Crazy Bear (Elizabeth Banks - 2023)

[tenia]

C'est un film effectivement très acide et avec, de cette manière, des traits d'humour, mais cela reste très ponctuel au sein d'un film pas du tout sur ce versant. On est plus proches de quelques espaces de respiration, du rire nerveux, que ce que fait Cocaine Bear, qui vise clairement la pochade.
(après, perso, je trouve que Get Out est le seul film véritablement bon de la filmo de Peele, donc tchi-tcha semble assez éloigné de moi sur ce sujet - Us m'avait totalement ennuyé, et j'ai trouvé Nope à peine moins chiant).

[Papus]

C'est un film effectivement très acide et avec, de cette manière, des traits d'humour, mais cela reste très ponctuel au sein d'un film pas du tout sur ce versant. On est plus proches de quelques espaces de respiration, du rire nerveux, que ce que fait Cocaine Bear, qui vise clairement la pochade.
(après, perso, je trouve que Get Out est le seul film véritablement bon de la filmo de Peele, donc tchi-tcha semble assez éloigné de moi sur ce sujet - Us m'avait totalement ennuyé, et j'ai trouvé Nope à peine moins chiant).

Pas encore vu Nope mais pour l'instant même ressenti, Us m'avait laissé de marbre également et je l'ai trouvé bien moins abouti et maîtrisé que le précédent.
Je ne comparais pas vraiment le Peele avec Cocaïne Bear (que je n'ai toujours pas vu non plus) en les mettant dans une catégorie d'humour similaire, je te rejoins là encore sur son utilisation dans Get out, c'est acide et nerveux, s'appuyant sur un postulat grotesque, "drôle" dans sa "zederie" comme le fait remarquer Tchi Tcha mais la comparaison avec ce genre s'arrête là, l'humour noir de Get out est grinçant et doté d'une mise en abîme de la question raciale qui ne pousse pas franchement à la rigolade (à l'inverse du film Z, qui ne se veut pas toujours forcément drôle mais dont on peut au moins rire à ses dépends).
Bref c'était juste un petit tâcle pour le Tchitch' qui malgré le fait que cet Ours sous cocaïne se veuille drôle sans réussir à l'être lui donne 1 point de plus qu'au Peele qui même si le fond semble l'irriter fait preuve de qualités au niveau de sa mise en scène que j'imagine largement au dessus de ce qui semble être une daube pur jus.
Voilà voilà.

[tenia]

Merci pour la recontextualisation. N'ayant pas le début de l'histoire, j'avais pris uniquement ton post de façon isolée.

[tchi-tcha]

Je réagissais à ça. (tu me diras que ça n'a pas grand chose à faire ici mais bon, Get out 2,5 vs Cocaïne Bear 3,5 ça m'a fait un effet "sérieux??!", les "incohérences" de la notation).

Bof, la cohérence des notes, hein... J'ai collé 6,5/10 au dernier Gerard Butler (Mayday) contre un 6/10 au monument fellinien Babylon, alors bon...

Cocaine Bear est une petite comédie sans grande prétention qui veut juste faire passer un bon moment familial et décalé à ses spectateurs. Qu'elle ne soit pas à la hauteur des promesses de son titre est un autre problème, mais au moins Elizabeth Banks ne pète pas plus haut que son cul.
À l'opposé, la "mise en abîme de la question raciale" (comme tu dis) est tellement mise en abîme chez Peele qui fait le malin que son discours devient vaseux, nébuleux (et encore, c'est rien à côté du brouillard de Us qui tournerait autour d'un 1,5/10 chez moi). Get Out est une baudruche, une série Z qui s'ignore, qui veut tellement montrer qu'elle maîtrise son sujet qu'elle en devient imbuvable. Peele ne se prend pas pour n'importe qui, il tient à le faire savoir, et quand il se prend pour Kubrick je craque.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, je note plus généreusement Crazy Bear que Get Out (comme j'ai noté plus haut Mayday que Babylon) parce que là où l'un sait rester modeste l'autre me gonfle avec ses effets de manche. Je n'aime pas du tout le cinéma qui ne fonctionne que sur l'esbroufe, je préfère donc un petit Crazy Bear insignifiant à un Get Out plus abouti parce que le premier m'insupporte moins que le second.

De toute façon, quelqu'un qui revend son blu-ray de Essential Killing et qui préfère le premier Paddington au nouveau Citizen Kane, il ferait mieux de se taire


T'as vu comment je glisse en douce de la pub pour ta tournée parisienne ?

[Papus]

J'avais bien compris tout ça le Tchitch', c'était une p'tit coup d'épaule amical
Je note "comme toi" dans le sens où je n'ai aucun remords à noter plus généreusement un film qui ne prétend pas à plus que ce qu'il propose mais dont la mise en forme est (très) loin du grand film, pas très inspirée ou même esthétiquement laide, la force du propos ou de l'interprétation pouvant prendre parfois le pas sur l'emballage, ou inversement, l'esthétique d'un film pouvant parfois être le seul élément appréciable (exemple L'Assassin de Hsiao Hsien, que je trouve magnifique visuellement mais qui m'en touche une sans.... dans ce qu'il raconte).
Les notes sont avant tout le reflet du plaisir pris. Partant de là je suis bien d'accord, et c'est ce que j'entendais, que "la cohérence des notes" est un gros paradoxe.
Pour Get out, j'ai été complètement happé par le rythme, la tension horrifique, les performances de Daniel Kaluuya et Alison Williams (la scène de l'échange téléphonique entre elle et le pote "flic", la scène de la première hypnose, la scène des enchères) que j'ai vraiment pas tiquer sur ce que tu pointes (et j'ai absolument pas penser à Kubrick) même si je capte.
Merci pour la pub, j'attends toujours que tu me dises où est ce que tu te terres (ainsi que Alibabass) voir si je peux passer faire le marchand ambulant par là.

Et Essential killing c'est vraiment l'incompréhension totale face à la reconnaissance dont il jouit. Typiquement le genre de film auquel j'ai mis 3/10 contre un l'autoroute de l'enfer de De Jong noté à 5/10 en Décembre dernier

[tenia]

Get Out m'avait semblé, au contraire, très cohérent et pas du tout vaseux.
Et je comprends définitivement pas pourquoi considérer le film comme une "série Z qui s'ignore" sur seule base de son pitch, quand bien même le traitement est diamétralement opposé.

Qu'on n'aime pas le film, soit, mais là, ça me donne l'impression de reprocher à une pomme de ne pas être une banane.

A contrario, qu'on trouve Cocaine Bear plus léger, soit, mais ça n'en fait pas un bon film pour autant (d'autant que si on parle de décalage entre ce qui le film pense être et le résultat à l'écran, Cocaine Bear se pose là, pensant être une pochade gore gentiment Z, étant en fait un énième truc chiant de studio relativement friqué tentant de faire croire à un semblant d'énergie). Les films gentiment "à la con" ont aussi le droit de ne pas être des trucs ficelés à la truelle.

[tchi-tcha]

Get Out m'avait semblé, au contraire, très cohérent et pas du tout vaseux.
Et je comprends définitivement pas pourquoi considérer le film comme une "série Z qui s'ignore" sur seule base de son pitch, quand bien même le traitement est diamétralement opposé.

Qu'on n'aime pas le film, soit, mais là, ça me donne l'impression de reprocher à une pomme de ne pas être une banane.

On ne va pas s'éterniser sur Get Out (ce n'est pas le sujet du topic, c'est Papus qui a lancé le Jordan Peele dans la discussion, et tu as bien compris que je fais partie des réfractaires). C'est d'une grande maîtrise formelle qui prend la pose, c'est rempli de signes bien visibles, mais qu'est-ce qu'il veut nous dire in fine, à part "je sais tenir une caméra, j'ai des choses à dire sur la question raciale aux États-Unis et je ne me prends pas pour n'importe qui" ? C'est une jolie coquille vide, de l'esbroufe, du vent, et ça m'énerve. Le suivant Us ne fera que confirmer la chose.
(D'où ma surprise d'aimer Nope, dont le final oublie son singe kubrickien et son discours sur la place des noirs à Hollywood pour nous offrir en plein jour une des plus belles créatures vues sur grand écran depuis longtemps.)

A contrario, qu'on trouve Cocaine Bear plus léger, soit, mais ça n'en fait pas un bon film pour autant (d'autant que si on parle de décalage entre ce qui le film pense être et le résultat à l'écran, Cocaine Bear se pose là, pensant être une pochade gore gentiment Z, étant en fait un énième truc chiant de studio relativement friqué tentant de faire croire à un semblant d'énergie).

Je n'ai jamais prétendu que Crazy Bear serait un bon film (c'est pas Paddington 2 non plus), uniquement qu'il ne pète pas plus haut que son cul, contrairement au Jordan Peele. Mais si tu penses que le film voudrait être une pochade gore, là c'est toi qui reproches à une banane de ne pas être un citron vert.

Elizabeth Banks n'a jamais voulu faire une pochade gore. Elle ne lorgne pas sur le Z décomplexé, elle aborde son pitch sous l'angle de la comédie. Son point de départ est délirant (encore plus délirant qu'il s'inspire d'une histoire vraie), mais elle n'essaye pas de le tirer vers une bande Z dans laquelle un ours enfariné passerait son temps à taillader des victimes débiles dans une surenchère de tripes et de sang. C'est avant tout une comédie, dans laquelle elle s'intéresse d'abord à ses personnages (l'ours est un révélateur mais il n'est pas au centre), en prenant le temps de les développer : Keri Russell en mère célibataire, Ray Liotta est décrit par le policier qui le traque comme un redoutable trafiquant mais Banks nous le montre d'abord comme un père déçu que son fils ne reprenne pas la petite entreprise familiale, le fils en question est lui-même en plein deuil et néglige son propre gosse, la ranger se parfume pour son béguin et le policier... a un nouveau chien. Tout ça prend du temps à l'écran, tout ça est bavard et pas très bien ammené, mais la famille est bien le grand sujet du film. On remplacerait l'ours par un lapin ou par un truand en cavale, ça ne changerait pas grand chose, ni à l'histoire ni à son traitement.

En y repensant, il n'y a que deux moments vraiment gore :

Spoiler (cliquez pour afficher)

- l'ado qui se fait exploser la tête par accident
- Ray Liotta qui se fait bouffer les tripes par les oursons

Le premier est un gag, le second détonne et semble sorti d'un film de Romero.

Jamais le film ne se la joue nanar volontaire, Il croit vraiment être une comédie (à tort), il croit vraiment que son titre et son pitch suffiront à en faire un truc irrésistiblement drôle (à tort), et Banks est parfaitement à sa place sur la scène des Oscars avec son gars en costume d'ours (à raison, c'est un petit produit de studio inoffensif, une banale petite comédie d'aventure familiale). Finalement, il aurait mieux valu remplacer l'ours par un lapin ou par un truand en cavale, ça aurait évité des malentendus et des déceptions.

Bref, tout ça c'est la faute à Papus qui a comparé Crazy Bear à Get Out parce que j'ai collé un point de plus au premier. Est-ce qu'on s'amuserait à comparer La Soif du Mal avec Bad Boys 2, tant qu'à faire ? Franchement, y'en a qu'ont vraiment des idées tordues des fois

Edit : Trois pages et 37 messages pour Crazy Bear, deux pages et 19 messages pour Sans Filtre. Qui a dit qu'on ne parlait plus de cinéma sur ce forum ?

[AtCloseRange]

Le plus surprenant c'est de comparer Cocaïne Bear à un film.

[TheGentlemanBat]

En y repensant, il n'y a que deux moments vraiment gore :

Spoiler (cliquez pour afficher)

- l'ado qui se fait exploser la tête par accident
- Ray Liotta qui se fait bouffer les tripes par les oursons

Ah ben voilà, c'est malin, ça me donne envie de le voir maintenant !

[AtCloseRange]

En y repensant, il n'y a que deux moments vraiment gore :

Spoiler (cliquez pour afficher)

- l'ado qui se fait exploser la tête par accident
- Ray Liotta qui se fait bouffer les tripes par les oursons

Ah ben voilà, c'est malin, ça me donne envie de le voir maintenant !

Résiste! On est déjà beaucoup trop nombreux à l'avoir vu.

[TheGentlemanBat]

L'argument de poids, 'faut que je rentabilise mon abonnement UGC et puis 1H35 contre pas loin du double pour le John Wick 4ème du nom (ils ont vraiment pété une durite !!! ), le choix se fait assez facilement au final. Y'a aussi 65 - La Terre d'avant remarque... (un film de SF avec Adam Driver, quand bien même il fait penser à un croisement d'After Earth et d'un Jurassic World, ça ne se refuse pas ! )

[tchi-tcha]

Y'a aussi 65 - La Terre d'avant remarque... (un film de SF avec Adam Driver, quand bien même il fait penser à un croisement d'After Earth et d'un Jurassic World, ça ne se refuse pas ! )

Oulala malheureux ! Un éminent classikien lui a collé 3/10 dans le classement des sorties.
(et quoi qu'en disent certains, il est très rigoureux dans ses notations)

Les 93 minutes de 65 : la Terre d'avant durent beaucoup beaucoup beaucoup plus loooooooongtemps que les petites 837 minutes de John Wick Chapitre 4, crois-moi. Rien ne justifie cette longueur excessive (c'est complètement hypertrophié en voulant faire entrer le personnage dans la légende), mais rien que pour sa dernière virée à Paris (John Wick élimine à lui seul en une nuit tous les truands de la capitale ), ça justifiera ton abonnement UGC ce mois-ci.

Pour Crazy Bear, c'est à tes risques et périls, j'espère que tu as bien compris que ce n'est pas un délire Z gore mais une toute petite comédie bien loin de ce que son pitch nous laissait miroiter. Si Ray Liotta avait continué à tourner quelques années encore, on jetterait un voile pudique sur ce film. Malheureusement, c'est là dessus que s'achève sa carrière, avec un temps de présence tellement faible à l'écran qu'il s'apparente davantage à une "participation amicale" (comme on dit) qu'à autre chose, tout en restant franchement attristante. Et là je repense à sa mine désabusée, au regard qu'il nous lance à la fin des Affranchis dans sa nouvelle vie de plouc. Si le Ray Liotta des Affranchis se voyait dans Crazy Bear, il ferait la même tête aujourd'hui.

[tchi-tcha]

Bonjour,
on va tous mourir, la drogue c'est mal.

Cocaine Shark :


Crackcoon :


Vivement !

[TheGentlemanBat]

Bonjour,
on va tous mourir, la drogue c'est mal.

Spoiler (cliquez pour afficher)

Cocaine Shark :


Crackcoon :

Vivement !

Le niveau franchement hallucinant des SFX et le (non)jeu des comédiens, tous plus charismatiques les uns que les autres, laissent présager de sacrées chouettes séries Z ! (petite préférence pour la peluche de Crackcoon)

[Flol]

Le niveau franchement hallucinant des SFX et le (non)jeu des comédiens, tous plus charismatiques les uns que les autres, laissent présager de sacrées chouettes séries Z !

Toujours se méfier de ces pseudos nanars volontaires. En réalité ce sont souvent ceux-là les pires, tant ils sont plus navrants que drôles.