
Tag (Sono Sion – 2015)

Encore un sacré uppercut délivré par le cinéaste frappadingue qui même au sein d'une plus grosse production réalisée avec deux majors (Universal et Shochiku) se permet de livrer une œuvre personnelle même si elle demeure moins ambitieuse que ses films plus indépendants.
Il détourne ainsi rapidement un scénario vaguement inspiré d'un roman à succès pour dépasser allégrement le simple divertissement. Ca commence pourtant comme un thriller horrifique par une séquence choc mémorable avant de virer dans un épisode de la 4ème dimension entre poésie adolescente et comédie transgressive avant de conclure dans une métaphore qui questionne la place de la femme dans la société japonaise. Le tout en moins de 90 minutes, sans longueur, sans répétition et avec une fluidité et une aisance qui laissent pantois quand on sait que Tag n'est qu'un des 5-6 films réalisés par Sono Sion en un an !
On pourra tout de même regretter que le cinéaste doive passer par une maladroite pirouette emberlificotée et un peu lourdingue pour justifier son univers.
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C'est vraiment audacieux et d'une liberté absolue qui possède un côté grisant qui m'enthousiasme au plus haut point.
Si la photographie n'est pas aussi soignée que Why don't you play in hell et Tokyo Tribe, la réalisation est vraiment originale avec une utilisation pertinente des drones. Celà lui permet autant de personnifier le vent (caractère primordiale de la première partie) comme elle confère cette absence de gravité, cette grâce aérienne aux séquences merveilleuses où les 4 amies s'enfuient du lycée.
Très grande réussite pour ma part pour une œuvre d'une grande richesse qu'il ne vaut surtout pas réduire à sa séquence d'ouverture.