Vincente Minnelli (1903-1986)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Joe Wilson
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Re: Vincente Minnelli

Message par Joe Wilson »

Le problème de Cyd Charisse est qu'elle cherche trop à "faire l'actrice" dans The Band Wagon. Dans d'autres prestations comme Silk Stockings ou Brigadoon on en retrouve pas ce trait...même dans Party Girl qui n'est pas un musical, elle est convaincante dans le jeu par son naturel, la grâce de ses gestes.
Ici, elle calcule trop son rôle, et le duo avec Fred Astaire patine dans quelques scènes. Mais dès qu'elle danse elle est à nouveau rayonnante.
Et j'admire tout de même le film. :lol:
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Watkinssien
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Re: Vincente Minnelli

Message par Watkinssien »

Joe Wilson a écrit : Et j'admire tout de même le film. :lol:
C'est le principal ! :wink:
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Jeremy Fox
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Re: Vincente Minnelli

Message par Jeremy Fox »

Joe Wilson a écrit :Le problème de Cyd Charisse est qu'elle cherche trop à "faire l'actrice" dans The Band Wagon. Dans d'autres prestations comme Silk Stockings ou Brigadoon on en retrouve pas ce trait...même dans Party Girl qui n'est pas un musical, elle est convaincante dans le jeu par son naturel, la grâce de ses gestes.
Voilà, c'est exactement ce que je pense aussi
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Watkinssien
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Re: Vincente Minnelli

Message par Watkinssien »

Ben moi non, voilà ! :P


:wink:
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Re: Vincente Minnelli

Message par Jeremy Fox »

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16- Brigadoon (1954) de Vincente Minnelli MGM

Quand on aime vraiment, tout peut arriver, mêmes les miracles !
N'est pas concerné uniquement le personnage de Gene Kelly cette fois. En effet, cette X-ième vision me ravit toujours autant et la séquence The Heather on the Hill est en passe de devenir celle que je pourrais voir à satiété sans jamais me lasser : elle atteint de tels sommets de grâce et d'élégance... L'alchimie parfaite entre la mise en scène, la danse, la chorégraphie, la musique, le décor et la photographie. Sublime !!!

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Au cours d’un voyage dans les Highlands d’Ecosse, deux chasseurs américains, le doux rêveur Tommy Albright (Gene Kelly) et le plus matérialiste Jeff Douglas (Van Johnson), s’égarent en forêt. Ils découvrent pourtant, sorti de la brume matinale, Brigadoon, un mystérieux village qui ne se trouve sur aucune carte et qui parait vivre hors du temps et de l’espace… Dans la droite lignée d’autres sommets du romantisme onirique cinématographiques (L’Aventure de Mme Muir, Horizons perdus, Peter Ibbetson…), cet hymne fantasmé à l’Amour possède un rythme volontairement lent, une ambiance ouatée. S’il l’avait voulu, Minnelli aurait pu faire de cette histoire un monument de ‘flamboiement baroque et lyrique’ ; on sait très bien qu’il en était capable Mais non ! Dans la filmographie de Minnelli, Brigadoon se situe au milieu d’œuvres à la mise en scène plus discrète, moins voyante (et pas moins réussie pour autant) ; il côtoie ainsi d’autres monuments ‘pastels’ de sensibilité comme L’Horloge. Et ce rythme lent épouse le rythme de la vie de ce village hors du temps où le modernisme et sa suractivité n’ont pas encore fait leur apparition. Beaucoup de séquences techniquement ‘sages’, par contraste, rendent d’autant plus fortes les envolées lyriques qui parsèment le film avec parcimonie : celles conjuguées de la caméra et de la musique au milieu de la chanson The Heather on the Hill (la danse dans la bruyère) ou la fabuleuse scène de chasse à l’homme, The Chase, d’une fluidité et d’une virtuosité qui laissent pantois ! Le fait que Brigadoon ait entièrement été tourné en studio au milieu de toiles peintes et de décors en cartons-pâtes n’a pas nui au film, renforçant bien au contraire cette ambiance totalement irréaliste et féérique. Dès les premières images, le village fantôme sort de la brume et le spectateur est immédiatement plongé dans un univers de pure magie. Celle-ci est raffermie par la beauté des costumes d’Irène Sharaff, par la délicate photographie de Joe Ruttenberg et bien évidemment par la suave musique de Frederick Loewe superbement orchestrée d'ailleurs. Peut être moins moderne et ambitieux que d’autres films de Minnelli, son intrigue pouvant paraître même parfois à la limite de la mièvrerie, Brigadoon n’en demeure pas moins une œuvre superbe, attachante et éminemment personnelle. Gene Kelly, moins exubérant qu’à l’habitude, Van Johnson absolument parfait dans un rôle un peu ingrat, Cyd Charisse légère et somptueusement belle sont là pour nous accompagner tout au long de ce petit miracle cinématographique.

A mi parcours de cette passionnante filmographie, je place pour l'instant Brigadoon tout au sommet ; il risque d'être très difficile de l'y en déloger !


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10/10

A suivre : The Cobweb
Joe Wilson
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)

Message par Joe Wilson »

Oui, la grandeur du film, au-delà de la mise en scène, de Gene Kelly et Cyd Charisse, c'est la capacité de Minnelli à transcender sa thématique. Le rêve n'est pas idéalisé, l'euphorie se lie à la fuite du temps...les personnages doivent vivre un renoncement, détruire une illusion. Et si le musical, dans sa tonalité, est d'une fulgurante légèreté, d'une beauté radieuse, les ambiances dessinent une trame plus inquiète, plus incertaine. Minnelli a su harmoniser dans un regard de cinéaste des tendances qui auraient pu être contradictoires pour proposer un équilibre particulièrement subtil, qui offre au film une ampleur, une grâce, qui résistent à l'enchaînement des visionnages.
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Jeremy Fox
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)

Message par Jeremy Fox »

Joe Wilson a écrit : Le rêve n'est pas idéalisé, l'euphorie se lie à la fuite du temps...les personnages doivent vivre un renoncement, détruire une illusion. Et si le musical, dans sa tonalité, est d'une fulgurante légèreté, d'une beauté radieuse, les ambiances dessinent une trame plus inquiète, plus incertaine.
Et d'ailleurs, autre trait de génie du scénario, le seul personnage qui refuse toute cette 'magie', le dépressif 'empêcheur de rêver', celui interprété par Van Johnson (parfait soit dit en passant) est certainement le plus intéressant du film. Il est là pour désamorcer cette idéalisation et casser parfois une ambiance qui aurait pu être sans lui trop doucereuse. Le conte et son Happy End n'en sont que plus magnifiques.
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Watkinssien
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)

Message par Watkinssien »

Je suis d'accord, une oeuvre majeure de Minnelli.

Un autre élément brillamment utilisé aussi, c'est le son, en particulier dans la séquence où le personnage de Gene Kelly retourne en ville. Minnelli et son ingénieur du son ont désynchronisé de quelques secondes les bruits d'avec les images pour rendre compte du manque de confort qu'a notre protagoniste.
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)

Message par someone1600 »

Ce qui m'avait frappé avec ce film, c'est a quel point Minnelli maitrise parfaitement le cadre du cinemascope avec ce film, l'espace est tellement bien utilisé.
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Jeremy Fox
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Re: Vincente Minnelli

Message par Jeremy Fox »

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17- La Toile d'araignée (The Cobweb) (1955) de Vincente Minnelli MGM

Qui, des malades ou des actionnaires de l'hôpital psychiatrique, va avoir gain de cause pour pouvoir fabriquer les nouveaux rideaux de la bibliothèque de l'établissement ? Sur un pitch (même schématisé à outrance) aussi ténu, Minnelli brosse le portrait d'un établissement psychiatrique dans lequel, pendant un bon quart d'heure, on a du mal à identifier les patients des docteurs. Tous sont aussi névrosés les uns que les autres et les conflits se révèlent très nombreux au sein du personnel. Dans le même temps, discrètement, le cinéaste parle de la manière dont chacun se voit dans le regard des autres, le désarroi que chacun éprouve face aux problèmes et au malaise d'autrui et de comment arriver à mieux vivre en parvenant à contourner ses problèmes psychologiques. Malgré son ambition et la modernité de son scénario, ce film peut difficilement être considéré comme un des grands films du cinéaste ; il est cependant constamment intéressant, humainement très riche et nous offre quelques séquences d’un lyrisme échevelé typiquement ‘minnellienne’ (comme celle du dragage de la rivière pour retrouver un corps) grâce à l'alchimie qui s'opère entre la musique moderne, dissonante et inquiétante de Leonard Rosenman, les éclairages en clair-obscur de George Folsey et l'élégance de la caméra du réalisateur. Entre ces séquences, le film reste assez sage formellement, les mouvements de caméra étant relégués au second plan, Minnelli préférant cette fois-ci une construction par le montage assez réussie, passant sans arrêt, avec brusquerie mais sans à coup, d'un personnage à l'autre. The Cobweb est riche, très riche (trop riche par la trop grande profusion de personnages) et l'émotion n'arrive que rarement à poindre, au moins pas autant que je l'aurais souhaité ; j'ai cependant été régulièrement émerveillé par l'intelligence du propos (intelligence cachée sous l'apparente ténuité de l'intrigue) et l'élégance habituelle du réalisateur, son travail toujours aussi parfait sur les décors, la couleur, les costumes et le sens du cadre en scope. Et que dire du casting : Richard Widmark (génial), Lauren Bacall, Lilian Gish, Charles Boyer, Fay Wray, Gloria Grahame... Que du beau monde !
Un film qui n'a pas été fait pour être plaisant, qui ne l'est d'ailleurs pas toujours, mais qui finit par emporter l'adhésion surtout que les dix dernières minutes voient tous les problèmes s'apaiser sans que ça ne semble forcé (ni même voulu par les producteurs). Un Happy End qui se révèle donc très satisfaisant et extrêmement chaleureux, Minnelli commençant à aborder les relations pères-fils qu'il aura l'occasion de développer par la suite dans quelques chefs-d'oeuvre. Ici le docteur (joué par Widmark) est 'sauvé' par une phrase et la compréhension de son fils de 10 ans. Minnelli parle déjà aussi par l'intermédiaire du jeune névrosé, de Van Gogh. Mais n'anticipons pas la suite...

7/10

A suivre : Kismet
monfilm
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)

Message par monfilm »

A noter que Lust for life sort enfin en Z2 en mars prochain.

http://video.fnac.com/a2538827/La-Vie-p ... Nu=39&Fr=2
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Tout le reste est dérisoire.
Ducdame
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Re: Vincente Minnelli

Message par Ducdame »

Jeremy Fox a écrit : La Toile d'araignée (The Cobweb) (1955) de Vincente Minnelli MGM

Qui, des malades ou des actionnaires de l'hôpital psychiatrique, va avoir gain de cause pour pouvoir fabriquer les nouveaux rideaux de la bibliothèque de l'établissement ? Sur un pitch (même schématisé à outrance) aussi ténu, Minnelli brosse le portrait d'un établissement psychiatrique dans lequel, pendant un bon quart d'heure, on a du mal à identifier les patients des docteurs. Tous sont aussi névrosés les uns que les autres et les conflits se révèlent très nombreux au sein du personnel. Dans le même temps, discrètement, le cinéaste parle de la manière dont chacun se voit dans le regard des autres, le désarroi que chacun éprouve face aux problèmes et au malaise d'autrui et de comment arriver à mieux vivre en parvenant à contourner ses problèmes psychologiques. Malgré son ambition et la modernité de son scénario, ce film peut difficilement être considéré comme un des grands films du cinéaste ; il est cependant constamment intéressant, humainement très riche et nous offre quelques séquences d’un lyrisme échevelé typiquement ‘minnellienne’ (comme celle du dragage de la rivière pour retrouver un corps) grâce à l'alchimie qui s'opère entre la musique moderne, dissonante et inquiétante de Leonard Rosenman, les éclairages en clair-obscur de George Folsey et l'élégance de la caméra du réalisateur. Entre ces séquences, le film reste assez sage formellement, les mouvements de caméra étant relégués au second plan, Minnelli préférant cette fois-ci une construction par le montage assez réussie, passant sans arrêt, avec brusquerie mais sans à coup, d'un personnage à l'autre. The Cobweb est riche, très riche (trop riche par la trop grande profusion de personnages) et l'émotion n'arrive que rarement à poindre, au moins pas autant que je l'aurais souhaité ; j'ai cependant été régulièrement émerveillé par l'intelligence du propos (intelligence cachée sous l'apparente ténuité de l'intrigue) et l'élégance habituelle du réalisateur, son travail toujours aussi parfait sur les décors, la couleur, les costumes et le sens du cadre en scope. Et que dire du casting : Richard Widmark (génial), Lauren Bacall, Lilian Gish, Charles Boyer, Fay Wray, Gloria Grahame... Que du beau monde !
Un film qui n'a pas été fait pour être plaisant, qui ne l'est d'ailleurs pas toujours, mais qui finit par emporter l'adhésion surtout que les dix dernières minutes voient tous les problèmes s'apaiser sans que ça ne semble forcé (ni même voulu par les producteurs). Un Happy End qui se révèle donc très satisfaisant et extrêmement chaleureux, Minnelli commençant à aborder les relations pères-fils qu'il aura l'occasion de développer par la suite dans quelques chefs-d'oeuvre. Ici le docteur (joué par Widmark) est 'sauvé' par une phrase et la compréhension de son fils de 10 ans. Minnelli parle déjà aussi par l'intermédiaire du jeune névrosé, de Van Gogh. Mais n'anticipons pas la suite...


Le film est rare , on ne va laisser cet avis que j'attendais impatiemment en bas de page :idea:

Bien que je l'aie vu très, très jeune, c'est sans doute le Minnelli (et sans doute aussi un des films) qui m' a le plus impressionné. Cette histoire de rideaux et la cohorte de frappés qui l' accompagne me sont depuis lors toujours restés présents en mémoire avec une vivacité et une précision tout à la fois rares et étonnantes.
Ce que je viens d'en lire me convainc que la révision, si un jour j'ai la chance de retomber dessus, ne me décevra pas du tout...bien au contraire. J'ai même envie d'ajouter qu'à te lire je sais déjà que je retrouverai la véritable "fascination", je ne vois pas d'autres termes, que j'avais ressentie à une époque où bien des choses avaient sans doute dû m'échapper.
Et donc, j'ai hâte (et quelle hâte!) de voir une édition dvd.
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Re: Vincente Minnelli

Message par Jeremy Fox »

Ducdame a écrit : Ce que je viens d'en lire me convainc que la révision, si un jour j'ai la chance de retomber dessus, ne me décevra pas du tout...bien au contraire.
Merci et connaissant un peu tes goûts, j'en suis à peu près certain :wink:

Par contre, tu risques d'être un peu moins en accord avec mon texte suivant :fiou:
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)

Message par Jeremy Fox »

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18- Kismet (1955) de Vincente Minnelli MGM

Un mendiant roublard que l'on va prendre pour un magicien et qui va finir par croire à ses propres pouvoirs à force d'avoir vu se réaliser ses malédictions et bénédictions lancées à tort et à travers pour se sortir de mauvaises postures.

Kismet est l'adaptation d'un musical scénique de Broadway dont la musique est, pour une bonne partie, une transposition de thèmes de Borodine, donc assez savante et pas facile d'accès au premier abord. Il a été réalisé par Minnelli à contre coeur et dans la précipitation mais c'était une condition pour qu'il puisse ensuite se lancer dans son biopic sur Van Gogh. Au final, ce fut un cuisant échec critique et public et encore aujourd'hui il est considéré comme un de ses plus gros ratages. On peut facilement comprendre ceux qui s'y sont ennuyés car pour l'apprécier, il faut d'une part être amateur de film presque intégralement musical, celui-ci l'étant quasiment à 80%, de l'autre ne pas avoir peur du kitsch ni d'une certaine staticité de la mise en scène.

Mais comme la partition est superbe (même s'il faudrait pour l'apprécier pleinement, sans doute l'écouter deux ou trois fois de suite tellement certaines mélodies peuvent sembler complexes) et le kitsch magnifié par les équipes artistiques de la MGM qui ont réalisé un travail somptueux sur les décors et les costumes (le film est un délice pour les yeux, Joseph Ruttenberg accomplissant un travail remarquable avec l'utilisation des tons dorés), j'ai déjà à ce niveau là échappé à l'ennui. Et question staticité, ayant pu survivre aux adaptations plates et ternes de certains splendides spectacles de Rodgers et Hammerstein (du style Carrousel et Oklahoma), j'ai été également agréablement surpris car la caméra opère encore quelques élégants tournoiements.

Il faut dire aussi que j'avais dès le départ quelques atouts en main : Howard Keel, en plus d'être un chanteur hors-pair, est peut-être le cabotin américain qui me plait le plus ; il s'en donne ici à coeur joie et sans jamais sombrer dans la lourdeur. L'histoire m'a bien amusé, basée sur les mensonges et roublardises perpétuelles du personnage joué justement avec délectation par ce savoureux et sympathique acteur-chanteur qui ne m'a jamais déçu au cinéma. Ses trois partenaires, Dolores Gray en tête, font un sans faute musicalement parlant, Ann Blyth est charmante et la célèbre Stranger in paradise me fait toujours autant frissonner de plaisir. Bref, si je reconnais volontiers un manque d'ampleur et de rythme à ce film, privé de toute emphase lyrique typiquement minnellienne que l'on trouve habituellement disséminée ici où là dans nombreux de ses films précédents, ce spectacle chatoyant, coloré et assez drôle m'a fait passer un bien agréable moment là où je m'étais préparé à bailler aux corneilles.

6.5/10

A suivre : Lust for Life
Ducdame
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)

Message par Ducdame »

Jeremy Fox a écrit : 18- Kismet (1955) de Vincente Minnelli MGM

6.5/10
:shock: mais ça se respecte!

Pour ma part, je suis juste content de ne plus avoir à le découvrir.
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