Allez, un petit récapitulatif des 7 films (je ne compte pas le « Freddy vs Jason », faut pas charier) :
-Les griffes de la nuit (A nightmare on Elm street) – 1984 : Le premier et meilleur film de la saga pour beaucoup !! Le génie de Wes Craven prend toute son ampleur dans les scènes de cauchemars, alliant un solide savoir faire dans le suspense et le gore (encore assez soft). Freddy est assez drôle par moment (c’est voulu), mais c’est la peur qui l’emporte, grâce notamment aux séquences de rêves particulièrement bien conçues. La grande force de Craven est d’avoir su tirer profit de la vraie terreur que procure les cauchemars : le fait de se sentir isolé, de ne pas pouvoir courir aussi vite que l’on voudrait… Le film se tient admirablement dans son traitement général, et est mené par des acteurs tous excellents : Heather Langenkamp donne une énergie et un terrible pouvoir d’attraction à son personnage (une vraie bonne actrice, que l’on ne reverra pas souvent malheureusement), Johnny Depp dons son premier rôle au cinéma… Le seul point faible résiderait dans le côté « jeunesse années 80 » déployé dans le film, ça a méchamment prit un coup de vieux… Mais c’est tellement mineur par rapport à l’intérêt véritable du film. Maquillages de Freddy et effets spéciaux terribles !! Grand classique et gros succès !!
-Note : 9/10.
-La revanche de Freddy (A nightmare on Elm street 2 : Freddy’s revenge) – 1985 : Ce second opus est très décrié mais il serait de bon ton de le rapatrier avec les autres… Certes, on oublie complètement les personnages du premier film, mais la continuité est bel et bien présente : c’est la même maison, le scénario permet un habile changement de propriétaires… Non, le film est une vraie suite, mais avec des acteurs différents. Le métrage n’est pas exempt de défauts : Freddy apparaissant dans la réalité (sortant du domaine des rêves) est une bonne idée au final, si cela ne se renouvèle pas, mais trop peu exploitée correctement la plupart du temps. Dommage, car les scènes de meurtres sont assez réussies dans l’ensemble !! Et le film propose une scène incontournable, au début, avec l’autobus, bref, toute la scène d’ouverture jusqu’au réveil du personnage : un moment excellent servi par une magnifique photographie, un rythme haletant et une musique très ingénieuse !! Le meilleur moment du film (si, si) !! L’acteur principal s’en sort pas trop mal, mais l’actrice jouant sa copine est à mille lieues des même efforts, sur-jouant constamment, pas crédible pour un sous… Le film, malgré d’indéniables faiblesses, reste un solide divertissement d’horreur aux séquences gores déjà plus affinées, servies par des effets visuels très bons.
-Note : 7/10.
-Les griffes du cauchemar (A nightmare on Elm street 3 : dream warriors) – 1987 : Le troisième film fait table rase du deuxième !! On reprend après le premier avec un scénario très solide et des acteurs tous excellents : génial, on retrouve Heather Langenkamp, toujours aussi charmante et efficace dans son jeu, mais aussi Patricia Arquette dans ses débuts !! Mais dans son traitement général, ce troisième opus tranche littéralement avec les précédents… Jusqu’ici on avait droit à des films présentant des chauchemars efficace mais restant assez réalistes… Ici, on garde la formule du premier film (suspense et peur), tout en la mélangeant avec un pur délire visuel donnant aux cauchemars leur plein dimension : budget oblige, les scènes de rêves en question sont terriblement géniales, bien plus gores, et réellement inventives (retenons le personnage mené comme un pantin par ses propres artères, la fan de TV tuée par celle-ci, les 20 dernières minutes versant dans l’onirisme le plus pur…)… Ici, on ne se refuse rien, à chaque seconde c’est l’étonnement par rapport aux effets spéciaux particulièrement bien réussis dans l’ensemble !! Freddy, quant à lui, est incarné avec toujours autant de bonheur par un Robert Englund sous amphétamines : il sur-joue à fond, débite plein de vannes, bref, devient à la fois effrayant et drôle, c’est un bonheur que de le voir à l’écran. « Freddy 3 » réussit donc un pari difficile : le mélange parfait entre l’ambiance du premier et un festival visuel toujours impressionnant à l’heure actuelle, donnant une bien plus grande consistance aux rêves !! Excellent… tout comme l’idée de faire de la maison de Nancy une maison abandonnée et hantée par Freddy, idée qui sera reprise (et deviendra même le fil conducteur) du reste de la saga !! A noter qu’on en apprend enfin davantage sur le passé de Krueger, ça c’est top !! Malheureusement, les épisodes suivants vont jouer à chaque fois dans la surenchère au profit d’un script toujours moins élaboré…
-Note : 9/10.
-Le cauchemar de Freddy ( A nightmare on Elm street 4 : the dream master) – 1988 : Ce quatrième opus n’est finalement pas une surprise, on s’attendait à une telle dérive de la part des producteurs… Le scénario ne tient plus que sur un timbre-poste plié en quatre, et franchement on s’en fout de ce que le script propose… Les trois survivants du troisième film sont éliminés en à peine une demi-heure, et le nouveau casting (à part une interprète principale convaincante) donne dans le médiocre, avec des acteurs et actrices en sur-jeu complet (c’est bien pour Freddy, mais pour les autres je n’en suis pas sûr). Ensuite, la question de « Comment Freddy peut-il venir hanter ces jeunes gens alors que tous les anciens de Elm street sont morts ? » est complètement contournée de manière très fade : une sorte de passage de relais risible entre le personnage principal du 3 et celui du 4 (à noter que l’héroïne du 3 n’est ici plus interprétée par Patricia Arquette, dommage…). Bref, le réalisateur (Renny Harlin) se montre très efficace, trop même, en enfilant les séquences gores comme un « Die Hard » enfilerait les scènes d’action… En vrac, on trouve : un attaque hommage aux « Dents de la mer », une carrière de vieilles voitures menaçantes, une pizza très « freddienne » (et non pas Freud… ok, je sors…), une victime se transformant en cafard… Beaucoup de bonne idées, aux effets spéciaux très très impressionnants et gores, le tout noyé dans un univers visuel incroyable et mené par un Freddy Krueger plus allumé et déjanté que jamais : il ne fait plus très peur, mais gagne en ironie et en humour, tout en restant dans le sanguinolent… Freddy à la plage, Freddy au restaurant… On continue également d’en apprendre plus sur son personnage et son passé. Et l’affrontement final digne d’une préparation de Rambo (par l’héroïne) finit sur un maelström de gore particulièrement horrifique… Bref, une réussite dans le domaine de l’anarchie visuelle, mais on s’enfonce dans du n’importe quoi, même si l’ensemble reste bien sympathique. A voir purement pour son aspect visuel détonnant et rarement égalé, et pour le plaisir de revoir Freddy bien sûr… A noter que la comptine sur Freddy devient vraiment un moteur du film !! Ce sera malgré tout le plus gros succès de la saga, devant le 3 même...
-Note : 6/10.
-L’enfant du cauchemar (A nitghtmare on Elm street 5 : the dream child) – 1989 : Un cinquième opus qui avait pas mal de choses pour réussir… Une mise en scène fouillée lorgnant sur le gothique, un scénario plus palpitant que dans le 4ème qui n’était qu’un remake en plus gore du 3… Et non, tout part à vau l’eau : des idées de scénario qui trahissent un ensemble pourtant bon (Freddy cherchant à agir en vrai par l’intermédiaire du bébé qu’attend l’héroïne), quelques scènes grotesques (je n’ai jamais accroché à la scène en moto…), un rythme trop rapide dans le récit (serait-on dans « Benny-hill » ?? non je déconne… elle est mauvaise)… Quelques scènes horrifiques de cauchemars font tout de même leur effet : l’affrontement dans un comics entre le super-héros (super future victime) et super-Freddy (un poil ridicule, mais on n’est plus à une incohérence près…), les scènes dans le château abandonné (magnifique photographie par moments…), bref, mais cela ne suffit pas à relever un ensemble poussif et lâche. Freddy, plus à l’aise que jamais, se montre toujours aussi drôle et parfois même loufoque (une nouveauté là tout de même). A noter un final assez bon dans des décors surréalistes (les escaliers dans tous les sens). Effets spéciaux toujours excellents, mais un maquillage de Freddy qui passe de « grand brulé dégueulasse » dans les films précédents à « grand brulé au maquillage plus simple » dans les 4 et 5ème opus… Admetons toutefois que l'ambiance, contrairement au 4, reviens parfois aux sources avec des moments assez malsains. Pour les puristes de la VF, je rappelle que ce film possède l’une des pires VF que j’ai jamais entendu (alternant accent bourgeois et empathie complète, c’est un désastre).
-Note : 5/10.
-La fin de Feddy : l’ultime cauchemar (A nitghmare on Elm street 6 : Freddy’s dead) – 1991 : Si les 5 épisodes précédents se tenaient tous dans leur scénario (se faisant suite à chaque fois… même pour le deuxième finalement qui, même sans les personnages du 1, avait réussit à maintenir une ligne directrice), le 6ème décide de partie en cacahuète complet !!!! Enorme du début à la fin, court (trop court : 1H20 à peine), scénarisé à la va-vite, et flanqué d’une 3-D (dans les dix dernières minutes) aujourd’hui obsolète et apparaissant comme ridiculement apposée à l’ensemble… sans oublier un casting mémorable de par sa médiocrité !! La seule bonne idée de l’ensemble tient au fait que l’on apprend enfin tout ce que l’on ne savait pas de Freddy dans ce 6ème opus, en incorporant sa fille à l’ensemble (héroïne du dit nouvel opus). Ne nous mentons pas, ce nouveau film vaut exclusivement par Freddy : oubliez tout ce que vous avez vu avant, ici Freddy décide de laisser tomber l’horreur pour ouvrir un cirque (enfin c’est l’image quoi), multipliant les répliques qui tuent, les moments d’humour et de franche déconnade (les scènes de cauchemars s’enfoncent dans l’humour et le burlesque le plus total), avec au final un croquemitaine cartoonesque !! C’est cool, certes, mais ça n’a plus rien à voir avec l’excellence des premiers films… La fin est trop rapide, tout est trop rapide, on sent le bon gros film fait à la va-vite pour offrir un enterrement à Freddy qui, à défaut d’être génial, s’avère à peine digne. Dommage tout de même… A noter un hommage au sigle Warner des toons en dessins animés : Freddy pousse un tapis de piques avec son dos et s’affale tel un Bugs Bunny essouflé… N’importe quoi je vous dis, mais assez jouissif dans le burlesque.
-Note : 3/10.
-Freddy sort de la nuit (New nightmare) – 1994 : Dix ans après le premier, Wes Craven reprend les commandes pour ce dernier opus !! N’ayant rien à voir avec les précédents, le métrage est une fabuleuse mise en abîme du film dans le film… Une sorte de « Sream 3 » avant l’heure et en beaucoup plus réussit !! On a ici un petit bijou de suspense et de peur avec un Freddy de nouveau effroyable, et même plus dans le mesure où son humour a totalement disparu et où son maquillage se révèle enfin digne des premiers films (même si on passe un peu du statut de grand brûlé à celui d’écorché vif, à mon sens)… Heather Langenkamp fait son grand retour dans son propre rôle, pareil pour tous les acteurs du premier film… Si c’était déjà le cas furtivement dans le 2, le 5 et surtout le 6, on voit ici beaucoup plus Robert Englund en vrai, sans maquillage !! Alternant onirisme, retournements de situations, scénario complexe, vraies scènes d’horreur, sobriété de l’ensemble (le film ne décolle que tardivement) et interprétation au diapason, ce « Freddy 7 » (qui ne devrait pas être considéré comme une suite) est une totale réussite sur presque toute la ligne, mis à part deux ou trois faiblesses et maladresses… Heather Langenkamp n’a jamais été meilleure que dans ce film, explosant ses deux autres performances et, l’âge aidant, sa révélant être une très belle femme d’une trentaine d’années !! Wes Craven offre une belle sortie à Freddy, plus effrayant que jamais, avec un hommage à « Nosferatu » de Murnau à la clé !!
-Note : 9/10.
Voilà, et vous, quel est votre avis ??
