Re: Killers of the flower moon (Martin Scorsese - 2023)
Publié : 24 oct. 23, 17:36
Une économie traditionnelle ne dépend de toutes façons pas que des entrées salles.
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J'ai beau avoir un regard globalement positif sur le film, je ne peux pas être totalement en désaccord avec ça. Les deux points qui me gênent le plus sont le scénario... et le montage. Sans parler des raccords saugrenus (le plan de coupe de Di Caprio arrivant par le train au début, pris en sandwich par deux plans d'ensemble, dont un à la grue, relativement court, ça jure et donne l'impression d'être placardé. Les exemples de ce type abondent, mais c'est parfois l'inverse qui interroge, comme ce trèèèèèèèès long backing shot de De Niro parlant indien lors de l'enterrement, un plan qui dure, qui dure, qui dure... et qui donne l'impression d'une fin de plan aléatoire).mannhunter a écrit : ↑24 oct. 23, 16:39 ça manque un peu d'ampleur dans l'exploitation de l'environnement, et Scorsese tombe parfois dans la routine du champ/contre champ alourdissant quelque peu les scènes dialoguées déjà un peu pesantes à la base, et puis le montage (outre le problème de la durée bien excessive par rapport à ce que le film raconte) l'enchainement des séquences je l'ai trouvé assez mollasson
Si c'est comme The Irishman... Pas en France...
Je ne sais si ça correspond à ce que tu décris mais les fautes de raccord dans l'axe chez Scorsese sont légions : j'ai le souvenir de Paul Sorvino avec son cigare dans Goodfellas qui ne tient pas en place lors d'une scène de discussion.
Spongebob a écrit : ↑24 oct. 23, 17:05 ...il a fait un très bon premier week-end avec 328 000 entrées. Il devrait sans problème dépasser le million. Aux US c'est plus mitigé : avec 23M$ il réalise le troisième meilleur démarrage pour un film de Scorsese, mais avec un budget de plus de 200M$ le seuil de rentabilité me semble plutôt éloigné.
Tout dépend de ce qu'on en attend : est-ce qu'on lui demande d'amortir le cachet de Di Caprio ou d'être une vitrine pour Apple ?
Je ne saurai dire, car je n'ai pas souvenir d'un faux raccord volontaire dans Les affranchis qui m'aurait sorti du film, qui n'aurait été justifié par un point de vue. Les premiers que j'ai en tête commencent à l'époque de Gangs of New York, quand Marty s'essaye à une forme de narration plus brusque, et il y en a quelques uns comme ça aussi dans Les infiltrés. Disons que devant la générosité de l'ensemble, il s'agissait à chaque fois d'une goute d'eau dans un océan de trouvailles cinématographiques, et on ne peut pas reprocher à Scorsese de ne pas se mettre en danger, KOTFM ©FLOL ne ressemblant à aucun autre de ses films. Mais là, quand le film avance à deux vitesses, j'appelle ça des scories. Old Marty est toujours là (les 10 premières minutes sont si galvanisantes qu'on en oublie presque les atrocités perpétrées à la chaîne), mais ça finit par se tasser devant une sorte d'absence, ou pour être plus juste, d'indécision du point de vue, grammaire cinématographique pourtant chère à son réalisateur qui s'en est par le passé plusieurs fois fait le chantre. Et quand surviennent des effets de mise-en-scène ou de montage (le plan de grue - à moins qu'il ne s'agisse d'un drone qui s'apprête à se casser la gueule, raison pour laquelle le plan s'arrête - que j'évoquais avec De Niro à l'enterrement) appuyés, ils deviennent d'autant plus visibles et dérangeants. Mais qui sait ce dont on sera capables à 83 ans, je vous le demande !Alexandre Angel a écrit : ↑24 oct. 23, 18:14Je ne sais si ça correspond à ce que tu décris mais les fautes de raccord dans l'axe chez Scorsese sont légions : j'ai le souvenir de Paul Sorvino avec son cigare dans Goodfellas qui ne tient pas en place lors d'une scène de discussion.
C'est le côté "truelle" dont parlait Chabrol à propos de Robert Aldrich.
Pour ma part, le constat visuel dans ma salle habituelle dimanche à 14 heures était plutôt positif. C'était plein à l'exception de quelques places au 1er rang. A part Top Gun et Les Trois Mousquetaires (bon je n'ai été voir aucun Marvel et j'ai zappé Barbie), cela faisait longtemps que je n'avais pas vu cela. Et pour un film dont la cible est plutôt un public assez âgé, c'est inédit depuis la fin du COVID.
For most studios, a debut in the low $20 million range would be disappointing for such an expensive endeavor. And given the price tag, “Killers of the Flower Moon” certainly needs to do big business to be profitable; though Scorsese’s movies tend to have significant box office staying power. But analysts have been more generous in reading the box office tea leaves because streaming services, like Apple, have different metrics of success compared to traditional theatrical players. They don’t place as much emphasis on box office, instead viewing ticket sales as a way to bolster the film’s profile before it lands on streaming.
A El Dadal, je ne crois pas que ces faux raccords soient volontaires (ceux dont je parle) : j'ai toujours pensé que c'était la rançon de la vitesse d'exécution (je ne parle pas de bâclage) de sa méthode de travail où il filme tout azimuth pour être blindé de plans au moment du montage. Ce sont des dommages collatéraux en quelque sorteMosin-Nagant a écrit : ↑24 oct. 23, 21:31Peut-être de l'humour involontaire mais on peut quand même souligner l'allure que se paie Robert De Niro quand il est au volant avec ce genre de lunettes anti poussière (ça m'a fait bien marrer) :
Je suis plutôt d'accord avec ceci. Considéré que "c'est inventif d'un bout à l'autre" est quand même exagéré. C'est un film à la fois plutôt convenu dans son déroulé narratif, et quant à sa mise en scène, je la trouve un peu en "quinconce" avec le sujet et son espace. Pour le dire autrement, le film a une sorte de petite artificialité contemporaine par rapport à l'espace, ses personnages, l'époque.mannhunter a écrit : ↑24 oct. 23, 16:39oui Il y a quelques jolis plans ici et là (et oui merci aussi au directeur de la photo) comme ceux que tu évoques ou le plan final, mais dans son ensemble je ne retiens pas vraiment de scènes qui se détacheraient dans leur intégralité avec une inventivité particulière dans le filmage , comme l'écritAlexandre Angel a écrit : ↑24 oct. 23, 16:12Il y a deux plans abstraits de silhouettes filiformes (façon Giacometti) qui se meuvent devant le feu absolument sublimes et parmi les plus beaux de toute la filmo.ça manque un peu d'ampleur dans l'exploitation de l'environnement, et Scorsese tombe parfois dans la routine du champ/contre champ alourdissant quelque peu les scènes dialoguées déjà un peu pesantes à la base, et puis le montage (outre le problème de la durée bien excessive par rapport à ce que le film raconte) l'enchainement des séquences je l'ai trouvé assez mollasson, il n'y a pas de rythme ni de tension créés, même l'utilisation de cette musique -qui tourne en boucle- m'a semblé par moments artificielle.
Désolé, je me suis arrêté là. Je ne vois pas pourquoi cette comparaison pointe le bout de son nez.
Oui et dans le fond ça m'a un peu gêné, pour un film qui cherche à témoigner de l'injustice et des souffrances subies par les Osages, je retiens surtout au final les "numéros" de Di Caprio et De Niro
oui si c'est l'intention de Scorsese bien sûr, un autre format aurait été probablement plus adapté (à moins d'isoler et de perdre les personnages dans le cadre façon Carpenter