Michael Mann

[tchi-tcha]

Encore un truc que je regarderai sur YouTube, 'culés de parisiens...

Question naïve : à votre avis, est-ce Thoret laissera Michael Mann en placer une ?

[Watkinssien]

Thoret est le premier à dire que Mann n'est pas une personne facile en interview. Il aura intérêt!

[majorsenta]

Look at me ! Look AT ME !!
Look at me, Jean Baptiste ....

[Arn]

C'était bien !
Pendant une partie de la discussion on avait un peu l'impression que Mann voulait annuler le bouquin de Thoret, c'était marrant
Comme il l'a dis rare son les cinéastes qui se voient de la même manière que les spectateurs ou les critiques.
Le paradoxe c'est que je préfère sûrement la lecture de Thoret

J'ai quand même trouvé qu'il aurait être préférable que les questions soient un peu moins éparpillées sur différents sujets et films, que Thoret axe la discussion dans un sens, avec un minimum de structure. Là ça parfait un peu dans tous les sens selon moi.

Sinon Miami Vice au Linder ça claque !
C'était la version director's cut de 2008 un peu plus longue apparemment. Je sais pas si c'est celle ci qui est sur les BR sortis après ou si c'était celle de Netflix (j'aurais tendance à dire non mais mes souvenirs sont un peu vague) ?

[Nazario9]

Eh bien, pour y être allé c'était assez intéressant.Thoret n'a pas du tout monopolisé la parole et a intelligemment laissé Mann s'exprimer longuement.
Mann a confirmé qu'il n'était pas un client facile, même en terrain conquis avec Thoret.

Il a par exemple répondu que non, il n'avait pas eu de pression des studios sur Heat quand à l'emploi du casting 3 étoiles, mais plutôt sur la durée du métrage qui était fixé initialement à 2 heures et qu'aucune ponte n'a osé remettre en question quand il a rendu sa version de 2h45.

Thoret a dégainé également ses analyses habituelles, par exemple sur le fait qu'il pensait que Mann était un cinéaste des 70's qui a débuté 10 ans en retard par rappprt au nouvel Hollywood ou sur les fameux plans introspectifs vers l'océan ou les paysages, signatures de Mann. Mais Mann a balayé en répondant qu'il ne calculait pas tout ça, qu'il ne réalisait pas ses films en pensant à comment les critiques interprèteront son travail ou comment on pourra le classer. Que l'introspection fait partie de chacun de nous.

Enfin Mann s'est même permis de dire du bien de Nolan (avec qui il a apparemment dialogué), en disant que les films d'auteurs n'ont pas forcément vocation a être des films à petit budget, que des auteurs peuvent parfois très bien s'exprimer dans des grosses machines comme Interstellar (Thoret a du faire des bonds intérieurement ) ou surtout Dr. Folamour qui est un des films qui lui a révélé cela.


Sinon le Max Linder, je n'y étais jamais allé. C'était la director's cut de Miami Vice (que j'appréciais déjà beaucoup mais qui m'a encore emporté) J'ai trouvé le son assez moyen, puissant mais trop frontal et avec beaucoup de réverbération.

ça va être la guerre pour y accéder

Oui malheureusement les dédicaces etaient limitées aux premiers arrivés.

[Arn]

J'étais dans les premiers arrivés mais j'ai pas pris la dédicace. C'est sympa mais à moins d'avoir le temps pour discuter (comme avec des dessinateurs de BDs) j'avoue que je m'en fiche un peu donc j'ai laissé ça à ceux qui y accordent plus d'importance.

Le son au Linder ça dépend pas mal de où tu es placé quand même je trouve. Le mieux étant au centre de la mezzanine (le 1er étage).

[Nazario9]

Le paradoxe c'est que je préfère sûrement la lecture de Thoret

Oui c'est vrai que c'était déroutant de voir Mann ne pas abonder systématiquement dans le sens de Thoret, c'est vrai que ses analyses sont souvent passionnantes. Les grands cinéastes n'aiment pas qu'on les décortique.

[Nazario9]

J'étais dans les premiers arrivés mais j'ai pas pris la dédicace. C'est sympa mais à moins d'avoir le temps pour discuter (comme avec des dessinateurs de BDs) j'avoue que je m'en fiche un peu donc j'ai laissé ça à ceux qui y accordent plus d'importance.

Le son au Linder ça dépend pas mal de où tu es placé quand même je trouve. Le mieux étant au centre de la mezzanine (le 1er étage).

J'étais dans la mezzanine mais sur la droite.

[tchi-tcha]

Sinon Miami Vice au Linder ça claque !
C'était la version director's cut de 2008 un peu plus longue apparemment. Je sais pas si c'est celle ci qui est sur les BR sortis après ou si c'était celle de Netflix (j'aurais tendance à dire non mais mes souvenirs sont un peu vague) ?

Euh... Je connais la version "cinéma" avec l'ouverture tétanisante en boîte de nuit... le montage alternatif refait par cet incorrigible Michael Mann pour la sortie DVD (avec la course de bateaux en ouverture, claque visuelle mais impact moindre que de nous plonger directement en boîte de nuit). Dans son commentaire audio d'époque, il précisait que ce n'était en aucun cas un director's cut.
C'est malheureusement souvent cette version qui est diffusée en télévision (In the air tonight pour la fusillade finale, c'est la pire des fausses bonnes idées). Est-ce celle-ci à laquelle vous avez eu droit ?

Et la question à 10€ : si Michael Mann n'est pas d'accord avec les théories de Thoret sur ses films, lequel des deux a raison ?

Les analyses du second sont souvent séduisantes et passionnantes, mais Mann est probablement plus terre à terre : lui son métier n'est pas d'analyser des oeuvres mais de faire des films.
Donc quand on voit une ambiance de fin du monde dans Miami Vice, Mann voit surtout des ouragans qui ont emporté ses décors ou du vent qui a soufflé au bon moment pour la scène de fin



"Auto Rock" est une des plus belles ouvertures d'album de Mogwai, Mann l'utilise pour une des plus belles conclusions de sa carrière... et dans les deux cas le morceau me colle des frissons.

[Shin Cyberlapinou]

Une captation de la rencontre est-elle à espérer?

[Arn]

@tchi-tcha : C'était bien Phil Collins sur la fusillade de fin
Sinon j'aurais tendance à penser que la vérité se situe entre ce que veux bien admettre Mann sur son cinéma et les analyses de JB Thoret. Comme dit nazario beaucoup de grands cinéastes ont du mal à reconnaître les intentions qu'on leur prête. Et puis là en public il voulait aussi peut être taquiner Thoret (surtout qu'il a vu que ça faisait bien réagir le public) ? Et puis, même s'il est vrai que certains critiquent peuvent tendre à la suranalyse/surinterprétation, il y a quand même la part de ce qu'une oeuvre dit du monde sans que son auteur en ai forcément la conscience, la volonté explicite.

@Shin Cyberlapinou : rien ne nous a été dis mais il me semble avoir vu une caméra fixe tournée pendant l'interview.

[Watkinssien]

A ce titre, je me souviens du commentaire audio de Mann sur Collateral. Quand il aborde ses idées de mise en scène, c'est absolument passionnant et devrait ouvrir des portes de lecture analytiques plus poussées.
Exemple:

Spoiler (cliquez pour afficher)

la mort du personnage de Tom Cruise dans le métro, Mann insiste sur ce qu'il a voulu faire en mettant sur le paysage qui défile un arbre au moment où le personnage s'éteint...

[mannhunter]

Mann a-t-il parlé de "Hacker", "Le sixième sens" et "La forteresse noire"?
Des projets en France, pour Netflix ou soyons fous, pour le cinéma?

Pendant une partie de la discussion on avait un peu l'impression que Mann voulait annuler le bouquin de Thoret, c'était marrant
Comme il l'a dis rare son les cinéastes qui se voient de la même manière que les spectateurs ou les critiques.

Thoret a dégainé également ses analyses habituelles, par exemple sur le fait qu'il pensait que Mann était un cinéaste des 70's qui a débuté 10 ans en retard par rappprt au nouvel Hollywood ou sur les fameux plans introspectifs vers l'océan ou les paysages, signatures de Mann. Mais Mann a balayé en répondant qu'il ne calculait pas tout ça, qu'il ne réalisait pas ses films en pensant à comment les critiques interprèteront son travail ou comment on pourra le classer. Que l'introspection fait partie de chacun de nous.

Oui c'est vrai que c'était déroutant de voir Mann ne pas abonder systématiquement dans le sens de Thoret,

ça sous-entend donc peut-être que le bouquin de Thoret est un peu hors sujet sur le cinéma de Mann?
ça me rappelle la Master Class d'Argento où il avait dit à Thoret qu'il avait beaucoup aimé son analyse de "Jenifer" lue la veille de la rencontre mais qu'il n'avait pas vraiment pensé aux même choses que lui en tournant son épisode..

A ce titre, je me souviens du commentaire audio de Mann sur Collateral. Quand il aborde ses idées de mise en scène, c'est absolument passionnant et devrait ouvrir des portes de lecture analytiques plus poussées.
Exemple:

Spoiler (cliquez pour afficher)

la mort du personnage de Tom Cruise dans le métro, Mann insiste sur ce qu'il a voulu faire en mettant sur le paysage qui défile un arbre au moment où le personnage s'éteint...

Oui je me souviens de cette anecdote, ce commentaire audio est excellent. Ce qui est étonnant c'est les quelques commentaires audio que j'ai écoutés de Mann sont souvent bien plus axés sur ses personnages, leur origine, que sur son travail de mise en scène.

[mannhunter]

Sympa en tout cas le montage vidéo des films de Mann pour inaugurer la soirée, ça me donne envie de revoir les films là..:

[media] [/media]

Donc quand on voit une ambiance de fin du monde dans Miami Vice, Mann voit surtout des ouragans qui ont emporté ses décors ou du vent qui a soufflé au bon moment pour la scène de fin



"Auto Rock" est une des plus belles ouvertures d'album de Mogwai, Mann l'utilise pour une des plus belles conclusions de sa carrière... et dans les deux cas le morceau me colle des frissons.

Ce que déclarait Mann au sujet du film et de sa fin, dans le livre d'Axel Cadieux, en 2015:

""L'histoire de MIAMI VICE n'est pas aussi bonne que prévu. Alors que je ne changerais rien à HEAT, REVELATIONS ou COLLATERAL. Si je refaisais MIAMI VICE, je raconterais l'histoire d'une autre manière et surtout je le titrerais différemment:
c'est une situation impossible, tout le monde a vu la série, tout le monde en adore des aspects différents et le public avait donc des attentes très spécifiques vis-à-vis du film. C'est devenu un obstacle et j'ai eu, du coup, du mal à raconter l'histoire qui me tenait vraiment à coeur:
celle d'un homme qui dépasse toutes les frontières qui lui sont imposées, qui a conscience du danger mais qui le fait tout de même, quel qu'en soit le prix. C'était mon impératif, qui a été mis en branle à cause de deux choses: la réécriture de la fin et le poids de la série télé.
Malgré cela, il y a beaucoup d'éléments que j'adore dans le film. C'est romantique et je suis très fier de la scène d'adieu entre Sonny Crockett et Isabella. C'est un moment magique qui a bénéficié de beaucoup de circonstances favorables, à commencer par le climat:
un ouragan approchait, il y avait du vent, le ciel était gris...""

[Nazario9]

Mann a-t-il parlé de "Hacker", "Le sixième sens" et "La forteresse noire"?
Des projets en France, pour Netflix ou soyons fous, pour le cinéma?

Sur Blackhat, Thoret lui a posé une question sur les auteurs des livres présents sur les étagères du perso de Chris Hemsworth (Du Baudrillard notamment), et Mann a confirmé qu'il avait bien entendu sciemment placé ces réfencences.
Pour les projets il n'a rien balancé, si ce n'est qu'on n'est plus à l'époque ou il pouvait débarquer chez des producteurs et vendre un film sans gages de rentabilité, pour la beauté du geste.

Sinon je n'ai pas encore lu le livre, j'attends d'avoir revu l'intégralité de sa filmographie avant. Mais pour avoir écouté pas mal de podcast de Thoret à ce sujet je pense que le bouquin visera quand même juste. Comme le disait Arn je pense que c'est plus un petit jeu entre eux 2. Si Mann n'avait pas été convaincu par sa démarche il ne se serait pas investi dans la présentation de ce bouquin.