription : 18 mars 14, 08:41

Re: Mission: Impossible - Dead Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2024)

Message par Alexandre Angel »

Rockatansky a écrit : 17 juil. 23, 08:39 On flirte souvent avec la mission improbable plus qu'impossible,
Joli!
Image
Avatar de l’utilisateur
Vic Vega
Roi du BITE
Messages : 3822
Inscription : 15 avr. 03, 10:20
Localisation : South Bay

Re: Mission: Impossible - Dead Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2024)

Message par Vic Vega »

Watkinssien a écrit : 17 juil. 23, 09:45 depuis Fallout, j'y sens quand même une certaine paresse dans l'écriture générale
Le tournage de Fallout a débuté avec seulement 30 pages de script et sans que Cruise et McQuarrie connaissent la fin de toutes les scènes.
Demi-Lune a écrit : 16 juil. 23, 20:47 qui paraissent écrits à la va-vite sur un coin de table pour combler les interstices des cascades high-concept de la star
Même s'il y a quelques épisodes un peu mieux scénarisés (le De Palma, le Bird) j'ai l'impression que c'est le concept de la franchise depuis ses débuts: quelques gros morceaux d'action avec un scénario prétexte pour faire la transition entre eux (si on est gentil on appellera ça macguffin).
Demi-Lune a écrit : 16 juil. 23, 20:47 derrière son obsession égotique et parasite de faire de Hunt un personnage omniscient et invulnérable
Sauf que le scénario de cette moitié de dernier volet prétend instaurer un suspense via un méchant omniscient censé connaître les faiblesses de Hunt. D'ailleurs à propos de méchants: la franchise n'est pas vraiment fidèle aux préceptes de Sir Alfred au vu de son absence de méchants mémorables. A part Jean Reno, je les ai tous oubliés là où je me souviens des Bad Guys de certains mauvais Bond.
ImageImageImageImage
Avatar de l’utilisateur
Flol
smells like pee spirit
Messages : 57419
Inscription : 14 avr. 03, 11:21
Contact :

Re: Mission: Impossible - Dead Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2024)

Message par Flol »

Comme ça fait du bien, de revoir des films pareils sur grand écran : du blockbuster carré, bien foutu, blindé de séquences d'action à la fois ludiques et accrocheuses.
Que ce soit lors de la séquence d'intro tendue du slip, de la filature à l'aéroport d'Abu Dhabi, de la course-poursuite dans Rome, et bien sûr de la séquence finale avec les différents wagons du train qui s'apprête à chuter (quelle idée de génie, celle-là !), je n'ai pas arrêté de me dire : "non mais ça a l'air simple en fait, le cinéma d'action". Sauf que si c'était aussi simple, alors on aurait plus droit à ce type de films et pas à des immondices visuelles telles que le Fast X (il n'y a qu'à comparer les 2 séquences d'action dans les mêmes rues de Rome, pour se rendre compte du gap de qualité et d'exigence entre les deux films).

Néanmoins (parce que tout n'est pas rose non plus), je me demande si la formule McQuarrie ne commence pas à me lasser un brin. Déjà le 3ème épisode de suite pour lui, et comme l'impression d'être de moins en moins surpris par ce que je vois.
C'est excitant, c'est bourré de suspense, c'est indéniablement du plaisir en barre, mais si je me pose 2 minutes et que je repense aux films précédents (notamment les opus 4 et 5...sans parler du 1er, qui est de toute façon hors-catégorie parce que Brian), je suis obligé de reconnaître que ça commence à ronronner un peu, tout ça.
Certes, le Tomounet cherche à exciter en permanence notre intérêt avec sa communication autour des cascades qu'il a faites lui-même, sauf que :
1. ce n'est plus trop le cas, tellement les trucages numériques sont particulièrement visibles ici
2. la fameuse scène de skydiving avec la moto, ben elle n'est finalement pas si impressionnante que ça. C'est plus la montée en tension de tout ce qui précède, toute la préparation amenant vers ce saut, qui sont impressionnantes

Sans parler du badguy et de sa tête de mauvais acteur de soap opera mexicain. Le mec est tout de même charismatique, donc je suis un poil méchant avec lui, mais son côté vieux beau à la barbe trop bien taillée m'a légèrement dérangé.
Sans parler non plus des nombreuses scènes aux dialogues surexplicatifs, comme pour se faire pardonner des compléxités scénaristiques des opus précédents, histoire d'être sûr et certain que, cette fois c'est bon, tous les spectateurs (y compris les plus teubés) comprendront les enjeux.

Mais bon, je pinaille. Car ces quelques griefs ne sont que peccadilles par rapport au plaisir simple et absolu que j'ai pris durant ces 2h43 que je n'ai pas vu passer, tout en m'ayant carrément donné envie de vite voir la suite...bien que ce ne sera pas pour tout de suite (#Grève #HollywoodEnPanique).
Et je n'ai même pas parlé de LA qualité principale du film, celle qui a fait bondir mon petit cœur à chacune de ces apparitions, tant cet ajout dans la saga est en tout point proche de la perfection. Rien que pour ça, c'est définitivement un film à voir sur le plus grand écran possible.
Qu'il est fort, ce Tom Cruise...
Avatar de l’utilisateur
Alexandre Angel
Une couille cache l'autre
Messages : 15534
Inscription : 18 mars 14, 08:41

Re: Mission: Impossible - Dead Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2024)

Message par Alexandre Angel »

Flol a écrit : 17 juil. 23, 17:05 Sans parler du badguy et de sa tête de mauvais acteur de soap opera mexicain. Le mec est tout de même charismatique, donc je suis un poil méchant avec lui, mais son côté vieux beau à la barbe trop bien taillée m'a légèrement dérangé..
Mais quel chemin, tout de même, depuis Fort Boyard!

Image
Image
Avatar de l’utilisateur
Flol
smells like pee spirit
Messages : 57419
Inscription : 14 avr. 03, 11:21
Contact :

Re: Mission: Impossible - Dead Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2024)

Message par Flol »

Passer de Marie-Ange Nardi à Tom Cruise, belle perf.
Avatar de l’utilisateur
tchi-tcha
Producteur Exécutif
Messages : 7043
Inscription : 19 oct. 21, 01:46
Localisation : plus ou moins présent

Re: Mission: Impossible - Dead Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2024)

Message par tchi-tcha »

Flol a écrit : 17 juil. 23, 17:05 ... la fameuse scène de skydiving avec la moto, ben elle n'est finalement pas si impressionnante que ça. C'est plus la montée en tension de tout ce qui précède, toute la préparation amenant vers ce saut, qui sont impressionnantes
Ah, merci. J'allais me demander si ce n'est pas moi qui deviens blasé depuis la mort du cinéma. Oui, ce qui précède est épatant : Tom Cruise au pied de la montagne qui fonce droit dessus à moto comme s'il voulait s'en servir de tremplin (ah mais attendez, c'est EXACTEMENT ça en fait). Mais l'exécution du saut, bah la prise d'élan ne décolle pas.
D'où ma frustration, c'était la première scène dont Tom Cruise parlait dès le début du tournage (donc avant même l'écriture d'un scénario complet).

D'ailleurs, ce que plusieurs classikiens reprochent aux dialogues du film, c'est juste le symptôme de plus en plus visible d'un mal qui ronge la série (et pas qu'elle, remember Quantum of Solace) : on tourne d'abord, on écrira ensuite.

Dans les bonus de Ghost Protocol, on a une scène coupée exemplaire :
Après l'extraction de Tom Cruise de sa prison russe, il demande à son équipe pourquoi ils sont venus interrompre ses vacances.
- Il y a un grand méchant, on a besoin de toi.
- C'est qui ?
- On sait pas.
- Il veut quoi ?
- On sait pas. On pensait que toi tu sais.
- Ben oui, je vois qui c'est... mais je sais pas.

Brad Bird en souriait dans son commentaire audio en expliquant que heureusement ça a été retourné plus tard, mais que ça montrait bien où ils en étaient à ce moment du tournage : tous les enjeux n'étaient pas encore complètement ficelés.

On retrouve régulièrement ce genre d'échanges dans tous les épisodes. Quelqu'un prévient Hunt qu'il ne sait pas dans quoi il s'embarque, ce à quoi Hunt rétorque : "Ah oui ? Et toi, tu sais ce je fais là ? Tu sais ce que je fais là ? Qu'est-ce que je fais là au fait ?"
Et comme personne ne savait ce qu'on fait là en tournant la scène spectaculaire qui précède cet échange, ben on colle des grosses rustines de dialogues pour colmater.
Top 100 DVDClassik | Edition 2025

Viendez joué au Grand Quiz de l'Été :D

" On n'a pas vu le même film... "
Avatar de l’utilisateur
Demi-Lune
Bronco Boulet
Messages : 15308
Inscription : 20 août 09, 16:50
Localisation : Retraité de DvdClassik.

Re: Mission: Impossible - Dead Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2024)

Message par Demi-Lune »

tchi-tcha a écrit : 16 juil. 23, 22:50 Le cadenassage n'est pas un renoncement, pas plus que de filer tout son pognon à la Scientologie. On renonce librement, de son plein gré, à quelque chose dont on n'a plus l'utilité, et qu'on peut même à présent considérer comme un frein qui nous empêche d'avancer, de nous accomplir pleinement.
Tom Cruise est arrivé à un stade où il n'a plus besoin d'un De Palma qui va faire son propre film en douce en bon maverick qu'il est. Il n'a plus besoin de se prendre la tête avec un John Woo qui veut faire un remake des Enchainés et tirer l'épisode vers le mélo (alors qu'on l'a embauché pour ses gunfights chorégraphiés). Il n'a plus besoin d'un J.J. Abrams pour faire des M:I une vraie série avec des personnages récurrents (ce qu'elle est devenue), pas davantage que d'un Brad Bird qui fait du Pixar en live. [...] Il a trouvé en la personne de McQuarrie un collaborateur avec qui le courant passe, solide derrière la caméra pour faire ce qu'il attend de lui, solide au scénario pour coller dans une intrigue les scènes d'action qu'on tourne avant même de savoir ce qu'on va raconter [...], et avec qui il a peu de risques de s'embrouiller. Imaginer David Fincher ou Michael Mann aussi conciliants, c'est improbable.
Tu as probablement raison, et McTiernan, au vu de ses récentes déclarations, ne semblait pas vouloir être conciliant lui aussi : "I was asked to direct the first “Mission Impossible”. And I had a meeting with Tom Cruise. By this time, he had already started to become Mr. Cool. He was the head of the mission. And for me, you couldn't develop anything from that. I'm really going to have problems with Tom Cruise. But what can I do? Listen: his movies are all about his cool side. These are not movies but advertisements for the Tom Cruise brand."

Ce qui est fou, c'est que Cruise ne tarissait pas d'éloges sur Mann à l'époque de Collatéral. Mais c'était effectivement une autre époque, lorsque l'acteur n'avait pas encore renoncé à sa carrière dramatique et cherchait à se mettre au service de visions de grands professionnels. On ne m'enlèvera pas de l'idée que cette trajectoire de carrière actuelle reste quand même, malgré l'adoubement critique et du box-office, un grand gâchis. On parle quand même d'un acteur qui s'est mis entièrement à la disposition de Kubrick et sa manie de faire des centaines de prises pendant deux ans de sa vie, le gars a quand même prouvé qu'il était d'un soutien et d'une loyauté sans faille envers les réalisateurs, qu'il recherchait leur signature, et là, depuis des années, on nage dans la consanguinité la plus totale, c'est un changement de cap à 180°.
Vic Vega a écrit :D'ailleurs à propos de méchants: la franchise n'est pas vraiment fidèle aux préceptes de Sir Alfred au vu de son absence de méchants mémorables. A part Jean Reno, je les ai tous oubliés là où je me souviens des Bad Guys de certains mauvais Bond.
Peut-être parce qu'il y a un problème de casting à la base, au sens où cela manque souvent de "gueules" charismatiques. Mais j'aime beaucoup les méchants campés par Philip Seymour Hoffman et Henry Cavill.
Répondre