En parcourant d'anciens topics, j'ai lu qu'on charriait gentilment sur le style visuel de Fassbinder, mais à la vue de ce film, j'avoue que je suis étonné !! Un plan fabuleux: Marlène, changement de focale et retour sur le visage de Petra. Des films comme ça, j'en veux bien tous les jours.John Constantine a écrit :masquedemort a écrit :Les Larmes Amères de Petra von Kant
Adorant tout ce qui touche de près ou de loin au huis clos, j'y allais plutôt confiant, à plus forte raison avec Michael Ballhaus au générique et ça n'a pas loupé. Une ambiance morbide à la Sunset Boulevard, avec tous ces mannequins, Marlène la servante muette au visage d'ivoire, poupée vivante, Petra la domestique, ces couleurs, ce fétichisme aussi. C'est fou de voir le nombre d'idées visuelles exploitées à partir d'une simple pièce et de parvenir à y planter un tel décorum. Et quelle justesse de ton, entre Gabi qui fait tout pour espérer ne serait-ce que l'écoute de sa mère, et Karin, trop charnelle, trop sanguine, trop humaine en somme pour pouvoir être contrôlée et "modelée". C'est grand !
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Un miroir, une porte, des meubles, des gens immobiles, il lui faut pas grand chose au Prince Rainer.masquedemort a écrit :En parcourant d'anciens topics, j'ai lu qu'on charriait gentiment sur le style visuel de Fassbinder, mais à la vue de ce film, j'avoue que je suis étonné !! Un plan fabuleux: Marlène, changement de focale et retour sur le visage de Petra. Des films comme ça, j'en veux bien tous les jours.

Dans le genre prison chiadée, mais enfermé dehors cette fois, essaie Effi Briest.

Puissant, corrompu et menteur


You two do make a charming couple though, you're both, what's the expression, damaged goods.
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Soyez tous les trois condamnés à boire de la bière bouillante.Monsieur X a écrit :Alors mate-toi tous les Fassbinder ! (sauf La Troisième Génération, ben ouais, je suis d'accord avec Sully et Moury)![]()

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Si, précisément : comme ça veut tout dire et rien dire, on peut l'employer à tort et à travers.Addis-Abeba a écrit :Ca passe partout, mais ne s'adapte pas à n'importe quel film.harry callahan a écrit : ça passe partout.
[...]But being this a .44 magnum, the most powerful handgun in the world, and would blow your head clean off, you have to ask yourself one question : "Do I feel lucky ?". Well, do you, punk ?
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Oui mais il y a Gabin, Ventura et Moreau, ça compense ! Et puis c'est l'un des plus grands films français ! Oui, môssieur !Margo a écrit :Y'a des soirs comme ça où le seul truc devant lequel t'as envie de te coller, c'est un bon vieux ZAZ, un Gremlins ou mieux, Ghostbusters, et où tu te rends compte qu'en fait t'as prêté le tout. Alors tu regardes Touchez pas au Grisby, c'est bien quand même, mais ça manque de gags et de bestioles...


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Comme il est si bien dit ici : http://www.dvdclassik.com/Critiques/dvd_grisbi.htmRoy Neary a écrit :Oui mais il y a Gabin, Ventura et Moreau, ça compense ! Et puis c'est l'un des plus grands films français ! Oui, môssieur !Margo a écrit :Y'a des soirs comme ça où le seul truc devant lequel t'as envie de te coller, c'est un bon vieux ZAZ, un Gremlins ou mieux, Ghostbusters, et où tu te rends compte qu'en fait t'as prêté le tout. Alors tu regardes Touchez pas au Grisby, c'est bien quand même, mais ça manque de gags et de bestioles...

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Tu aurais du regarder Touchez pas à mes DVD.....Margo a écrit :Y'a des soirs comme ça où le seul truc devant lequel t'as envie de te coller, c'est un bon vieux ZAZ, un Gremlins ou mieux, Ghostbusters, et où tu te rends compte qu'en fait t'as prêté le tout. Alors tu regardes Touchez pas au Grisby, c'est bien quand même, mais ça manque de gags et de bestioles...
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Revu SERPICO de Sidney Lumet.
Après avoir mis au pilori une production De Laurentiis hier avec le KING KONG de Guillermin, je mettrai ce soir au pinacle une autre (co)production De Laurentiis.
Bien sûr, pour certains le film apparaîtra un peu vieilli à cause de Pacino en baba cool -mais n'annonce t-il pas le grunge tout compte fait ? Et n'a-t il pas un aspect presque christique dans les scènes d'ambulance du début?- ou de son aspect documentaire qui ancre le film dans son temps, les années 1970.
Bien sûr le film adopte le ton de la chronique et il peut paraître lent aux générations actuelles (certains plans durent plus de 5 secondes
).
Peu d'intrigue linéaire finalement pour un film du genre "polar".
Mais pourtant quel chef-d'oeuvre! Quelle Classe! Quelle intelligence! Où est l'équivalent de tout celà dans la production américaine actuelle ?
Contrairement aux DEATH WISH et DIRTY HARRY, il ne s'agit pas d'une lutte entre un flic et un truand mais du combat d'un flic et sa hièrarchie en proie à la corruption.
Grâce à Al Pacino le personnage de Serpico a une ampleur étonnante, une vraie subtilité d'autant que l'acteur alterne parfaitement l'exubérance bienvenue et l'intériorité mélancolique. Et il est aussi réjouissant de voir exceller l'acteur dans cet emploi de flic (à part certes mais flic tout de même), lui que l'on associe à Scarface, Michael Corleone, Carlito et autres truands. Enfin, tout ce qui concerne la vie sentimentale du personnage, pris dans les ennuis dûs à son métier, m'a beaucoup touché (eh oui !)
Et l'aspect actuel du film est très prégnant tant les problèmes (drogue, corruption, etc) sont hélas toujours aussi forts dans nos sociétés.Et si le récit peut sembler lent, la mise en scène de Lumet est précise, surtout pour filmer la ville ou les explosions de violence.
Voilà une très belle redécouverte pour cette fin d'année cinéphile. J'avais le film très jeune sur M6 quand ils passaient des bons films- c'est-à dire il y a plus de dix ans
Je ne me souvenais pas que le film était aussi désenchanté..
Et peut-être que cette mélancolie vient du renoncement final à une vie qu'il a en grande partie aimée et aussi de la musique de Theodorakis que l'on entend au début et au générique. Peut-être que les producteurs ont voulu suivre l'exemple de Nino Rota et de la musique "méditérannéenne" du PARRAIN. Le reste de la musique est- comme dans mon souvenir- plus poche de ce que faisaient Schiffrin pour DIRTY HARRY ou Hancock pour DEATH WISH.
EN tout cas une très belle bo pour un très très beau film.
17/ 20
Après avoir mis au pilori une production De Laurentiis hier avec le KING KONG de Guillermin, je mettrai ce soir au pinacle une autre (co)production De Laurentiis.
Bien sûr, pour certains le film apparaîtra un peu vieilli à cause de Pacino en baba cool -mais n'annonce t-il pas le grunge tout compte fait ? Et n'a-t il pas un aspect presque christique dans les scènes d'ambulance du début?- ou de son aspect documentaire qui ancre le film dans son temps, les années 1970.
Bien sûr le film adopte le ton de la chronique et il peut paraître lent aux générations actuelles (certains plans durent plus de 5 secondes

Peu d'intrigue linéaire finalement pour un film du genre "polar".
Mais pourtant quel chef-d'oeuvre! Quelle Classe! Quelle intelligence! Où est l'équivalent de tout celà dans la production américaine actuelle ?
Contrairement aux DEATH WISH et DIRTY HARRY, il ne s'agit pas d'une lutte entre un flic et un truand mais du combat d'un flic et sa hièrarchie en proie à la corruption.
Grâce à Al Pacino le personnage de Serpico a une ampleur étonnante, une vraie subtilité d'autant que l'acteur alterne parfaitement l'exubérance bienvenue et l'intériorité mélancolique. Et il est aussi réjouissant de voir exceller l'acteur dans cet emploi de flic (à part certes mais flic tout de même), lui que l'on associe à Scarface, Michael Corleone, Carlito et autres truands. Enfin, tout ce qui concerne la vie sentimentale du personnage, pris dans les ennuis dûs à son métier, m'a beaucoup touché (eh oui !)
Et l'aspect actuel du film est très prégnant tant les problèmes (drogue, corruption, etc) sont hélas toujours aussi forts dans nos sociétés.Et si le récit peut sembler lent, la mise en scène de Lumet est précise, surtout pour filmer la ville ou les explosions de violence.
Voilà une très belle redécouverte pour cette fin d'année cinéphile. J'avais le film très jeune sur M6 quand ils passaient des bons films- c'est-à dire il y a plus de dix ans

Et peut-être que cette mélancolie vient du renoncement final à une vie qu'il a en grande partie aimée et aussi de la musique de Theodorakis que l'on entend au début et au générique. Peut-être que les producteurs ont voulu suivre l'exemple de Nino Rota et de la musique "méditérannéenne" du PARRAIN. Le reste de la musique est- comme dans mon souvenir- plus poche de ce que faisaient Schiffrin pour DIRTY HARRY ou Hancock pour DEATH WISH.
EN tout cas une très belle bo pour un très très beau film.
17/ 20