Encore plus foutraque que dans mon souvenir, dans cette zone imprécise entre sublime et ridicule - ah, Talbot et son lance-grenade! Mais indéniablement attachant. Ca a du chauffer dans les têtes de Lee et Nolte.
Plutôt une bonne surprise en réalité.
Bien sûr, on est bien loin de l'excellent album de Pétillon, conci, direct et tranchant ; il n'en reste que la trame principale, bien que rapidement écornée, quelques scènes-phares et quelques répliques, mais au final ça se laisse voir sans problème. D'ailleurs, l'équilibre originel en est respecté : tout le monde s'en prend plein la gueule à part égale, que ce soit l'Etat ou les indépendantistes corses.
Clavier, n'en fait pas des tonnes, même s'il est à mille lieue du vraiJack Palmer (le personnage n'est d'ailleurs pas écrit en ce sens), je l'ai même trouvé par moment très drôle, comme à la grande époque de Papy, Réno est égal à lui-même, dans un rôle qui met allègrement à profit son regard inexpressif, la seule expression qu'il sait probablement jouer, et donc, lui va comme un gant.
J'ai beaucoup aimé le côté rétro de la bande son, une sorte de mélange entre James Bond et Fantomas, (le générique du début est à ce titre un vrai régal, y compris visuellement, on s'y croirait.)
Bref, alors que je m'attendais à un ratage total, voire à un erzast de bessonnade, ce qui n'est pas peu dire, je me suis amusé. La réplique finale m'a d'ailleurs occasionné un fou-rire (hé oui)...
Un restaurant bondé, toutes lumières et musique à fond... Réno à Clavier, en parlant d'un éventuel client indésirable : lui, s'il arrive, tu lui dis que c'est fermé.
Une plongée dans l'insconscient assez terrifiante mise en scène par un Chabrol qui hérite d'un scénario imaginé par Clouzot. Cluzet et Beart y sont formidables dans le rôle du mari et femme soumis et détruit par l'enfer de la jalousie...
Note: 4/6
I love Huckabees de David O Russell.
Un bordel réjouissant dans lequel on retrouve du joli monde parmi lequel: Naomi Watts, Isabelle Hupert, Mark Walhberg, Jude Law, Dustin Hoffman. C'est in-résumable mais c'est parfaitement comestible.
Musique trés sympa de Jon Brion.
Edward Aux Mains d'Argent de Tim Burton
Conte noir magnifique et féérique, bref, inutile de revenir là-dessus c'est un immense film. Ça m'a donné envie de revoir des Tim Burton... Hardcore de Paul Schrader
Un père de famille joué par George C. Scott cherche sa fille qui vient de fuguer. La police ne l'aide pas et il engage ainsi un détective privé, lequel ne tarde pas à découvrir que la fille de son client tourne dans des pornos... De Palma disait, dans son livre d'entretiens, que c'est un film "très fort sur le plan émotionnel". C'est effectivement très stressant d'assister en même temps que le père à la découverte du film dans lequel joue sa fille. Paul Schrader évoque ainsi le monde du porno de façon dramatique, et son film est beaucoup plus subtil qu'un 8mm par exemple. J'aime beaucoup la scène
du dialogue avec l'actrice/prostituée, ou le choc des personnalités entre lui qui est croyant et n'accorde aucune importance au sexe, et elle qui ferait l'amour avec n'importe qui.
Le film est une sorte de descente aux enfers, de laquelle nous ne nous en sortons pas indemnes non plus...
(évidemment, cela n'est que mon opinion personnelle et ne reflète absolument pas une volonté d'imposer quoi que ce soit et de prétendre détenir le monopole de la vérité - je préfère le préciser puisqu'il semble qu'il faille désormais se justifier ainsi pour éviter toute confusion)
A bittersweet life de Kim Ji-woon.
On attendait le nouveau métrage de Kim Ji-woon avec une impatience non feinte après la semi réussite de son Tale of two sisters, qui demeurait un film au formalisme léché proche de la perfection, mais dont la conclusion confuse et laborieuse se noyait dans une surenchère métaphorique à défaut de vouloir réellement dévoiler sa résolution. Il attaque un autre genre avec A bittersweet life, celui du film de gangster façon The killer. On est alors plus rassuré sur le développement de l’histoire, compte tenu du thème simpliste et rabattu du film, dès lors, on peut penser que le cinéaste va se pencher davantage sur la réalisation.
Sun-woo est l’homme de main principal du président Baek, un chef de la pègre. Quand celui-ci ordonne à Sun-woo de surveiller sa nouvelle et jeune girlfriend afin de savoir si elle le trompe, et de les éliminer si cela s’avère être vrai, les repères de l’homme va fuir comme une poignée de sable dans une main.
Des les premières images, on retrouve ce qui faisait la grâce de son précédent film. Kim laisse parler les images pour présenter son personnage principal. Seul à table, mangeant son dessert avec minutie, déranger pour régler une affaire, tous les mots sont alors superflus. Avec précision, Kim parvient à nous dévoiler la psychologie de Sun-woo, son travail méticuleux et absolument voué à la réussite pur. Sous ces airs angéliques, se cache un homme froid, sous cet air absent, se révèle un homme déterminé. On est alors impressionné par ce charisme fou, ce sentiment implacable qui apparaît et nous laisse sur les genoux. Alors que la suite du scénario nous fait un peu peur par son classicisme qui semble nous prévenir de tout ce qui va se dérouler avec trois trains d’avance, on est surpris par le ton général que va emprunter le cinéaste.
Kim filme avec détachement la relation entre Sun-woo et Hee-soo en train de naître. Parce qu’il dynamite toute tension sexuelle au profit d’un profond et mutuel respect, le métrage se teinte d’un romantisme timide. Le réalisateur développe alors un ton vaguement contemplatif, et met en image les longs errements de Sun-woo au volant de sa voiture. Il est impossible de ne pas évoquer Mann dans ces élans citadins et nocturnes tellement le réalisateur américain de Collateral semble habiter la scène. Il est d’ailleurs étonnant de retrouver le fantôme de Mann ainsi habiter ces quelques images dont on se demande si cette même présence est réellement pertinente et trouve sa place naturellement au sein du film. Ces petites ruptures, heureusement, tendent également à apporter une illustration du caractère de Sun-woo, le résultat n’est pas vain.
A bittersweet life atteint son climax à l’heure de film. Dans une longue et éprouvante scène, le cinéaste parvient à atteindre une profondeur, une rage et une force qui impressionnent tout au long de ces longues minutes. Après la langueur éthérée qui nous accompagnait lors de la relation naissante, et des petits aléas propres à sa condition d’homme de main, nous voilà plonger dans la noirceur réaliste de l’univers mafieux. Comme un claque pour se sortir d’une douce torpeur, on est agressé par la barbarie impitoyable de ce milieu. Dans un élan sadique au possible, Kim filme sa scène avec une économie de moyen (bien que quelques tics soient superflus) qui possèdent alors une force de persuasion et une cruauté évidente.
Malheureusement, après cette scène, alors que le film aurait dû tourner en roue libre sauvage et vengeur, le réalisateur perd pied. Le chemin devait sûrement être trop évident pour que Kim puisse l’emprunter, pourtant il est dommage que le réalisateur n’est pas suivi cette voie. Après ce climax, il tombe dans une succession de scènes où se côtoient burlesque semi parodique, et froideur non maîtrisée. Le résultat varie entre ridicule et incompréhension quant au traitement de certaines scènes pourtant importantes. Le film trouve alors avec peine un rythme en adéquation de son histoire, devient boiteux à force de jouer sur plusieurs tons. Ces ruptures provoquent également un détachement de la part du spectateur qui ne se sent finalement plus autant impliqué émotionnellement dans l’histoire. Ainsi, la dernière scène qui aurait dû imposer une emphase, un fatalisme devient plus ou moins quelconque, certainement impersonnel. Kim ne retrouve pas la grâce qui avait habité Woo lors du final de The killer, qui était parvenu à un épilogue tragique au sein d’un gunfight grandiose.
A bittersweet life déçoit. Alors que le réalisateur opère une magnifique première partie en évitant tous les poncifs et écueils propres au genre qu’il traite, il chute sur la partie pourtant plus évidente. Comme quoi, le réalisateur peine une nouvelle fois à conclure son récit, et trouve bien plus de compétence dans la difficulté que dans la simple illustration. Il manque de rigueur, et ne semble pas assez faire confiance à son scénario, au pouvoir parfois insurpassable de l’évidence et du classicisme. Kim n’a pas voulu emprunter tout à fait le même chemin que ses prédécesseurs, cela est peut-être dû à une certaine fougue de la jeunesse, et une volonté de se démarquer de ses pères. Mais la sagesse a parfois du bon…
(évidemment, cela n'est que mon opinion personnelle et ne reflète absolument pas une volonté d'imposer quoi que ce soit et de prétendre détenir le monopole de la vérité - je préfère le préciser puisqu'il semble qu'il faille désormais se justifier ainsi pour éviter toute confusion)
Daddy long legs de Gong Jeong-sik.
Ce film vogue sereinement sur les flots du mélodrame naïf qui apporte son lot de sourire et de larme, cet élan de grâce et d’allégresse, ce charme qui semble habiter chaque image, ces films qui reposent sur les acteurs qui l’habitent. Mais Daddy long legs marche sur le rebord étroit d’un mur. La chute est inévitable, l’inconnu est de savoir de quel côté on va tomber. Et suivant cet endroit, notre appréciation ou notre rejet du métrage.
Les premières minutes donnent le la du film, par cette animation simpliste le métrage encre son ton dans l’innocence enfantine de son personnage principale. Le petit conte qui nous accueille, nous permet de pénétrer dans l’univers fantasmé de l’héroïne. Daddy long legs est un conte de fée pour jeune fille en quête d’amour. Un amour passionné et un autre paternel, celui de trouver le grand, le vrai, et de découvrir qui est le bienfaiteur qui veille sur elle.
Le film n’aurait certainement pas fonctionné sans la fraîcheur de ses comédiens. Leur jeu possède une telle générosité, qu’ils parviennent à rendre vivants et attachants leurs différents personnages, tous, plus ou moins stéréotypé afin de garder le fil du récit intact et sans embûche. Ha Ji-won qui campe le personnage principal donne une vie, un charme qui ne laisse pas indifférent. Pour les lecteurs de Fruits Basket, Ha Ji-won semble étrangement rappelé Toru Honda, dans le portrait de cette fille qui semble vivre sur un petit nuage et qui n’est absolument pas capable de la moindre once de méchanceté.
Le métrage suit son cours comme dans tous les contes de fées, ainsi les petites histoires qui gravitent autour de celle de l’héroïne se multiplient et trouvent leur résolution rapidement. Parfois, elle imputent un peu trop sur le rythme, lui donne un côté un peu hachuré dans son développement. Mais tous ces écueils sont balayés par la grâce qui habite le film, par sa fraîcheur. Daddy long legs est une bouffée d’air frais et naïf (certains diront certainement niais), qui vous plonge dans un sentiment doucereux, dans un cocon douillet où il fait bon se trouver et se reposer.
Ainsi bercé, on est alors surpris par la conclusion qui rompt un peu les habitudes, ou tout du moins, toute prévision. En l’espace de quelques minutes, le film bascule, casse son déroulement, inverse ses intentions. Il nous prend par surprise et perd un peu de son ton si enfantin. Comme ramené dans la réalité après un rêve si bon, dans lequel on aurait voulu se perdre, ne plus jamais se réveiller.
Evidemment, Daddy long legs ne fera certainement pas l’unanimité. Le caractère volontairement enfantin risque d’en laisser plus d’un sur la touche, il faut accepter se plonger dans tous ces bons sentiments naïf et primaire de jeune fille. Dans la romance et le conte de fée. Mais pour toutes celles et ceux qui auront accepté de pénétrer l’univers, de succomber à ses charmes, alors le voyage n’en sera que plus agréable.
Major Tom a écrit :Edward Aux Mains d'Argent de Tim Burton
Conte noir magnifique et féérique, bref, inutile de revenir là-dessus c'est un immense film. Ça m'a donné envie de revoir des Tim Burton...
Je l'ai montré à ma famille le soir de Noël et figurez-vous que le dvd (loué) s'est bloqué au bout d'une heure quinze pour ne plus jamais changer de place.
Du coup je me suis rabattu sur Gremlins que mon petit frère et ma petite soeur ont détesté.
"Personne ici ne prend MJ ou GTO par exemple pour des spectateurs de blockbusters moyennement cultivés." Strum
Major Tom a écrit :Edward Aux Mains d'Argent de Tim Burton
Conte noir magnifique et féérique, bref, inutile de revenir là-dessus c'est un immense film. Ça m'a donné envie de revoir des Tim Burton...
Je l'ai montré à ma famille le soir de Noël et figurez-vous que le dvd (loué) s'est bloqué au bout d'une heure quinze pour ne plus jamais changer de place.
Je crois que c'est un problème technique propre à ce film. En fonction du lecteur, tous les DVD édités bloquent au même moment. C'est ce qui me retiens jusqu'ici de me le payer.