Re: Re:
Publié : 3 mars 12, 19:14
Je crois qu'on est d'accord.Rick Blaine a écrit :un excellent moment.
Ensuite:
On nage dans le bonheur!!
Je crois qu'on est d'accord.Rick Blaine a écrit :un excellent moment.
Ensuite:
On nage dans le bonheur!!
Jeremy Fox a écrit :Julien Léonard poursuit les critiques du coffret Legends of Horror avec Doctor X
Que tu vas t'empresser de traduire, hein ?Ann Harding a écrit :Une bonne biographie de Michael Curtiz de Alan K. Rode devrait sortir l'année prochaine, éditée par THE UNIVERSITY PRESS OF KENTUCKY.
Des infos là .
Je veux bien. Trouve-moi un éditeur!daniel gregg a écrit :Que tu vas t'empresser de traduire, hein ?Ann Harding a écrit :Une bonne biographie de Michael Curtiz de Alan K. Rode devrait sortir l'année prochaine, éditée par THE UNIVERSITY PRESS OF KENTUCKY.
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Excellente nouvelle!!Ann Harding a écrit :Une bonne biographie de Michael Curtiz de Alan K. Rode devrait sortir l'année prochaine, éditée par THE UNIVERSITY PRESS OF KENTUCKY.
Des infos là .
Ann Harding a écrit :Je veux bien. Trouve-moi un éditeur!daniel gregg a écrit :Que tu vas t'empresser de traduire, hein ?
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Excellente critique, et retour bienvenu sur ce que je considère moi aussi comme l'un des meilleurs films muets de Curtiz (Avec L'avalanche). Voici ce que j'en disais, il y a... un certain temps.Bruce Randylan a écrit : Ma critique 1kult de Jusqu'au crime (aussi connu sous le titre les chemins de la terreur qu'allen john évoque juste avant)
http://www.1kult.com/2012/12/21/jusquau ... el-curtiz/
allen john a écrit :Le Cinéma de Minuit a deux fois rendu hommage à Curtiz en diffusant des oeuvres rares. Après vérification, Patrick Brion estime que la quasi-totalité des œuvres hongroises ont disparu, et non toutes… Cela dit, on possède des films Autrichiens, grace aux cinémathèques européennes, en particulier Vienne bien sur, mais aussi Luxembourg et Amsterdam.
WEGE DES SCHRECKENS/LABYRINTH DES GRAUENS
Sorti en 1921, ce film Autrichien aux nombreux titres alternatifs(Labyrinthe des passions, les chemins de la terreur et Jusqu’au crime)nous est parvenu via la cinémathèque de Luxembourg qui en restaura une copie Française ; cette dernière nomme les personnages de patronymes Anglais, et situe une grande partie de son action explicitement à Londres. C’est également le cas d’une copie Autrichienne de Sodom und Gommorah, on peut donc penser que les intertitres originaux le faisaient aussi: Curtiz se garde de donner une dimension purement nationale à son mélo, ce sera une constante dans les films ultérieurs: il vise à l’internationalité, et sait que de situer son film dans un pays Germanique risque de le condamner en cette après-guerre. D’où le recours à des péripéties qui renvoient pour une grande part au cinéma serial Américain: l’héroïne, après tout, est une femme, comme Pearl White. Mais on renvoie aussi à Dickens, et il ne faut pas pousser le bouchon trop loin pour discerner du Feuillade ou du Lang ici…
Au-delà du feuilletonisme mélodramatique aux invraisemblables péripéties, Curtiz nous expose une vision du monde très pessimiste, notamment par la dimension Dickensienne de l’œuvre :
L’alliance entre deux firmes concurrentes, par le biais d’un mariage arrangé, est compromise lorsque le fils de l’un des magnats rencontre une jeune femme pauvre, mais belle. Lorsque celle-ci est compromise, par la faute de son frère, dans une affaire de vol, les personnages sont pris dans une spirale de rebondissements qui vont culminer dans le drame, bien sur, le plus absolu : train enflammé, crime, tricherie, prostitution… j’en oublie certainement.
Extrêmement maîtrisée, la mise en scène de Curtiz en 1921 porte déjà en elle plusieurs de ses marques de fabrique: la stylisation efficace des décors, un cadrage et un découpage impeccables, un rythme soutenu et le recours discret à la profondeur de champ, dans un espace qu’il contrôle jusqu’au dernier figurant. Le tout est mis au service d’une histoire presque gênante par son invraisemblance, mais qu’il aborde frontalement, sans sourciller, et dont il triomphe par l’enthousiasme constant dont il fait preuve. Mais l’une des belles surprises de l’œuvre est d’y déceler la source de ce qui reste sans doute la grande spécialité de Curtiz, son utilisation des ombres, à laquelle on attribue souvent une origine « expressionniste », c’est-à-dire Allemande, tant la confusion entre le cinéma de Weimar et le Caligarisme est répandue. Hors, point d’expressionnisme ici, mais la lumière et l’ombre sont déjà convoquées par le cinéaste : C’est un curieux spectacle d’ombres chinoises qui donne au héros l’idée(Fausse)que sa promise le trompe, et plus tard, les deux policiers convoqués pour arrêter l’héroïne seront aperçus d’abord en silhouettes, inquiétants et chapeautéssymboles d'un destin fatal, avant de se révéler peu menaçants et inutiles pour l’action(Bien qu’ils n’apparaissent que quelques secondes, ils seront très marquants, à la façon du vendeur de billets de loterie, anodin, mais dont on remarque le sparadrap dans Greed: ici, l’un des policiers mâche un chewing-gum avec insistance). L’usine où se déroule une grande partie de l’action apparaît souvent en silhouette dans le décor afin de rappeler le destin des protagonistes, et lorsque le drame se noue, Curtiz abandonne la pleine lumière pour se réfugier dans la nuit, ce qui lui permet l’emploi d’un clair-obscur déjà bien maîtrisé : à la photo, son complice, le futur metteur en scène(du cinéma Nazi)Gustav Ucicky.
On comprend l’enthousiasme des metteurs en scène de l’époque pour le train : l’excitation de la vitesse, liée au fait qu’on puisse habiter le véhicule, mettre en valeur le mouvement, et jouer sur le suspense tout en en faisant un signe des temps : industriels et modernes… Mai ici, le train a un petit plus : le train incendié est l’image la plus communément associée à ce film ; il faut dire que cette séquence est vraiment impressionnante, par son suspense et son réalisme ; de plus, le train est réellement en flammes : je pense que les scénaristes n’avaient pas trop à pousser Curtiz pour que celui-ci réalise leur vision…
Dans ce film nous est présenté un monde compartimenté, un monde qui est bien l’Europe de 1921, vue par une lorgnette Dickensienne, dans laquelle on voit les riches et les pauvres ; si les pauvres veulent le bonheur, c’est manifestement par la richesse qu’ils le trouveront ; et si il y a un happy-end dans ce film, c’est par le sacrifice du frère de l’héroïne que les deux héros trouvent le bonheur : le frère, véritable gibier de potence, a commis moult crimes, et les autres pauvres ne sont pas meilleurs : lorsqu’elle cherche sa mère, l’héroïne tombe dans les filets de proxénètes, et elle ne devra son salut qu’à la fuite, mais, semble-t-il, trop tard… Cette dimension binaire est accentuée par des intertitres illustrés : tous ceux qui ont trait au monde des riches montrent une vision stylisée de l’usine, les autres montrent… une potence !
Pour résumer, si par le jeu souvent insupportable de son héroïne(Lucy Doraine, madame Curtiz)le film reste daté, la mise en scène est d’une grande modernité, alliant les ressources du mélodrame sans jamais en avoir honte, et le film porte bien la marque sinon d’un auteur, en tout cas d’un metteur en scène singulier, déja passionné par la forme, attaché à la dépiction des noirceurs de l'humanité, et qui est déjà promis à un bel avenir….
Tommy Udo a écrit :Un chef-d'oeuvre, ça c'est clair !
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