JUILLET 2022
FILM DU MOIS:
Les corneilles /
Wrony, de Dorota Kedzierzawska (1994) 9/10 - Les errances d'une enfant mal-aimée, traitées à sa hauteur, superbement mises en scène. Vraiment un gros coup de coeur, et possible film du mois.
FILMS DECOUVERTS:
Chelsea Girls, de Paul Morissey & Andy Warhol (1966) 1/10 - Décidément, Warhol, je n'y arrive pas. Mal filmé, pas de récit, pas de sujet,juste du vide et de l'autosatisfaction en grande quantité...
Albatros, de Xavier Beauvois (2021) 7/10 - La vie d'un gendarme bascule lorsqu'il doit faire usage de son arme. Le film est plutôt réussi, mais j'ai un peu de mal avec la conclusion...
Hi, Mom /
Ni hao, Li Huanying, de Ling Jia (2021) 6.5/10 - Sorte de Retour vers le futur sentimental, le film à la main lourde niveau sentimentalisme, mais offre une approche nostalgique d'une Chine des années 80, sans doute moins riche, mais plus solidaure.
The Outfit, de Graham Moore (2022) 7/10 - Huis-clos se déroulant dans la boutique d'un tailleur à Chicago, le film oppose divers gangsters violents et paranoiaques. C'est un peu malin, mais ça se laisse bien suivre.
Retro Puppet Master, de David DeCoteau (1999) 4/10 - DeCoteau prouve ici qu'il peut faire mieux que les précédents, mais le tout reste tout de même très médiocre...
The Sea Beast, de Chris Williams (2022) 7/10 - Un film d'animation sympathique et techniquement adroit, mais assez banal et peu surprenant...
Fixed Bayonets! de Samuel Fuller (1951) 8,5/10 - Un film de guerre efficace, imprégné d'impressions personnelles, qui développe des portraits d'hommes face à eux-même tout à fait saisissants.
Jurassic World: Dominion, de Colin Trevorrow (2022) 4,5/10 - Hilarant, médiocre et incohérent, mais vraiment divertissant. Comme si tous les scientifiques du film s'inspiraient de Gaston Lagaffe. A au moins 4 reprises, j'ai eu envie de doubler le personnage principal d'un "m'enfin ?" qui n'aurait pas paru déplacé.
Elvis, de Baz Luhrmann (2022) 8/10 - Ample, rythmé, brillant, ce biopic s'intéresse avant tout au pacte faustien unissant le King au tristement fameux Colonel Parker, tout en proposant un travail formel superbe et enlevé. Coup de coeur...
Quatre pas dans les nuages, d'Alessandro Blasetti (1942) 8,5/10 - Comédie populaire tendre et émouvante, sur la rencontre, lors d'un trajet, d'un représentant de commerce et d'une femme en grande difficulté personnelle.
La révélation, d'Alain Lavalle (1973) 5,5/10 - Gentiment érotique, le film est un marqueur d'époque, il interroge le statut d'une épouse bourgeoise, son rapport au plaisir, au moment de la libération sexuelle... Pas inintéressant, l'actrice principale, Olga Georges-Picot, affiche une espère de tristesse qui contamine le film...
Mon oncle Antoine, de Claude Jutra (1971) 8/10 - Une chouette reconstitution de la vie rurale au Québec, dans les années 40. Le magasin général est au coeur de la vie sociale, on y trouve clous, confiture, robe de mariée ou cercueil. La mise en scène de Jutra est sensible et belle, faussement naturaliste. Très chouette film.
Miss Pïnkerton, de Lloyd Bacon (1932) 5,5/10 - Film de série, en whodunnit assez vite ficelé, qu'éclaire, de temps en temps, Joan Blondell qui parvient à rendre ce film de série distrayant.
After Yang, de Kogonada (2021) 5/10 - Le film millenial par excellence, sans trigger, inclusif, avec un net tropisme asiatique... Mais l'ensemble n'est pas mauvais, et l'enjeu fait sens, s'il n'y avait cette lenteur exaspérante qui affaiblit vraiment le film.
Peter von Kant, de François Ozon (2022) 7/10 - Film peu fédérateur, en forme d'hommage au maitre Fassbinder, ce qui est un peu la limite de ce projet. Mais Menochet est parfait, les clins d'oeil sont un régal, et j'ai pris beaucoup de plaisir devant le film.
Ham on Rye, de Tyler Taormina (2019) 6,5/10 - Sorte de teen-age movie surréaliste, pas inintéressant et bénéficiant d'un approche arty assez heureuse. Je n'ai pas tout compris, mais l'interprétation est libre et le film est plaisant à voir.
Meat, de Frederick Wiseman (1976) 7/10 - Wiseman explore le marché de la viande, de la vente aux enchères des boeufs à l'équarissage en série et à la négociation syndicale avec les ouvriers... Très complet et riche.
Thor: Love and Thunder, de Taika Waititi (2022) 3/10 - Waititi en a manifestement marre, son script est ridicule, les séquences ratées se multiplient, et le film ne raconte plus rien, encore moins rapporté à un univers de super-héros...
Decision to leave /
Heojil kyolshim, de Park Chan-Wook (2022) 6/10 - Malgré une mise en scène enlevée, le film souffre d'une intrigue trop alambiquée à mon gout, qui désincarne son histoire d'amour au profit de sous-intrigues très sophistiquées...
La nuit du 12, de Dominik Moll (2022) 8/10 - Un film empesé par la gravité de son propos. En accompagnant ces policiers dans leur enquête, on est amené à s'interroger sur la nature du mal, du crime, et l'ensemble reste assez bien en tête. Coup de coeur !
Les nuits de Mashhad /
Holy Spider, de Ali Abbasi (2022) 8/10 - Un bon film de tueur en série, situé dans un cadre tout à fait original, l'Iran post-révolution islamique, ce qui change beaucoup de choses. Très intéressant.
Les âmes nues /
Dial 1119, de Gerald Mayer (1950) 8/10 - Un bon huis clos, dans lequel des quidams sont pris en otage par un déséquilibré. La tension est tout à fait réussie.
Assault! Jack the Ripper /
Bôkô Kirisaki Jakku, de Yasuharu Hasebe (1976) 8,5/10 - Sorte d'apothéose du cinéma d'exploitation japonais de la période, cette variation, formellement très aboutie, de
The honeymoon killers sous influence giallesque est à la fois une ode au mauvais gout et à la transgression, mais aussi un récit d'émancipation aussi fort qu'inattendu.
The Wolf Hour, de Alistair Banks Griffin (2019) 6,5/10 - Un film porté par son ambiance poisseuse du Bronx des années 70, et sa démarche visant à défictionnaliser le récit de façon systématique. Intéressant, mais ça manque d'invention quand même.
Les intranquilles, de Joachim Lafosse (2021) 7,5/10 - Le naturalisme de J.Lafosse s'attache au cas d'un père de famille bipolaire. L'incarnation par Damien Bonnard et Leila Nekhti est tout à fait réussi et fait du film un drame assez fort.
Venin, de Piers Haggard (1981) 7,5/10 - Un bon huis clos, dans lequel Klaus Kinski et Olivier Reed prennent un otage en compagnie d'un black mamba... Très rythmé et fun.
Ritual /
Shiki-Jitsu, de Hideaki Anno (2000) 8/10 - Je ne prétendrai pas avoir tout saisi, mais il y a une douceur amère dans ce film qui suit un réalisateur en manque d'inspiration qui croise une jeune femme fantaisiste à l'extrême (aussi folle qu'émouvante), et surtout brisée, qui va l'emporter dans son monde un peu délirant, où demain, c'est son anniversaire...
Searching, de Aneesh Chaganty (2018) 8/10 - Surfant sur un dispositif formel hasardeux (tout est vu à partir de l'ordinateur), le film parvient malgré à tenir en haleine et bénéficie d'un scénario malin et efficace, mais aussi d'un bon casting. John Cho est très juste, ici.
Happy Birthday to me, de JAck Lee-Thompson (1981) 7,5/10 - Un slasher en forme de whodunnit assez sophistiqué pour intriguer, avec un casting sympathique, et quelques idées de meurtres saisissante. Noter un final assez réussi, ce qui ne gate rien.
Nobody, de Ilya Naishuller (2021) 7/10 - Très proche dans l'esprit de John Wick, le film parvient à offrir une ingéniosité dans les scène d'action qui rend le tout fort divertissant, de même qu'un casting assez ludique et inspiré.
Anno Uno, de Roberto Rossellini (1974) 6/10 - Dans sa période pédagogique, Rossellini s'attaque à la biographie d'un grand homme politique de l'après-guerre en Italie. Alliance entre partis, construction européenne, mouvements sociaux... Le film est d'une grande clarté et assez didactique, mais le tout manque parfois un peu de cinéma.
Destruction babies /
Disutorakushon beibîzu, de Tetsuya Mariko (2016) 8/10 - Un film punk dans lequel un jeune en déshérence part en vrille en tapant quiconque se trouve sur son passage. Le film est assez marquant, et il interroge avec pertinence les rapports de l'individu avec les codes moraux qui le corsetent...
Le quarante et unième, de Grigoriy Chukhray (1956) 9/10 - Un film de guerre assez remarquable, qui allie romantisme à remise en question des valeurs guerrières, chose assez inattendue pour un film russe de 1956. A cela s'ajoutent la beauté de la photo et de la mise en scène qui achèvent de faire de ce film un très grand film.
Sundown, de Michel Franco (2021) 7/10 - Un film au tempo étrange, assez lent en empesé par le soleil, dans lequel Tim Roth passe son temps à boire des bières sur la plage... Au final, le film se révèle plutôt riche, mais peine à totalement m'emporter.
As Bestas, de Rodrigo Sorogoyen (2022) 8,5/10 - Des difficultés d'un couple "bobo" venu s'installer dans un village de Galice pour faire de l'agriculture bio et retaper des maisons... La tension est très efficace, la mise en scène fait la part belle au cadre naturel qui marque le passage du temps, le casting est aux petits oigons, Sorogoyen est un très grand réalisateur.
FILMS REVUS:
Les Minions 2: Il était une fois Gru, de Kyle Balda (2022) 10/10 - Vite, toi aussi, mets ta cravate et cours découvrir la nouvelle production Illumination, avec de l'humour, des larmes, de l'action, et des coups de tatane !
La maman et la putain, de Jean Eustache (1973) 10/10 - Révision de cet immense film sur grand écran, dans une copie restaurée de premier plan. La richesse du film décontenance toujours, même quand on le connait bien.
L'aigle vole au Soleil, de John Ford (1957) 7/10 - Un film éminemment sympathique, sorte de biopic élogieux d'un militaire devenu scénariste que Ford a croise lors de son adaptation de They Were Expendable. John Wayne y est impeccable, entouré d'une troupe fordienne très en verve. Mais curieusement, dans le portrait de l'épouse de Wead que joue Maureen O'Hara, après avoir lu la bio de John Ford par Jim Mc Bride, c'est l'épouse de Ford, que je perçois, qui attend des mois et des mois et élève ses enfants seule, tandis que son époux fait ses missions à fond en s'éclatant avec ses collègues...
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- Janvier 2021 = Tian mi mi / Comrades: Almost a Love Story, de Peter Chan (1996)
Février 2021 = Une famille syrienne, de Philippe Van Leeuw (2017)
Mars 2021 = Peking Opera Blues, de Tsui Hark (1986)
Avril 2021 = Den Enfaldigen Morderen, de Hans Aldredsson (1982)
Mai 2021 = La loi de Téhéran, de Saeed Roustayi (2019)
Juin 2021 = Les enfants nous regardent, de Vittorio de Sica (1944)
Juillet 2021 = Titane, de Julia Ducornau (2021)
Aout 2021 = Kladivo na carodejnice / Witchhammer, de Otakar Vávra (1970)
Septembre 2021 = La divine croisière, de Julien Duvivier (1929)
Octobre 2021 = The Last Duel, de Ridley Scott (2021)
Novembre 2021 = Historias extraordinarias, de Mariano Llinas (2008)
Decembre 2021 = Don't look up, d'Adam McKay (2021)
Janvier 2022 = Licorice Pizza, de Paul Thomas Anderson (2021)
Février 2022 = Here comes Mr Jordan, d'Alexander Hall (1941)
Mars 2022 = Szürkület / Twilight , de György Fehér (1990)
Avril 2022 = Encanto, de Jared Bush, Byron Howard & Charise Castro Smith (2021)
Mai 2022 = Great day in the morning, de Jacques Tourneur (1956)
Juin 2022 = Men, d'Alex Garland (2022)