L'argument est entendable, mais ça fait des années que les étalonneurs sont régulièrement mentionnés nommément et seuls à propos des travaux auxquels ils ont participé. Je n'inaugure aucune nouvelle pratique qui serait sortie de mon cerveau disloqué, ni ne révèle des informations secrètes ou cachées, et ne fais que reproduire des prismes d'analyse et de communication qui me précèdent largement (on m'a réproché d'ailleurs suffisamment de ne faire que "répéter ce que je lis sur Internet"

).
DVD Classik sont par exemple
les seuls de tout Internet à nommément citer Bruno Patin à propos de la restauration du Corbeau de Clouzot et à lui attribuer les choses comme suivent :
"L'étalonnage a été confié à Bruno Patin, et le noir et blanc qui en résulte est d'une richesse étonnante en terme de nuances de gris.". L'étalonneur est donc nommément cité, sans contexte ni personne technique hiérarchique ou morale supplémentaire, et l'étalonnage lui est explicitement et directement attribué. D'où que proviennent ces infos, Bruno Patin se retrouve seul nommément cité (et de fait mis en avant) dans cet article.
De fait, si la critique de la restauration du Corbeau est positive, ce propre site a appliqué bien avant moi ces jours ci la "règle du jeu critique" à un technicien étalonneur et l'a nommément cité dans cet exercice. Si les mérites sont donc individuellement attribuables, j'estime simplement que les questionnements peuvent l'être aussi, par simple réversibilité de la chose.
Et la liste des usagers de ce prisme de communication est longue : les labos eux-mêmes (vantant les expériences individuelles spécifiques de leurs étalonneurs - un argument parfois repris sur ce forum
en citant nommément ces étalonneurs et rien qu'eux - et communiquant sans doute qui a fait quoi pour tel catalogue, tel festival ou tel communiqué de presse) et certains de leurs panneaux techniques (tous ne sont pas aussi complets que ceux conjoints Gaumont / Eclair, et ils se contentent alors d'un seul nom, lié à l'étalonnage de la restauration, comme ceux du catalogue TF1 par exemple), les communiqués de presse des éditeurs et distributeurs (récemment
celui de Carlotta pour le coffret Chabrol ne citant que Bruno Patin pour Eclair et Jérôme Bigueur pour Hiventy, ou
celui de L'année dernière à Marienbad ne mentionnant que Jérôme Bigueur pour Hiventy), les livrets compilant ce genre d'infos pour certaines éditions vidéo (ceux de Criterion en tête, mais pas que), le site de l'AFC logiquement (cette distinction se comprend vu leur domaine,
mais le résultat pratique reste le même), certains cinéastes eux-mêmes
qui ne nomment que les étalonneurs des restaurations et personne d'autre quand on les interroge, jusque Classik et son forum
qui reprennent parfois ces infos telles quelles (sans ajouter le contexte qui manquerait ou enlever les noms inutiles à citer sans contexte)... Ce sont tout autant d'intervenants qui citent nommément depuis plusieurs années (au moins 4 ans) les étalonneurs pour dire qui a travaillé sur telle restauration sans plus de contexte ni en nommant le responsable hiérarchique et/ou moral et qui rendent ces informations publiques par la même occasion.
Si ça n'avait en réalité pas beaucoup de sens de distinguer les étalonneurs spécifiquement (ou de les citer sans leurs responsables hiérarchiques/moraux et/ou un contexte humain plus large) et que je me retrouvais en plus le seul à le faire, aucun problème à entendre qu'on me dise que c'est une très mauvaise idée et à reformuler les choses comme il se doit, mais ce sont des années de ce type de communication qui ont orienté mon prisme de lecture. Je ne fais donc que reproduire ce qui parait faire partie des us et coutumes du marché depuis au moins 4 ans. Je n'ai rien inventé.
Et bien évidemment, je ne révèle, donc, aucun secret professionnel : dans la limite de l'achat (pour certains cas) des éditions contenant les livrets mentionnant les infos techniques (à défaut d'un test de cette édition reprenant l'info, comme par exemple sur blu-ray.com), n'importe qui peut se pencher, glâner ces infos via ces canaux publics et générer les mêmes compilations que moi. On ne parle ni du secret des dieux, ni d'un taf digne d'un ingénieur de la NASA.
Après, on pourra estimer qu'on peut citer nommément pour dire du bien mais pas pour questionner, de la même façon qu'on pourrait dire que c'est mieux de prendre la plume pour mettre en avant des films qu'on aime que pour descendre des films qu'on n'aime pas, mais c'est un tout autre argument. Entendable lui aussi, mais tout autre quand même.